KALISTOW - they say it’s a broken heart, but i’m hurt in my whole body

they say it’s a broken heart, but i’m hurt in my whole body
Tu te laissais jamais aller dans des états pareils, tu ne montrais ta faiblesse à personne, c'était le meilleur moyen de se faire détruire. Rare sont les personnes qui ont pu te voire verser une larme un jour, et à vrai dire, tu pouvais les compter sur les doigts d'une main. Et puis si tu devais dire les personnes qui t'ont vu dans un état de détresse totale, une seule personne avait pu assister à une scène pareille. Son prénom ? Harlow. Harlow Falgren. C'était entrain de se passer, et tu ne l'avais pas choisi pour autant. Il était simplement le premier à être là, le premier que tu acceptais de voir, le premier dont la présence t'importait. Pourquoi ? T'en avais aucune idée. En fait, c'était plutôt étonnant, surtout lorsqu'on se rappelait les événements lors du Summer Camp. Mais Harlow était à tes côtés, tu te lovais dans la chaleur de son corps, tu laissais tes larmes se faire absorber par sa présence. Et les mots, les mots sortaient de ta bouche comme les balles qui ont pu traverser le corps de nombreux innocents. Ce mariage, c'était pas seulement une déclaration de guerre, c'était que la preuve public du combat acharné qui avait commencé entre les deux camps. Et toi, tu faisais partie des victimes. Seulement les coups t'avaient déjà atteint depuis quelques mois déjà. Tu soufflais "Ma mère" à la question du brun. Oui, ta mère avait menti et t'étais incapable de l'accepter, de voir une seconde qu'elle avait pu avoir raison. Ta mère avait cautionné le meurtre de son ex-mari, et toi, toi t'avais mal. T'essayais de te calmer, écoutant la respiration d'Harlow, sentant son coeur battre de manière un peu trop forte. Tu soupirais, tu devais te reprendre, tu te devais de cesser les larmes. Et puis tu devais tout sortir, tu devais laisser les choses exploser. Seulement, il fallait bien que tu t'assures d'une chose avant de sortir tout ce que ton petit corps contenait, tout ce que ton cerveau avait entendu lors des dernières vingt-quatre heures. "Promets-moi que tu seras toujours là Harlow, promets-moi que tu partiras pas". Tu murmurais entre tes lèvres, les paupières closes, la tête contre son épaule.

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Peut-être que ces derniers temps, t'avais du mal avec l'abandon. D'ailleurs depuis quelques mois, c'était un peu le bazar pour toi. Tu faisais des trucs qui te ressemblent pas tant que ça, peut-être que c'était guidé par la peur ou bien par la folie. Seulement toi t'y connaissais pas grand chose à la démence, c'était plutôt l'inverse. Tu maîtrisais tout, tout le temps. Alors forcément, les événements imprévus du jour au lendemain, c'était difficile à accepter, à voir. Tu soupirais contre la peau d'Harlow, tu soupirais de faiblesse. Tu l'avais près d'toi et plus jamais tu l'voulais voir ailleurs, plus jamais l'voir tenir dans ses bras une autre personne. Là à cet instant, tu l'voulais tout à toi, ouais. Parce que dans l'fond, c'était le seul qui avait toujours été là, le seul qui avait su t'aimer à ta juste valeur. Harlow avait été cette personne qui faisait ressortir le meilleur en toi, ouais. Harlow avait été bon, l'ange gardien, l'anesthésiant. Et aujourd'hui encore, t'en avais l'occasion. C'était toi et seulement toi qui avait tout gâché, toi et seulement toi qui avait tout envoyé valser. Tu soupirais parce que tu voyais toute la cruauté que tu lui avais balancé au visage. Et toi aujourd'hui, t'en pouvais plus de la haine et de toutes ces choses. "Je suis désolée pour ce que je t'ai fait dans le passé, tu veux bien m'excuser ?" que tu demandais de manière innocente. Parce que t'avais besoin de lui, et d'le savoir à tes côtés, d'le voir te promettre que plus jamais il ne partirait, ça te faisait du baume au coeur. Parce que parmi l'horreur, Harlow était le seul qui semblait honnête et bon envers toi. Il y a deux jours encore, il serait sûrement l'homme en qui tu avais le moins confiance, mais à cette seconde même, il était l'unique en qui tu pouvais placer ta vie. Et ta vie, ces temps si, c'était ça. "Mon père est mort il y a quelques mois, en janvier. Il a été assassiné". Tu sentais une larme rouler sur ta joue, c'était sûrement des remords de l'avoir abandonné il y a de ça quelques années. "La mafia russe est venue au mariage, elle a ... t-tiré sur la foule.. C'était effrayant". Tu revoyais les images, ou plutôt, les souvenirs dont tu te rappelais, ton cerveau n'ayant pas fait un tri complet. "J'ai été enlevé par deux hommes, je.. j'ai eu tellement peur de voir ma vie se terminer". Tu murmurais, t'étais à peine audible. Tu ravalais tes larmes et tu laissais les mots planer entre vous. "Ils m'ont emmené à ma mère, dans une voiture. Au début j'ai pas compris, mais elle m'a tout dit". Ta mère avait été la traitresse première envers tes origines, envers ta famille. A ton sens, ta mère avait tiré elle-même sur ton père bien qu'elle était à des kilomètres de lui. "Elle est en couple avec le chef de la mafia russe, et elle voulait m'emmener avec elle. Elle a participé à l'organisation de cette prise d'otages, elle a ... elle a causé la perte de beaucoup de gens. Elle est en couple avec l'homme qui a commandité le meurtre de mon père". Tu sentais ta voix dérailler, tu sentais les larmes couler à flot dans un silence dramatique. Tu enfonçais ta tête dans le corps d'Harlow, peut-être que tu voulais partager ta peine et essayer de rendre tout ça plus vivable.

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T'avais juste besoin d'évacuer le surplus. Toi Kali on t'a toujours appris à bien te tenir, à être une fille modèle qui n'en faisait jamais trop. Tu devais contenir tes sentiments et tes émotions, car la faiblesse ma chérie, c'était l'ennemi numéro un de l'homme. Et toi t'avais contenu pendant des années, t'avais été à l'image de cette fille forte et modèle. Mais à cet instant, là dans les bras d'Harlow et sous son regard protecteur, tu ne pouvais pas t'empêcher de lâcher prise. C'était rare d'te voir comme ça, d'ailleurs c'était une situation exceptionnelle. Mais la goûte d'eau qui a fait déborder l'océan, le regard de plus qui a abîmé la Joconde. T'étais fatiguée et tu parlais, tu racontais sans attendre, sans ménagement. Tu disais les choses comme elles venaient, ne prenant ni forme ni contour. Tu terminais de lancer des mots comme des coups de revolver, t'avais l'coeur troué tellement t'avais mal. C'était trop pour toi. Ouais. Toi on t'avait pas dit qu'la vie ça pouvait être un lot d'embrouilles à se casser la tête. En même temps, qui pouvait s'attendre à des monstruosités pareilles. Tu sentais le brun bouger à tes côtes, tu le tenais plus fermement, sûrement pas peur qu'il s'en aille. Après tout, t'étais dans un beau merdier et il aurait raison d'se barrer loin de toi. Puis Harlow posait une question à laquelle tu n'avais pas pensé. L'avenir, la suite ? C'était flou, d'ailleurs tu ne savais pas si tu voulais en parler. "J'en sais rien" que tu finissais par souffler. T'étais perdue, désorientée. Et tu avais honte, honte de cette mère. En dehors d'Harlow, à qui est-ce que tu allais confier toutes ces choses ? T'en avais aucune idée. Là tout de suite, tu te sentais seule et vulnérable. Tu laissais le silence planer jusqu'à ce que la voix de l'homme retentissait dans la chambre. La voix se faisait plus curieuse, faussement désintéressée. Tu ne pouvais pas t'empêcher d'effectuer un léger sourire, ne sachant ni comment ni pourquoi. C'était comme ça. "Oui, il va bien. Enfin, à quelques détails près". Tu n'avais pas envie de parler d'Hades, tu n'avais pas envie de parler de cet homme que tu aimais mais qui pourtant, ne te correspondait pas. Il était parfait, mais tu avais bien conscience que ça n'allait pas marcher. D'ailleurs, tu te rappelais même les mots de Kyla à son sujet. Ouais, ta meilleure amie avait eu raison. "Pourquoi ?" tu laissais en suspend. Ouais parce qu'après tout, t'avais beau être défoncée, t'avais toujours quelques idées claires qui te parvenaient.

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C'est vrai que pour le moment tu t'étais jamais demandée comment t'allais faire après, après ta sortie de l'hôpital, après que ton corps irait mieux. Et ta tête, eux il n'y pensaient pas beaucoup. Comment t'allais réussir à surmonter tout ça, à trouver le chemin et les bonnes actions. T'étais fatiguée d'avance, tu paniquais rien que d'y penser. T'essayais de tout garder dans un coin de ta tête et tu souriais légèrement à l'entente des mots d'Harlow. C'était rassurant de savoir que tu avais un endroit où te retrouver, un endroit où tu sais pertinemment que tu seras en sécurité. Et surtout, un endroit de paix où Harlow se trouverait. Si à cet instant tu te sentais libérée d'un poids, c'était sûrement pas seulement parce que t'avais parlé de ce que tu venais de vivre. C'était aussi la délivrance de toute cette haine que tu avais accumulée envers lui. C'était tout le négatif qui s'envolait, à tout jamais, ça, tu l'espérais. Et tu voulais profiter de lui, de l'instant, de sa chaleur et tu te focalisais dessus. Alors tu restais silencieuse à sa proposition, lui caressant simplement sa main. Puis t'étais vite décontenancée face à sa question, ouais, tu ne pensais pas qu'Harlow était d'humeur à parler d'Hades. Mais tu répondais, mettant fin à sa curiosité. Tu secouais légèrement la tête, tu étais certaine que les membres principaux de ta famille et tes amis allaient -plus ou moins- bien. "Il va bien. Et j'ai demandé à rester seule dans ma chambre" que tu soufflais. Ouais, en dehors d'Harlow, t'aurais sûrement accepté personne d'autre dans cette pièce blanche. La raison ? T'en avais aucune à donner, c'était simplement la vie. Tu restais silencieuse, te collant toujours plus à lui. Tu commençais à ressentir la chaleur de son corps contre le tien, tu soupirais d'aise. T'avais mal, ouais, ton corps brûlait de douleur mais t'avais besoin de lui, de lui et de son odeur. Tu fermais les yeux.