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Carter n’était pas chiante, elle était têtue et pour le Quincy c’était une bonne qualité. Toutefois, il n’avait clairement pas envie de lui avouer que s’il fumait autant, c’était pour s’occuper l’esprit et ne pas sombrer à nouveau dans ses travers. Nul doute qu’elle n’apprécierait pas de le voir ramper à la Cabot House devant une Emilia déchirée entre le fait de préserver son ami ou celle de le soulager de ses douleurs. Avec le recul, confier ses médicaments à Emilia n’était peut-être pas l’idée du siècle. Il ne voulait pas la blesser ou la mettre en porte à faux. « Pourquoi est-ce qu’il n’a pas le droit de boire si c’est avec modération ? Carter, tu te serais pas inscrite dans un club d’abstinence ? »lui demanda-t-il surpris. Bonaventure ne buvait pas d’alcool -ou alors il fallait que l’occasion soit bonne ou qu’il ait besoin d’oublier quelque chose ; mais il respectait ceux et celles qui appréciaient de temps en temps un petit verre. « Par contre, me faire arrêter de fumer… c’est pas la meilleure des idées. J’étais vraiment chiant la dernière fois que j’ai essayé » soupira-t-il avant de lui expliquer en quoi consistait les Darwin award. « Ce sont des prix que l’on remet à titre posthume à des personnes dont la mort est due à leur comportement stupide. Tiens, le 19 août de cette année, y a un homme qui est mort en crevant les pneus de véhicule avec un couteau. Tu sais comment il est mort ? L’un des pneus de voiture a explosé et la lame du couteau a été projetée vers lui et a touché plusieurs organes vitaux. Il a fait une hémorragie… Dans le genre pas de chance, il se pose en champion du monde. J’ai plein d’histoire comme ça… y a un mec une fois qui est mort en testant des fenêtres dont il vantait les mérites de sécurité à de potentiels clients »

Bonaventure adorait ce genre d’histoire, ça avait le don de le faire rire. Certes, c’était triste pour les familles des victimes mais c’était son humour morbide qui parlait pour lui. Toutefois, il passa rapidement à autre chose, s’intéressant aux problèmes de son amie. « Non tu ne m’en avais pas parlé mais c’est une bonne chose non ? Je veux dire de lui laisser une chance ? » hasarda-t-il car il ne savait pas vraiment sur quel pied danser. Il y avait certaines personnes qui fuyaient l’amour pour éviter de souffrir, d’autres qui le cherchaient absolument. Carter était dans quelle catégorie ? Entre temps, il avait proposé une petite stratégie pour le jeu et la demoiselle fut d’accord. « Cool ! Allons-y alors » dit-il avec un grand sourire. Ils entrèrent alors dans une petite pièce à peine éclairée. Au-dessus de leur tête, une télé était figée sur un écran de neige quand la porte se referma brusquement derrière eux. C’est alors que commença un petit film.

Le petit film en question

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« C’est pas avec modération quand on finit par faire un coma éthylique Bonaventure. Non, je suis très loin d’être dans ce genre de club. » Tu ris un peu face à ce qu’il venait de te dire, si seulement il savait ce que tu avais fait pendant le summer camp, il comprendrait rapidement que tu ne faisais pas partie de ce genre de club, tu étais même super loin de ce genre de club et heureusement d’ailleurs. Tu ne trouverais clairement pas ta place sachant que ton copain avait été ton sex-friend pendant des mois. Mais tu n’allais pas parler de ta vie sexuelle à Bonaventure, il en été même hors de question que tu fasses une telle chose. « On sera deux chiants comme ça, ça sera parfait. Je ne me sentirais pas comme la seule chiante du monde. Mais je sais que c’est dur d’arrêter, mais au moins d’avoir une consommation un peu moins forte ça serait cool. » Tu haussas les épaules tout en la regardant tu savais que ce n’était pas chose simple et tu n’avais pas envie d’imposer des choses aux gens, mais tu voulais juste qu’il fasse attention à sa santé, c’était la seule chose réellement importante pour toi. « Vraiment, y’a réellement ce genre de remise de prix ? C’est dingue de mourir comme ça, les proches seraient tristes, mais en même temps ils doivent se dire qu’il n’y a pas deux personnes qui meurent comme ça. On se rappellera toujours d’eux dans le fond. » Franchement, tu te demandais comment les proches de ses personnes pouvaient le prendre. Tu étais peut-être mauvaise ou sadique, mais tu aurais sûrement rigolé toi. Tu étais réellement mauvaise dans le fond, tu secouas la tête avant d’hausser les épaules pour répondre au jeune homme. « Actuellement, j’en sais rien. C’est le début donc je peux pas vraiment dire que c’est une bonne chose, il faut que j’attende encore quelques mois avant de pouvoir dire si c’est une bonne chose ou pas. » C’était la vérité, c’était trop tôt pour dire une telle chose. Tu suivis le jeune homme dans la pièce, tu ne savais réellement pas à quoi t’attendre avant de voir qu’un film commença, sûrement le fil directeur de ce qu’il allait se passer par la suite.

HJ:

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« Je n’avais pas toute l’information mais s’il boit jusqu’à en tomber dans un coma éthylique, je comprends mieux pourquoi tu le pousses à arrêter » dit-il sérieusement. L’alcool était un véritable fléau, combien de jeunes avait-il pu réceptionner aux urgences durant ses premières années de cursus ? Beaucoup trop. Même à la morgue, le nombre de cadavre dû à des accidents de voiture impliquant un conducteur ivre lui faisait comprendre combien c’était un véritable problème de société. Néanmoins, Bonaventure n’avait pas vraiment envie d’arrêter de fumer. Il avait besoin de la cigarette pour oublier qu’il souhaitait avant tout, autre chose dans son organisme mais ça, il ne l’avouerait jamais à quiconque. Emilia était la seule en dehors de son meilleur ami Ael au courant de son passé de junkie et il espérait vraiment que cela ne change pas bien qu’il était tenté de s’ouvrir à Mira sur la question. « Je fume pas trois paquets par jour non plus… un et demi » grimaça-t-il voire effectivement les trois paquets en période d’examen car le stress en rajoutait une couche. Enfin, il était loin de mourir aussi idiotement que les concurents des Darwin awards. « Ouais, ça existe depuis 1993 ! Je t’avoue que de temps en temps, j’aime bien lire, c’est assez marrant et puis ça me change de mes cadavres… Après, je suis pas certain que les proches soient réellement au courant » dit-il n’osant pas trop s’avancer sur la question. Pour sa part, cela le faisait toujours rire car la bêtise humaine n’avait aucune limite. Carter elle, semblait être sur la voie de la romance même si elle n’osait pas trop se pencher sur la question. « Tu as raison, vaut mieux laisser le temps au temps pour ces questions là » répondit-il tandis qu’ils pénétraient enfin dans l’escape room.

Une bonne heure plus tard, ils en sortaient victorieux, ayant trouvé la fameuse clé à la limite du temps imparti. « Je savais que nous allions formé une bonne équipe ! J’ai beaucoup aimé quand tu as mis la main dans le bocal pour bouger le cerveau histoire d’attraper l’indice qu’il nous fallait » s’amuse-t-il à lui rappeler ce passage du jeu rien que pour la faire râler.

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« Je fais jamais rien sans raison valable de le faire. C’est pas l’alcool qui est un danger, mais la façon dont on est capable de se contrôler ou pas. » Tu le regardas en disant une telle chose, c’était clairement dans tes habitudes de faire une telle chose, mais franchement pour le coup tu ne pouvais pas faire autrement sachant que tu n’avais pas envie de perdre un ami, tu n’avais pas envie de perdre quelqu’un qui compte dans ta vie. Mais tu savais que tu pouvais pas faire grand-chose pour Bonaventure sachant qu’il fumait, il n’avait pas encore eu de cancer ou quelque chose comme ça, tu ne pouvais pas te montrer aussi sévère qu’avec Maxime. C’était vraiment trop compliqué dans le fond, tu soupiras avant de le regarder dans les yeux sans laisser le moindre mot sortir de ta bouche, tu finis par hausser tes épaules ne répondant pas sachant que les choses iraient toujours dans le même sens et ce n’était clairement pas une bonne chose. « C’est sûr que ça peut être marrant. Je pense que je vais commencer à en lire certaine surtout si c’est des morts aussi stupides que ça. Ça serait juste super drôle de voir la réaction de la famille en apprenant une telle chose. » =

Tu avais passé une heure dans ce truc horrible, juste horrible, tu avais passé ton temps à crier au point que tu avais mal à la gorge actuellement. Pourquoi tu avais choisis de suivre Bonaventure déjà ? Parce que tu avais envie de t’amuser, mais tu avais eu plus peur qu’autre chose actuellement et dieu que c’était horrible. Tu soupiras encore une fois avant de passer ta main dans tes cheveux, tu tournas ta tête vers Bonaventure avant de faire une moue boudeuse pas réellement heureuse de ce qu’il était en train de te rappeler. « J’ai pas du tout, du tout aimer faire ça ! C’était juste horrible ! Ton truc était horrible, j’aurais jamais dû venir avec toi. » Tu avais l’attitude d’une gamine actuellement, mais c’était de sa faute, oui entièrement de sa faute.

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« Tu as toujours pris soin des autres mais pense à toi aussi Carter ! Il ne faut pas que l’addiction d’une personne en vienne à te faire souffrir » répondit-il avec le plus grand sérieux. Bonaventure parlait en connaissance de cause : combien d’amitiés avait-il brisé en tombant dans sa dépendance aux médicaments ? Trop. Sa famille en avait souffert également surtout son père. Il n’en parlait jamais avec son fils mais ce dernier avait rapidement su lire entre les lignes, à déceler cette inquiétude dans le regard du patriarche des Weasley. En même temps comment pouvait-il en être autrement, Gideon Weasley avait trouvé son fils inconscient dans son lit après sa tentative de suicide. Cela remontait à des années mais il continuait de s’inquiéter pour Bonaventure car il savait qu’un rien pouvait encore le faire basculer. Le Quincy ne le montrait pas mais il continuait à être prisonnier de son passé malgré qu’il ait réussi à sortir la tête de l’eau alors la dernière chose qu’il souhaitait à la Cabot, c’était bien de s’enfermer dans une amitié nocive. « Disons que tu te dis après que la vie ne tient qu’à une seule chose ou plutôt que la bêtise humaine va loin pour certain » rigole-t-il alors qu’ils abordaient le sujet des Darwin Awards.

« Allez, c’était marrant quand même ! Ils ont vraiment bien tourné le truc, c’était flippant à certains moments » rigole-t-il avant de se faire pardonner en déposant un baiser sur la joue de Carter. « Je suis certain qu’au fond de toi, tu as quand même pris du plaisir à résoudre toutes ces énigmes et puis… on a réussi ! » s’exclama-t-il. Rien de plus gratifiant pour lui que de sortir vainqueur d’un jeu -un jour, son sens de la compétition aura sa perte. « Je t’offre quelque chose à boire ou à manger pour me faire pardonner ? »

 


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