With me, it's always funny ! » ft Cole

Moana ne savait pas très bien pourquoi elle avait cité la Bible, sûrement parce que ses parents avaient dû lui en parler pendant son adolescence et que ce proverbe était resté dans un coin de sa mémoire. Tout est-il que Cole n’était jamais à court de rétorques, et qu’il fit éclater de rire la sicilienne de bon cœur. « Saint Cole ouais… ça te vas comme un gant chou ! » s’exclama-t-elle dans un divin sourire, avant de lui proposer quelques uns de ses délicieux costumes, sortis uniquement pour les grandes occasions. Mais le fait qu’ils soient tous deux vivants, sains et saufs après les intempéries était une grande occasion, n’est-ce pas ? « Costume de doc ? C’est parti ! » reprit-elle d’un air nettement plus séducteur, fermant sa porte en lui lançant un dernier regard de défi pour mieux aller enfiler une blouse, celle qu’on lui avait donnée pour son premier stage. Sauf que la blanchisserie avait fait une erreur à ce moment là, et qu’on lui avait donné une taille trop petite. Non pas qu’elle ne parvienne pas à rentrer dedans, mais cela lui offrait une poitrine pigeonnante et une blouse particulièrement moulante sur son corps divinement musclé. Aussi, elle apparut, tentatrice, après avoir un brin arrangé ses cheveux pour faire véritable doc en puissance. « Aloooors… paraît que quelqu’un a un bobo par iciiiii ? »

  Moana se mit à rire à l’annonce de mon nouveau surnom biblique qui n’avait rien de crédible, malgré le pseudo sourire angélique que je tâchais alors d’afficher. « Je suis plutôt seins que saint, je l’avoue… » Et ça, c’était déjà nettement plus crédible. Et puis vu avec quels yeux je la dévorais quand elle me listait ses déguisements, je n’avais clairement pas l’air d’un saint, c’était sûr. J’optai pour celui de Doc sexy et la demoiselle disparut quelques instant. Je retirai ma veste de costard, me retrouvant en simple chemise, desserrai ma cravate et me lovai bien confortablement sur mon fauteuil, verre à la main, sirotant mon sky en attendant de voir mon amie revenir. Ma mâchoire lâcha un peu lorsqu’elle revint, admirant ses formes joliment mis en valeur par cette tenue. « Ils ont de la chance tes patients, il doivent tous tomber raides dingue de toi ? » commentai-je. Mais aujourd’hui, le patient c’était moi. Et jouant le jeu, elle s’avança et c’est d’abord sagement mon bras que je lui montrai, après avoir pris soin de remonter ma manche. « J’ai mal ici docteur… » Et mon index désigna alors mon visage, ma joue d’abord, malicieusement : « Et là aussi… » Puis, ce furent mes lèvres que j’indiquais, continuant mon petit numéro de grand blessé : « Et là également… » Allez, soigne moi Moana…

« Ouais de suite, sein Cole ça dépote vachement mieux j’trouve ! » rit-elle de concert avec son pote, car le passé sulfureux - et le présent aussi d’ailleurs - n’était un secret pour personne, pas même pour la sicilienne, bien loin de lui jeter la pierre. N’était-elle pas un peu de la même trempe, de son côté ? La preuve en fut lorsque Moana fut de retour, dans sa jolie blouse un peu trop moulante pour être vraiment honnête. Qu’importe, lors de ce fameux stage, la demoiselle avait fait grand effet parmi les patients et ce soir, il y avait fort à parier que son patient soit soigné petit à petit, au fil de ses bisous magiques et autres attentions… toutes aussi peu honnêtes. « Bah ouais figure-toi ! Bon j’me suis jamais autant pris de main au cul de ma vie mais à ma décharge, la blanchisserie m’avait donné une blouse trop p’tite… tant pis, j’en ai tiré parti ! » expliqua-t-elle en haussant les épaules, l’air presque innocente. Presque. Au moins autant de Cole, dévoilant peu à peu les endroits le faisant « atrocement souffrir ». Mais ce n’est qu’une fois qu’il lui eut demandé de le soigner qu’elle déposa d’abord un beusou magique sur le bras douloureux, la joue, avant de s’approcher de ses lèvres. « Tu vas te sentir de suite mieux… » murmura-t-elle avant de s’en emparer, d’abord avec douceur, pour mieux que la passion ne s’invite peu à peu dans ce véritable ballet.

   J’aimais bien Moana pour ça. Elle n’était pas dans le jugement ou dans le sermon. A contrario de mes autres amies, celles qui faisaient parti de la Eliot, et qui étaient beaucoup plus regardantes sur la réputation et les on dit que, et qui me reprenaient souvent, me reprochant mes frasques. L’italienne, elle, elle savait en rire et c’était vraiment agréable de passer du temps avec elle un peu. Et ça allait l’être encore plus pendant son défilé. Elle revint donc dans sa tenue de doc sexy, séduisante à s’en décrocher la mâchoire… Mes prunelles ne ratèrent rien du spectacle, la dévorant des yeux alors qu’elle avançait jusqu’à moi, jouant ensuite le feu, me soignant à coup de baisers… Je m’extasiais devant sa blouse, et elle me raconta l’erreur de la blanchisserie. « Je vais payer le personnel pour filer des blouses trop petites à tout le personnel soignant si un jour je suis hospitalisé… » soufflai-je alors en riant. Enfin tout le personnel n’avait pas la plastique avantageuse de mon amie. Je pris ensuite à cœur mon rôle de grand malade, réclamant des soins en désignant diverses parties supposément douloureuses de mon visage. C’est de mes lèvres que je me plaignis finalement, et ma jolie sauveuse s’en empara doucement d’abord, baiser magique, qui s’approfondit rapidement. Nos lèvres se firent plus pressantes, nos bouches s’entrouvrirent, nos langues se rencontrèrent et instinctivement mes mains glissèrent dans le dos de la demoiselle, jusqu’à la cambrure de ses reins pour l’attirer contre moi…