Think less, feel more (Millie)

« Je suis tout cassé de partout… » me plaignis-je en passant ma main dans ma nuque, certain des courbatures que cette première leçon de patinage allait me valoir dès le lendemain. « C’est pire que la boxe en fait… » ajoutai-je en touchant alors mon épaule à une endroit sensible, qui serait surement bleui le lendemain. Fallait dire que des gamelles, je m’en étais pris des bonnes. J'étais vraiment pas à l'aise sur la glace et mon équilibre m'avait vraiment fait défaut aujourd'hui. Ou peut être que c'était la présence et la proximité de la jolie rouquine qui me pertubait.. Mais en tout cas, et c'était le principal, on avait bien ri, on avait un peu oublié les récents évènements, la tempête, l’incendie. La galère… Et puis Millie avait pensé à autre chose qu’à son ami dans le coma, et la voir sourire et rire, même si c’était pour se moquer gentiment de moi, pour moi ça n’avait pas de prix. On se dirigeait donc vers son appartement ce soir, pour finir de passer la soirée ensemble. « Tu sais que c’est la première fois que tu m’invites chez toi… » fis-je remarquer alors qu’on arrivait devant sa porte d’entrée. J’étais curieux de découvrir un peu plus son univers, son intérieur, son chez elle quoi…

Tu revenais avec Donovan de la patinoire. Cet après-midi avait été très amusant avec un Winthrop pas du tout sûr de lui, qui s'était cassé la gueule plusieurs fois. Tu avais essayé de le faire tenir sur les patins en lui tenant les mains, tandis que tu patinais en arrière. « Je te rassure ça me faisait pareil quand j'ai pris mes premiers cours. » Dis-tu en marchant aux côtés du blondinet. En effet, avec la compagnie de l'homme de vingt-sept ans, tu avais souri, surtout rigolé jusqu'à en pleurer. En plus, tu as pu montrer tes talents de patineuse. Montant dans l'ascenseur en compagnie du Frenchie, tu tenais fermement ton sac à main, en priant pour Royce t'ait laissé l'appartement dans un bon état et non en désordre. La porte de la machine s'ouvre. « Il y a une première à tout. J'espère juste que mon colocataire n'a pas laissé un bordel monstre. » C'était le moment de vérité. Entrant la clé dans la serrure, tu laisses Donovan, entrer dans ton chez toi, allumant au passage la lumière fermant aussi la porte derrière toi. « Bienvenue dans mon chez moi. » Dis-tu en enlevant ta veste pour l'accrocher sur le porte manteau. « Tu veux boire quelque chose ? Manger un bout peut-être ? » Attrapant la télécommande de la chaîne hifi pour mettre un peu de musique, histoire de ne pas rester dans le silence.

Si j’espérais séduire Millicent avec mes talents sur la glace, c’était surement complètement raté après ce premier cours où je m’étais davantage illustré pour la maladresse que pour sens de l’équilibre. Elle par contre… Elle était déjà sublime, sur la terre ferme, mais sur la glace, son aisance et sa grâce avaient quelque chose d’irrésistible. « J’imagine qu’il va nous falloir plein de cours pour que j’arrive à ton niveau… » rigolai-je, en insistant bien sur le plein, parce que l’idée de nouvelles après midi entières à rire avec elle, ça me plaisait beaucoup. J’étais prêt à me retrouver avec des ecchymoses sur tout le corps à chaque fois si il le fallait. On avança jusqu’à son immeuble, montant dans l’ascenseur qui s’ouvrit quelques instants plus tard, alors que la demoiselle redoutait un peu le bazar de son logement. « Il est du genre bordélique ton coloc ? » demandai-je, curieux, essayant d’en savoir plus sur la relation qu’elle pouvait entretenir avec ce garçon. Coloc juste pour partager le loyer en deux ? Amis ? Davantage ? Passant la porte d’entrée, je découvris alors son intérieur, laissant mes yeux balayer l’endroit. « C’est plutôt bien rangé… » commentai-je alors qu’elle s’empressait de jouer les hôtesses d’accueil parfaite en me proposant à boire ou à manger. « Si tu fais une bolo cramée aussi bonne que la mienne je suis preneur… » répondis-je en rigolant, faisant référence à ma tentative de cuistot lors de notre dernière rencontre. « Une bière, si tu as. Ca sera parfait. » repris-je plus sérieusement. De toute façon, une soirée avec elle, ça serait forcément parfait non ?

C'est normal qu'il ne soit pas à l'aise sur la glace, c'était la première fois qu'il faisait du patin à glace. Toi aussi, tu t'étais prise de nombreuses gamelles, perdant l'équilibre à de nombreuses reprises. « ça serait déjà une grande victoire pour moi que tu puisses tenir debout et patiner, sans mon aide. On va s'entraîner encore et encore. » Tu rigolais, mais il y avait une part de vérité. Il est vrai que tu redoutais un peu, que Royce ait laissé le bordel. Mais heureusement pour toi, c'était bien rangé. Tu lâches un soupire de soulagement. « Comment dire ? Quand je suis arrivée avec mes cartons, c'était le grand bazar. » Royce, c'est juste un colocataire ainsi qu'un bon ami. Rien de plus. Il y a pas de sentiments ambiguës sous cette colocation. « Heureusement que c'est bien rangé, j'aurais eu honte de t'accueillir dans un capharnaüm. » Tu lui fais un sourire, avant de répliquer. « C'est un défi Monsieur Biamonti ? Tu ne sais pas que je te cache des talents de cuisinière. » Te dirigeant vers le frigo, tu ouvres ce dernier afin de sortir une bière bien fraîche. Refermant l'appareil aussitôt. Tendant la boisson alcoolisée vers Donovan « voilà pour Monsieur » La musique était toute douce, bizarrement tu avais envie de danser. Lorsqu'il avait bu une gorgée, tu te mets devant lui, tu retires la bière des mains. Glissant celles-ci dans ceux du Winthrop en le tirant pour le lever du canapé. Comprendra t-il le message ? 

J’aimais l’idée. Bon, pas l’idée de me vautrer encore et encore sur la glace, de finir recouvert de bleus, mais l’idée de toutes ces leçons à venir avec elle… D’ailleurs, mon sourire ne se décrochait pas de mon visage lorsqu’elle affirma les nombreux entraînements à venir. « Je ferais peut être exprès de pas y arriver… Juste pour avoir toujours et encore des cours particuliers avec toi. » avouai-je alors, malin. Millie redoutait le bazar ambiant mais tout semblait bien rangé. Rien de compromettant en vue. Et lorsqu’elle me proposa à manger, je remis sur le tapis ma sauce bolo fichue de la dernière fois. « Pour ma défense, on m’a déconcentré… » Tu m’as déconcentrée Millie. J’avais tendance à perdre mes moyens et ma concentration quand elle était là. C’était peut être aussi pour ça, d’ailleurs, que je n’avais pas été en mesure de tenir sur mes fichus patins… En tout cas, la demoiselle souligna le défi sous entendu dans ma phrase. « T’as pas besoin de me faire un étalage de tes talents de cuisinière Millie, tu m’en as déjà mis plein la vue avec tes dons de patineuse, je vais vraiment me sentir nul en comparaison à toi. » répliquai-je alors avec un petit rire avant de saisir la bière qu’elle me tendait. Une gorgée plus tard, elle vint se placer devant moi, m’enlevant la boisson des mains, venant placer ses doigts au creux de mes paumes… « Qu’est-ce… » commençai-je à questionner en la laissant m’attirer au centre de la pièce avant de comprendre que… « Tu veux vérifier que j’ai un meilleur sens du rythme sur la terre ferme que sur la la glace ? » plaisantai-je avant de faire légèrement tournoyer la demoiselle sur elle même et de l’attirer contre moi. Une main dans la sienne, l’autre sur sa taille, bougeant doucement, lentement, suivant la mélodie qui s’échappait de la sono… Quand on naît dans mon milieu, les bals et galas c’est des l’adolescence qu’on s’y collait alors autant dire que les danses de salon, je maîtrisais plutôt bien.

En entendant les mots de Donovan comme quoi, il ferait exprès pour avoir toujours et encore plus de cours avec toi, tu le regardes en clignotant plusieurs fois des yeux en ayant la bouche en cœur en étant surprise. Le Winthrop ressentait des choses aussi fortes que toi ? « Moi je t'ai déconcentré ? Je n'ai rien fait Monsieur Biamonti. J'étais sage comme une image. » Dis-tu en faisant les yeux tout doux, alors qu'à ce moment où il avait fait cramé sa sauce, tu étais en train de lui faire un câlin. Faisant signe de la main. « Okay, j'arrête alors et tu n'es pas nul Donovan. Tu as beaucoup de qualités et plus tu le crois. » Un grand sourire était dessiné sur ton visage. C'est vrai, il avait tant de qualités qu'il plairait tant aux femmes. Le blondinet était gentleman, d'une douceur extrême, et surtout attentive. Tu voulais danser avec Don, alors rien de mieux de prendre les choses en main. Tu avais prise les mains du rouge pour le faire lever, et danser avec lui. « Cette fois-ci, c'est moi qui risque d'être maladroite. » Te mordillant les lèvres, tu tournes alors avec sur toi-même en tenant toujours ses doigts. Te trouvant attirée contre lui, tu avais beaucoup de mal à décrocher ton regard de l'homme de vingt-sept ans en ayant le souffle couplé. Bougeant lentement sur le rythme de la musique. Doucement, tu colles ta joue contre celui du Français. Pouvant sentir une nouvelle fois son parfum. Puis décale la tête, pour l'observer dans les yeux collants ton front contre celui du gentleman.

Je rigolai en l’entendant se défendre et je répliquai : « Moi je pense que tu es moins sage que ton image justement… » Elle savait très bien ce à quoi je me référais. Mes bras autour d’elle, son visage blotti contre moi, son souffle dans mon cou… Ouais, rien que d’y repenser, je serais capable de me déconcentrer à nouveau. C’était l’effet Millie. Et lorsqu’il s’agit de concours de cuisine, je soulignais qu’elle m’en avait déjà mis plein la vue aux patins, et que j’allais surement me sentir ridicule si elle m’épatais encore aux fourneaux. Elle affirma alors que j’avais des qualités, plus que je ne le pensais et son sourire, l’assurance et la sincérité dans sa voix eurent le don de me troubler un peu. Je restais un instant scotché, mes yeux dans les siens, ma bière à la main avant qu’elle ne vienne me tirer pour une danse. Mes pas suivirent le rythme imposé par la mélodie. Douce, calme. Ca tombait bien. Mes courbatures et ecchymoses auraient eu du mal à endurer un rock à l’heure actuelle. Millie contre moi, j’essayais de me focaliser sur la musique, pas sur sa main dans la mienne, pas sur cette proximité soudain entre nous, pas sur mon pouls qui s’affolait. Sauf que quand elle releva les yeux vers moi, que son regard se planta dans le mien, que son visage était tout proche, son front collé au mien, je ne pus réussir à retenir mon envie de goûter ses lèvres. Ma bouche vint se poser sur la sienne, doucement d’abord, craignant presque de la voir filer, de la voir me repousser. Après tout notre relation n’avait jamais pris cette tournure jusqu’à présent, même si elle s’était retrouvée chez moi et dans mes bras plusieurs fois, c’était toujours en protecteur et confident que je m’étais illustré…

Actuellement, tu étais en train de danser avec Donovan. Tu étais en train de sentir que l'ambiance entre vous était en train de changer. Cette proximité avec lui était en train de te rendre à l'intérieur de toi, ton corps, tes lèvres se sentaient terriblement attirées par le blondinet. Tu avais toujours besoin de lui, et il l'était là présent dans les moments les plus difficiles. La musique était lente et douce à la fois. Sentant ton petit cœur s'emballait. Tu n'avais plus ressenti ça depuis… Nate. Tu ne savais pas si on pouvait appeler ça de l'amour. Ta main était dans celle du Winthrop, tandis que ton front était collé contre celui du blondinet. Tu pouvais sentir le souffle du français contre tes lèvres. C'est la première fois, que tu étais aussi proche dans un autre statut que celui d'Ange-Gardien. Tes lèvres viennent toucher celle du rouge. Au début, tu restes immobile, te demandant si tu avais rêvé, fermant alors doucement tes yeux verts pour prolonger le baiser étant un peu hésitante sur le moment. Tu décides alors de goûter chaque partielle de ses lèvres comme si c'était l'unique et la seule fois que tu allais l'embrasser. Le baiser terminé, tu le regard en te mordillant les lèvres. Maintenant, tu te sentais toute bizarre, sans réaliser qu'il avait réveillé en toi les sens les plus cachés, inavoués et surtout que tu n'avais jamais éprouvé pour un homme quand on n'est jamais passé à l'action.

Je ne devrais pas, et pourtant, les derniers centimètres qui séparaient nos bouches s’évanouirent. Mes lèvres se pressèrent contre les siennes, sans vraiment savoir qu’elle serait sa réaction, ce genre de proximité entre nous étant particulièrement nouvelle. Et si elle se figea d’abord, elle ne me repoussa pas pour autant. Et l’instant suivant, je sentis même que la demoiselle répondait à mon baiser, ses lèvres se pressant contre les miennes en guise de réponse. Paupières closes, mes mains glissèrent jusque dans le bas de son dos pour d’une pression, l’attirer un peu plus contre moi, comme pour retenir ce moment, retenir ce baiser, faire qu’il se termine jamais… Mais finalement nos visages s’écartèrent, mes yeux se rouvrirent et trouvèrent les siens. Elle resta devant moi silencieuse, mordillant sa lèvre et j’eus l’espace d’un instant, le sentiment d’avoir commis quelque chose de mal, d’irréparable, qu’elle allait me reprocher et je soufflai donc : « Désolé Millie… J’aurais pas du… Je… » Mais j’étais incapable de relâcher ma prise, incapable de détacher mon regard d’elle, incapable aussi de contrôler cette envie de refondre à nouveau sur ses lèvres. Et comme un aimant, ma bouche retourna malgré moi prendre en otage la sienne.

Tu ne voulais pas que ce moment se termine. Mais malheureusement quelques minutes plus tard, vos lèvres étaient décollées. Te mordillant toujours ta bouche, tu ne savais pas si c'était bien ou mal. Mais trop tard, le mal était fait. Donovan prend le temps alors de s'excuser alors que tu étais sur le point de lui dire « pas grave », il revient à la charge en posant ses lèvres contre les tiennes. Tu n'y attendais pas, mais tu ne le repousses pas. Bien au contraire, tu faisais tout pour être encore plus collée à lui. Cette fois-ci, tu n'hésites pas et prolonges le baiser qui était un peu plus passionné, tandis que tu recherches encore plus un contact avec lui. Glissant une main dans les cheveux du Winthrop. Plus les minutes passaient plus, vos lèvres se cherchaient encore plus. Étant à bout de souffle, tu décolles ta bouche en étant essoufflé. Ton regard ne quittait pas celui du Français, tu t'approches alors de lui et reposes tes lèvres pour l'embrasser encore et toujours. Tes lèvres descendent jusqu'à son cou pour déposer des baisers surtout dans cette zone chatouilleuse. Tu n'avais jamais fait cela auparavant, et t'avoues que tu ne savais pas comment t'y prendre.