JASPEANDRA → now I just sit in silence

sit in silence
— jaspeandra

J'ai du mal avec les regards sur moi, j'ai du mal avec ces gens qui laissent leur yeux descendre à mon ventre comme une sorte de jugement. Alors je sors uniquement pour les cours, je me fais toute petite et je met des t-shirts bien trop large pour mon corps. Je masque ça comme je le peux, parce que quelque part je ne l'assume pas encore. Je me fais à l'idée, doucement. Ce n'est pas quelque chose que je dirais à Jude, je ne l'assumerais pas devant lui. Mon cours vient de se terminer, je presse le pas. Là, je vois Jasper. ça fait longtemps, j'ose même plus t'envoyer un seul sms depuis ce jour-là. Je m'avance, hésitante. "Hey." simplement. Tâter le terrain, voir la réaction de l'autre, faire ce qu'on peut avec ce qu'on a. ça a toujours été à base de ça. "Tu vas bien ?" ne regarde pas mon ventre, fait comme si il n'existait pas, comme si rien de tout ça n'existait. J'aimerais juste retrouver un peu de normalité pour 5 minutes. Et même si tu veux me faire que des reproches, me dire que c'est mal, que t'es triste, fais le. Eloigne-moi juste un peu de mon quotidien.

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— jaspeandra

J'ai le regard qui baisse. Comme les autres. Comme un rappel que j'ai pas le droit de te sourire, d'entretenir une quelconque relation. J'ai le regard qui baisse malgré moi. Ca emplit mon corps entier d'un malaise. Qui me fait relever les yeux vers les tiens. J'entretiens la facade. « Ca va. » J'parais crédible ? « Et toi ? » Mes deux aciers se détournent, pour regarder droit devant, pour fuir. Y a la statue aux trois mensonges. J'suppose qu'on en cumule d'avantage. « Jude m'a proposé de voir l'echographie. » Qu'je lâche dans une décontraction qui n'est pas mienne.  Esquisse un sourire amusé. C'est vraiment un gros con que t'as choisis, tu le sais ça ? Et quand je le regarderai de haut, du haut de ma vanité, quand tu le détesteras, quand tu lui auras hurlé que la place qui vient d'être prise par plus libre que toi, était la tienne. Quand tu ne dormiras plus. Quand vous serez aussi malheureux que moi. Quand vous goûterez le désespoir de ma situation. « Alors je suppose que vous, ça va. » Qu'il clôture, sourcil haussé. Tu voulais qu'on fasse comme si on était pas séparé par une tierce personne en construction ? Fallait pas faire ce choix.

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— jaspeandra

Je t'ai supplié du regard de ne pas le faire, de ne pas laisser tes yeux descendre, de ne pas te laisser avoir par ce ventre trop imposant pour mon corps encore frêle. « Ca va. » menteur. « Et toi ? » Hausse les épaules, ris nerveusement, "à ton avis ?" comme une femme avec un humain dans le ventre peut se sentir. Surtout quand tes yeux s'abaissent. J'aurais du directement rentrée, ne pas m'arrêter en chemin, c'était stupide je sais pas ce qui m'a pris. « Jude m'a proposé de voir l'echographie. » Fronce les sourcils, attends, "Quoi ?" non c'est pas possible, "Il a pas fait ça ?" je pose la question mais je connais la réponse. Vous êtes encore dans votre guerre stupide à utiliser tout ce qui vous tombe sous la main pour toucher l'autre, alors ça ne m'étonne pas finalement. ça me déçoit, c'est tout. « Alors je suppose que vous, ça va. » j'peux pas lui en vouloir de me demander ça. Je peux pas. Même si j'ai juste envie de revenir en arrière et de ne pas m'arrêter. hausse les épaules, "j'fais avec." tu veux qu'on en parle ? N'oublie pas que tu l'a demandé. "Mes seins gonflent et m'font parfois mal, j'ai plus aucun soutiens-gorge à ma taille, quelques odeurs m'donne envie de vomir et j'ai les pieds qui souffrent chaque soir. J'suis sur les nerfs la majeure partie d'mon temps parce que je fais plus de sport et j'ai envie de frapper tout ceux qui regardent mon ventre avant même de me regarder moi." prends ça. "J'me retiens parce que tu sais.. les gens aiment ça." regarde ce sourire hypocrite que je t'offre. J'espère que t'en a eu assez.

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— jaspeandra

Tu vois, le problème c'est que je me fous de tes supplications. T'as pas eu pitié de moi quand tu nous a renoncé. Tu m'as regardé, droit dans les yeux, et t'as fais demi-tour. Et tu lui donnes un enfant. Alors je peux pas considérer tes désirs. Je te haïe toujours. "Quoi ? Il a pas fait ça ?" Je lève un sourcil. Bien sûr que si, et tu le sais. Il est plus manipulateur que l'Ellington, tu sais. Il a été jusqu'à te déformer, l'esprit et le corps. Il a réussit à me faire douter de te connaître. [color=steelblue]" Évidemment que si. Mais j'aurai fais la même, je suppose. " Je me permets même un rictus amusé. Je dis pas que ca m'a pas fait mal. Mais c'est rien comparé à ta vision. C'est un abruti, mais il n'a pas le pouvoir sur mon battant, lui. Toi, y a encore la marque des griffes. "Mes seins gonflent et m'font parfois mal, j'ai plus aucun soutiens-gorge à ma taille, quelques odeurs m'donne envie de vomir et j'ai les pieds qui souffrent chaque soir. J'suis sur les nerfs la majeure partie d'mon temps parce que je fais plus de sport et j'ai envie de frapper tout ceux qui regardent mon ventre avant même de me regarder moi. J'me retiens parce que tu sais.. les gens aiment ça." J'écoute à peine. Mon désintérêt se voit à mes traits qui se tournent, mon attention sur d'autres. Je m'en serai inquiété si c'était un Ellington sous ta peau. Si tu m'imposais pas une douleur constante. Mon attention se réveille quand tu me piques. Allez, invite-moi à danser. " C'est dommage. T'aurai du te renseigner sur les effets d'une grossesse avant de faire un gosse. Ca t'aurai évité ce genre de surprises. " Tu sais que je résiste pas à l'envie de te marcher sur les pieds. La politesse ne me va pas. T'es pas une femme enceinte. T'es mon ancienne meilleure amie, t'es celle que j'estimais être la femme d'une vie, t'es pas une femme enceinte. T'es qu'une déception. " Pourquoi je te regarderai ? " Je me mesure à tes prunelles. Pourquoi je dois t'aider, au juste ? Pourquoi on est là ?

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— jaspeandra

 J'aurais pas cru Jude capable de ça, mais apparemment oui, et forcément ça me met en colère et me déçoit mais je suppose que ce n'est pas la première fois et que ce ne sera pas la dernière fois. En attendant, j'en connais un qui va m'entendre une fois cette conversation terminée avec Jasper. Conversation, rencontre, coup de vent, appelez ça comme vous voulez. " Évidemment que si. Mais j'aurai fais la même, je suppose. " Ouais pas sûr. Toi t'aurais été celui qui aurait demandé l'avortement, pas celui fier de montré qu'un mini lui se forme dans un ventre féminin, je suppose. Fait semblant d'être intéressé et je t'offre le roman de mes journées, dont tu te fous. Je sais que tu t'en fous, je te connais Jasper, je te connais tellement bien. Tu le sais et ça empire la chose, ça me met tellement en colère. C'est comme si tu faisais exprès. " C'est dommage. T'aurai du te renseigner sur les effets d'une grossesse avant de faire un gosse. Ça t'aurai évité ce genre de surprises. " hausse un sourcil, attends quoi ? J'ai comme mal entendu, la phrase me donne le vertige. Qui est-ce que j'ai en face de moi ? " Pourquoi je te regarderai ?" le coup final, la cloche sonne, Leandra est à terre alors que le poing de ce roi est levé. Bravo, tu me marche dessus comme personne, pire encore, tu piétines et réduis à néant le peu qu'il nous restait. Le poing de la brune se serre jusqu'à partir dans la joue de l'adversaire, sans prévenir. La colère est montée d'un coup, sans contrôler. La respiration est forte, la main est douloureuse mais ça fait du bien. Puis je me rends compte, c'est Jasper que je viens de frapper ? Merde non, je voulais pas ça. "Putain je.. j'suis.. " fronce les sourcils en le regardant et secoue la tête en riant nerveusement, "Non en fait non." la douleur monte, l'adrénaline redescends lentement. "Tu sais quoi ? T'es incapable d'aimer Jasper, que ce soit moi ou une autre, t'es incapable d'aimer quelqu'un d'autre plus que toi, que ton entreprise." les hormones parlent, parce que Leandra aurait vu que nous partagions plus que ça, mais tu sais, quand t'écrase quelqu'un, il n'en ressort pas que du bon, surtout alors que tu disais aimer cette dite personne. "C'est pour ça que personne reste dans ta vie pendant bien longtemps, parce qu'on s'en rends compte. On l'voit. Quand tu nous évince aux dîners importants, que tu te barre à New-York alors que t'en a pas besoin, que tu te désintéresse volontairement. Elles partent toutes Jasper et j'en suis pas la cause." C'est toi le soucis, regarde bien. Tu fais en sorte qu'on te déteste, puis tu prends les mêmes et tu recommences. Maintenant laisse moi retourner à ma vie sans intérêt comme tu aimes le penser. Laisse moi juste continuer et te prouver que je peux être bien au dessus, bien au dessus de toi. Et quand je te rachèterais, toi et ta compagnie, tu pourra voir le sourire supérieur que tu m'a offert sur mon visage. Je prendrais tes yeux rieurs et je te les offrirais. Quand tu sera au plus bas, je serais sur mon trône et j'hésiterais pas un seul instant à te faire sentir comme tu m'a fais sentir à l'instant.

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— jaspeandra

J'm'en fous de ton coup de poing, ça n'a fait qu’abîmer le bord de ma bouche. Je chancelle un peu, et ma langue vient toucher la zone endolorie. Le reste abîme la suite du corps. Tout l'intérieur. Et son regard s'enflamme. Parce que tu mens. Parce que t'es pas Leandra. Pas celle que je connaissais. Qu'elle, ne m'aurait pas jamais humilié à ce point. Elle, n'aurait jamais remit en question que je l'ai aimé du plus profondément que ma pauvre âme le puisse. La voix se tord dans sa gorge, tellement elle s'étouffe dans la rage. La déception hurle. T'as pas le droit, pas après tout ça. T'as pas le droit de me dire que j'ai perdu des années avec toi. Avec une personne qui ne m'a finalement jamais comprit. J'approche, et je siffle. « Me sort pas que j'sais pas aimer, quand tu me trompes quelques semaines après qu'on se mette ensemble. Me dit pas que j'sais pas t'aimer toi, quand je laisse partir Salomée pour toi. Si je crève seul, c'est de ta faute. » Parce que de toutes ou de toi, je t'ai toujours choisi toi. Voit où ça me mène. Et il continue, les yeux trop bleus, trop noyés. Je te frapperai, si je t'aimai pas. Je crois même que je me retiens. On retiendra que tu as fais sortir le plus beau, et le pire. « Me dit pas que j'sais pas t'aimer, quand je te choisis toi, à la place de mon entreprise. Que je veux partir car t'es pas capable de pas fricoter avec ton ex. Que je veux partir car je veux nous sauvegarder. » Car nous, j'y croyais. Que c'est notre avenir, que je voyais sous ta peau. Pas le votre. « Je t'aimai toi. Je t'aimes toi. Je voulais renoncer à ma vie pour toi, alors me dit pas que je sais pas aimer. » Pas toi. Les autres que j'ai déçu, que j'ai délaissé, d'accord, mais pas toi. « T'as pas été capable de changer d'école pour moi, et tu lui donnes un enfant. Tu me l'imposes comme si c'était pas la chose qui me faisait le plus de mal au monde. » Et que tu te blesses que j'veuille pas l'encaisser. Bravo, t'as bien apprit de mes heures cruelles, t'es même devenue meilleure dans cet art. Et si tu veux ma place dans l'empire, vas-y, tu verras comme on s'y s'en seul. Mes billes dans les tiennes, ma vérité qui regarde la tienne. Tu la vois, l'âme à vif ? Tu la vois, scintiller dans le fonds de mes prunelles. « Me déteste pas alors que c'est toi que tu détestes, d'avoir fait un choix que tu regrettes trop souvent. » Et tes hormones, j'en ai rien à foutre. Les excuses que tu me sortiras pour expliquer les saloperies que tu viens de m'asséner. J'le sais, que t'es perdue. Dommage que tu viennes d'étouffer la personne aux mains assez solides pour te faire respirer, t'extirper de ça. Au moins une inspiration. Parce que j'suis con c'est vrai, mais j'étais encore là. Malgré ça. J'le souffle, parce que j'trouve tellement plus mon souffle que le rauque s'enfonce dans ma chair. « On est plus amis, on est plus rien. Disparaît de ma vie. » Soyons heureux chacun de notre côté, puisqu'on est incapable de l'être ensemble.

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— jaspeandra

Je sais pas comment ni pourquoi et j'ai regretté mon geste une fois parti. A peine lancé, je savais que c'était mauvais, que ça allait nous mener à une suite indescriptible. Je sais que je suis forte, à frapper, mais je sais aussi qu'il me bat, à heurter. Il use des mots comme personne et sais exactement quoi dire pour me faire perdre l'équilibre, me faire tomber. « Me sort pas que j'sais pas aimer, quand tu me trompes quelques semaines après qu'on se mette ensemble. Me dit pas que j'sais pas t'aimer toi, quand je laisse partir Salomée pour toi. Si je crève seul, c'est de ta faute. » Tu l'entends, cette vérité ? De ta faute. Ma faute. Dans quoi on s'est mis, Jasper ? Dans quoi je nous ai mis ? Parce qu'on fond, ce résultat, c'est en parti de ma faute. C'est moi et moi seule qui ai merdé, et peut-être toi aussi un peu par moment mais j'ai été la pire des deux.  « Me dit pas que j'sais pas t'aimer, quand je te choisis toi, à la place de mon entreprise. Que je veux partir car t'es pas capable de pas fricoter avec ton ex. Que je veux partir car je veux nous sauvegarder. » Une autre vérité qui blesse, regarde ces yeux, voit comme il a mal. Il le dit pas souvent, mais quand il le dit, c'est pire que tout. « Je t'aimai toi. Je t'aime toi. Je voulais renoncer à ma vie pour toi, alors me dit pas que je sais pas aimer. » Attendez. Jasper vient de dire qu'il m'aimait ? Je le regarde, les larmes montant aux yeux. Il le dit pas, jamais. J'ai du l'entendre deux fois dans ma vie, peut-être trois en comptant celle-ci, et encore le chiffre est trop gros déjà. J'ai l'impression de tomber de haut, comme si tout un monde s'écroulait, celui qu'on a mis tant de temps à bâtir, Jasper, ce monde que nous seuls connaissait, que les autres nous enviait. Tu sais de quoi je parle, tu sais ce que je veux dire, et nous venons juste de le détruire. Moi, en l'écrasant, toi en te confiant. « T'as pas été capable de changer d'école pour moi, et tu lui donnes un enfant. Tu  me l'imposes comme si c'était pas la chose qui me faisait le plus de mal au monde. » Je me sens juste au plus bas, maintenant. Percutez-moi d'une voiture, ce sera plus doux. « Me déteste pas alors que c'est toi que tu détestes, d'avoir fait un choix que tu regrettes trop souvent. » Il ne reste rien de Leandra, elle est sous les décombres, sous tes mots, les beaux comme les mauvais, ceux que t'a jamais dis comme ceux que je n'aurais aimé jamais entendre. Je crois que le pire dans tout ça c'est qu'il sait qu'il a raison. Non, en fait le pire c'est que je sais qu'il a raison. Je le sais parce qu'il me comprends, me connait, et c'est ce qui fait le plus mal. Mais le coup fatal n'est pas encore tombé. Dans un souffle, il s'impose ; « On est plus amis, on est plus rien. Disparaît de ma vie. » Lève les yeux vers les siens plus bleus, attends quoi ? Tu viens pas de me dire ça, là ? Souris tristement, la façade est trop loin et le sourire n'est qu'un rictus de douleur maintenant, mais on pourra pas dire que je n'ai pas essayé. J'aimerai disparaître, mais tu sais tous les deux qu'on ne sera jamais rien. On peut pas, ce ne serait pas nous. On sera l'ombre d'un ancien nous, on sera hypocrite face à une situation, amis malgré nos moitiés, couple dans une cuisine de sucre, amants dans la chambre d'un hôtel et on se détestera ensuite. Mais rien, non, rien ce n'est pas nous.

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— jaspeandra

Je sais pas quand t'as arrêté de m'aimer, ou quand c'était pas suffisant. Quand je t'ai aimé d'avantage. Quand t'as détesté mes défauts plus que tu n'aimais mes éclats. Quand tu t'es lassé du changement de mes yeux. Je dis pas que t'as oublié, car je le sais, je le sens que c'est là quelque-part, des restes. Un truc qui restera. Pas assez pour que tu fasses machine arrière. Juste un truc qui te rappelle que j'ai été important, que je suis pas comme tous les autres. Que j'ai le pouvoir de te faire mal. De faire fonctionner ton cœur. Car j'te balance tout. J'ai même pas bien conjugué le verbe, j'ai pas maitrisé les choses. Parce que tu le vois, t'as touché là où ça fait mal. Alors j'ai rien pu retenir. J'te sors les déclarations, j'te sors tout avant que l'organe s'assèche. Le dernier souffle du macabé. Moi, ces mots à la con, j'ai jamais trouvé que ça servait à quelque-chose. Mes preuves, c'est les gestes. Mes sacrifices. Mes yeux qui se posent avec une douceur inédite. J'avais pas besoin de te dire tout ça, t'avais qu'à regarder ma façon de poser mes prunelles sur toi. Mais là, ça dépasse mes lèvres, parce qu'ils ont besoin de sortir, qu'ils savent qu'ils le feront plus. Et j'ai mes fautes, mes conneries, mes mots qui t'ont souvent trop marqué. Ouais, j'suis un con, j'suis égoiste, et t'as surement pas tord quand tu dis que je mérite pas grand-chose d'attention. Mais je mérite mieux que ça. Pas le bonheur, le pur, mais un truc bien. Un truc qui m'fout de l'eau au yeux, mais pas par douleur. Le pire, c'est que j'aime pas te voir comme ça. Le pire Jasper, c'est que tu considères encore sa douleur à elle. Que tu coinces tes mains dans tes poches, glissant un : « Prends soin de toi. » J'le pense, tu sais. Parce que je te déteste, mais que je veux pas que t'ai mal. Je veux que cet abruti se comporte bien, que tout ton monde tourne. J'espère même que tu seras heureuse, au fonds. Tous les trois là, loin de moi. J'espère que tu regarderas jamais derrière. « T'es plus toute seule maintenant, alors fait attention. » J'espère que tu trouveras quelqu'un qui te comprendra. Qui te connaîtra comme je te connais. Dans tes travers et tes incertitudes. Et j'plaque mes lèvres sur les tiennes, mes doigts qui se libèrent du tissu pour imposer ta nuque. T'auras qu'à dire que t'avais pas le choix. J'les quitte juste pour plaquer un baiser sur ton front. Et j'recule. J'abandonne.

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— jaspeandra

J'aime pas quand on fait des éclaboussures, tu sais. On explose ici mais se répand ensuite, on force les autres à voir nos mal-êtres à cause de l'un, à cause de l'autre. On laisse des morceaux de personnes brisées ici et là et on affecte tous ceux qui nous entoure de notre maladie. Salomée en est un bon exemple. Elle a été malade, s'est rendue malade, ou alors c'est peut-être nous qui l'avons fait. Elle est parti pour ça, j'en suis sûre. Rien n'est jamais bon quand il s'agit de nous, rien ne va. On n'arrive pas à être trop proche, on n'arrive pas à être trop éloignés. En tout cas moi je n'y arrive pas. Je déteste te savoir loin et je suis persuadée que même si tu essaie de te convaincre que de ton côté tu peux y survivre, au final de prendra de mes nouvelles, de loin au moins. Alors ne me dis pas que nous sommes plus rien, parce que rien ça n'existe pas, rien n'est pas nous. Je saurais pas te dire quand est-ce que nous avons arrêté d'être nous, quand nous n'étions plus suffisant, quand l'amour a cesser de battre entre nos deux cœurs. Sincèrement, au plus profond de moi, je pense que si on sait pas c'est parce que ça n'a jamais cesser. Et bizarrement je suis certaine qu'au fond de toi, tu sais que ça ne cessera jamais. Tu sais que j'ai mal, tu le sais, tu le vois. Tu vois comme tes mots résonnent dans ma carcasse, parce que tu as toujours été le plus fort de nous deux. Celui qui s'amuse à faire le mort à la piscine et qui en rit, celui qui prends des coups bien trop forts pour être supportés de la part d'un bouclé, celui qui a toujours sût comment me soutenir ou me calmer. Le plus fort de nous deux, celui vers qui j'allais à mes cauchemars les plus terrifiants. Tu peux dire ce que tu veux, on ne nous effacera pas. « Prends soin de toi. » Maintenant que tu as serré le nœud et donner un coup de pied dans le tabouret ? Facile à dire, c'est toujours plus facile à dire. Les larmes sont toujours au bord des yeux, et les épaules se haussent. Je sais pas si je vais réussir, je sais même pas si j'ai envie d'essayer. « T'es plus toute seule maintenant, alors fait attention. » hoche la tête, regarde moi, mes mains serrent la corde, mes pieds volent au dessus du sol. C'est long, plein de souffrance, mais c'est comme ça que tu aimes faire les choses ? Me laisser pendre au dessus du sol et me demander de rester en vie, assez d'air pour respirer mais pas assez pour vivre. Toi tu ne fais que regarder de loin, contempler l'oeuvre de tes mots sur un corps fragile. Même si les mots sont doux, les intentions bonnes, ça fait mal. Je sais que ce que tu fais, tu met fin à nous, alors arrête. J'ai pas envie de ça, moi. Prends pas seul la décision pour nous deux. Ne t'approche pas, je t'en prie. Tu sais que j'aurais du mal à le supporter, que je ne pourrais pas survivre. Arrête Jasper, je t'en prie, n'approche pas ton visage. Je veux pas sentir ton souffle contre moi, je veux pas ta chaleur contre la mienne, j'ai pas envie de goûter à tes lèvres. Ma main ne résiste pas à venir se poser délicatement sur ta joue, la seconde aussi, encadrant ton visage. Je refuse de te laisser t'échapper pour quelques secondes et finalement abandonne. Un nouveau sur le front, tu recules. Je secoue la tête, attrape sa main, ne fais pas ça. "Reste." m'abandonne pas. Abandonne nous si tu veux, oublie tout ce que tu veux oublier, insulte moi tous les jours où tu me vois, étrangle moi autant de fois que tu en sentira le besoin, fait moi souffrir comme je te l'ai fais, présente moi des tas de filles différentes, augmente ton tableau de chasse, nargues moi de tes conquêtes, met moi en sang mais ne me laisse pas. "Rien qu'un peu, juste un peu." tire la main masculine vers elle, rien qu'un peu Jasper. Je te forcerais pas si tu me dis non, mais je te laisserais pas partir définitivement pour autant. Me laisse pas seule.

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— jaspeandra

Fait attention, parce que je suis un idiot, et moi j'l'aimerai ce machin qui grandit. Parce qu'il est la moitié de toi. Même si tu ruines mes espoirs. Même si dans ses yeux, je verrais l'absence de mon bleu. Même s'ils me diront d'aimer ailleurs, de tout refaire, plus loin. Sans toi. On a toujours été les pires meilleurs amis. On est mauvais dans cet art de l'amitié. On est trop jaloux, trop intenses, trop passionnés, trop haineux. Trop tanguant, sur ce fil. On les épuise, tous. Lui et Elle, qu'importe le prénom qu'elle portera. Tu crois qu'Il les aime, tes mains sur mes traits tandis que je t'attire dans l'interdit ? Que tu m'y maintiens. Qu'il n'en faut pas beaucoup, pour que je persiste. Mais tu sais, que j'l'utiliserai pas. Je te l'ai dis, moi j'ai abandonné. Moi, j'encaisse. On s'amuse à voir combien mes épaules peuvent supporter ? On s'amuse à voir comme je reviens vite vers tes lèvres ? Même que c'est drôle de sentir qu'il y a rien qui change sous la carcasse. Que c'est toujours le même bordel. Que tu m'aimes, toujours un peu. Que je t'aime, toujours un peu. Au moins. Et tu me dis qu'il faut que je « Reste. » J'ai pas envie. J'en ai marre d'avoir mal. J'en ai marre d'éternellement faire le tour du plateau et perdre à la fin de la partie. Quand j'ai cru que j'avais gagné, t'as choisi de faire la revanche. «  Rien qu'un peu, juste un peu. » J'me laisse tirer, parce que j'ai plus vraiment d'énergie à mettre dans la lutte. « A quoi ça rime, que je reste ? » Sauf à t'accorder un temps de repos. Tu le sais, que quand je passerai cette porte, ça sera pas pour garnir ton téléphone de nouvelles. Qu'on ne sera que des inconnus qui se croisent par hasard. Ca rime plus à rien, Leandra et Jasper qui s'embrassent. T'es liée Leandra, tes menottes sont des battements de cœur au fonds de tes entrailles, ta cellule dans ta vie. Et moi, je suis qu'un visiteur. Je serre, légèrement. « Faut plus que t'ai besoin de moi, tu peux plus. » T'as choisi, c'est lui les épaules, c'est lui les mots, c'est lui. Et j'y peux rien si ça te suffit pas. J'te suffisai pas non plus, visiblement. « Et tant que je suis pas passé à autre-chose, on peut pas continuer à se voir. J'peux pas... » J'peux pas pouvoir t'embrasser sans que tu sois capable de me repousser, Leandra. Je peux pas, parce que je vais le faire. « Je peux pas ruiner ton histoire, encore. Et on sait tous les deux que je vais le faire. » Pas volontairement, mais si tu me laisses dans ta vie, nos peaux vont s'habituer, nos esprits vont recommencer. Je te dirai les vérités, et tu ne peux pas les entendre. Faut que tu t'aveugles d'un faux bonheur que tu as choisi. Faut que tu sois heureuse, même si tu l'es pas. « Alors dis-moi de partir. » Je t'aide, je lâche tes doigts. Allez Leandra, soit une grande personne. Soit une future mère. Soit raisonnable.