à force de voir ma culotte, j'espère que tu as ton brevet de pilote(pv Delia)

  J’avais beau être charmé, j’oubliais pas que la demoiselle devant moi était une princesse. Alors forcément, ça avait le don de m’intimider, de me freiner un peu et d’être plus subtil dans mes tentatives de flirt. Pourtant, Cece affirmait avoir un penchant pour les bad boys. C’était une princesse plus rock and roll que ce que l’on pourrait croire, la preuve avec sa commande. « Tu passes pas par quatre chemins toi ! » Que ce soit avec les mecs ou avec la boisson, Cece allait droit au but. Je m’enquis quand même de l’avis de son futur mari, puisqu’en me renseignant sur la capitaine des carapuces, j’avais aussi découvert ses fiançailles. Elle me révéla alors qu’elle avait voulu rejoindre les mathers. « On aurait été dans la même confrérie, c’est trop dommage. Mais tu peux encore venir aux soirées mathers, je t’y inviterais. » Les meilleures soirées du campus, sans nul doute. Quant à son promis, elle précisa que c’était un mariage de convenance, pour la couronne, qu’elle était dans une relation ouverte. « Oh je vois… » soufflai-je alors avec une voix un peu dépitée, triste pour elle parce qu’il y avait quelque chose de navrant dans l’idée qu’un mariage ne se réduise qu’à ça : une alliance diplomatique. « Je pensais pas que ça existait encore de nos jours… » Et plus j’y songeais, plus ça me faisait penser à Gabrielle et Ael, et à l’étrange tension que j’avais noté entre les deux tourtereaux. C’était plus fort que moi, fallait encore que je pense à mon ex, même ce soir en compagnie d’une des plus jolies filles du campus. Alors prenant le risque de griller mes chances, je ne pus m’empêcher de questionner mon interlocutrice : « Tu crois qu’il y a d’autre mariage de ce genre de prévu sur le campus ? T’as entendu parler de quelque chose ? » Dans leur monde d’aristo, ils étaient un peu tous potes plus ou moins, alors peut être que Cece connaissait Ael ou Gab qui sait…

  « J’aime ta philosophie de vie… » approuvai-je lorsque Cece m’expliqua sa façon de voir les choses. Je restais curieux malgré tout. Normal, ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait une princesse rebelle comme elle. Elle avait cette classe, cette élégance naturelle et ce petit côté révolté aussi, qui ne faisait que la rendre encore plus attirante. Je n’en oubliais pas pour autant ses fiançailles. Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise avec mes questions, mais c’était plus fort que moi, j’étais curieux d’en apprendre davantage sur elle, sur ses fiançailles aussi. C’était déroutant de savoir que ce genre d’arrangement existait encore de nos jours. Elle m’expliqua que sa famille avait cherché à la contrôler ainsi. « Et ton –fiancé- ça va ? Il est sympa ? Il n’est pas… jaloux ? » Non parce que j’avais pas envie de me retrouver avec un artisto taré sur le dos parce que j’avais osé emmener sa fiancée boire un verre et l’inviter aux soirées mathers. Et c’est ensuite à un autre mariage étonnant et sorti de nul part que je pensais : celui d’Ael et Gabrielle. Est-ce que c’était une union du même genre ? J’interrogeais, discrètement, sans les citer, Cece sur les autres fiançailles du campus qui pourraient n’être que le fruit d’alliance familiale. Et là, je ne m’attendais pas à une réponse aussi claire, aussi direct : Ael était le cousin du fiancée de mon interlocutrice, et il vivait la même chose avec Gabrielle. Mon visage se décomposa un peu. J’étais partagé entre le soulagement de savoir cette union imposée par leurs familles respectives et le stress de n’avoir aucun recours pour empêcher cela. Mon expression n’échappa pas à Cece qui me questionna à son tour. « Je connais Gabrielle oui… C’est compliqué… » Je saisis mon verre, l’avalai d’une traite et le reposai aussi sec sur le comptoir : « On ferait mieux d’aller jouer au billard plutôt que de parler de ça. Celui qui l’emporte donne un gage à l’autre ? » proposai-je pour pimenter le jeu, en me dirigeant alors vers la table, joueur. « Espérons que j’aurais plus de talent qu’au rugby. »