Truth is the hardest thing to hear - Isamanda

Truth is the hardest thing to hear

Le jour qu’Amanda redoutait le plus était arrivé. Elle avait pris son courage à deux mains et avait demandé à Isaiha de la rejoindre à l’appartement: Elle allait lui révéler la chose la plus dure à prononcer, d’accoutumée de circonstance heureuse mais cette fois, c’était plutôt l’inverse. Elle en était sûre; elle voulait avorter, parce qu’il y avait trop de contraintes, parce qu’elle n’était pas prête à avoir un enfant et parce qu’elle se trouvait bien trop jeune. La jeune femme était angoissée à l’idée de voir la réaction de son compagnon, elle n’allait pas être des plus joyeuses, elle en était certaine. Malgré tout, elle ne voulait pas perdre son petit ami, il en était hors de question, alors s’il n’y avait aucun moyen de négociation, elle accepterait, au nom de leur couple. Mais elle ne pouvait pas d'ores et déjà accepter sans avoir donné son point de vue à Isaiha.

Elle attendait patiemment son arrivée, elle tournait en rond dans le salon, jouant frénétiquement avec ses doigts qu’elle avait liés, mordant ses lèvres qu’elle torturait depuis des heures. C’était inimaginable la peur qui pouvait se trouver dans son ventre, les tripes qui se retournaient à chaque fois qu’elle pensait à la situation, à la réaction qu’Isa allait bien pouvoir avoir. Et lorsqu’on toqua à la porte, son coeur rata un battement, son souffle se coupa immédiatement et elle se dirigea vers la porte pour mieux l’ouvrir par la suite, la main tremblante. Lorsque la silhouette masculine d’Isa apparu, elle se mit à le regarder dans les yeux, quelques secondes puis à éviter son regard. “Bonjour, viens, je t’en prie, entre.” Dit-elle tout en espaçant la porte pour que le jeune homme puisse la passer. Elle fut silencieuse par la suite, laissant le garçon passer puis refermant la porte derrière lui. Elle ne savait pas par où commencer, ni comment; c’était bien trop compliqué pour elle. “Tu veux quelque chose à boire, un jus de fruit… De l’eau ?” Continua-t-elle, essayant de meubler le silence qui devenait pesant tout en se dirigeant vers l’espace cuisine pour prendre deux verres ainsi qu’une bouteille d’eau. “Comment vas-tu ?” Finit-elle par dire, gardant ses distances avec Isaiha, inconsciemment. Puis plus elle essayait de sourire, plus ses lèvres se fendaient, démontrant toute la fausseté de sa joie.

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Isaiha était au centre équestre quand il avait reçu le message de sa petite-amie. Il était rare qu’il vienne travailler la semaine mais une jument dont il s’occupait, s’apprêtait à mettre bas. Cela avait pris des heures mais le jeune homme en voyant le poulain naitre avait simplement esquissé un sourire heureux. Il avait toujours été saisi par cette incroyable émotion quand il assistait à une naissance animale. Pour lui, il n’y avait rien de plus beau que de donner la vie et il espérait qu’un jour, Amanda tombe enceinte de lui. Oh comme il était loin de se douter que ses prières allaient être exaucées et bien plus vite qu’il ne le pensait. « Si tu vas retrouver ta compagne, cher cousin, je crois qu’une bonne douche ne te fera pas de mal car tu pues le cheval » le taquina sa cousine qu’il avait appris à apprécier et surtout à respecter. Elle tenait le centre équestre avec sérieux, poussant le jeune amish à se remettre en question quant au travail des femmes. Il acquiesça avant de se diriger vers la maison de sa parente. Il avait toujours sur lui, un sac avec des vêtements de rechange et pour une fois, cela allait être utile. Une bonne demi-heure plus tard, un employé du centre équestre le déposa devant l’immeuble d’Amanda. Isaiha le remercia avant de grimper quatre à quatre les marches menant vers l’appartement de sa belle. Elle lui manquait tellement qu’il était pressé de la retrouver. Malheureusement l’accueil ne fut pas celui qu’il espérait.

« Bonjour Amanda » dit-il surpris de la voir si fuyante. Que se passait-il pour qu’elle n’ose guère soutenir son regard ? Plein de question, il pénétra dans son appartement, déclinant gentiment sa proposition. « Non merci, ça va aller » dit-il mais Amanda ne semblait pas vraiment tenir compte de sa réponse car elle ramena deux verres et une bouteille d’eau. Il commençait sérieusement à s’inquiéter de ce qu’elle avait à lui dire. Il avait appris à la connaitre et son comportement ne lui disait rien qui vaille. « Je vais bien, je me remets assez vite des effets néfastes de l’incendie » répondit-il. L’incendie qui avait ravagé la lowell house et qui l’avait brûlé au bras gauche et dont la fumée l’avait intoxiqué. Il y avait bien eu plus de peur que de mal. « Et toi ? Comment vas-tu ? Il y a un problème Amanda ? » s’enquit-il ne souhaitant pas tourner autour du pot.

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Elle évitait inlassablement les yeux de son compagnon malgré le fait qu’elle savait que cela poserait problème, elle savait qu’Isaiha s’en rendrait compte et qu’indéniablement, il allait lui demander ce qu’il n’allait pas. Il déclina sa proposition, mais bien trop enfermée dans ses pensées, elle n’écoutait que très peu sa réponse et apporta tout de même deux verres au salon. La jeune femme se mit à croiser son regard seulement lorsqu’il lui expliqua qu’il se remettait de l’incendie qui était arrivé à la Lowell House. Amanda entrouvrit les lèvres et laissa échapper sa surprise par un léger “Ah”, elle avait été tellement perturbée avec cette histoire de grossesse que l’idée même qu’Isa ait pu être blessé dans les ravages de la tempête ne lui avait pas traversé l’esprit une seule seconde. Elle se redressa doucement alors qu’elle venait de poser les verres sur la table tout en regardant son petit-ami dans les yeux, l’air désolée. “Tu as été blessé ?” Demanda-t-elle, bien déçue d’elle-même de n’avoir même pas songé à ce qu’il advenait de son compagnon. Ses sourcils étaient retroussés et elle baissa le regard instantanément quand il lui demanda par la suite si elle allait bien.

Elle hésitait tellement à lui dire la vérité, elle n’était pas sûre d’elle et lorsqu’elle voyait le regard de son homme, elle n’osait pas lui avouer, Amanda n’était plus sûre de rien. Son coeur battait la chamade, cognant sur ses côtes avec un rythme effréné, une boule gigantesque se formant dans le fond de sa gorge. “Je vais plutôt bien.” Dit-elle essayant d’esquisser un léger sourire rassurant pour lui. Elle s’approcha de son petit-ami, déposant une main sur son avant-bras avant de poser son regard dans ses iris bleues, l’air complètement déboussolé, perdu et désolé. “Isaiha, non, ça ne va pas…” Ajouta-t-elle, comme pour embrayer sur le reste de l’histoire qu’elle devait lui raconter. Elle appréhendait tellement sa réaction qu’elle évitait d’y aller trop franchement, de peur qu’Isaiha le prenne très mal. Et ça se ressentait dans sa façon d’être, sa façon d’agir et de parler. Elle avait peur, c’était indéniable.

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L’incendie de la Lowell House n’était pas un souvenir qu’il affectionnait. Au contraire, il lui arrivait fréquemment de revivre cet enfer lorsque le sommeil le gagnait. Isaiha ne l’admettrait jamais mais il avait vraiment eu peur ce soir-là à la fois pour ses camarades mais également pour lui-même. Heureusement, il y avait eu plus de peur que de mal mais il restait avec la désagréable impression que le ciel tentait de l’avertir. Et si sa place n’était pas dans ce monde moderne, dans cette nouvelle communauté ? Isaiha partait loin dans ses pensées mais il devait admettre que la vie ne l’épargnait pas depuis qu’il avait quitté son Ohio natal. « Une brûlure à l’avant-bras gauche mais rien de bien méchant, cela ne laissera aucune marque » répondit-il afin de ne pas l’inquiéter. Amanda semblait déjà suffisamment terrorisée comme cela, inutile d’en rajouter songea-t-il. Le comportement de sa compagne commençait à réellement l’inquiéter. Que lui cachait-elle pour qu’elle se sente ainsi démunie en sa présence ? Il essaya de le découvrir mais elle lui mentit dans un premier temps. Ce mensonge ne passa bien sûr pas du tout car il voyait bien qu’elle n’allait pas bien. « Mensonge » dit-il avec douceur en lui mettant une petite pichenette sur le bout du nez comme à chaque fois qu’il la prenait en train de lui mentir. Finalement, elle lui confirma ses soupçons. « Je vois bien que tu ne vas pas bien mais maintenant, si tu me disais ce qui ne va pas petit ange ? Tu sais que tu peux tout me dire » l’encouragea-t-il à se confier en venant poser ses larges mains sur ses frêles épaules. Puis, l’une d’elle vint la forcer gentiment à relever son beau visage pour que leur regard se croise. « Qu’est-ce qui se passe Amanda ? Je m’inquiète beaucoup, je ne t’ai jamais vu dans cet état là »

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Amanda tomba dénue quand elle apprit qu’Isaiha avait été blessé -même s’il minimisait ses stigmates-. Elle se rendit compte qu’avec tout le stress et l’angoisse qu’elle avait emmagasiné, elle n’avait même pas prit la peine de demander des nouvelles à son propre petit-ami et cela la décevait d’elle-même. “Je suis désolée de ne pas avoir pris de nouvelles..." Dit-elle, baissant le regard vers le sol tandis qu’elle revenait près de lui.

Il ne lui fallut pas longtemps avant de dévoiler qu’en réalité, elle n’allait pas bien et malgré la bonne humeur d’Isaiha, Amanda n’esquissait aucun sourire, gage de la tristesse qui pouvait bien l’habiter. Et la jeune blonde savait très bien qu’elle pouvait tout dire à son petit-ami, ils avaient une confiance aveugle l’un envers l’autre, alors bien évidemment qu’elle n’allait jamais lui cacher quoi que ce soit. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’une simple chose que l’on avoue facilement, surtout dans les conditions qu’ils connaissaient. “Je sais Isaiha…” Qui sortit d’entre ses lèvres, tout bas, alors qu’elle essayait de maintenir son regard dans celui de l’amish, malgré toute la difficulté que cela représentait pour elle. Ce n’était pas qu’elle avait honte de le regarder, au contraire, elle adorait regarder son homme, mais le fait de savoir qu’il n’allait pas apprécier ce qu’elle allait lui dévoiler était pour elle un vrai déchirement. Aussi, son coeur se mettait à battre de plus en plus fort tant la pression était élevée, et tant elle redoutait le moment qui allait bientôt arriver. Il finit par lui dire qu’il ne la reconnaissait pas et qu’il ne l’avait jamais vue dans cet état, ce qui incita Amanda à prendre une longue respiration tout en la bloquant finalement. Son regard fuit à nouveau celui du blond et se posa sur le sol encore une fois. Alors, avec le plus grand des courages, Amanda retroussa les paupières vers son petit-ami pour entrouvrir les lèvres et laisser s’échapper un petit souffle précédant sa révélation. “Je suis enceinte…” /blockquote> © 2981 12289 0

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« Ne t’excuse pas, je suis heureux que tu n’aies pas eu la tête à t’inquiète pour moi. Je préfère largement quand tu me regardes en souriant et non que tu te tourmentes à mon sujet » répondit-il en secouant légèrement la tête de droite à gauche. Isaiha se fichait bien qu’elle n’ait pas eu la tête à s’occuper de lui. Il aurait été bien incapable de lui donner une réponse claire et surtout posée après l’incendie. Encore aujourd’hui, quand il passait devant la Lowell House ou plutôt ce qu’il en restait, il ne pouvait empêcher son cœur de se serrer. « Je vais bien et c’est le principal » dit-il. Pour lui, il n’y avait pas à chercher plus loin, Amanda devait très certainement avoir une bonne raison d’avoir été si distraite ces derniers temps.

Cela pouvait-il avoir un lien avec ce qu’elle lui cachait ? Visiblement la réponse était oui mais le jeune homme ignorait encore à quel point, il était impliqué dans la détresse de sa compagne. Toutes ses tentatives pour lui faire esquisser un sourire étaient tombées à l’eau et il commençait sérieusement à sentir ses tripes se tordre. Et si elle désirait le quitter ? Peut-être que tout ceci se résumait à cela : elle ne voulait plus de lui et ignorait comment le lui annoncer. Cette prise de conscience le bouleversa et Isaiha ne fut plus aussi impatient de connaitre le motif de sa détresse. En réalité, il avait bien plus envie de prendre ses jambes à son cou et de s’éloigner le plus vite possible. Après tout, s’il n’entendait pas les mots de rupture, celle-ci n’avait pas lieu d’être n’est-ce pas ? C’était une vaine tentative pour se calmer et se raisonner. Aussi quand Amanda releva la tête pour plonger à nouveau son regard dans le sien et lui annoncer qu’elle était enceinte, sa réaction première fut de cligner des yeux, surpris. Elle ne voulait pas le quitter, non… elle attendait son enfant. « Je… » commença-t-il pris de court. « Je… Je ne sais pas quoi dire, c’est si soudain » avoua-t-il avec toute sa franchise habituelle. Le lowell fit quelques pas dans le salon, cherchant les bons mots mais il ne les trouva pas. Puis, un grand calme s’empara de son esprit et il revint vers elle. « Tu n’as pas à avoir peur, je serais là pour t’aider à élever notre enfant… Je ne vais pas t’abandonner, vous abandonner » lui dit-il avec une grande conviction. Cette grossesse était inopportune mais il ne comptait pas se défiler car toute vie était précieuse à ses yeux.

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La gorge de la jeune femme se serra davantage quand les mots furent sortis. Pourtant, d’accoutumée, l’angoisse redescendait dès lors que tout fut avoué, mais là, c’était bien le contraire parce qu’elle n’avait pas tout dit, ce n’était qu’une partie de ce qu’elle voulait exposer à son petit-ami et la suite allait être désastreuse.

La réaction du jeune homme surprit quelques peu la norvégienne qui se mit à enserrer sa lèvre inférieure avec ses dents avec lesquelles elle arracha quelques peaux mortes, faisant perler le sang sur sa muqueuse. Puis il s’éloigna, faisant quelques pas au centre du salon, comme pour digérer la nouvelle sauf que la blonde savait bien qu’il allait plus de quelque secondes pour encaisser la nouvelle, elle était passée par là. Quand il revint, il lui assura que tout allait bien se passer puisqu’il resterait à ses côtés et dans un sens, elle était heureuse de le savoir, parce que nombre de garçons seraient partis en courant dès cette annonce difficile. Amanda laissa glisser sa salive le long de sa gorge plusieurs fois, essayant de retenir les larmes qui nichaient dans ses paupières depuis quelques instants. Son visage, machinalement, se secoua de droite à gauche comme pour signifier que ce n’était définitivement pas ce qu’elle voulait et une larme perla sur sa joue tandis qu’elle articula: “Non, je ne veux pas.” Et elle éclata en sanglot, c’était trop dur pour elle d’avouer qu’elle voulait avorter parce qu’elle était sûre et certaine qu’il allait s’énerver et parce qu’elle craignait tout ce qui allait se passer après cela. “Isa…” Qu’elle implora, posant son visage contre le torse du garçon, voulant à tout prix lui cacher ses yeux. “C’est trop difficile… J’y arriverais jamais…” Dit-elle entre deux sanglots, la cage thoracique encerclé par l’angoisse qui la détenait.

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Elle était enceinte. Amanda attendait leur enfant et Isaiha ne savait absolument pas comment réagir. Bien sûr, ce serait mentir que de dire qu’il n’avait jamais songé à être père mais il s’était toujours figuré cela dans un avenir plus ou moins lointain, une fois qu’Anna et lui, auraient posé les bases d’une vie conjugale stable. Or, toute sa vie avait été bouleversée par sa décision de ne pas rentrer et surtout de ne pas épouser sa promise. Amanda était devenue sa compagne, la seule personne en dehors de sa sœur qui pouvait lui faire renoncer à sa communauté amish. Dans le fond, peu importe cette surprise dans leur vie, tout ce qui comptait était que cet enfant avait été conçu dans l’amour, le leur. Pour le jeune Buchanan, rien n’était plus précieux que de donner la vie et si Dieu avait décidé qu’il deviendrait père dans quelques mois, il assumerait et en serait heureux. « Tu ne veux pas quoi ? » demanda-t-il totalement inconscient qu’elle puisse vouloir avorter. L’avortement ne faisait pas partie de son vocabulaire et encore moins de ses principes de vie. Pour lui, elle devait tout simplement être perdue -qui ne le serait pas ?! « Mais si tu y arriveras… Nous ferons face ensemble, main dans la main » tenta-t-il de la rassurer en la berçant dans ses bras, déposant un léger baiser sur le sommet de son crâne. « Je sais que tu dois être paniquée mais je te promets que tu n’auras pas à vivre cette grossesse toute seule. Je serais là, près de toi. Nous avons fait ce bébé tous les deux alors nous allons l’élever ensemble » murmura-t-il toujours inconscient des pensées de sa compagne. Les siennes étaient déjà tournées vers le mariage car il était hors de question que son enfant naisse hors mariage. Néanmoins, si Amanda se trouvait trop jeune pour se marier, il pourrait revenir sur ce principe, pour elle. Il allait être père. C’était à la fois magnifique et effrayant songea-t-il en la serrant un peu plus dans ses bras. « N’aies pas peur, je suis là »

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Et les larmes coulèrent plus qu’elles n’avaient jamais coulés ces derniers temps. Amanda ne savait pas comment expliquer à son compagnon qu’elle ne voulait pas de bébé, que c’était hors de question et tandis qu’elle sanglotait entre ses bras, il essayait tant bien que mal de la rassurer sans jamais y parvenir définitivement. La gentillesse d’Isaiha la tuait sur place, elle n’arrivait pas à sortir les mots vouloir et avorter dans la même phrase, elle savait que cela allait lui briser le coeur et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Alors, elle se contenta de pleurer en silence tout en se laissant bercer par son petit-ami.

“Je sais que… Je ne dois pas avoir peur, je sais que tu seras là mais…” Dit-elle, avec la respiration haletante, le souffle coupé tant elle avait du mal à respirer. C’était horrible de se dire qu’elle pouvait briser leur couple par de simples paroles et ce n’était pas ce qu’elle voulait, ce n’était définitivement pas ce qu’elle avait l’intention de faire… “Isaiha, je t’en prie il faut que tu m’écoutes.” Tenta-t-elle de lui dire tout en s’éloignant de lui, gardant tout de même ses mains collées à son torse avant d’essuyer les larmes de ses joues. “Je ne suis pas prête à avoir un enfant, je suis trop jeune, je n’ai même pas fini mes études… Et… J’ai à peine de quoi m’acheter à manger, alors tu imagines tout ce que ça représente ? Si je te dis ça, c’est que ça fait déjà presque deux semaines que j’y réfléchis et j’ai pris une décision.” Ses paupières laissaient couler des tas de larmes incontrôlées et elle n’arrivait pas à se stopper bien que la parole arrivait à dépasser ses lèvres. “Je ne veux pas le garder.” Avoua-t-elle, difficilement, avalant sa salive plusieurs fois après avoir sortit ces mots douloureux.

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Isaiha ne s’imaginait pas le moins du monde qu’Amanda souhaitait avorter sans quoi, il ne serait sûrement pas en train de tenter de la consoler et de la rassurer du mieux qu’il le pouvait. Ses larmes lui brisaient le cœur car il n’aimait pas la voir aussi malheureuse, aussi fragile. Certes, cette grossesse leur tombait sur les bras mais cela restait un bon moment. Il ne comprenait pas pourquoi elle était aussi triste et cela lui fendait le cœur. « Mais quoi ? » demanda-t-il doucement. Pensait-elle à ses parents qui ne pourraient assister à la naissance de leur petit fils ou petite fille ? Elle était orpheline, lui aussi maintenant qu’il avait renié sa communauté. Il pouvait comprendre que cela l’attriste mais elle devait se raccrocher à l’idée qu’ils seraient heureux pour elle, pour eux. Isaiha voulait avoir foi en leur avenir, en cette famille éclatée. A eux deux, ils pourraient en former une nouvelle et c’est en ça qu’il souhaitait s’accrocher mais cette douce pensée vola en éclat quand elle commença à lui dire qu’elle n’était pas prête à avoir un enfant. Le pire fut sans nul doute quand elle lui annonça qu’elle ne voulait pas garder cet enfant. « Pardon ? » lâcha-t-il d’une voix blanche tandis que ses bras cessaient de la retenir dans un cocon de protection. Sa bulle venait d’éclater en même temps que son cœur et Isaiha se demandait s’il n’avait pas rêvé cette confession. « Tu ne peux pas avoir dit ça… J’ai mal entendu » reprit-il avec un brin d’espoir ou de désespoir dans la voix.

Malheureusement, un seul regard vers elle lui confirma que ses pires craintes venaient de se matérialiser. Aussitôt, il se recula d’un pas pour la toiser froidement. « Il en est hors de question ! Je refuse ! Tu ne peux pas m’annoncer que tu es enceinte et me dire dans la foulée que tu veux tuer mon bébé… Je refuse Amanda ! Tu n’en as pas le droit » déclara-t-il froidement en secouant la tête. Elle ne pouvait pas lui faire ça, elle ne pouvait pas leur faire cela. C’était impensable, il ne pourrait pas le supporter. « Tu m’entends, je refuse que tu tues cet enfant ! C’est mon enfant ! »

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