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Sur la musique, on va on vient ► Noara

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Sur la musique, on va on vient
— Noara

Je me sentais bizarre à évoquer le sujet de la danse. Et j'appréhendais aussi, parce que si lui n'en prenait sûrement pas réellement conscience, pour ma part, je savais que j'étais en train de me dévoiler là, à cet instant. La danse prenait une place très importante dans ma vie. C'était comme.. une part de moi. Une vieille amie qui me suivait depuis des années, et dont je ne pouvais me passer. Un peu comme un musicien qui ne pouvait se passer de son instrument. La danse était mon échappatoire, mon jardin secret dans lequel je me plongeais à corps perdu, et que je partageais forcément avec d'autres, paradoxalement. Mais en parler avec Noah me faisait particulièrement un drôle d'effet, lui avait qui j'avais été si froide et fermée. A cet instant, j'avais presque l'impression qu'on mettait notre guerre froide en pause. Que nous avions décidé de mettre les armes à terre, bien que j'ignorais combien de temps cela durerait. Il semblait surpris, et je fuyais légèrement ce regard, un peu gênée par ce moment presque intime que nous partagions. Et finalement, je lui montrais le sms d'Ana. Parce que je lui avais promis que je transmettrais son message, et que si Noah était vraiment son meilleur ami.. c'était normal qui soit au courant pour son départ. Je ne savais pas ce qu'il avait fait pour qu'il puisse se dire que c'était de sa faute si elle s'en allait.. mais en voyant son visage s'assombrir, je n'avais définitivement pas envie d'en savoir plus. Noah me rendait mon téléphone, que je rangeais immédiatement dans mon sac en silence, comme si je pouvais effacer ce moment maintenant qu'il était passé, et alléger le poids qu'il semblait porter. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'agissais ainsi avec lui. Pourquoi j'avais soudain envie de.. l'épargner. Je le voyais écrire à nouveau sur son calepins, et encore une fois je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Au fond, je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Noah. Je n'arrivais pas à saisir ce qui le poussait à me demander de rester, encore, alors qu'il avait tout fait pour me faire fuir la dernière fois. Il représentait un tel mystère pour moi, et je crois qu'au fur et à mesure, cette fascination que j'avais pour lui devenait presque une addiction. Nerveuse, je faisais passer ma longue chevelure sur un côté de mon épaule, avant de commencer à tresser mes cheveux pour occuper mes mains. Puis en voyant qu'il tendait à nouveau le calepin vers moi, je levais les yeux.. avant d'à nouveau réprimer un sourire. Tu m'étonnes qu'il ne supportait plus la bouffe d'ici. Et vu que j'adorais tout ce qui était sucreries, il n'aurait pas pu mieux tomber. Tiens dis-je l'air malicieux en lui tendant un paquet de petits nounours, du genre qu'on trouvait dans les distributeurs et que j'étais allé chercher en sortant de la fac. Je te préviens, il faudra que tu me redoive ça dis-je avec un brin de malice.

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J'me surprend. J'me surprend, parce qu'elle même me surprend. Qu'est ce qu'elle fait là déjà ? Ah oui, pour Ana. Mais ... quand même. Depuis combien de temps, depuis quel jour de la semaine ? Elle me surprend a être apparue à mon réveil, à rester là encore même quand elle me croit grognon. J'sais pas ce que ça me fait. J'sais pas si j'suis content ou faché. Perturbé, j'suis foutrement perturbé. Parce que c'est bizarre. Plus ma mémoire recolle les morceaux, plus mon corps comprend d'où lui viennent toutes ses décharges électriques. J'crois que ça vient de cette fille. Elle a un truc repoussant, presque révoltant de colère. Et à la fois, j'peux pas m'empêcher de m'sentir hypnotisé. C'est quoi cet effet ? J'sens à la fois un gouffre vertigineux entre elle et moi, et une connexion que je ne peux pas empêcher. Et sans me l'avouer, j'crois que j'ressens d'la joie. Que j'suis content d'la voir, content qu'elle soit là, ou j'sais pas. C'est qui cette fille, elle m'fait quoi ? J'me rend pas compte qu'elle a déjà posé ses valises et ces questions dans ma tête depuis Cape-Breton. J'réalise pas totalement, l'ampleur du truc, et les contradictions systémiques qui vont apparaitre de plus en plus fort à mes tempes. Dans ce lit d'hopital, au milieu de cette chambre, j'peux pas me la jouer connard comme à mon habitude. J'ai pas envie, j'ai pas la force. J'crois que c'est la première fois que j'souris depuis ma sortie de coma, quand elle me parle de danse, et qu'on fait comme si on se connaissait déjà. On s'connait pas. On s'connait ? J'sais pas, y a un truc qui sonne faux quand je la regarde, un truc que j'maîtrise pas, que j'ai du mal à cerner. J'crois que c'est elle que j'cerne mal, mes émotions que je n'arrive pas à attraper. Pourtant là, dans mon ventre, y a cette espèce de boule noire qui se calme, j'me sens comme ... rassuré. Elle me fait rire. C'est pas souvent que quelqu'un me fait rire. Et j'sais pas, j'crois que j'la retiens avec des balbutiements fragiles de rebelles attardés, en tentant la légereté, parce que pour une fois on peut faire ... semblant d'être normaux. D'la légereté, un peu plus de lumière. J'me sens comme un gosse qui n'sait pas trop comment aborder la fille du fond de la classe. J'la regarde sans pouvoir la quitter, y a ce truc dans ce visage et dans ses yeux qui m'aspire tout entier. J'ai l'impression d'connaitre cette sensation, d'avoir déjà vécu cette noyade là. Y a pas de flottement, ça parait lourd, sans que je ne comprenne pourquoi. J'voudrais l'atteindre, mais chaque fois que je m'approche, elle recule d'un pas. Et même si je l'atteignais, j'sais pas ce que j'en ferais. J'sais juste qu'elle est là, que j'suis là, et que j'veux pas qu'elle s'en aille. Pourquoi ? J'en sais rien, j'ai pas envie de l'interroger. J'sens que ça fait mal, ça m'a déjà fait mal, de me poser cette question. Et c'est comme ça que j'tente de délester notre rapport, de rendre les choses un peu plus simples, un peu plus faciles. J'griffone quelques mots sur le calepin qu'elle m'a offert, toujours ce sourire timide au coin des lèvres. Elle me tend un paquet de petit nounours. J'suis comme un enfant à Noël, je m'empresse de l'ouvrir en acquiesçant, bien sure que je le lui rendrais, je paye toujours mes dettes. Et j'enfourne quelques bonbons dans ma bouche, j'dois avoir l'air de rien, avant de tendre le paquet à Lara, voir si elle en veut aussi. J'pose le paquet sur la table de chevet, et reprend mon carnet : "J'ai toujours préféré les dragibus". Je lui montre, reprend mon carnet, réécrit : "Je vais remplir ta chambre de sachet de bonbons tu n'auras même plus de place pour marcher !". Je lui montre encore, riant légèrement, comme un petit garnement. Et y a ces yeux qui font ce truc que j'trouve bizarre et ... attirant. Ils ont un regard ailleurs, un regard perçant. J'bloque sur elle un instant, sans trop pourvoir bouger. Et j'note de nouveau sur le carnet : "J'te fais pitié ?". Je lui montre, la mélancolie dans les yeux pour accompagner mes mots. Et la colère logée là dans mes joues. J'détesterais qu'elle m'prenne de haut.


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— Noara

J'ai envie de sourire en voyant cette lueur apparaître dans ses yeux quand j'lui donne ce paquet de bonbon. Un vrai gamin quoi, mais j'étais pas mieux. Sauf que je réprimais tout ça, ayant bien trop peur au fond de dévoiler cette part de moi à Noah. Pourquoi ? Parce qu'il me perturbait. Qu'il me faisait du mal autant qu'il me faisait du bien. Qu'il m'avait touché au plus profond de moi dans ces moments étranges qu'on avait passés ensemble. Que je ne savais pas le déchiffrer, ni comprendre ce qu'il se passait en lui. Qui il était, pourquoi il agissait de cette manière. Pourquoi est-ce qu'il avait cet effet sur moi, qui dépassait tout entendement. Mais c'était dur le me cacher derrière cette pudeur apparente que je le voyais se jeter sur les bonbons. Ouais mais c'est pénible, ça colle aux dents après dis-je en parlant des dragibus. Cette conversation était très sérieuse, oui oui. Je prenais une poignée de bonbons à mon tour dans le paquet, ne me faisant pas prier. C'tait mal les sucreries. Mais je n'en faisais pas vraiment un cas de conscience à vrai dire. Noah reprenait son calepins, et j'haussais les sourcils en découvrant son nouveau message. Il était pas sérieux ? J'étais étonnée d'une telle phrase de sa part. J'avais l'impression tout d'un coup qu'il s'ouvrait à moi lui aussi, qu'il était même.. gentil ? Et il dû voir l'étonnement sur mon visage car l'instant d'après, j'avais l'impression qu'il y avait comme un filtre qui était apparut devant ses yeux. Je levais à nouveau le regard vers le calepin qu'il me tendait pour me montrer ce qu'il avait écrit. Et à nouveau le doute m'envahissait. Pas par rapport à ma réponse, mais plutôt par rapport à mon comportement. Ca me renvoyait inévitablement aux raisons de ma présence ici et.. ça me perturbait, encore un peu plus. Non.. répondis-je avec sincérité. Non je n'avais pas pitié de lui. J'avais bien plus pitié de moi, qui me tenait là devant lui sans pouvoir y trouver une raison valable. Puis je sentais cette phrase qui voulait franchir mes lèvres, et que je ne savais comment l'expliquer. Je ne voulais pas que tu meures.. lâchai-je finalement en détournant légèrement le regard.

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Et tout à coup, tout devient bleuté. J'ai déjà vu ce bleu, j'ai déjà eu cette sensation. J'y suis, je crois. Du bruit, du russe, des churros. Le mariage dans lequel on avait atterit. J'crois qu'au début, on se taquinait presque, j'crois que ça avait l'odeur de l'enfance. Cette espèce de légereté tourmentée, comme un calme de tempête. Et puis on a dansé. Je m'en souviens. De ce que ça m'a fait, de comment j'me suis senti. Prés, trop prés. Je l'ai laissé faire, je l'ai laissé s'installer dans ma tête. Je ne laisse jamais personne poser ses valises, je le sens d'avance que ça pourrait me blesser. Et pourtant avec elle, sans me l'expliquer, je n'ai pas les mêmes appréhensions. Bien sûre que j'ai peur, j'ai peur. Mais pas d'elle. J'ai peur de moi, de ce que ça me fait, de ce que ça pourrait me faire si je la laissais s'approcher encore plus prés. Le bleuté. La légèreté. Des rires d'enfants pour calmer la torpeur, mes yeux presque ébahis d'ingénuosité quand j'attrape le paquet. Je ne sais pas depuis quand je n'ai pas mangé quelque chose de sucré, et pour moi, là, de suite, c'est le meilleur repas que je n'ai jamais gouté. Je ris une fois de plus de bon coeur quand elle dit que les dragibus sont pénibles. Même là, on n'est pas d'accord, c'est marrant de constater l'ampleur du gouffre dressé entre nous. Je ne comprends pas cette fille, je ne la comprendrais jamais. Mais je suis cloué à ce lit d'hopital, dans cette chambre glauque, le coeur en peine, la tête en vrac et j'ai juste ... aucune envie de penser. J'crois que ça me fait du bien, de la voir là moins sur la défensive, moi moins sur l'attaque. Peut-être qu'on pourrait faire semblant de s'apprécier, juste cultiver le moment et ... c'est tout. Elle m'apaise bordel, c'est fou comme elle m'apaise et me torture à la fois. Quand je lui montre ma proposition sur le carnet, je vois bien son regard surpris. Comme s'il lui était impossible de me penser capable de pareil gentillesse. J'ajoute à la va vite, avant de lui montrer de nouveau le calepin : "Ne te méprands pas, je redeviendrais le grand méchant loup juste après ça", puisque c'est ce que tu veux. Si c'est ce que tu veux. Je le dis en me moquant de moi-même, un sourire léger sur les lèvres. Avant de me fermer tout à coup, réalisant la situation. Et tous les regards de pitié auxquels j'ai été confronté, qui me débectent, me donnent envie de gerber. J'ai peur qu'elle pose le même regard sur moi, je ne veux pas être vu comme un légume, un mec qui fait peine, un presque mort. Je lui montre le calepin sans cesser de la regarder. Je n'arrive plus à décoller mes yeux de son visage, j'ai ce truc bizarre qui remue dans mon ventre. Je baisse le calepin à son Non, sans détourner le regard. La même intensité, sans doute de plus en plus probante. Je ne comprends pas ce qu'elle fait là. Je ne veux pas lui demander, parce que le lui demander, ce serait prendre le risque de la voir partir. Et ... non bordel, je n'ai pas envie qu'elle s'en aille. Sa phrase m'arrache un pincement au coeur. Je ne comprend pas l'effet que ça me fait. Est-ce que ça me fait plaisir de savoir qu'elle a eu peur pour moi ? Mon ego doit-il s'en satisfaire ? Est-ce que je m'en veux d'avoir paniquer tout le monde ? Est-ce que ça veut dire quelque chose ? Le bleuté vire au pourpre, et mes yeux se baissent sur ma couverture. Touché. Je suis touché. Et je déteste le bien que ça me fait. Un temps de silence, je ne dis plus rien, ne la regarde plus. Et d'un geste leste attrape le calepin : "Pourq...". Je commence à écrire. Sans finir. Je n'ai pas envie d'entendre la réponse. Je me sens vulnérable. Je laisse le carnet, et ma tête tombe sur l'oreiller, je la regarde de nouveau. Incertain, dur.  Blasé, résigné. Les secondes passent en silence, et je n'arrive plus à lâcher ses yeux. Je ne sais pas ce que je veux. Qu'elle s'approche, qu'elle s'en aille. Je ne sais pas ce que je veux, c'est douloureux. D'une main, je prends le risque de signer. Il y a peu de chance qu'elle comprenne ce langage, et moi, ça me permet de sortir ce que j'ai sans qu'elle sache ce que je viens de lui dire. Alors je signe : "Reste avec moi".

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— Noara

Noah riait quand je lui donnais mon point de vue sur les dragibus, et je n'arrivais plus à détacher mes yeux de lui tellement ça me surprenait de le voir ainsi avec moi. Ca me surprenait et en même temps à cet instant, ça paraissait tellement naturel. Je me rendais compte que je me sentais bien là, dans cette chambre d'hôpital déprimante avec Noah. Que j'arrivais à apprécier cette accalmie entre lui et moi, ce moment de "pause" où on avait laissé tomber l'idée de dominer l'autre, de ne pas se laisser faire. Pour autant, le naturel revenait au galop autant chez lui que chez moi. Un léger sourire en coin apparaissait sur mes lèvres quand je voyais les mots qu'il venait d'écrire sur le calepin, comme si il essayait de rattraper ce qu'il venait de lâcher. On verra ça dis-je un brin provocatrice devant son visage qui se fermait à nouveau. Ce mec était un véritable casse-tête à lui tout seul. Et pourtant à cet instant, j'avais l'impression de mieux le comprendre. Je repensais à la dernière fois, à comment il s'était comporté avec moi.. et je n'arrivais toujours pas à déchiffrer ce qu'il pouvait y avoir dans ses pensées. Ses yeux me fixaient avec intensité, et je ne me sentais même pas gênée. Non, j'étais bien plus gênée par ce que je venais de lui avouer là, maintenant. Oui, j'avais eu peur qu'il meure. Moi qui craignait l'effet qu'il avait pu avoir sur moi, cette manière qu'il avait de lire en moi comme dans un livre ouvert.. je m'étais rendue compte que je craignais bien plus de ne plus avoir tout ça. De ne plus voir son regard dérangeant se poser sur moi. De ne plus entendre ses mots cassant, ses regards méprisants. Et ces autres regards, qui me bouleversaient sans que je en puisse l'expliquer. De savoir qu'il ne serait tout simplement plus là. N'importe qui dirait que c'était normal, que je n'étais tout de même pas quelqu'un d'insensible. Mais pour ma part, ça ne faisait que m'imposer un peu plus la vérité en face. Il ne me laissait pas insensible. Mon regard s'était détourné comme par réflexe, craignant qu'il lise cette faille au fond de moi. Qu'il saute dessus à la première occasion pour me casser en deux. Et puis mes yeux revenaient malgré tout vers lui, comme des aimants. Je percevais le trouble que j'avais semé chez lui, sans pour autant que je ne sache vraiment quoi en penser. Peut-être que c'était lui au fond, qui avait pitié de moi. Plusieurs secondes de silence s'étalait entre nous sans que je n'ose rajouter quoi que se soit, bien trop perdue dans le méandre de mes émotions. Sans qu'on ne se quitte des yeux, encore une fois. Puis je le vis lever ses mains, à nouveau et signer des paroles que je ne comprenais pas. Je ne savais pas parler ce langage. Et je n'étais pas sûre de vouloir savoir ce qu'il était en train de répondre face à ça. Pourtant... j'avais l'impression de le comprendre au travers de son regard pénétrant. Je me pinçai légèrement la lèvre, dans l'incertitude la plus totale.

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L'avantage avec la parole, avec la voix, c'est qu'on peut sur jouer. On peut grossir les tonalités, les contrôler, se rendre plus effrayant, plus froid, plus détestable. Quand on écrit, c'est différent. Même si j'prenais le temps, je ne pourrais pas modifier profondément mon écriture en pattes de mouche. Je ne pourrais pas changer ces allures enfantines qui trahissent malgré moi une forme d'ingéniosité. Probablement le coté espiègle, niais, maladroit et tendre que je m'échine à cacher. Le seul pan de ma vie où cette facette de moi transparait, c'est quand j'écris. Dans la forme gribouillée de mes a, les points surélevés de mes i. Je ne réalise pas tout a fait qu'en plus de sa commodité, ce calepin pourrait être un révélateur de secrets. Il m'a appris qu'elle était danseuse, peut-être qu'il lui apprendra que je suis un enfant effrayé dans son immense armure de plomb. Et tout ça dans mes pattes de mouche et mes gribouillis incessant. Il y a mes yeux brillants quand j'attrape les bonbons et son sourire à elle, espiègle et provocateur. Je m'étais tant focalisé sur ses yeux que je n'avais jamais réalisé à quel point son sourire était ... doux. Il jure presque avec le reste de son visage froid, et ce sont ses lèvres que je me mets à fixer. Avant de me braquer, fermer, dur, froid. Je ne sais pas ce que ça me fait, je ne sais pas pourquoi. Pourquoi elle est là. Pourquoi j'ai autant de question dans la tête. Pourquoi ça fait plus de trois quart d'heures que je ne me suis pas tourné vers la porte en espérant que quelqu'un d'autre arrive. Pourquoi je suis là, incapable de cesser de la fixer. Ma tête tombe sur l'oreiller, mes yeux insistent dans les siens. L'échange de nos regards à une certaine forme d'hypnotisme. Et d'inconstance. Comme si nous nous échinions à traduire intraduisible tout en sachant d'avance ce qu'il voulait dire. Ultra paradoxal, pas banal, pas normal. Je signe de ma main ce que ma bouche n'aurait pas dit même en meilleur état. Et je la regarde, là. Lara. Je n'ai pas envie qu'elle parte. J'ai presque envie de pleurer rien qu'en la regardant comme ça. Je ne sais pas ce que je veux, je ne sais pas ce que je fais. Peut-être une manière de me rassurer. Parce que je suis fatigué. De l'hôpital, de ma tête, de tout. Je tend mon bras libre vers elle, l'invitant à saisir ma main.

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— Noara

Qu'est-ce que Noah pouvait bien penser de moi ? Est-ce qu'il me prenait pour une parfaite idiote de venir le voir aussi régulièrement alors.. alors qu'on était même pas proche ? Qu'il m'avait parlé comme une merde la dernière fois qu'on avait pu échanger lui et moi ? Moi, je me prendrais pour une idiote. Mais le fait était qu'il n'y avait pas que ces moments où nous pouvions être en lutte lui et moi. J'arrivais pas à m'enlever de la tête ces expressions que j'avais vues sur son visage. Cette danse qu'on avait partagés malgré nous. Le son de sa voix, et le parfum qu'il dégageait. J'étais folle. Et ça m'agaçait tellement de me voir comme ça, aussi impuissante. Je n'avais pas voulu qu'il meure. Je ne voulais pas qu'il meure. Et lui, qu'est-ce qu'il voulait ? En le voyant signer des mots que je ne comprenais pas, puis reposer sa tête contre son oreiller sans me lâcher des yeux, j'avais l'impression de ressentir tout le poids qu'il avait sur les épaules là, maintenant. Ce "trop plein" de tout qui le bouffait, et qui l'empêchait de respirer. De parler. Au fond, c'était certainement mon empathie qui me rendait aussi froide avec les gens. Je me protégeais de tout ça. Mais là, je n'y arrivais pas. Et c'est doucement que j'attrapais la main qu'il me tendait, avec une pudeur que je ne pouvais feindre. Je détestais ce genre de gestes bien trop vulnérables. Et pourtant j'y cédais, bien trop touchée par le mal être qui se dégageait de lui. Je sais pas combien de temps nous restâmes ainsi. Et au bout d'un moment, je finis par rentrer chez moi, plus perturbée que jamais. Mais le lendemain, j'étais denouveau là.

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J'réagis comme le dernier des crétins. Il n'y a aucune cohérence dans mes gestes, dans mes propos même silencieux. J'ai l'impression de n'avancer qu'en actes manqués, je n'sais même pas pourquoi cette fille et moi sommes incapables de nous séparer. J'veux dire, nous ne sommes rien l'un pour l'autre, c'est à peine si on sait d'où l'on vient, et qu'est ce qu'on fait. Alors, pourquoi est-ce que elle est là à mon réveil ? Et pourquoi moi j'ai ces yeux qui lui implorent de rester ? Y a cette partie de moi au fond de mon corps qu'est pas tout à fait morte. Le cynisme, la misanthropie, la flagellation. Je me hais d'avance du geste que j'orchestre, de ces allures de mendiant de l'attention. J'la regarde et je la trouve belle. Je me méprise de la trouver belle. Me méprise de la regarder autrement que comme un pansemant à mes plaies, comme je l'ai toujours fait, objet de circonstance dressé là pour me rassurer. Comme une paroie plus rugueuse sur laquelle on s'accroche quand on manque de tomber. J'me déteste de la trouver belle, de contourner ses yeux jusqu'à les retenir, de fondre devant son sourire espiègle, de tendre la main à la recherche d'un contact. Je le vois bien qu'elle hésite, ça ne me gêne même pas. A sa place, j'aurais hésité aussi. J'aurais hésité mille fois. Parce qu'il y a dans ce geste quelque chose qui nous condamne tout les deux. Comme une promesse silencieuse, les "ne t'en fais pas, j'suis là", ou les "j'ai besoin de toi", "je ne m'en irais pas", "j'ai peur pour toi", "pt-être que j'tiens à ça, à ce truc bizarre qui s'passe quand on s'croise, pt-être que sans m'en rendre compte, j'me suis mis à tenir à toi". Les ta gueule se succèdent dans ma tête, j'aurais hésité à la place de Lara. J'serais pt-être même partie. Mais ce n'est pas ce qu'elle fait. Je ne sais pas si j'dois être effrayé ou reposé. Je n'sais pas ce que j'attendais. Qu'elle m'lance un regard de haine, qu'elle cesse d'être gentille, qu'elle m'envoie chier, me lâche, comme ils m'ont tous lâché. Qu'elle prenne ma main, qu'elle s'approche un peu plus, et toujours dans ma tête elle s'installe silencieuse. Elle attrape ma main. Je déteste ce frisson que ça me fait, l'effet doux et chaleureux de ma paume à mon aisselle, cette sensation de ne pas être tout seul tout à fait, l'apaisement, et le putain de bonheur réconfortant que ça m'procure. J'déteste le bien que ça m'fait, j'déteste le bien qu'elle m'fait. J'le sais bien moi, que j'vais en chier. Qu'elle va en chier. Parce qu'il n'y aura pas trop de mots à mettre dessus, et même s'il y en avait, on ferait comme si d'rien n'était. Dès qu'on s'met à avoir besoin de quelqu'un, on s'condamne. Et j'déteste qu'elle soit pour l'heure la seule personne avec laquelle j'me sens en parfaite confiance. Et la seule avec laquelle j'me sens en total danger. En même temps. J'suis épuisé. Ma main sert à peine la sienne. Je n'ai pas la moindre idée du temps que ça a duré. Tout ce que j'sais, c'est que j'me suis endormi. Comme ça, le bras tendu. Quand j'ai ouvert les yeux, le fauteuil était vide. Et je n'ai même pas eu peur. J'me suis détesté de n'pas avoir peur, un truc en moi m'disais qu'elle allait revenir. J'étais rassuré. J'étais en confiance. J'me détestais d'avoir cette confiance. Je n'ai plus regardé la porte. Je n'ai plus attendu Sage. Je n'ai plus attendu personne. Même pas elle. Je n'avais pas besoin de l'attendre, y avait ce truc en moi qui me disait qu'elle revenait, à chaque fois. Et c'était le même cinéma. La froideur dans son visage, le noir dans mon regard. Les sourires enfantins quand on s'déridait. On ne s'est plus jamais touché, plus jamais tenu la main. Mais y avait c'truc qu'on faisait et qui nous ressemblait assez. Elle restait dans le fauteuil à regarder dans le vide, et moi allongé face au plafond. En silence, sans geste, sans presque pas d'attention. On restait là, et j'crois qu'on était bien. Du moins, moi j'étais bien. Et ça m'a achevé. Sans la toucher, j'étais entrain de m'attacher à ce truc que seule elle avait su me donner : je ne m'étais plus jamais senti seul, j'pouvais enfin reprendre mon souffle.

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