NICHORA ✩ I'M A FUCKING MESS

Me retrouver sans Kaya, pour une raison qui m'échappe, c'était tellement.. incompréhensible. Elle était à moi en fait, tu le sais pas toi. Elle était à moi mais elle prétendait que non, depuis qu'elle a sorti les mots “c'est fini”. Non, ce n'était pas fini, en tout cas pas pour moi. Elle sait pas elle, à quel point notre relation à tous les deux m'a détruit, à quel point j'avais ce besoin d'appartenance tant je pouvais être possessif. Parce que s'il y a quelques relations que je pouvais m'en foutre totalement, Kaya c'était différent. Je voulais la posséder de tout mon être malgré moi et la perdre me rendait tout simplement fou. Comme si je n'étais plus maître de mon destin. Et c'était effrayant comme sentiment. J'avais ressenti la même chose pour toi, mais tu n'en as aucune idée.. tu ne sais pas comment j'ai vécu notre relation, parce qu'on a coupé les ponts directement après. Sauf récemment où on se revoit et que les restes sont encore là. J't'ai toujours trouvée à mon goût Lara. Même encore ce soir, où ta tête est complètement ailleurs. T'es à mon goût et tu le seras sûrement toujours. Kaya ou pas Kaya. « Pauvre de lui » Même si en réalité, je m'en fichais pas mal. T'façon, t'es avec moi maintenant, ça change rien à sa vie. T'étais une inconnue, il se rabattra sur une autre fille. Mieux ou moins bien, on s'en fout. Le bon vieux temps ? T'es sérieuse Lara ? Si la bouteille se trouvait dans ma main, je ne déversais pas l'alcool dans ma gorge cette fois. Je me contentais de tourner le visage vers toi, interrogé. « Y'a des moments où c'était cool. Pas prise de tête, on se laissait simplement aller. J'aimerais vraiment retrouver ça » Là, je me permettais de boire au goulot, sans pour autant lâcher mon regard du tien.

Il était préférable que j'évite de te mentionner ma relation avec Kaya. Elle différait de la nôtre en bien des points, mais lui ressemblait drôlement en quelques autres. C'était dingue, je pouvais tomber amoureux de deux femmes totalement différentes. Disons que je pouvais coucher avec un tas de femmes différentes mais tomber amoureux, c'était rare chez moi. Toi t'as eu la chance et le malheur de connaître ça. C'en était de même pour la rousse. Elle avait vécu le meilleur comme le pire. Et le pire, ça incluait mes crises de jalousie. C'était d'ailleurs à cause d'une que j'étais ici ce soir. Une accusation de trop et la rupture avait été imminente. Et maintenant, je suis seul à me lamenter sur mon sort. Sauf que tu as décidé de venir me tenir compagnie. Moi, je plains le pauvre homme à qui t'a fait miroiter des choses mais en fait je m'en fous pas mal. Ce mec, il te mérite pas de toute façon. Je buvais, te regardant, après t'avoir confessé des choses. Ouais, quand on se prenait pas la tête toi et moi, on était bien, tu te souviens. J'aimerais tellement retrouver cette insouciance quelques fois. Quand on était dans une bulle et que le reste n'avait pas d'importance. Je reposais la bouteille au sol, haussant les épaules. Que sais-je moi. « J'en sais rien... J'suis.. pff, j'suis perdu là, j'sais même pas ce que j'raconte au final » Je soupirais et puis je m'allongeais, observant le ciel avant de détourner le regard sur toi. « Allonge toi avec moi » Si j'avais une confession à te faire là tout de suite maintenant, c'était que je n'étais pas à ma première bouteille. Et là, l'alcool montait assez vite, je te l'accorde... en somme, je vais bientôt commencer à perdre le fil de mes idées, de mes paroles, et sûrement de mes actes.

Ce serait mentir que ton passage dans ma vie m'a laissé indemne. Non, je ne le suis pas, j'ai des séquelles qui sont indélébiles. Je sais pas si tu te rends compte d'à quel point je pouvais être misérable. Bon, si je le suis ce soir, c'est principalement à cause d'une autre.. mais en général, ça pouvait être de la tienne. Notre relation ne m'a pas laissé de marbre et maintenant, je tentais de faire comme si rien ne m'atteignait comme ça avait pu le faire par le passé. C'est fou parce que ça fait longtemps que la rupture a eu lieu, longtemps qu'on aurait du tourner la page. Je l'ai tourné... mais des fois, je feuillette ce bouquin à la recherche de réponses, de souvenirs. Clairement oui, j'aimais bien repenser aux bons souvenirs des fois, parce qu'on peut pas nier qu'il y en ait eu. Mais je dois t'avouer que je suis pas dans mon état normal là. Parce qu'en temps normal, je ne dirai jamais ce genre de choses. Parler de nous, de notre relation.. non, c'est pas moi. J'avais tout enfoui et enfermé dans un coffre, enterré six pieds sous terre. La bouteille laissée sur le côté, je m'allongeais et je t'invitais à me rejoindre puisque c'était la meilleure position à prendre en cet instant précis. « Ouais pas de souci » Bon, je n'étais pas sûr de pouvoir me relever donc.. disons que je suis pas totalement honnête pour le coup. Mais je m'en fichais pas mal parce qu'à peine tu avais tourné ton visage vers le mien, mon regard avait capté le tien. Et là, et bah je ne savais pas quoi dire, quoi faire. J'étais pas totalement sobre alors ouais, je t'avoue que je suis tombé dans l'alcool plus tôt dans la soirée. Cette bouteille, c'était pas la première. Le blanc qu'il y avait entre nous, comblé par le bruit environnant, n'était pas lourd, au contraire. Mais je finissais par le rompre, murmurant « Embrasse-moi » Ouais, embrasse-moi, fais moi oublier toutes mes peines. J'avais besoin d'oublier et toi, j'étais certain que t'en étais capable.. de me faire tout oublier.

Je me souviens de notre relation Lara. Du bon, du mauvais. Des disputes et autres déchirures. Ça avait été passionnel, oui, c'est vrai. Mais maintenant, tout était terminé. Alors pourquoi te voir avait ravivé un truc en moi ? Oui, j'avais toujours eu ce truc pour toi, indéniable, inexplicable. C'était comme un fantôme qui me suivait et qui me donnait des sensations non voulues. Je voulais plus être attiré par ta personne Lara. Mais c'était incontrôlable. Je n'y pouvais rien et te voir à mes côtés ce soir ne faisait qu'accentuer cette attirance. Sûrement parce que j'avais le coeur brisé de ma relation interrompue d'un coup sec. Mais tu vois, on avait raison. On était totalement brisé toi et moi. Le regard plongé dans le tien, j'oubliais tout ce qui n'allait pas. Ma relation avec Kaya, le fait qu'elle préfère me quitter au monde problème. J'oubliais le fait qu'on se fasse mal quand on est ensemble. J'oubliais le fait qu'on soit allongé tous les deux dans l'herbe. C'était juste mon regard plongé dans le tien. Alors peut-être que j'allais un peu trop vite en besogne quand je te demandais de m'embrasser mais en même temps, c'était ce que je voulais pile en cet instant précis. Retrouver ces lèvres que j'avais connu fut un temps et qui me faisaient du bien. Je voulais retrouver cette légèreté qu'on avait pu connaitre un jour toi et moi. Mes doigts se posaient sur tes lèvres, celles que tu voulais que je retrouve de moi-même, sans te donner d'ordre. Oui, ça aurait pu marcher. Dans un moment de réflexion intense, je me demandais si j'étais apte à fournir l'effort pour venir chercher ce que je voulais. Une part se trouvait bien trop lourde pour bouger mais l'autre en avait bien trop envie. Alors je bougeais légèrement pour que finalement, mes lèvres se joignent aux tiennes. Un baiser simple de prime abord mais qui venait assez rapidement trouver confiance.

La réalité, c'est que je serai toujours marqué par toi. Tu as laissé une trace indélébile qu'il m'était tout simplement impossible de retirer, qu'importe la force et l'effort que j'y mets. J'sais pas pourquoi, sachant que je ne suis plus amoureux de toi, mais soit. Je reste attaché à toi, bien plus que je ne pouvais l'admettre. Nous deux, ça n'a pas marché, mais ça ne m'empêche pas d'avoir de la nostalgie quant à notre relation avortée. J'avais envie de t'embrasser. Tu le savais et tu ne faisais rien. Enfin, je devais venir chercher ce que je voulais et tu ne mettais aucune barrière. Donc tu étais d'accord pour que mes lèvres se joignent aux tiennes ? Faut croire. Alors je m'approchais de ton visage et je laissais mes pulsions prendre le dessus. Ouais, si je te le dis, c'est que j'en ai envie. Et ta provocation ne faisait qu'accentuer le tout. Commençant en toute timidité, je finissais par prendre de l'assurance. Et le fait que tu mettes ta main dans ma nuque me poussait à en vouloir encore plus. Je me rapprochais de ton corps, finissant par me mettre à moitié sur toi, poussant le baiser en laissant ma langue jouant avec la tienne. Et finalement, je rompais ce baiser pour lui dire doucement « Mon appartement n'est pas loin » Tu le connaissais, cet appartement. Toujours le même. Celui où on avait passé énormément de temps à l'époque. Il n'a pas tellement bougé, tu pourras faire comme si c'était un retour dans le passé.