Kalistow ✗ Do you remember the taste of my lips that night

Do you remember the taste of my lips that night
Tes yeux se perdaient sur les images qui défilaient à l'écran, t'étais pas vraiment concentré dessus puisque seul la présence d'Harlow t'importait. Tu voulais l'voir lui, et pas autre chose. Alors même si vous étiez tous les deux silencieux pendant des heures devant un écran, au moins, tu te savais à ses côtés. C'était stupide, et tu n'avais aucune idée d'où te venait cette envie impromptu. Tu l'regardais et tu venais fendre la glace, de ta voix légère et peut-être trop éphémère. Tu te posais mille et une questions, c'était peut-être de la curiosité mal placée mais t'avais simplement l'envie. Seulement t'étais pas prête à entendre les mots suivant, toi t'avais pas l'coeur à supporter les vérités criardes. En fait, t'étais peut-être là pour parler de la pluie et du beau temps parce que t'étais sûre et certaine que ça te mettrait pas à rude épreuve. Dans un sens, il fallait bien s'y attendre à des mots qui coupent comme des couteaux.  T'ouvrais la bouche et tu la refermais. Tu n'avais plus les mots, tu sentais tout se dérober jusqu'à en avoir mal à la tête. Est-ce qu'Harlow disait vrai ? Est-ce qu'il était transparent avec toi comme tu l'avais été à l'hôpital ? Les secondes semblaient durer des heures et ton esprit tournait à mille à l'heure. C'était les avalanches, puis quelques tsunami à la suite. C'était l'bordel et tout était saccagé par des catastrophes qui venaient de tous les coins de ta tête. T'étais affolée, et extérieurement, tu restais de marbre. Alors est-ce que tu l'avais autant blessé que ça ? Tu ne savais pas, tu ne voulais plus savoir. Et dans un sens, les paroles qu'il prononçait à nouveau venaient te rassurer. Ou alors, est-ce que c'était qu'un masque d'illusion ? Il fût un temps où tu le connaissais assez pour comprendre qu'il mentait. Et à cet instant même, tu ne voulais plus le connaitre pour ne pas faire face à la réalité effective des choses. Harlow était en plein mensonge, à lui-même, ou seulement face à toi. "Je n'y suis jamais retournée non plus, ma mère a déménagé en même temps que mon départ à la fac". Tu parlais vite, histoire d'oublier ce qui avait été dit. Et si ? Tu faisais comme si tu n'avais rien entendu, pourtant, ça ne faisait que ruminer dans ta tête. Tu te mettais à t'intéresser d'autant plus à l'écran, comme si finalement, il était la seule présence dont tu avais besoin. "Tu peux tout me raconter" que tu laissais échapper. Et alors, qu'est-ce que ça voulait dire Kali ? C'était à propos de ses affaires tordues ou à propos de sa vérité à demie-avouée ? Tu finissais par plonger ton regard dans le sien, livide. Tu avais besoin de savoir. "Dis-moi tout. Et je te déconseille de me mentir". Ta voix se faisait plus dur, et tu relevais ta tête, montrant toute ton attention. Ton coeur battait la chamade, il tambourinait si fort que t'étais certaine qu'il pouvait l'entendre. T'étais approximativement prête à tout entendre, qu'il le veuille ou non.

Do you remember the taste of my lips that night
Tu te croyais prête à tout entendre, enfin ça c'est ce que tu croyais. Tu savais pas vraiment à quoi t'attendre, t'avais aucune idée de ce qui allait suivre et t'en avais mal au ventre. C'était peut-être rien pour certaines personnes, mais toi et les réalités, t'avais du mal. En temps normal, c'était pas ce qui allait t'effrayer le plus, mais là tout de suite, ces dernières semaines, c'était pas les cadeaux surprises dont tu raffolais. Tu buvais une gorgée de vin, les oreilles à l'affût des moindres sons qui allaient sortir entre ses lèvres. Les lèvres d'Harlow, celles que tu regardais presque avec envie. Tu refoulais cette pensée, et t'étais là assise à ses côtés, le coeur palpitant. Tu manquais un sourire en le voyant souffler, ouais, c'était pas que tu l'accusais mais t'étais prévenante. Tu savais plus où te mettre, tu ne savais plus quoi faire. Au secours, il fallait venir t'évacuer car la bombe allait exploser. Tu l'écoutais silencieuse. Tu ne manquais pas de te faire des réflexions, tu ne manquais pas de penser, tu ne manquais de rien le concernant. Il était vrai que tu le jugeais, ne pouvant t'empêcher que l'alcool avait dû jouer sur son amnésie des quatre dernières années. Tu ne manquais pas de froncer les sourcils lorsqu'il te parlait de la raison de son retrait de permis, bien que tu ne t'attendais pas à entendre un discours de la sorte. A vrai dire, tu pensais plutôt l'entendre parler à propos de cette phrase dite un peu plus tôt. Avait-il attendu ? Et malheureusement, t'avais bien eu la réponse à ta question. Tu ne pouvais t'empêcher de lever les yeux au ciel lorsqu'il parlait d'avoir été un preux chevalier. T'étais à moitié attristée de le voir aussi peu sain d'esprit sur une affaire pareille, mais t'étais énervée. Contre cette fille qui l'avait manipulé. Et le summum de son passé, c'était bien cette pseudo relation avec cette folle qui l'avait laissé prendre à sa place. Et d'ailleurs, pourquoi il te parlait de son ex ? Toi, c'était pas ce que tu voulais entendre. En fait, tu ne voulais plus rien entendre. T'étais silencieuse, pleine d'émotions, pleine de mots, pleine de silence. Et non Harlow, non, Kali n'a jamais souhaité que tu sois tabassé. Tu te redressais légèrement, laissant tes jambes toucher à nouveau le sol. "Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?" que tu laissais échapper. "Et puis d'abord, j'ai jamais demandé à ce que tu sois frappé. Je t'interdis de dire ça". Puis le Summer Camp, Sage, cette matinée, ces baisers volés, cet ébat partagé. Tu soupirais, tu venais mettre une main contre tes lèvres. Alors tu n'avais servi qu'à être un mouchoir, essuyant le souvenir dégoulinant et douloureux d'une erreur du passé ? Tu ne savais pas quoi penser. "C'est ça de se mettre en couple avec des ratées". Est-ce que tu t'incluais dedans Kali ? Parce qu'on pouvait se poser la question. Mais non, toi, toi tu valais mieux que ça. Mieux qu'elles. Toutes les autres. Tu ne voulais plus rien entendre. D'ailleurs, qu'est-ce que t'avais réellement espéré ? Qu'il te dise que durant toutes ces années, il n'avait espéré que ton retour ? Que tu étais l'amour de sa vie ? Tu étais pathétique. Perdue, et pathétique. T'étais paniquée, tu voulais même plus l'regarder.

Do you remember the taste of my lips that night
Tu étais debout, tournant le dos à Harlow qui venait également de se lever. T'avais un cerveau en pleine ébullition, et s'il pouvait fondre à cet instant même, tu serais la première à en être réjouie. Tu ne savais plus quoi penser, ni quoi dire. T'étais perdue entre tes sentiments et la réalité, perdue entre deux mondes constants. D'un côté t'étais cette Kalista qui voulait lui sauter à la gorge, lui faire regretter chaque mots qu'il avait pu prononcer. Et de l'autre, t'étais si fragile que tu en étais prête à l'implorer de te rassurer quant à votre nuit de désir. Alors s'il était gentil avec toi, c'était uniquement par pitié ? Parce que tu avais pleuré, implosé comme une pauvre gamine fragile. Tu te figeais, réveillant un constat que tu ne voulais pas voir. Et s'il avait voulu se rapprocher de toi, grâce à ta faiblesse actuelle, pour se venger du mal que tu lui avais fait ? T'avais la nausée, tu voulais pas y croire. Pas Harlow, pas lui. Parce que dans le duo, c'était toi la pétasse qui faisait du mal et pas l'inverse. Le brun c'était ce mec toujours trop gentil, le coeur sur la main. C'était pas que tu voulais profiter de lui, loin de là, mais c'était pour ça que tu lui avais fait un tant soit peu confiance. Tu soufflais nerveusement, le monde venait de s'arrêter. T'étais encore en pleine réflexion lorsque la phrase tombait plus rapidement que la lame tranchante d'une guillotine. T'en croyais pas un mot, et d'ailleurs, t'étais heureuse d'être dos à lui. Tu sentais tes yeux s'humidifier, sûrement par surprise et puis par faiblesse. Ouais, ça faisait mal. Tu n'avais été qu'un souvenir du passé, comblant un mal être du présent. Et aujourd'hui, t'étais sûrement présente pour sa vengeance. Alors il voulait réussir à te faire du mal, à t'atteindre. Tu l'voyais, tu l'sentais. Le jeune adolescent que tu avais connu avait donc bien changé. Tu tournais toujours le dos à cet homme, cet inconnu. T'étais fatiguée, épuisée, à bout. Ton esprit tourmentait, ton corps dépourvu de force. Tu ne voulais pas en entendre de plus, et tu demeurais bien silencieuse jusqu'ici. Tu ravalais tes larmes, tu redressais ta tête et tu finissais par lui faire à nouveau face. "Tu sais quoi Harlow, va te faire foutre". Et tu te barrais Kali, tu prenais tes affaires et tu te dépêchais d'aller ouvrir la porte pour la claquer violemment. T'étais pas une fille de seconde zone, t'étais mieux que toutes celles qu'il avait pu connaître et t'en avais aucun doute. C'était pas une délinquante qui allait être mieux que Kalista Petrova. Harlow mentait, il se voilait la face, et jamais, non, jamais tu souhaiterai lui donner le privilège de se venger du passé.