You and me against the world ~ Roylite

Milan, Hippolyte m'a amené à Milan pour le week-end. C'était imprévu et hop en un coup de baguette magique l'hôtel était réservé et l'Italie nous attendait. La dernière fois que j'ai été au pays de spaghettis et des pizzas, c'était y'a deux ans avec Leevy je crois. Putain ça remonte à quand la dernière fois que je me suis pris des vacances? Mais des vraies hein, pas le spring break ou le summer camp. Je veux dire des vacances qu'à deux. Je ne sais pas si je peux dire en amoureux mais c'est un peu le principe de la chose; s'enfuir loin tous les deux sans personne pour nous emmerder. J'ai déposé Oscar chez ma mère et j'ai filé à l'aéroport rejoindre Hippo. Une fois en Europe, nous étions escortés jusqu'à l'hôtel où l'on pouvait découvrir une énorme suite. J'en perdais mes écailles et mes plumes, même si j'en avais pas. Je suis comme un gosse devant un jouet. La dernière fois que j'ai vu un truc aussi beau c'était lors de mon voyage à Budapest pendant mes fiançailles. Fiançailles brisées, à la poubelle. D'ailleurs, en parlant de ça, je me demande si Hippolyte allait vraiment se marier avec l'autre abruti ou pas. « C'est quoi le programme aujourd'hui? » demandais-je à ma belle blonde en sautant sur le lit pour tester le matelas. Je regardais un peu les prospectus qu'on avait pris à l'accueil si on voulait visiter des choses. En même temps, deux jours à Milan c'est vachement court. Mais je suis sûr qu'on va bien occuper notre temps.

Milan.. Je respirais l'air frais en descendant de l'avion, je trouve que l'Italie est un pays raffiné, unique avec une touche traditionnelle qui y fait tout son charme ! J'avais invité Royce pour un petit week-end tous les deux, rien que nous deux, loin d'Harvard et des étudiants monotone, s'échapper de notre quotidien ennuyeux pour se retrouver dans d'autres horizons. J'avais envie.. Non, j'avais besoin de ce moment là avec lui, j'avais besoin de le retrouver même si deux jours ça ne suffirait pas. J'étais gourmande, j'en voulais beaucoup plus mais malheureusement on avait pas vraiment le choix. Je monte dans la limousine qui nous emmène jusqu'à l'hôtel dans lequel j'avais réservé quelques heures avant. Je ferme la porte derrière nous, laissant poser mon sac sur un fauteuil de la suite et j'allais me poster devant la grande fenêtre de la pièce principal. - Huuum.. J'ai envie de t'emmener quelque part, je suis sûre que tu vas adorer ! Je venais lui faire face et m'avançant jusqu'à lui pour m'asseoir sur ses genoux, je viens passer mes bras autour de son cou et embrasser sa joue. - Et je commence à avoir faim aussi.. Alors juste après on ira au restaurant à moins ce que.. Je mordais dans sa lèvre inférieure, levant les yeux vers lui en lui adressant un regard plein de provocation. - Tu préfères que je te mange toi ? Je relâchais sa lèvre pour venir mieux l'embrasser.

Moi j'adore les surprises, je suis pas tellement difficile, j'aime tout sauf faire du cheval. J'ai toujours eu peur de monter, bref, c'est pas le sujet. Je ne savais pas trop ce qu'on pouvait faire à Milan à part se balader et aller manger au resto tous les soirs. Ça c'est la classe. Je n'ai pas envie d'abuser du porte-feuille d'Hippolyte mais j'avoue que j'en profite un peu, c'est l'occasion de faire des choses que je ne pourrais pas faire en temps normal. Je l'écoutais tout ouï quand elle m'annonça qu'elle avait envie de m'amener quelque part. « Emmène-moi ! » j'ai trop envie de savoir où, ce qu'on allait faire et ce que j'allais voir. Je suis tout fou à l'idée d'être en vacances. C'est pas possible que je tire la gueule, sauf si y'a vraiment un truc qui me fait péter les plombs. Hippolyte s'installa sur mes genoux et me vola un baiser bestial. « Faut que je prenne des forces pour ça... tu me mangeras ce soir dans le jacuzzi. » j'avais repéré le bain à bubulles plus loin sur la petite terrasse. On est trop chanceux. My god qu'est-ce qu'il m'arrive? Je suis un peu intimidé par tout ce qu'elle m'offrait pour deux jours. Je ne sais pas si c'est une habitude pour elle d'emmener des mecs en vacances mais moi, j'en suis vraiment touché. « Merci pour tout ça. » je baissais la tête un peu gêné en prenant sa main pour jouer avec ses doigts. Non vraiment, je suis presque ému.

Royce et moi.. Ça faisait bizarre de se dire ça, il y a encore quelques jours en arrière je me disais que tout était vraiment foutu pour de bon ! Que tout s'était vraiment arrêté le soir où il m'avait annoncé qu'il était en couple, le même soir où j'ai enfin eu le déclic sur lui, sur nous, sur ce que je pouvais ressentir. Et merde ! Moi ?! Ressentir un quelconque sentiment vis à vis de quelqu'un c'est tout sauf de moi et pourtant il suffisait d'un seul regard pour me faire faiblir. Celui de Royce et j'avais encore du mal à l'avaler, je ne savais pas comment gérer ce flot de sentiment à vomir qui me tiraillé le cœur et l'esprit. Je doutais que la meilleure solution pour y remédier soit de partir en week end tous les deux mais, je m'en contre fou en ce moment-même tant qu'il me prend dans ses bras et que je peux encore lire sur son visage à quel point je le rend fou. - Je pense que ça va te plaire ! Lâchais-je un sourire espiègle avant de venir prendre place sur ses genoux. Je l'embrasse amoureusement un tantinet sauvage sur les bords pour finalement me décoller de ses lèvres après un baiser volé. J'en oublié presque le fait qu'il était en couple, que le problème Valentina était encore d'actualité.. Mais il l'était et même dans ce genre de moment il me revenait en tête tel un boomerang et, c'est aussi sûrement la raison pour laquelle je tente de me rassurer en me disant que cette relation n'a rien d'officiel ni de sérieuse. - Hum.. T'as intérêt à être en forme alors parce que je pense que ta nuit va être longue Magyar.. Que je viens murmurer au bord de ses lèvres en levant les yeux vers ledit jacuzzi, lui arrachant de nouveau un plus chaste baiser avant de me libérer ses genoux de mon poids. Un remerciement, il baisse les yeux au sol et j'entrouvre la bouche pour m'exprimer mais aucun son n'en sort. Je le regarde, un court silence s'installe avant de faire résonner le cliquetis de mes talons au sol en m'avançant vers lui. Je ne savais pas vraiment quoi répondre à ça en réalité, je comprenais encore qu'un profond fossé était entre nous. Tout n'était que banalité pour moi et pour lui.. C'était déjà beaucoup. - Ne me remercie pas, j'ai l'impression de faire de la charité.. Me mettant accroupie en face de lui, prenant son visage entre mes mains pour le relever et attraper son regard. J'expire un bon coup, fermant les yeux un court laps de temps avant de les rouvrir. - Ça me fait du bien d'être avec toi.. Ici.. Je me relevais en prenant sa main dans la mienne, l'entraînant avec moi jusqu'à la porte en attrapant mon sac. - Milan nous attend, ne la faisons pas attendre ! Dis-je souriante en tentant de dégrossir vulgairement la situation alors qu'au fond, c'était panique à bord.

Je tiquais quand elle m'appelait encore Magyar. J'aime pas, pas pour elle. N'importe qui peut m'appeler comme ça mais elle ça me saoule. Je trouve ça laid, sachant qu'on partage quelque chose de fort. Ouais je suis très pointilleux là-dessus mais je n'ai pas envie de lui refaire la remarque de l'autre jour - même si ça me plairait qu'elle m'appelle Dieu - alors je lui faisais un petit sourire. Elle m'embrassait à plusieurs reprises. J'ai cru qu'elle allait arracher ma bouche à force. Cette bouche qui ne lui était pas destinée. C'était à une autre, à Valentina. De toute façon, actuellement, je me sens assez mal pour continuer notre relation avec elle. Je doute pas qu'elle va me larguer, qu'elle va m'insulter puis basta les pastas. Alors je profite avec Hippolyte avant de mettre une croix sur mon couple car j'ai des sentiments beaucoup plus forts à son égard. Elle me rend ouf cette meuf, j'en ai le coeur qui part en cacahuète. Je la remerciais, ce qui est normal. J'ai été éduqué comme ça. Je ne peux pas me permettre de profiter de cet avantage sans avoir une certaine reconnaissance. Elle s'agenouilla près de moi et je fermais un instant les yeux lorsqu'elle attrapa mon visage tendrement. Elle a les mains douces. Je posais une main sur la sienne pour la caresser et je rouvris les yeux avec le sourire. « Tant mieux, parce que moi aussi et je ne suis pas prêt de m'ennuyer de toi. » je déposais un bisou sur ses doigts avant de se relever tous les deux. Il est temps d'aller visiter un peu Milan. On est pas là pour se dire des mots doux dans les yeux. Je ne sais toujours pas où on va mais je la suis, je quitte l'hôtel derrière elle et j'attends impatiemment.

Je comptais bien profiter de ce moment privilégié avec Royce loin des étudiants, de sa copine ou sa roue de secours tout dépend comment on voit les choses.. On était loin de Tout et je ne voulais pas gâcher ce moment ni Tout gâcher tout court. Me remerciant pour le voyage, je réplique rapidement en lui disant d'arrêter, ça me rappelait encore et encore nos différences et franchement je n'avais pas envie de ça maintenant. Son visage entre mes mains, mon corps tout entier frissonne à son contact et je me lance dans de regrettables aveux sur ce que je pouvais ressentir.. Sur le fait que je me sentait putain de bien avec lui. Un sourire de soulagement se dessine sur mes lèvres. S'ennuyer je ne pense pas mais est-ce que ce sera dans le Bon ou mauvais sens ? Ça.. Ça reste encore à prouver. C'est main dans la main que nous quittions la chambre d'hôtel, descendant jusqu'à l'accueil où on y trouve rapidement une voiture dans laquelle je grimpe en entraînant Royce avec moi. [color=#01B0F0]- Les navigli.[\color] Que je dis au chauffeur avant de tourner les yeux vers Royce. - Le jour où tu me demandera de t'épousera, Tu le fera à cet endroit si possible ! Le taquinais-je à demi en resserrant l'étreinte de ma main dans la sienne. Jetant un coup d'œil à l'extérieur par la vitre arrière, notre hôtel n'en était pas loin et nous venions d'arriver sur les lieux. - On y est.. Soufflais-je en direction de Royce pour qu'il ouvre la porte et découvre la vue.

Putain les gars je suis en voyage avec ma maîtresse svp. Genre ça m'arrive vraiment, à moi. Mais quel bâtard je fais. Je suis heureux avec Hippo et avec Tina je me sens coupable et pas à mon aise alors le choix et vite fait. C'est plus facile de fuir les problèmes que de les affronter. J'étais surpris de la simplicité qu'elle avait de me prendre la main. Comme ça les gens qui nous regardent ils doivent se dire qu'on forme un sacré couple héhé. Couple? Non. C'était pas le sujet à aborder, surtout pas sinon on allait se perdre tous les deux. Alors autant avancer tant que l'avenir nous laisse le choix et surveillons nos sentiments qui grandissent à vue d'oeil. Je pouffais de rire suite à sa phrase. Je suis pas prêt d'épouser quelqu'un mais je comprends ce qu'elle veut dire, c'est son endroit préféré. « C'est toi qui me suppliera de t'épouser. » petit clin d'oeil en coin et nous quittions la voiture pour regarder la vue. C'est sympa, vraiment sympa. Disons que c'est très touristique quoi. J'ai jamais été fan des grands monuments à visiter mais j'avoue qu'avec les lumières ça donnait un petit quelque chose en plus. « On va faire une balade en bateau c'est ça? » j'ai le mal de meeeer, mais je crois que sur un bateau comme ça, je ne risque rien. Au pire, je trouve une excuse bidon pour retourner sur la terre ferme.

Je devais vraiment être schizophrène pour passer de la garce insensible au bisounours en puissance avec Royce.. Ce que je savais en revanche c'est que cette facette trop romantique actuelle chez moi risque de ne pas faire long feu. J'étais juste partie, sur un coup de tête avec lui, sans prévenir personne ni mes amis et en parlant d'amis je faisais surtout référence à Cole. Je sens qu'à mon retour j'aurais droit à une grande leçon de morale et des remontrances en plus de ça, du genre "tu vaux mieux que ce sac à MST géant, que d'être dans l'ombre" blablabla.. Je sens de là le dénigrement puissant que Cole a envers Royce, incapable de comprendre d'où vient cette façon de ne pas l'aimer sans le connaître.. Ah oui, c'est vrai, il n'est pas Eliot alors il est forcément pas à la hauteur. Mais bordel ce que j'en ai rien à foutre là, j'étais sur un petit nuage et je voulais pas en redescendre. Pas maintenant. - Tu rêves Magyar ! Même si tu me le demandait je ne sais ps si je dirais oui. Non, non, ça c'est sur, ce sera loin d'être une décision à prendre à la légère puisque je pense que ma mère me renierait aussitôt d'avoir choisi de faire ma vie avec Royce le déjà père plutôt qu'Archibald.. Si elle ne le fait pas à la seconde même où elle apprendre que je fais absolument tout pour détruire ce mariage tout prêt. Il sort de la voiture, je le suis, posant mes talons sur le bitume que je connais que trop bien. Mes yeux se perdent sur les dalles de pierres un instant avant que la voix de Royce me ramène à la réalité. - Euh.. Je tourne la tête vers le bateau qui passe justement par là, grimaçant malgré moi. En réalité cet endroit avait une valeur particulière pour moi, c'était là que mon père m'emmenait dès qu'il le pouvait quand j'étais gosse. On mangeait une bonne pizza au feu de bois et une glace dont je n'ai jamais retrouvé le goût.. J'avais l'impression de sentir encore son parfum dans les airs et d'entendre ses éclats de rire. - En fait.. Je pensais plutôt à juste nous promener mais si tu as vraiment envie de monter là-dessus.. Je lançais de nouveau un regard vers le bateau en question, avant de tourner les talons et de m'avancer vers le quai. - On peut le faire. Soufflais-je en lui emboîtant le pas.

Sa réponse ne m'étonna même pas. Ne parlons pas de mariage, là c'est pire que d'être romantique c'est être cucul à mort et ça nous va pas du tout. De toute façon, des fiançailles brisées par ma faute, ça m'étonnerait que j'ai envie d'épouser qui que ce soit. Sauf ma femme si elle y tient vraiment et que je suis sûr qu'elle n'est pas mafieuse et qu'elle ne met pas en danger nos enfants. C'est con mais ce petit séjour à deux me faisait penser à celui où j'avais amené mon ex à Budapest. Vous croyez que ça va mal finir? J'ai eu une petite frayeur en voyant les bateaux qui flottaient sur l'eau. Je demandais pas à Hippolyte pour en faire avec moi, du tout. Je m'informais juste de son intention de ma venue ici. « Non non, je ne veux pas monter là-dessus. Marcher, c'est très bien ! » elle n'avait pas l'air enchantée de toute façon. Je fermais la tirette de mon pull jusqu'au menton et je fourrais mes mains dans mes poches. Ça doit pas être évident pour elle de marcher sur des pavés avec des talons. Mais notre diva s'y connait, je suis sûr. Elle va tout faire pour éviter de se péter un talon, ça serait con. « Tu m'as pas dit pourquoi tu m'as emmené ici, à Milan précisément. » je ne dis pas que l'endroit est nul, mais je m'attendais à quelque chose de plus paradisiaque. Oui monsieur est difficile.

Je pense qu'on va mettre le sujet mariage de côté pour le moment ou même pour toujours en fait ? Je n'étais pas apte psychologiquement à devenir une femme mariée, ni la femme d'un seul homme malgré les sentiments que j'ai envers Royce, même malgré ça je ne sais pas si je suis prête à me tenir à carreau et à me poser dans une vraie relation. Le genre de vraie relation que j'ai jamais eu ou connu tout simplement car je n'en ai jamais eu envie.. Je voulais faire quelque chose de bien avec Royce, le faire souffrir je pense que je m'en voudrais affreusement et c'est dégoûtant de tenir à quelqu'un parce qu'à partir de là, tout ce qui l'atteint m'atteindra aussi. Peu importe les efforts que je ferais pour le cacher, quand il aura mal, j'aurais mal. Et on aura mal souvent, je le sens à des kilomètres à la ronde. Un soupire de soulagement, je m'arrête de marcher aussitôt et ferme les yeux quelques secondes. Je voulais revivre les moments avec mon père, il y avait des jours comme ça, avec ce genre d'envie soudaine et là.. J'avais prit Royce avec moi. C'était bien la première fois que je faisais partager ce genre de moment avec quelqu'un.. - Bon ça va.. Je pensais que le bateau ça te branché mais tant mieux si c'est pas le cas ! Un sourire et j'enroule mon bras autour du sien histoire d'avoir un appuie au cas où et éviter de me casser la gueule maintenant. La nuit commencée à tomber, il y avait foule en ce début de soirée et on zigzagué à travers le peuple. Mon regard se perdait en direction des lampadaires éclairants la grande allée, retombant sur une mère et ses deux enfants qui passent près de moi. - Tu n'aime pas Milan ?.. Demandais-je levant la tête. Une tentative d'esquive ou de repousser le moment fatidique où je devrais lui expliquer ce que ce lieu représente pour moi.