i should have been born with a warning label (Veïa)

Je la sentais bien sur la réserve, et bizarrement ça ne faisait qu’alimenter ma paranoïa à son sujet : si elle se méfiait de moi, c’était bien qu’elle avait des raisons de me craindre, c’était qu’elle avait quelque chose contre moi dans son petit carnet et qu’elle comptait s’en servir un jour ou l’autre… Oui, la sentir autant sur la réserve ne faisait que redoubler mon envie de la blesser avec mes informations. La meilleure des armes. Le savoir c’est le pouvoir et j’abattais mes cartes, lentement et surement, d’abord en déclinant l’identité de ma meilleure amie, celle au sujet de qui je prétendais être inquiet. Soyons honnête, Hippo n’avait pas besoin de moi pour parfaire se réputation. Peut être qu’elle avait quelques erreurs de fréquentations à son actif, mais je lui faisais pleinement confiance pour rectifier le tir. Si j’étais là devant Veïa ce n’était pas réellement par soucis pour Hippolyte, mais bien pour affaiblir la petite blonde qui me faisait face. Je la vis d’ailleurs se décomposer en entendant le prénom puis le nom de ma BF. Elle en fit tomber son carnet, troublée et je jubilais intérieurement. Elle se reprit, sur un ton qui se voulait détaché, me soufflant qu’elle savait de qui il s’agissait, précisant qu’il lui en avait parlé, mais qu’il n’habitait plus là bas. « T’es sûre de ça ? » Semer le doute dans son esprit, d’ailleurs je le voyais, que bien que froide, elle voulait en savoir davantage, elle me demandait ce que j’entendais par –souvent du temps ensemble-. « Je suis son voisin et y’a quelques jours il est encore sorti de chez elle, la chemise qu’à moitié reboutonnée… Je n’aime pas ça. C’est très mauvais pour l’image de ma meilleure amie de s’envoyer en l’air avec un mather. » La bombe était lancée, l’explosion n’allait pas tarder à faire des victimes. Cette fille devant moi, ça lui ferait passer l’envie de me zieuter avec insistance comme elle le faisait, et ce type, ça lui apprendra qu’on ne touche pas Hippolyte Dunford sans en démordre avec Cole Wildingham.

Je n'avais pas une bonne impression face à cette rencontre encore moins sur le sujet qu'il abordait. Il laissait sous entendre que Denys passait encore du temps avec Hippolyte et dans ma tête j'espérais simplement que c'était chose du passé, qu'il n'avait tout simplement plus envie de la voire traîner avec un mather et malgré moi je me retrouvais mêler à la situation. Il avait bien remarqué que j'étais figé juste attendre le nom de la fameuse demoiselle au point d'en échapper mon cahier. Plus je le regardais plus je doutais et il faisait en sorte que je doute aussi en me demandant si j'étais certaine. Non je ne l'étais pas et je ne l'avais même jamais vraiment été, mais ce que je redoutais le plus venais d'être lâcher. Je venais de foncer de plein fouet contre le mur et je n'étais pas ressortie sans fissure,non même mon regard s'embrouilla doucement et je baissais la tête. Je lui avais donné une grande porte ouverte pour me blesser. Ce qui me faisait le plus mal dans tout ça c'était le mensonge, de me dire qu'il avait déraper qu'une seule fois.En temps normal je serais rester calme,zen,mais j'avais l'impression qu'une bombe venait d'être largué et qu'on m'avait laissé en cendre sans se soucier. Je ne voyais plus claire les larmes commençaient à couler sur mes joues autant que ma colère commençait à faire rage à l'intérieur de moi. Je ramassais mes affaires sans même lui poser plus de questions en lui disant d'une voix tremblante « Désolé je dois y aller » Je me dirigeais comme une fusée vers la Mather House, je n'avais rien de féerique en ce moment.

Arrêter moi quelqu'un si vous en êtes capable, mais je vois rouge malgré moi. Reviens sur ton nuage Veïa avant de faire une bêtise. Mais mes pieds avancent malgré moi je ne tarde pas à arriver à la maison des Mather je cogne à la porte et lorsque je vois son visage dans l'embrasure, ma colère ne s'arrête pas pour autant, l'huile vient d'être jeter sur le feu. « T'es un sale menteur ! Monsieur qui dit qu'il ne se passe plus rien avec Hippolyte que c'était juste un dérapage ! Tu me prends pour une conne Denys ? Explique toi !» Ma voix tremble, mes larmes continuent de couler. Je me sens noyé dans un océan sans fond et qu'on s'y amuse à me retenir sous les abysses. Cette affirmation pourrait bien s'avérer fausse, je me suis enfuie avant même de chercher en profondeur. Est-ce que j'ai vraiment le droit d'agir de la sorte face à Denys ? De faire une scène à cause de cette Hippolyte, en fait il ne m'appartient pas, mais le mal est déjà fait je suis attaché. C'est le fait qu'il m'est menti, mon regard est rempli de haine, il a perdu cette étincelle que j'avais pour lui, cette petite lueur de vie plus brillante que tous les autres. Je ne sais pas si tu y arriveras de nouveau à trouver le briquet pour allumer cette flamme, pour le moment elle meurt sous les perles salées et la douleur au bas de mon ventre. « N'ose même pas me mentir à nouveau ! » Il en faut beaucoup pour me faire exploser, une quantité inimaginable, bravo Denys tu as réussi doit-on donné une médaille pour ça ?

Je venais de laisser Veïa, et le moins que l’on pouvait dire c’était que ça allait mieux entre nous. On s’était expliqué, par sms puis de visu lorsqu’elle était venu à la mather house dans ma chambre, et on avait tout mis à plat, pour mieux se retrouver… Sans pour autant mettre un nom sur ce qui nous liait, cette alchimie, cette complicité, cette tendance à finir à chaque fois dans les bras l’un de l’autre. Peut être qu’elle était tout aussi à l’aise que moi avec ce genre de discussion… Je l’avais donc quittée y’a une demi heure et quelques sur le campus, lorsque l’on cogna, sans douceur, à la porte de ma chambre que j’avais rejoint. J’ouvris et fut étonné de découvrir Veïa, ne remarquant d’abord pas son air furieux dans un premier temps, j’eus instinctivement un sourire en commençant : « Veïa ? T’as oublié de me dire quelque chose ou bien je te manquais déj… » Je ne terminai pas ma phrase en voyant son regard noir et elle expliqua alors la VRAIE raison qui l’avait conduit sur le seuil de ma porte : j’étais un menteur. Il était question d’Hippolyte et je déglutis difficilement, mon visage s’emprunt alors de culpabilité, devinant très bien ce à quoi elle faisait référence. « Veïa calme toi… » soufflai-je en ne reconnaissant presque pas la petite blonde qui me faisait face. « Pleure pas je t’en prie… » Je jetai un coup d’œil dans le couloir, il n’y avait personne pour le moment mais je ne trouvais pas ça très correct de s’expliquer là, alors je la fis entrer dans la pièce et refermai derrière elle. Sauf qu’avant de me lancer dans une tirade d’explications, le seul truc que je réussis à prononcer ce fut ça : « Comment tu l’as su ? » J’avais re-dérapé avec Hippo, ma question en soit était bien un aveu. Seulement, bien sûr, connaissant les tensions entre les deux jeunes femmes pour les avoir vu de mes propres yeux, je n’avais pas été révélé ce nouveau dérapage à Veïa.

J'avais mal et encore plus de voir son regard sur moi, de voir son visage en me disant qu'en fait il m'avait mentis. J'avais l'impression de revivre le même scénario à chaque fois. Entre ceux qui étaient froid comme de la glace, d'autres m'illuminait avec quelques rêves pour ensuite me jeter en bas du nuage. Il m'avait ouvert la porte en pensant qu'il me manquait déjà, sans doute était-ce le cas au départ, mais il y avait maintenant cette grande rancune dans mon coeur qui ne me quittait plus.  Il avait envie que je me calme, mais j'en étais incapable, juste de l'imaginer avec elle. Elle me dégoutait tellement je ne crois pas avoir déjà ressenti tant de haine envers quelqu'un.   «Non je vais pas me calmer !» La pire chose qu'il pouvait me dire pour le moment, me calmer alors que j'ai l'impression d'avoir été victime d'une trahison, de lui avoir demander de ne pas me blesser à nouveau. Peut-être que j'ai une accumulation de trop de choses en même temps, mais j'ai bien l'impression que pour une fois notre petit monde magique c'est évanouie et pire encore que la dernière fois, car je ne sais même plus si j'aurai la force de le croire.  Je rentrais dans la chambre malgré moi. J'en avais un peu rien a foutre que tout le monde nous entende. «L'important c'est pas de savoir comment je l'ai su, mais le fait que tu m'es complètement menti ! » Ma voix s'arrêtait pendant un moment étranglé un peu par mes larmes avant de revenir vers lui de mon regard noir.  «Parce qu'en plus c'est vrais, tu n'essaie même pas de le nier...»  Je ne savais pas ce qu'il pensait d'elle, mais une chose est sûr il avait quelque chose entre ces deux là et quoi que je fasse je me sentais impuissante face à tout ça. Face à cette grande personne forte qui était Hippolyte. Et la petite Veïa qui attends et qui se bat contre les grands vents.