(halo) wtf, what are you doing freak ?

Ses pensées partaient dans tous les sens, elle ne savait plus où donner de la tête. Son cœur battait tellement fort qu’elle avait l’impression que même un sourd pouvait l’entendre. Elle se présente, la voix tremblante. « .Enchantée Happy. » murmure-t-elle à son adresse, avant de s’excuser de cette rencontre, de cet évènement qui, sûr et certain, restera gravé dans sa mémoire pendant longtemps. Elle regarde le sol, l’air penaud. Son cœur s’arrête lorsqu’il la prend dans ses bras. Elle reste quelque seconde, complètement immobile avant d’attraper les pans de sa veste de ses mains. Collant son front à son torse, elle se pince les lèvres lorsqu’il explique, que lui aussi, il s’est longtemps sentit seul. Elle relâche un bout de pression dans un rire nerveux. « .pas tellement étrange en réalité … » elle hausse les épaules, inspirant profondément. « .même si je n’ai pas été adoptée, je comprends tout à fait ton ressentit … » parce que derrière cette jolie frimousse, ce rire joyeux, cache un passé lourd, douloureux. Qu’elle cache volontairement de tous. La question lui brûle les lèvres, parce qu’au final, tant de ressemblance ne peut pas passer inaperçu. « .je …. Crois-tu que nous sommes de la même famille ? j’dis ça, parce que t’es le portrait craché de mon frère et que tu sois adopté, c’est ça, c’est beaucoup trop gros pour que tu ne sois qu’un simple inconnu … » elle se mord les lèvres, essayant de recoller les morceaux. « .tu n’as jamais rencontrer mon frère Ael ? » demande-t-elle, presque un peu trop suppliante à mon goût. Son cœur se resserre lorsqu’elle pense à ses parents, sont-ils aussi mauvais que ça ? Elle ne connait pas la vérité, elle ne sait pas si il est de son sang et pourtant elle ne peut s’empêcher d’en vouloir à ses parents.

Happy s’était toujours senti profondément seul au monde et désormais, la raison lui sautait aux yeux, cruelle, implacable. Si Lola ne semblait pas trouver cela étrange, lui ne pouvait guère s’empêcher de ressentir ce sentiment : l’injustice. Celui de ne pas avoir eu le choix, d’avoir été l’adopté face à un frère, tout juste rencontré, ayant eu une vie nettement plus lumineuse que la sienne. Mais l’américain se refusait à envier. Il ne pouvait pas se le permettre. « Tu le comprends ? » s’enquit-il néanmoins, ne sachant pas si la jolie demoiselle allait lui répondre ou bien le laisser dans le flou. C’était totalement son droit, et le futur véto ne lui en tiendrait pas rigueur, lui qui ne savait que trop mal se confier à autrui. « A vrai dire, maintenant que tu me dis son prénom… si. Nous nous sommes déjà rencontré avec Ael. Disons qu’il a dû me prendre pour un con et qu’il m’a prit de haut mais si tu es sa sœur, alors biologiquement parlant tu es aussi la mienne » expliqua-t-il en baissant légèrement le regard. « Je suppose qu’il m’ont fait adopter car je suis voué à être sourd un jour. Tu comprends, ça fait tâche d’avoir un héritier sourd… »

Elle hoche doucement la tête. « .oui. » elle comprenait parfaitement pour l’avoir vécu depuis sa naissance, pourtant elle n’en avait jamais voulu à Ael, qu’elle a toujours gardé dans son cœur. Elle a toujours été mise de côté. Puisque voilà, les Raudenfeld ont toujours eu cette idée d’unique héritier sauf que malheureusement pour eux, elle est arrivée comme une pochette surprise, ne leur laissant pas le choix. Arrivée imprévue mais remarquée par beaucoup de monde, alors ils n’avaient pas d’autre choix que de la garder. Toujours dans ses bras, elle ne ressent pas le besoin de s’en détacher. Alors ils sont déjà rencontrés. Lorsqu’il lui avoue qu’Ael l’a regardé de haut, elle ne peut s’empêcher de sourire, elle connaissait son frère, elle connaissait toutes ses facettes, même ses mauvaises et ça lui ressemblait plutôt bien. Elle sent son cœur se serrer lorsqu’il évoque les probables raisons de son abandon. Choquée et en colère, elle se recule, lui tenant les mains. « .je suis vraiment désolée. c’est des connards. » lâche-t-elle sans retenue, parce que c’est la simple vérité, comment peut-on abandonner son enfant de cette façon. Elle baisse la tête. « .dis-toi qu’à défaut de connaître tes géniteurs, tu récupères une petite sœur adorable » lance-t-elle joyeusement. Elle hausse les épaules, essayant de redonner un peu de vie à ses déclarations choquantes. Son sourire se veut rassurant, posé mais son cœur est lourd, meurtrit par cette vie.

Voir subitement Lola se saisir de ses mains surprit énormément Happy, car elle avait le comportement inverse d’Ael. Non seulement elle s’était intéressée à ce qui lui était arrivée mais en prime elle traitait désormais ses propres parents de connards. La voir ainsi baisser la tête le fit cependant culpabiliser et l’incita à la redresser en s’aidant de sa main libre, ainsi que d’un sourire attendri et hautement sincère. « Tu n’y es pour rien tu sais Lola. Moi non plus. J’ai longtemps culpabilisé d’être comme je suis, maintenant… je vis au jour le jour » reprit-il d’une voix douce, tentant de faire en sorte qu’elle ne vienne pas à porter en plus le poids d’une telle culpabilité. Ce n’était pas tant qu’il craignait d’avoir Ael sur le poil derrière s’il venait à l’apprendre - ce qui risquait d’arriver malheureusement - mais sincèrement car il souhaitait la connaître sans que les erreurs parentales ne viennent obscurcir leurs entrevues. Un frère, une sœur, deux vécus différents et des casseroles à ne plus savoir qu’en foutre, et après ? Cela ne les empêchera pas de s’entendre, Happy en était désormais persuadé. « J’ai une petite sœur adorable et toi un grand frère super câlineur et a-do-rââââ-ble ! Si t’aime les chiots, en prime, j’en ai quatre de trois semaines ! Tu vois, on a toutes les qualités pour s’entendre » fit-il dans un petit clin d’œil, pour qu’elle retienne surtout le positif. « Tu veux qu’on aille se boire quelque chose ? »

Sa main dans la sienne, elle refuse de la lâcher. Comme si elle voulait lui faire comprendre, qu’à partir de ce jour, il ne sera plus seul. Parce qu’elle sera là. Elle ne le connait pas, elle vient tout juste de le rencontrer et là voilà, mettant au point des plans sur la comète dans sa tête. Non, elle ne le lâchera pas. Parce qu’après tout, si ils ont abandonnés Happy, ils auraient très bien pus l’abandonner elle. En fin de compte, c’est son arrivée surprise aux yeux du monde qui lui a sauvé la vie, elle aurait pu se retrouver dans une situation bien pire s’ils avaient eu le choix de la rejeter réellement. La tête baissée, il la relève de sa main, un sourire triste en coin, elle le sait, pourtant elle ne peut s’empêcher de penser le contraire. « .tu as raisons. » il a raison de vivre au jour le jour, au moins, il a cette chance de pouvoir faire ce qu’il voulait sans rien de demander. Comme elle, ici. Elle avait bataillée, elle avait quand même monté un projet professionnel pour qu’elle puisse venir ici, ‘importuner’ son frère. Elle ne peut s’empêcher de rire, des étoiles dans les yeux. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre des personnes partageant le même sang. « .le père noël est passé en avance ! » chantonne-t-elle avant d’assimiler ses paroles. Quatre ? Chiots ? Elle lâche sa main et recouvre sa bouche, s’empêchant de sauter sur place. « .t’as des chiots ? hoooon, je pourrais les voir dis ? » supplie-t-elle, avec une tête de chat potté. Elle adorait les animaux, surtout les bébés. Elle hoche la tête. « .avec plaisir même ! je t’invites ! » répond-t-elle adoptant la position de buzz l’éclair, buste fier, jambes écartées, mains sur les hanches avant d’exploser de rire devant sa connerie. Débilité profonde. « .j’ai remarqué un Starbucks pas loin, tu veux qu’on y aille ? »