You and me against the world ~ Roylite

C'est plaisant de se tenir à l'écart de notre monde, d'être en Europe loin des regards curieux et accusateurs. Vivons heureux, vivons cachés. C'est bien. Je me sens très heureux là et rien ni personne ne pouvait casser ce moment mis à part Hippolyte si elle me dit qu'au final ce voyage était pourri. Mais je ne pense pas, je vois qu'elle est aussi heureuse sur son visage. Peut-être qu'on a besoin de ça, de s'éloigner un peu, l'instant d'un week-end pour se remettre les idées en place. Et puis, être 48h et plus collés tout le temps ensemble, c'était comme un test. Est-ce qu'on allait se supporter ou est-ce qu'on allait pas se blairer et se rendre la vie impossible? Mystère et boule de gomme. Je lui demandais pourquoi elle m'avait amenée ici mais elle répondit à ma question par une question. En principe, ça cache quelque chose ça. « Je n'ai pas dit ça. Je suis content de découvrir cette ville. C'est l'Italie quoi. » et de ma copine italienne on en parle? Je chassais cette idée de ma tête et je passais mon bras sur ses épaules tout en continuant se de balader sous les lampadaires. C'est fou le monde qu'il y a. « Et donc... Pourquoi Milan? » ça sera ma dernière tentative, si elle n'a pas de raison, ça peut être normal. Elle a peut-être tourner un globe de la carte du monde avant de poser son doigt où elle voulait les yeux fermés pour décider la destination.

Encore quelques jours en arrière, on m'aurait dit que je serais là, à Milan avec Royce en mode love to love, keur keur paillette je crois bien que je vous aurez ris au nez.. Mais vraiment. Je n'aurais pas cessé de rire à m'en faire mal au ventre tellement pour moi c'était chose improbable que d'avoir des sentiments pour quelqu'un. Je m'aime moi, j'aime Cole, j'aime Ayma, Ariana, Nina bordel ça suffit. Ça faisait trop pour moi, trop pour le cœur que je n'ai pas surtout. Je le ramène ici, dans cet endroit symbolique comme si je voulais faire une sorte de présentation père/presque petit ami, vous savez ce genre de connerie comme s'il faisait encore partit des vivants.. Je voulais avoir son approbation peut-être, je n'en sais absolument rien, je ne comprenais moi-même pas mon choix de ma venue ici accompagné et le voilà qu'il me pose des questions sur le choix du lieu. Mentir ? Pas mentir ? Mes tentatives d'esquive n'ayant pas marchés, je pense que je n'ai plus le choix. - Je venais assez souvent ici avec mon père quand.. Il était encore vivant ? - J'étais plus jeune et.. Je ne sais pas pourquoi, vraiment, je sais pas pourquoi j'ai voulu t'emmener ici. Une boule venait se former au fond de ma gorge, comme à chaque fois que je venais à parler de mon père en fait.. Je relâchais son bras, me braquant aussitôt en faisant demi tour. - J'aurais pas dû.. On aurait peut-être dû partir autre part ! Je m'agitais toute seule sous ses yeux, j'avais du mal à me canaliser quand le sujet dérivé sur lui.

Hippolyte m'avait déjà parlé de son père. Enfin, je crois. Je sais qu'elle l'a perdu alors qu'elle était plus jeune et que c'est difficile pour elle. Mais c'est tout ce que je savais. Loin de là je m'imaginais que Milan serait en rapport avec lui. Je suis touché par ses secrets et elle était touchée aussi. Elle n'arrivait pas à faire une phrase complète sans s'interrompre. Elle semblait perdue. C'est triste à dire mais qu'est-ce que j'aime la voir sensible mon Hippo. Cela me faisait trop craquer. Je lui faisais un sourire et elle se braqua aussitôt en prenant la fuite, en disant qu'on n'aurait pas du venir ici. « Attends ! » qu'elle ne me laisse pas tout seul avec ces gens et ces pavés sur la route. Je pressais le pas pour la rattraper et je lui faisais face pour qu'elle arrêter de marcher. « Dis-moi à quoi tu penses. » je glissais mes doigts sur ses joues et je cherchais son regard. C'est vraiment trop bizarre de la voir comme ça je vous jure. J'en ai presque mal au coeur. « Tu veux qu'on rentre? A l'hôtel je veux dire. » je faisais un petit sourire en coin et je déposais un bisou sur son front en espérant que ça la fasse sourire à son tour. Pas besoin de se ressasser des mauvais souvenirs du passé, il était préférable qu'on s'en créé de nouveaux, tous les deux...

Je m'emmêlais les pinceaux, j'étais pathétique là au beau milieu de cette route remplie de passants qui nous dévisagent. Je le sens leur regard sur moi, je sens que je suis prise de panique et que je ne contrôle plus rien.. Et quand je contrôle plus rien, le meilleur qui reste à faire pour moi c'est la fuite. C'est ce dont j'ai toujours fait. Je tourne les talons, la peine au fond de la gorge et je marche sans savoir ni où j'allais ni pourquoi, ni Comment, c'était juste une montée d'adrénaline dû au passé qui me faisait perdre le nord. La voix de Royce résonne et en une fraction de seconde je le voit devant moi, je soupire en me stoppant face à lui. Je serre les dents alors que ses doigts caressent ma joue, baissant la tête, ma langue glisse sur mes lèvres pour les humidifier avant de relever le menton. - J'en sais rien Royce.. Peut-être que j'espérais ressentir quelque chose.. Ressentir sa présence ou je ne sais pas quelle connerie je me suis imaginé ! Je m'en voulais, je m'en voulais de ne pas réussir à tourner la page, à me dire une bonne fois pour toute qu'il était vraiment.. Mort. Et qu'il ne reviendra jamais, que je n'entendrait plus sa voix, que je verrais son visage qu'à travers de misérables photos. J'hoche la tête, fermant les yeux quand il vient déposer ses lèvres sur mon front. - Oui.. J'ai plus trop envie de rester ici ! Je jette un dernier coup d'œil en arrière avant de chercher un taxi du regard.

Ca arrive à tout le monde d'être un peu faible et de craquer. Il lui en a fallut du courage pour venir jusqu'ici et m'amener aussi. Est-ce que ça voulait dire que je comptais plus que les autres? Est-ce qu'elle avait déjà amené un autre garçon ici? Je ne vais pas lui poser la question, je préfère avoir le bénéfice du doute. Mon petit chat qui tirait une petite mine. J'avais envie de lui faire un gros câlin. « Dis-toi que tu es venue jusqu'ici, c'est déjà bien. » je prenais son bras pour l'enrouler avec le mien et nous marchions jusqu'au prochain taxi. L'ambiance dans la voiture se faisait calme, je regardais les paysages par la fenêtre et de temps en temps je regardais Hippolyte pour voir si elle allait bien. Nous montions ensuite jusque notre chambre et je retirais mes chaussures. « On fait un petit truc joyeux maintenant? Tu veux un massage? » wtfff quoi? Royce Magyar qui donne de ses services pour masser ! Mais où va le monde? Je veux juste qu'elle se détende et surtout qu'elle se sente bien. Son bonheur m'importe maintenant. Je la prends dans mes bras et je la soulève pour que ses pieds ne touchent plus le sol. « Qu'est-ce qui te ferait plaisir? » lui demandai-je en plantant mon regard dans ses iris, plein d'attention, d'affection et d'amour si on y croit encore à ce mot.