(lucky) bah alors, t'es balade ?

La semaine était passée bien trop rapidement. Le bizut Lowell était heureux d'avoir passé cette fabuleuse semaine avec son fiancé, mais désormais, il fallait reprendre le cours de la vie. Retour aux cours, au travail, sous cette foutue pluie battante qui ne cesse jamais. Mais heureusement, Harley était plutôt motivé maintenant. Comment ne pas l'être après ce voyage qui n'a fait que le requinqué ? Si le mois de septembre avait été difficile, celui d'octobre commençait en beauté, et le blondinet était en pleine forme, malgré la grisaille du temps. Celui-ci sortait tout juste de cours, il se dirigea vers la cafétéria pour prendre une bière sans alcool aromatisée à la pomme, puis sortit du bâtiment. Rentrer maintenant semblait être une bonne idée, surtout avec les caprices du ciel, cependant il avait bien trop d'énergie pour simplement visser son cul dans le canapé à regarder la télé en gobant des chips.

Alors, il se baladait tranquillement dans la cour sans trop savoir où aller. Pour le moment, il regardait les alentours avec ses écouteurs vissés dans les oreilles, mais lorsqu'il vit une tête familière, il ne put s'empêcher de ricaner. Lucky était assise là-bas, sur un banc, et en plus, elle était sacrément malade. Harley rangea ses écouteurs et s'avança vers elle, et quand il fut assez proche d'elle pour remarquer qu'elle était en train de prendre des cachets, il ricana encore une fois. « Eh le zombie ! Ca passera mieux avec ça, à mon avis. » Il lui lança la canette qu'il tenait jusque là dans la main et qu'il n'avait pas encore ouverte avant d'aller s'asseoir à côté, en sortant de son sac un espèce de masque bleu d'hôpital, contre les maladies, qu'il mit sur sa bouche. Puis il se pencha pour lui faire la bise, en riant une fois de plus. « Alors la balade, cobent ça ba ? » Dit-il finalement en se foutant ouvertement de sa gueule, imitant son accent de malade.

Installée vers le fond, du côté des fenêtres, tu n'as pour l'instant, fait que quelques dessins sur ta page de cahier en attendant que ton cours commence. Mais entre le français que tu ne comprenais pas du tout, une histoire de triangle amoureux, le scandale d'un mec au cheveux roux plutôt mignon à cause d'une place et plein de choses que tu ratais concentrée dans ton gribouillage. Étant malade, t'espères que cet enfer se termine très vite, que tu puisses prendre un peu d'air et te reposer. Tu te mets à regarder par la fenêtre et rêvasser en t'imaginant être à la place de ces quelques oiseaux tournoyant autour d'un arbre plus loin. Ton pseudo rêve de liberté fut encore une fois coupée par un espèce d'abruti qui te tapota l'épaule d'un doigt. « Dit ? Puis-je avoir votre numéro belle demoiselle ?. » Le toisant du regard, tu poses ta main sur son doigt et le repoussa loin de ton épaule d'un coup de balai invisible. « Non et au-revoir. » T'es pas dans ton assiette et cela se voit à travers le regard noir que tu venais d'envoyer à ce garçon. Pour ton plus grand plaisir, le cours débuta et se termina plus tôt que prévu, mais ce n'était pas toi qui allais te plaindre. Sac sur l'épaule, mini paquet de mouchoirs à la main, tu fourres son nez dans l'écharpe qui protége ta gorge tandis que tes pas te guident vers la cour de l’université où tu prends place sur un banc. De toute façon, tu ne voulais pas croiser une certaine tête, alors t'être mise à l'écart allait certainement te faire du bien. Ton visage se crispe, ta mâchoire s'ouvre, et tes yeux se ferment à moitié dans le but d'éternuer. Mais alors que tu avalais tes cachets, une voix familière te perturba et surprise, tu tournes la tête en avalant presque de travers. Il avait raison. « Tu sais comment me combler toi !. » Déclaras-tu en attrapant la canette, ouvrant et buvant une gorgée. Néanmoins, tu vis ton ami s'emparer d'un masque d’hôpital pour se protéger de tes microbes contagieux. T'éclates de rire avant de déposer tout ce que t'as dans les mains et de sauter sur Harley jusqu'à même l'obliger à se coucher sur le banc. Tu tires sur le masque et poses tes lèvres sur sa joue. « Tu fais l'mâlin einnnn, je vais te filer mon microbe tu vas voir !. » Tu presses à nouveau sa joue éparpillant bien comme il faut, ta bave. « La malade elle va mal, elle a hâte de guérir. T'as pas une recette de grand-mère qui marche vraiment, à me refiler ?. » Tu te redresses, lâchant le masque et t'empares à nouveau de la canette pour boire une nouvelle gorgée de cette délicieuse boisson.

Oh, bien sûr qu'il la connaissait bien, Lucky. Évidemment, il l'aimait bien, alors il ne pouvait qu'avoir envie de la connaître. Et puis, c'était sa copine de bicthage et aussi, ce qu'ils avaient vécu chacun de leur côté pendant leur enfance respective avait été quelque chose qui les rapproche davantage. Alors il savait sa boisson préférée tout comme sa façon de penser, et ça lui plaisait de traîner avec ce genre de personnes. Enfin, en s'installant à côté d'elle, il ne se doutait pas qu'elle allait carrément se jeter sur lui pour l'accabler de tous ces microbes. Mais il l'avait bien cherché, avec son masque d'hôpital et sa façon de la narguer parce qu'elle était malade. Il essaya de la repousser par les épaules, en vain. Elle mettait tout son poids sur lui et il ne faisait que jurer. « Aaaaah mais dégage, t'es dégueulasse ! »

Finalement, il put se redresser pour s'asseoir et s'essuyer la joue avec ferveur, tout en grimaçant exagérément. Erk, de la bave de Luckybalade. Putain, si j'tombe malade à cause de toi, j'te jure que j'sais pas c'que j'vais faire mais j'le ferais ! » Dit-il, à moitié sérieux, à moitié riant. Il rangea son masque d'hôpital, et comme ils étaient dehors, s'alluma une cigarette. « Bah déjà, évite de faire des bisous baveux à des malades, ça pourra t'aider. » Harley ricana, il aimait bien la charrier, en fait, il charriait beaucoup ceux qu'il aimait bien. « Non, sinon t'peux manger de la soupe, tu mets quelques gouttes d'huile essentielle d'eucalyptus sous ton nez pour le déboucher, de l'huile essentielle de menthe sur ton front pour faire disparaître le mal de tronche, et du lait chaud avec du miel dedans pour ta gorge. » Harley n'avait jamais aimé prendre des médicaments, alors au fil du temps, il essayait de combattre ses maux par des moyens plus naturels. « Pis tu fais comme tout l'monde, tu t'fous en pyjama pas sexy rose avec des licornes dessus, une tasse de thé, une bouillotte dans ton dos, un plaid de grand mère, pis tu t'fous devant la télé dans l'canapé ou dans ton lit à regarder des séries à l'eau de rose toute la journée. »

Alalalalala voici seulement 10 minutes que Harley était là et tu n'arrêtais pas de rire. Faut dire que tu kiffes grave sa compagnie. Harley, c'était Harley. En un revers de main, il t'éloigna de lui pour nettoyer toute l'inondation de bave que tu avais laissé sur sa joue. Tu l'écoutes attentivement et grimaces. « Tu ne feras absolument rien, surtout si je te sors les fameux yeux de chat potté. » T'approches de nouveau ta tête en croisant tes doigts sous ton menton et en sortant tes yeux tout brillants. T'étais convaincue que le lowell était sensible à ces yeux-là et tu n'avais pas tort. Chaque fois que tu profitais pour le faire, il était à ta merci. Il ne te refusait absolument rien. Toutefois, tu prenais en compte son conseil, mais répliquais assez rapidement. « T'es pas malade toi, donc je peux te faire des bisous. Puis tu sais que j'aime te faire des bisous, t'as la peau si douce. » Que tu lances en riant. Tu le charriais, même s'il y avait une certaine vérité dans tout ça. Cependant, t'ouvres grand les yeux lorsqu'il commença à énumérer toutes les astuces que tu pourrais faire pour soigner ta grippe. « Dit donc, tu connais plus de choses qu'une fille toi. » C'est à se demander si dans son couple, ce n'était pas lui qui portait le string. Non mais tu l'aimes ta bitchy s'il vous plaît. « Rester dans un lit toute la journée en pyjama pas sexy à mater des films gnan gnan, c'est un truc que je n'ai jamais fait et que je n'arriverais jamais à faire. J'ai trop la bougeotte pour ça. Puis tu m'connais, j'peux pas supporter d'être assise plus d'une heure sans rien faire. » Tu ne pouvais pas, car si tu le faisais, t'en tomberais encore plus malade. Ce n'est pas de ta faute, car tu pars toujours à mille à l'heure, c'était ta nature après tout. Tu carbures tout le temps, mais il est vrai que par moment, il faut savoir faire une pause pour reprendre encore plus de force. « Je vais quand même essayer de suivre tes conseils, mais je ne te promets rien. » Tu esquisses un sourire avant de boire une petite gorgée de ta boisson. « Sinon toi, tu as bien profité de tes vacs et de ton amoureux ?. » Que tu demandes assez curieuse, et il connaissait bien ce côté-là aussi de toi. De toute façon, rien ne lui surprendrait.

Comment dire que Lucky était parfois un peu exaspérante ? Surtout parce qu'elle avait raison : depuis que Harley était en couple, il ne ferait plus de mal à une mouche. Même si avec certaines personnes il usait et abusait de sarcasmes pour les faire un peu chier, il ne les torturait plus comme avant, et ne brisait plus leurs vies. Il était sage.. Et beaucoup trop naïf par moments. « Pas la peine d'me faire une démo, le chat, j'le sais bien. Tssss, fais gaffe, un jour j'pourrais bien m'rebeller hein ! » Et ça n'était pas forcément faux. Mais pour ça, il faudrait bien qu'elle commette quelque chose qu'il n'accepterait pas. Ou alors, qu'il ait définitivement l'envie de la faire chier bien correctement. Auquel cas, il sortirait son fameux fondant au chocolat pour se faire pardonner, comme à chaque fois, avec chacune de ses amis. Le chocolat, l'ami des filles.. Mais aussi de Harley.

« Ouais bah à force de faire dégouliner ta morve dégueulasse sur ma peau parfaite, tu vas l'abîmer. » Bon, ça en revanche, c'était complètement faux, bien qu'il puisse avoir la peau un peu sèche à force, ce ne serait pas à cause de Lucky. Il fallait vraiment qu'elle y mette plus que du sien pour ça. « P'têt.. J'aime pas les médocs. » Fit-il dans une grimace. Même s'il est obligé d'en prendre pour sa maladie. Il soupira ensuite à ses mots en secouant la tête d'un air exaspéré. « parce que bitcher sur un banc dehors t'crois qu'c'est mieux hein ? » Être dehors quand on est balade, c'est pas le top, en effet. Mais bon, il ne pouvait l'obliger à rien. Il se poussa un peu de façon à être un peu plus éloigné d'elle, et sortit une cigarette qu'il alluma. Il n'avait pas envie de l'intoxiquer non plus, ça n'était pas le but. Et si elle était déjà bien malade, il n'avait pas envie d'aggraver son cas. « Bah, essaie, sinon, va chez l'médecin. J'connais un très bon médecin d'ailleurs.. Dommage qu'il soit dans le rayon hématologie. » Dit-il en parlant bien évidemment de son fiancé, en lui lançant un regard salace pour qu'elle le comprenne. Puis, il soupira de bonheur et expira sa fumée vers le ciel. « C'était tellement bien s'tu savais. Les massages.. Le yoga.. La randonnée.. Et même l'hélico. Putain, c'était juste super. Et ouais, j'ai bien profité d'mon amoureux, t'inquiète. » Dans un sourire pervers, il laissa un rire s'échapper de sa gorge.

Si un jour Harley se rebellait contre tes yeux de chat potté, tu trouveras une autre façon de l'amadouer. C'est de toi que nous parlions après tout. La meuf qui avait solution à tout et qui n'abandonnait jamais. Tu lui tires la langue en guise de réponse, mais il savait très bien de quoi tu étais capable. Tu tires une petite moue avant de grimacer et de rajouter. « Ouai ben ma bave, elle n'est pas assez puissante pour abîmer ta peau si parfaite. Franchement, on dirait que t'as gardé ta peau d'bébé, j'suis jalouse. » Même s'il fallait avouer que toi aussi avais une peau bien lisse, mais pas aussi parfaite que celle de ton ami. Tu fusses néanmoins surprise qu'il connaisse autant de recette de grand-mère, Harley perfectionniste ou bien le mec qui n'aimait pas tomber malade ?. Fin, même s'il l'était malgré tout. Mais ça, c'était une toute autre histoire. « Ne dit-on pas qu'il faut vaincre le mal par le mal ?. » Alors traîner dehors réussit toujours à te faire oublier tes maux et guérir plus vite. Tu préfères ça de toute façon, plutôt que de rester poireauter dans ta piaule à compter les mouchoirs comme une conne. Sortir, voir tes femmes, voir tes copines, voir tes amis, te feront le plus grand bien. Ceci dit, l'allusion salace qu'il venait de faire sur son fiancé ne passa pas dans une oreille de sourde. Tu lui renvois son regard et balances tout naturellement. « Vous jouez à l’infirmier et son patient lorsque vous êtes seuls ? Genre, tu t'prends la piqûre dans les fesses ?. » Ou bien c'est autre chose qu'il se prenait dans les fesses ? Les coquins. « Je suis heureuse que tu aies BIEN profité de LUI. » Appuyant bien sur certains mots pour lui faire comprendre que tu savais parfaitement où il voulait en venir. « Mais en parlant de ton amoureux, je l'aime bien et j'vous trouve vraiment mignon ensemble. Mais le plus important, c'est que j'vois qu'il te rend heureux, alors tu lui diras de ma part, qu'il n'a pas intérêt à te faire du mal ou sinon, je mettrais le feu à son cul. » Le feu au sens propre évidemment. Et à cet instant, ton regard est plus que sérieux. T'es vraiment protectrice lorsqu'il s'agissait de tes plus proches amis.

« Encore heureux ! Bah ouais, y'a des gens comme ça trop parfaits, qu'est-ce que tu veux. » Harley se redressa en faisant un peu le prétentieux. Bien entendu, ce n'était pas sérieux. Enfin, il avait une peau de bébé, mais il n 'y pouvait rien. Il ne faisait relativement rien pour, à part se laver le visage chaque jour avec un savon sans savon. Mais exit les produits hydratants et les cent mille crèmes à appliquer sur le visage pour lui : il n'aimait pas tous ces produits chimiques. C'était peut-être pour ça que sa peau était aussi douce. Lorsqu'elle lui sort le fameux dicton, Harley leva les yeux au ciel en soupirant. « Ouais, mais ça c'est quand tu te coupes, que t'as mal et que tu te désinfectes à la vodka. C'pas quand t'as la grippe et qu'tu restes dehors en attendant d'choper une pneumonie. » Enfin, si Lucky préférait rester dehors, il n'allait pas la séquestrer non plus.

Quand elle lui demande s'ils jouent à l'infirmier et son patient, Harley sourit en coin. C'est vrai que ça pourrait y ressembler, dit comme ça. « Mh, la piqûre, ça dépend de laquelle tu parles. » dit-il dans un ton plein de sous-entendus. « Oh oui, j'ai TRÈS BIEN profité d elui. Faut pas t'en faire pour ça. » Il sourit en lui adressant un clin d'oeil, puis tire sur sa cigarette. Et en entendant ses menaces, il ne put s'empêcher de sourire en coin. « Alors comme ça on tient à moi, hein ? T'inquiète pas. Il va pas me faire de mal. Je le connais par coeur, il n'osera jamais. » Harley avait une totale confiance en James quand il s'agissait de cela. Enfin, il savait bien que James le blesserait involontairement, comme lui le blesserait tout aussi involontairement. C'est déjà arrivé, ça arrivera encore. Mais lorsque c'est involontaire, on ne peut pas le blâmer pour ça. « Enfin bref ! Alors, t'as des ragots à me raconter ? »

« Ça va tes chevilles  ?. » Que tu demandes pour t'assurer qu'elles allaient bien et qu'elles n'avaient pas grossi d'un coup. Ou bien peut-être était-ce sa tête qui gonflait finalement. Tu hausses les épaules et l'écoute te faire la morale, mais au fond, tu sais qu'il s'inquiète pour toi et qu'il ne veut que ton bien et surtout que tu guérisses vite. « Tu préfères que j'me fasse chier dans ma piaule toute seule à me goinfrer de chocolat et à mater de la merde à la télé alors que j'peux sécher les cours et aller profiter de ma maladie pour prendre des vacances de quelques jours  ?. » Tomber malade, ça avait finalement un bon côté non  ?. Toi, t'étais là alors que la moitié des élèves se faisaient chier dans leurs salles de cours. T'es chanceuse et tu le sais. Fin, il est rare que tu le sois en tout cas. Harley t'envoya un clin d’oeil par rapport à son copain et tu compris bien vite où il voulait en venir. Tu secoues la tête posant une main sur tes yeux comme pour chasser une image coquine. « Ça va épargne-moi les détails pour éviter d'imaginer ce que cette piqûre pourrait être. » Tu le sais et tu la chasses de ton esprit avant de rire. « Bien-sure que je tiens à toi, tu en doutais  ?. Si t'as confiance en lui, alors ça va, c'est la clé même d'une réussite amoureuse. » Pas de confiance, pas de couple durable, c'était la base, la clé d'un happy ending. « Oh pas grand-chose, juste que la guerre entre nous et les eliots renait de nouveau et c'est bien chaud cette année. T'sais qu'ils ont largué des rats à la mather house au beau milieu de la nuit  ?. » Ça ne ressemblait pas du tout aux bleus. Ils sont plus classe que ça normalement, fin, c'est ce qu'ils crient haut et fort en tout cas.

« Bah oui ça va. Elles sont un tout petit peu gonflées, mais j'suppose que ça va passer. »Dit-il un sourire en coin planté sur les lèvres. S'il aimait parfois se moquer des autres, l'auto-dérision faisait partie de lui également. Rien de tel que de se rendre ridicule à souhait pour une bonne barre de rire. A sa prochaine réponse, le blond leva exagérément les yeux au ciel, en accentuant ce geste à un soupir un peu plus lourd. « Fais quand même gaffe à c'que tes vacances soient pas trop trop prolongées non plus, hein. Ca serait dommage que ta matière grise se foute en pause et que tu t'mettes à regarder des émissions débiles à la télé. » Le jeune artiste rit ensuite à sa remarque, bien sûr qu'il n'entrerait pas dans les détails. Cela ne concerne que lui et James, après tout. « J'te taquinais, Lulu. » Dit-il alors concernant ses doutes, surtout pour cacher le fait qu'il doutait toujours de tout. Surtout de lui-même, à vrai dire, mais ça, il préférait le garder secret. « Ah ouais quand même. Boh, il vaut mieux ça que des serpents ou autres trucs dans ce genre-là, tu m'diras. Et pis au moins, ça a fait de la compagnie aux plus solitaires d'entres vous. » Des rats, c'était pas le grand luxe, mais bon, Harley préférait se moquer plutôt que d'imaginer un petit rat qui viendrait ronger son oreiller pendant qu'il dort la bouche grande ouverte. Non, et puis il aimait les rats, lui. Enfin, les domestiques.

« Non mais tout compte fait, j'pense que c'est ta tronche qui enflent. » Que tu craches dans un éclat de rire. Bon sang, il n'y avait pas un pour rattraper l'autre quoi. Tu hausses les épaules suite à sa petite remarque à propos de vacances. « Si cela arrivait, je compte sur toi pour venir à mon secours. Me laisse pas sombrer comme le titanic, tu promets  ?. » L'une de tes mains se poses sur son épaule tandis que tu affiches une mine tristounette, puis de toute façon, il n'aura pas le choix, car te laisser sombrer, c'est prendre le risque de perdre sa btichy et tu savais qu'Harley ne laissera jamais ce jour arriver. Lorsque vous en veniez à parler de ses prouesses intimes avec son mec, tu ne pouvais t'empêcher de prendre un air presque dégoûté, pas dégoûté de son homosexualité, mais dégoûté d'imaginer des scènes sexuelles tout court. Tu reprends ton sourire lorsqu'il affirmait te taquiner. « J'sais, j'te taquinais aussi. Tant que t'es heureux, je le suis aussi, ça compte beaucoup pour moi. » Que les personnes qui te sont chers soient heureux, c'est tout ce qui comptait. Au sujet des rats, tu n'oublieras jamais la vilaine blague des Eliots. Bon sang, rien qu'à te rappeler de ça, t'avais les poils qui s'hérissaient. « Personnellement, il est plus facile pour moi de voir un serpent qu'un rat. P'tain  ! Regarde, même qu'en prononçant ce mot, j'ai la chair de poule. » Tu déglutis et lui montre tes bras, les petits pores et les petits poiles qui se dressaient. « J'déteste, j'ai horreur, j'supporte pas les rats.. T'aurais dû me voir sauter de peur. J'crois que tu te serais allongé à terre en train de t'étouffer avec ton rire. » Lâchais-tu en riant.