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A simple "Hello" could lead to a million things

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A simple "Hello" could
lead to a million things
Renart & Matthyboy
On est deux grands enfants. Que ce soit moi ou lui. Et, bien heureusement j'ai envie de dire, ni lui ni moi ne semble avoir de la difficulté à l'affirmer. J'éclate de rire tandis qu'il me donne un exemple, m'expliquant qu'il est facilement contenté.

- Faudra que je me souviennes pour ton anniversaire!

Je suis tout à fait partant pour lui faire une boîte cadeau avec un coca et un kinder surprise à l'intérieur. Juste pour voir sa tête et se payer un fou rire tous les deux. Quitte à me faire traiter de con ou me faire regarder de travers. Ça vaudra grandement l'inside joke!

La conversation dévie et je lui explique une grande raison de mon "contentement" ses derniers mois. Ça été les montagnes russes un peu, mais là on est particulièrement bien. Ma peau en témoigne d'ailleurs, comme je le lui montre. Mais loin de le déranger, il me montre plutôt sa nuque et je peux constater qu'on est sensiblement dans le même genre de situation, même s'il reconnaît qu'il n'a pas que des suçons.

- Oh, non, y'a pas que ça non plus, mais disons que c'est réparti, expliquais-je vaguement. J'ai les marques violacées et qu'il a les marques rouges. En majorité. On respecte nos maisons d'appartenance, fis-je en riant, absolument pas sérieux.

Parce que oui, bon, parfois on est pas super délicats, alors on se retrouve avec des griffures, parfois de minces morsures ou n'importe. C'est des trucs normal quoi. Et pour les suçons, c'est plus souvent Saël qui m'en fait que moi je lui fais. Et il m'en laisse beaucoup plus. Ça fait parti de ses habitudes et c'est un peu une marque de possessivité de sa part. Je ne trouve pas ça excessif et si je porte un mince foulard c'est simplement pour éviter de me faire poser trente-six questions. Ça ne me dérange pas de les afficher, bien au contraire j'aime ses élans et la lueur de fierté qui passe dans son regard quand il me voit à l'aise avec, mais ça m'emmerde royalement de me faire arrêter par une connaissance et qu'elle fasse des déductions sur ma vie sexuelle et/ou ma vie de couple. Au pire des cas, pose la question avant de dire n'importe quoi. Ça sera déjà nettement mieux! Y'a bien des fois où ça ne me dérange pas de répondre, d'autres, par respect pour Saël, je dévis ou je m'abstiens. J'ai pas grand chose à cacher de façon générale et je me fous un peu - beaucoup - de ce qu'on raconte à mon sujet. Cependant, c'est pas tout à fait le même principe quand on parle de mon copain, je suis beaucoup plus protecteur de la vérité. Y'a eu trop de conneries qui se sont dites et qui nous ont causé des ennuis par le passé. Et y'a encore des gens qui semblent prendre un malin plaisir à chercher des raisons pour qu'on se prenne la tête entre nous.

Expliquant notre situation à Harley, comme quoi Jaysaël s'est littéralement découvert une attirance pour les mecs en déboulant dans ma chambre, j'hoche la tête à ses dires. Sans que ça m'étonne, il comprend. On ne vit pas tous la même histoire, mais peu importe l'orientation, du moment qu'on a à confronter la famille, plusieurs savent que ça peut être très difficiles et créer de gros conflits. Questions de croyances, d'acceptation et de tolérance. Y'a toujours trente-six millions de trucs pour créer problèmes.

- De mon côté, c'était… endurable, disons, si je n'en parlais pas à la maison. Comme si mon père était convaincu que s'il faisait comme s'il n'était pas au courant et se bouchait les oreilles, j'allais changer. Paradoxalement, je me suis fait traiter de tous les noms possibles et inimaginables, expliquais-je en haussant les épaules.

J'ai toujours trouvé ça stupide, mais j'ai jamais eu une bonne relation avec mon père, alors pour ce que ça changeait. J'en ai déjà parlé avec Renart aussi, si je me souviens bien. Je me suis inscrit sur la communauté artistique environ au même moment que j'ai fait mon pseudo coming out. C'est pas un sujet que j'évite, je trouve juste ça décourageant. Je m'affirme depuis des années et je cherche pas trop l'approbation paternel. Je suis bien avec qui je suis et si lui, ça le dérange, ben, tant pis… mais ça change pas réellement ma façon de le considérer. Que des grains de sables de plus dans un désert de mésentente. Pour Jaysaël, c'est différent. L'opinion de ses parents compte pour lui, alors j'essaie que ce qui s'est passé pour moi, ne se reproduise pas pour lui, car ça risque de l'affecter beaucoup plus.

- L'hiver dernier, des collègues de mon père lui ont rapporté m'avoir vu embrasser mon copain dans un bar. Ça été la cata, la grosse scène de cris : je venais de détruire sa réputation, son honneur ou n'importe quelle autre connerie du genre, fis-je avec un vague signe de la main avant de saisir ma tasse de café. On s'est engueulé et il a fini par me flanquer à la porte. Je le regrette pas vraiment, parce que depuis, je vis nettement mieux ici, mais si la même chose venait à se produire chez mon copain...

Je ne finis pas ma phrase et grimace, avant de prendre une gorgée. J'ose même pas imaginer.

- C'est certain que je serai là, peu importe quand il le décidera et ce qui en découlera, affirmais-je. Et entre-temps, je ne le pousse pas. On profite du temps à deux.

Je souris doucement. Ouais, la "confrontation finale" avant que mon père ne décide que je ne faisais plus partie de sa famille, ça m'a rapporté du bon. Ça a créé des problèmes aussi, mais ça n'en reste pas moins que depuis, j'habite Boston et Cambridge, je vais à Harvard, je fais ce que je veux et je suis heureux. Vraiment heureux.

- Tu dis que t'arrives pas à prendre ton temps, ça fait combien de temps que tu partages ta vie? le questionnais-je, curieux. Parce que je suis là à parler Saël, mais je veux en connaître un peu sur le mec qui arrive à te faire sourire autant aussi, ajoutais-je avec un sourire.

Je suis heureux pour lui. Genre vraiment heureux. Ça fait des années qu'on se connaît, même si on ne s'était jamais vu. Je crois que ça reste l'une des - si c'est pas LA - personnes avec qui je suis en liens depuis le plus longtemps, en dehors de ma famille. Y'a des trucs, quand je savais pas à qui les dire, ben c'est avec lui que je parlais. On a traversé bien des épreuves tous les deux, chacuns dans nos vies, mais je suis content de voir que notre amitié est resté et que tout semble se placer pour le mieux. Sauf que me demander d'être son témoin, ça je l'avais pas prévu! Alors j'en reste sur le cul, bafouillant une réponse que je veux positive, mais qui sort de travers, m'attirant un regard incrédule de sa part. Quand je finis par me reprendre cependant, je lui confirme que oui, bien évidemment, j'accepte d'être là à le soutenir quand le grand jour arrivera. Ça a l'air de particulièrement lui faire plaisir. Ça me touche qu'il aie pensé à moi en fait. Comme si je prenais une importance particulière. Je m'attendais à ce que ce soit quelqu'un de son entourage proche, genre qu'il voit tous les jours et tout, mais… je peux pas m'empêcher de sourire. À cette idée, à son bonheur, à notre rencontre officielle. Voilà, soirée ultra riche en joie!

- Ça me fera plaisir de te le présenter, affirmais-je. Et ton témoin rencontrera ton fiancé au mariage ou en t'aidant pour les préparatifs? demandais-je en riant doucement.

PIERROT
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A SIMPLE “ HELLO ” COULD LEAD TO A MILLION THINGS.
“ ft. matthyboy & renart ”
« Ou pour Noël. » Je ne suis pas très difficile en ce qui concerne les cadeaux. Et même si Noël, je vais plutôt le passer avec ma famille et James, rien ne m'empêchera d'offrir des petits cadeaux à mes proches. Ce serait marrant d'ailleurs, de s'offrir des petits cadeaux comme ça. Lui un kinder et un coca et moi.. Ben j'hésite encore, enfin je ne sais pas, mais j'ai encore le temps de trouver tout ça. Ce serait plutôt mignon, accordé à nos âmes enfantines, au final.

Le sujet en vient aux marques de nos copains sur nos corps, et cela me fait sourire. « Oh, bah au moins c'est en accord ! » Fis-je en joignant mon rire au sien.

Personnellement, je n'ai jamais eu d'autre petit copain que James qui me faisaient autant de marques. C'est quelque chose qui lui est bien spécifique et que j'apprécie tout particulièrement. Pour moi ça va bien au-delà de montrer mon appartenance à James, oh oui, bien plus loin. Mais au final, c'est un peu comme l'art. La plupart des gens trouveront ça vachement déplacé, et me penseront forcément obsédé, d'autres trouveront ça mignon, ceux qui me comprennent, comme Matt qui porte les mêmes marques. De toute façon, je n'écoute pas l'avis des gens. Ce que les gens pensent de moi, je m'en tamponne le coquillard avec une babouche. Sérieusement, à quoi ça va bien pouvoir m'avancer de savoir que certaines personnes me voient comme quelqu'un d'obsédé ? Surtout qu'ils ne savent rien. Ces gens-là ne valent pas la peine de leur offrir notre attention, et c'est ce que je pense dur comme fer, même si parfois, ma peur me dépasse et me ronge, en me faisant penser le contraire.

Il me parle ensuite du moment de son coming-out, et sincèrement, je fronce les sourcils. Je ne supporte pas tellement ce qu'il me dit, pour moi, c'est simplement débile de s'en prendre à quelqu'un de la sorte, juste à cause de son orientation sexuelle. Nous sommes tous humains. « Il y a des choses dans la vie que je ne comprendrais jamais. Mais j'crois savoir le calvaire que t'as dû subir. C'était un peu la même chose pour moi, enfin. J'ai pas eu besoin qu'on connaisse mon orientation sexuelle pour m'faire insulter. » J'en ris. Mais honnêtement, s'il savait ce que j'ai vécu, comment je l'ai vécu, je pense pas qu'on en rirait en ce moment. Mais je préfère garder ça pour moi. Ce n'est pas tabou, mais disons simplement que je ne veux pas qu'on s'apitoie sur mon sort. Un peu comme ma maladie, en fait. Je l'ai toujours caché à tout le monde, sauf mes parents bien sûr, mais même mon frère n'était pas au courant avant cet incident, là-bas, où j'me suis fait tabassé pour avoir été sympa. Enfin, pour avoir défendu une de mes amies, plus exactement. Contre un lourdeau complètement bourré qui la draguait comme si c'était une pute. Et Matt ne le sait pas. Pas encore, il y a des fois où c'est difficile de le cacher à mes proches. Mais je veux juste pas qu'on passe son temps à s'inquiéter pour moi.

Quand j'entends la réaction de son père, je soupire et lève les yeux au ciel. Son père est un con. Foutre son propre fils dehors parce qu'il préfère les hommes, c'est tellement ridicule. Il n'est pas à jour, il faudrait le reprogrammer. La société de nos jours accepte beaucoup de choses, elle est plus tolérante, mais plus ça va, plus je vois de la haine un peu partout, et moins j'ai envie de rester. Heureusement que James est là. « T'as raison. C'est mieux de profiter, et de rester avec les personnes qu'on aime, et qui nous aiment. » C'est ce qu'il faut faire, de toute façon. Ne pas accorder d'importance à ceux qui passent leur temps à nous blâmer pour nos choix de vie. Qu'ils aillent se faire foutre, qu'ils s'occupent de leurs oignons, ils en ont suffisamment. Je leur donnerais bien un balai pour qu'ils nettoient devant leur porte.

« Ca vient de faire sept mois. » dis-je alors en souriant, avant d'avaler un morceau de mon muffin. C'est rien pour certaines personnes, mais pour moi c'est assez. Notre relation a toujours été plus intense de toute façon. On n'est pas du genre à freiner nos envies, on est plutôt dans le style à laisser exploser nos sentiments jusqu'à se perdre littéralement dedans. Vivre à fond, c'est ce qui est conseillé à la base, même si cela peut parfois faire mal. Mais moi, je vis juste un pur bonheur, comme ça. « Ben, il s'appelle James, c'est un canon. Une pure bombe, ce gars-là. Il est médecin. En hématologie. Il est grand, bien foutu, brun, avec un sourire façon colgate total, et putain de bien foutu. » Je ris, évidemment il n'y a que moi pour le voir ainsi, mais ce ne sont pas les seules choses que je vois chez lui. « Lui aussi, a eu du mal à assumer son côté bisexuel. Maintenant, il ose se montrer avec moi, mais il préfère ne pas en parler. Et moi, bah je m'en contente. Parce que tout est parfait, de toute façon. Et c'est pas un réel problème pour moi. Même si on devait vivre cachés, je m'en foutrais totalement. Ca vaut le coup. » Certaines personnes auraient du mal à le vivre. Moi, je m'en fiche, qu'il assume ou pas. Tant qu'il reste près de moi, c'est le principal. C'est tout ce que je désire.

Il est certain que cette soirée est riche en émotions. Et je ne vais pas en rentrer insatisfait, ça c'est clair. Moi qui aime les sensations, me voilà servi ! Mais je suis plus qu'heureux de savoir qu'il veut bien être mon témoin. A vrai dire, la première personne à laquelle j'ai pensé pour ça était mon frère, mais je me suis vite ravisé au vu de sa réaction quand il a appris notre décision de nous marier. Alors, mon deuxième choix se portait sur Matt, parce que même si nous ne nous étions pas encore vu, il est quand même quelqu'un à qui je parle régulièrement, qui me comprend et à qui je tiens. Alors même s'il avait été à l'autre bout de la planète, il aurait ramené ses fesses jusqu'ici pour au moins y assister. « Oh, je n'en sais foutrement rien ! » Dis-je alors en haussant les sourcils. C'est vrai, je n'y ai pas pensé ! Mais il faudra bien que Matt rencontre James à un moment donné. Et avant le jour J, si possible ! « Mais il faut que tu le rencontres bien avant le mariage, quand même ! J'irai organiser ça, genre un petit repas, ou une soirée dehors ou autre, j'en sais rien pour l'instant, et je lui en parlerais ! Ce serait cool, non ? »
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Renart & Matthyboy
- Y'a des trucs qu'on finit par s'habituer, répondis-je philosophiquement.

J'ai eu des années pour m'habituer. Autant pour mon frère, je suis resté la même personne. Autant pour mon père, j'ai continué ma mutation, tendant vers une sorte de bestiole probablement visqueuse et inapprochable sous peine de contamination. Voyez le genre? C'est ridicule, mais bon… Disons que l'ouverture d'esprit pour lui, ça doit se rapprocher de la fracture du crâne, alors il ose pas trop j'imagine.

- L'avantage, c'est que maintenant si quelqu'un me traite de tapette, je le regarde simplement en attendant qu'il trouve mieux. Y'a plus grand chose qui m'impressionne ou me fait réagir à ce niveau, expliquais-je en haussant les épaules.

Si je dois bien accorder quelques choses au paternel, c'est que quand il cherche des insultes, son répertoire est vaste et très large. Très coloré et bien imagé aussi par moment, il passe par tout et n'importe quoi, fais des associations et des comparaisons auquel on aurait pas nécessairement pensé. Ouais, là-dessus, il a un certain talent. J'en ris doucement. Il est pas con, c'est bien ça le pire. Mais, niveau acceptation, c'est le stéréotype de l'homme conservateur : pas d'étrangers, rien qui sort du moule. Faut que ça marche au pas et droit. ...En plus il est flic, donc c'est pire : rien qui contrevient à la loi ou qui peut être louche. Un peu pour ça que je crains pour les réactions du père de Jaysaël aussi : lui, il est fils de militaire. Et ça semble assez près, question mentalité. Si c'est pas plus renfermé et à cheval sur le code. Ça risque d'être explosif. Alors j'essaie de lui permettre de relaxer quand on est que tous les deux et surtout, je ne le pousse pas.

- J'ai mon frère, sa femme, mon copain, des amis et des bons camarades, énumérais-je en approuvant ses dires d'un hochement de tête. Ça me suffit, fis-je en haussant les épaules à nouveau.

M'être fait renié par le paternel c'est pas réellement quelque chose pour me froisser. Ça fait trop longtemps que je m'y attendais. Ce qui me fait me sentir mal c'est que mon frère joue sa relation avec lui pour moi. Jason a toujours eu une belle relation avec le géniteur. C'était "Fiston" et sa "plus grande réussite". Moi à côté, j'étais rien ou une honte. Mais mon frère m'a toujours accepté tel que j'étais, m'a même poussé à faire ce que j'aime et c'est lui qui est venu me chercher à Montréal quand je venais de me faire foutre à la porte pour me ramener a Boston et me convaincre de me lancer dans des études en Art. Sauf qu'il l'a pas dit. Il a pas avisé le paternel, même quand il lui a demandé. Alors quand l'autre est débarqué à l'improviste et qu'il m'a vu… Bref j'ai bousillé le tout. Même si mon frangin m'assure que c'est pas plus mal. Alors j'essaie de ravaler le malaise, veillant à ce que Jason soit quand même heureux. Pour ça, avec Shirley, sa femme, j'ai pas grand chose à craindre. Ils s'adorent. Alors je peux prendre mon temps pour mon propre couple à côtés.

Chose qu'Harley semble bien d'accord, même s'il admet que lui ne prends peut-être pas tout à fait son temps. Et pour répondre à ma curiosité, il admet que ça fait sept mois qu'ils sont ensemble. Je suis assez surpris, je le reconnais. Moi, je ne penses pas qu'à sept mois de relation avec Jay, j'en serais rendu à une demande de mariage, mais nos histoires ne sont pas les mêmes. Et la relation d'Harley et de son fiancé a l'air terriblement intense. Je ne suis pas dans leur peau pour juger si c'est approprié ou non. Tout ce que je peux juger, c'est que mon ami semble des plus heureux et parle de son copain avec des étoiles pleins les yeux. Alors où est le mal? Nul part! C'est donc certain que je les approuve. Le bonheur a deux, ils l'ont trouvé.

- Saël n'a plus tellement de problèmes à s'afficher ouvertement avec moi, je te dirais même que parfois, j'ai plutôt l'impression qu'il est fier de m'avoir à son bras. J'aurais attendu cependant, si ça n'avait pas été le cas. Je l'ai déjà fait pour d'autres mecs avec qui je suis sorti par le passé, alors pour Jaysaël… c'est comme tu dis : ça vaut le coup, souriais-je.

J'ai accepté, un temps, de le partagé, sachant que j'entrais dans sa vie en tant qu'amant alors qu'il avait son histoire - vachement compliquée - avec Lottie. J'étais près à rester dans l'ombre et n'être là que quand il aurait besoin de moi. C'est quelque chose que je n'avais jamais envisagé avec personne avant. Et pourtant, je l'ai fait avec Saël. Parce que j'étais totalement incapable de décrocher de lui. Si aujourd'hui, je ne le partagerais plus, je suis quand même enclin à ce que notre relation ne soit pas officielle dans sa famille. Ça changera peut-être un jour. D'ici-là, j'ai le temps et la patience.

- Au final, on se ressemble assez toi et moi, remarquais-je à voix haute. Même si nos vies diffèrent, on se rejoind sur bien des sujets, fis-je, amusé avant de prendre une gorgée de café.

Faut peut-être pas chercher plus loin sur pourquoi on s'entends si bien depuis des années. C'est sur qu'on a des points communs, on s'est quand même rencontré sur une communauté artistique. Mais je crois pas qu'on avait réellement parler - du moins aussi ouvertement - de nos relations amoureuses. Et même si ça avait été le cas avant, de mon côté le discours aurait probablement été différent. Parce qu'avant d'arriver à Boston, je me rends compte que je n'avais jamais été "en amour" justement. Ça fait faire des folies. De belles folies. Comme célébrer un mariage! Et désormais, je sais officiellement que je pourrai soutenir mon ami pour ne pas qu'il pique une crise de nerfs d'ici là. Et aux grands jours, ça sera pas de n'importe où, je serai à sa droite… ou sa gauche? Boh, peu importe! Je serai là pour m'assurer qu'il fait pas de l'hyperventilation au moment de dire "oui, je le veux" à son James.

- Ça serait cool oui! acquiesçais-je. Y'a rien qui t'obliges non plus, tu sais? C'était surtout pour rire la question. Parce que j'imagine que je le rencontrerai quand même si t'as besoin de mon aide pour les préparatifs.

Suffit qu'il aie besoin d'aide un jour pour monter des cartons et que je l'aide pour risqué de tomber nez-à-nez avec son fiancé. Quoi que, encore c'est peut-être pas moi qu'il appellerait pour ça, si y'en a beaucoup, considérant que j'ai pas de bagnole, mais au pire, ça peut être marrant en bus ou en taxi. Je peux même pas dire, je vais demander a quelqu'un : je sais pas conduire, même si j'ai un permis qui dit le contraire.

PIERROT
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