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Sur la musique, on va on vient
— Noara
— Noara
Je me sentais bizarre à évoquer le sujet de la danse. Et j'appréhendais aussi, parce que si lui n'en prenait sûrement pas réellement conscience, pour ma part, je savais que j'étais en train de me dévoiler là, à cet instant. La danse prenait une place très importante dans ma vie. C'était comme.. une part de moi. Une vieille amie qui me suivait depuis des années, et dont je ne pouvais me passer. Un peu comme un musicien qui ne pouvait se passer de son instrument. La danse était mon échappatoire, mon jardin secret dans lequel je me plongeais à corps perdu, et que je partageais forcément avec d'autres, paradoxalement. Mais en parler avec Noah me faisait particulièrement un drôle d'effet, lui avait qui j'avais été si froide et fermée. A cet instant, j'avais presque l'impression qu'on mettait notre guerre froide en pause. Que nous avions décidé de mettre les armes à terre, bien que j'ignorais combien de temps cela durerait. Il semblait surpris, et je fuyais légèrement ce regard, un peu gênée par ce moment presque intime que nous partagions. Et finalement, je lui montrais le sms d'Ana. Parce que je lui avais promis que je transmettrais son message, et que si Noah était vraiment son meilleur ami.. c'était normal qui soit au courant pour son départ. Je ne savais pas ce qu'il avait fait pour qu'il puisse se dire que c'était de sa faute si elle s'en allait.. mais en voyant son visage s'assombrir, je n'avais définitivement pas envie d'en savoir plus. Noah me rendait mon téléphone, que je rangeais immédiatement dans mon sac en silence, comme si je pouvais effacer ce moment maintenant qu'il était passé, et alléger le poids qu'il semblait porter. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'agissais ainsi avec lui. Pourquoi j'avais soudain envie de.. l'épargner. Je le voyais écrire à nouveau sur son calepins, et encore une fois je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Au fond, je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait dans la tête de Noah. Je n'arrivais pas à saisir ce qui le poussait à me demander de rester, encore, alors qu'il avait tout fait pour me faire fuir la dernière fois. Il représentait un tel mystère pour moi, et je crois qu'au fur et à mesure, cette fascination que j'avais pour lui devenait presque une addiction. Nerveuse, je faisais passer ma longue chevelure sur un côté de mon épaule, avant de commencer à tresser mes cheveux pour occuper mes mains. Puis en voyant qu'il tendait à nouveau le calepin vers moi, je levais les yeux.. avant d'à nouveau réprimer un sourire. Tu m'étonnes qu'il ne supportait plus la bouffe d'ici. Et vu que j'adorais tout ce qui était sucreries, il n'aurait pas pu mieux tomber. Tiens dis-je l'air malicieux en lui tendant un paquet de petits nounours, du genre qu'on trouvait dans les distributeurs et que j'étais allé chercher en sortant de la fac. Je te préviens, il faudra que tu me redoive ça dis-je avec un brin de malice.
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