MARY ⚡️ Oh darling, stand by me.

Je courais, encore, toujours. Je venais de finir une réunion et il était tard. Enfin, disons qu'il devait être passé vingt-et-une heures depuis quelques minutes déjà. Je marchais, vite. Il faisait froid et ma tenue du soir ne m'aidait pas particulièrement à me réchauffer. J'avais des talons aiguilles, je courrais presque pour aller rejoindre ma voiture. Je voyais même le chauffeur qui m'attendait déjà et pourtant, je ne faisais que marmonner des choses incompréhensibles alors que je fouillais dans mon sac. C'était peut-être ça mon erreur d'ailleurs car la tête baissée, je n'avais pas vu le jeune homme qui était au milieu du trottoir. Presque trop violemment, je lui rentrais dedans sans faire attention, sursautant alors que j'avais l'impression de perdre l'équilibre. Me rattrapant tant bien que mal à son bras, je levais vers lui des yeux écarquillés de surprise, ajoutant presque automatiquement  « oh, pardon. Excusez-moi, je voulais pas... » d'un ton précipité alors que j'agrippais à nouveau son bras, m'inquiétant pour sa santé avant d'ajouter  « vous allez bien ? » d'un ton plein de remords. J'essayais de reprendre une certaine contenance tout en essayant de voir si je ne l'avais pas blessé. La première chose qui me stupéfia fut son regard d'un bleu profond. Il était vraiment beau, vraiment classe aussi. J'allais pas tarder à perdre tous mes moyens si on continuait comme cela. C'est alors que je remarquais son air un peu perdu. Je me risquais donc à lui demander  « si je peux vous aider en quoi que ce soit, n'hésitez pas. Je voudrais me faire pardonner pour tout ça » alors que je me risquais à lui faire un léger sourire amical. Pourvu qu'il ne m'en veuille pas... S'il vous plait.

oula. Ma tête tournait dangereusement. J'avais peur de lui avoir fait mal aussi. Lorsque j'entendis sa voix douce s'élever dans la nuit, je fus à moitié rassurée. Il était dans la lune et moi trop préoccupée par mes problèmes de boulot. Pfff qu'il était loin le temps de l'insouciance où je pouvais encore aller à l'université sans avoir à gérer la boîte de mon père. J'avais trop de poids sur mes épaules et j'avais peur de voir que si je m'arrêtais, je serais incapable de repartir. Il souriait alors avec ce sourire si irrésistible que j'en fus destabilisée. Il allait bien, c'était le principal. Je lui soufflais donc comme réponse un « je vais bien, merci » dans un souffle alors que je me rendais compte que je serrais son bras un peu trop fortement. Je pris un air désolée avant de déserrer mon étreinte. Je restais là, légèrement gênée alors que je l'entendais me dire qu'il était perdu et qu'il cherchait à retourner à Harvard. D'accord, je venais de comprendre pourquoi il avait l'air si perdu quelques minutes auparavant. Lui souriant d'un air doux, je lui demandais alors « oh je vois. Et si je vous raccompagnais ? Pour me faire pardonner... » avant de lui sourire légèrement. J'avais envie de marcher et je n'étais plus pressée. Ma prochaine réunion serait remise à plus tard. Ce soir, j'avais envie de prendre mon temps et d'apprécier la fin de l'été qui arrivait. Je commençais donc à marcher devant lui, l'interpellant d'un « sauf si vous avez peur de rentrer avec une fille comme moi bien sûr » avant de rire d'un air plutôt enjoué.

Je venais de lui proposer de le raccompagner et sa réponse me fit sourire. J'avais l'impression qu'il ne voulait pas me déranger et qu'il préférait rester tout seul dans sa galère oui mais voilà, pour moi, il était juste hors de question de le laisser seul, perdu, au milieu de Boston. D'un sourire rassurant, je venais lui dire que je ne le laisserais pas tomber. Au diable les réunions et les responsabilités. Ce soir, j'avais décidé de faire autre chose que de m'occuper de l'entreprise. J'avais envie de profiter un peu et c'était pas tous les jours que ce genre de rencontre fortuite arrivait. Je lui répondis donc « j'avais mieux à faire il y a quelques minutes mais maintenant, je suis toute à vous » avant de lui sourire d'un air doux, en profitant pour éteindre mon téléphone du même geste. Hors de question que l'on me dérange ce soir. J'avais décidé que j'allais décompresser un peu. Je le charriais alors, lui demandant s'il avait peur de rentrer en compagnie d'une fille comme moi et sa réponse me rendit légèrement confuse. Son rire venait de me donner la chair de poule et lorsqu'il assurait que je ne lui faisais pas peur tout en me rejoignant, je ne pus m'empêcher de mordiller ma lèvre inférieure tout en lui avouant « vous avez raison » avant de rire à mon tour tout en continuant de marcher, le guidant peu à peu entre les rues de la ville. Puis, après quelques minutes, j'ajoutais « au fait, moi c'est Malek. Et toi, tu t'appelles comment ? » d'un ton calme alors que je me rendais compte que je venais de le tutoyer presque naturellement. Je baissais alors le regard vers le sol en espérant que cela ne l'embête pas...

J'étais ravie de voir qu'il m'emboîtait le pas. Au moins, il confirmait que j'étais de bonne compagnie et ça me rassurait. Je n'avais plus envie de travailler ce soir, j'avais envie de me libérer la tête et cet homme était tombé du ciel comme un cadeau. Je ne pouvais l'ignorer. Je lui souriais donc d'un air plus que sincère, marchant lentement comme pour prolonger ce moment. J'avais envie qu'il dure toute une éternité, que je ne puisse plus retourner travailler et me casser la tête sur tous ces problèmes à régler. Je lui avouais donc abandonner tous mes plans pour le raccompagner et il semblait touché. Je ne pus m'empêcher de lui rendre son sourire. Il ne savait pas à quel point il était une bouffée d'oxygène dans ma journée presque trop surchargée. Tandis qu'il me demandait si je n'avais pas peur de raccompagner un homme que je ne connaissais pas, je me mordis doucement la lèvre avant de lui répondre d'un « j'avais une chance sur deux de tomber sur un malade, visiblement j'ai une bonne étoile » avant de rire légèrement. J'en profitais alors pour me présenter, oubliant totalement les convenances et il me répondit dans le même temps. Harry, j'aimais bien ce prénom. De toute façon, j'aimais beaucoup de prénoms étrangers à mon pays. D'un air doux, j'ajoutais alors un « enchantée, Harry » accompagné d'un sourire toujours aussi franc alors que je continuais de le guider à travers les rues. Au bout de quelques minutes, il me proposait de m'offrir un café avant de continuer notre route et je ne pus m'empêcher de lui répondre « avec plaisir ! » alors que je lui agrippais le bras pour l'emmener doucement vers la terrasse de ce café. Je demandais au serveur de nous placer à une table à l'intérieur et j'attendis que nous soyons assis avant de lui demander « qu'est ce que tu veux boire ? » d'un ton doux et calme, accompagnant bien évidemment ma question d'un sourire léger. Avec lui, je me sentais bien. Je n'avais pas envie que cette soirée finisse si tôt...

il était ravi d'apprendre que je n'avais pas peur de lui et j'étais tout à coup fascinée par cet homme qui semblait si facile à approcher et si facile à aborder. Bon, j'avais fait une erreur, je l'avais poussé sans regarder mais maintenant, je ne le regrettais pas le moins du monde. Il me faisait légèrement chavirer avec son sourire si rayonnant. Je n'en croyais toujours pas d'avoir fait une rencontre aussi improbable ce soir. Tranquillement, je continuais donc à marcher près de lui tout en laissant mon regard se perdre au loin. C'était tellement agréable de décompresser parfois.. Lorsqu'il me proposait de prendre un café avant de rentrer, j'eus l'impression qu'il venait de lire dans mes pensées. Lui souriant franchement, j'acceptais sa demande avec un plaisir certain, le guidant donc jusque dans la salle du bar en question, le laissant tirer ma chaise avant de m'asseoir, ajoutant un « Merci c'est adorable » avant de le laisser s'asseoir face à moi. Bizarrement, j'étais incapable de détourner mon regard de lui. Tout chez lui me fascinait et me donnait envie d'en savoir plus sur lui. Malheureusement, rien ne me disait que l'on se reverrait plus tard et cela m'attrista légèrement. Je lui demandais alors ce qu'il voulait, parcourant la carte des cafés d'un regard vif avant qu'il ne me retourne la question. Je lui répondis donc « je prendrai un thé aux agrumes » avant de voir le serveur s'éloigner pour préparer nos commandes. Il me demandait alors si j'étais aussi à Harvard. Je ne savais trop que répondre .. Je n'avais pas envie de lui mentir ni même de cacher ce que je faisais vraiment. Ma réponse fut donc des plus honnêtes. Je lui disais donc « j'étudiais la médecine orientale il y a encore quelques mois de cela mais... Suite au décès de mes parents, j'ai repris l'empire familial. Du coup, j'étudie pas à harvard en ce moment » d'un ton doux alors que je laissais le serveur poser nos tasses avant d'enchaîner « et toi, tu étudies quoi du coup ? » d'un ton tout aussi curieux que le sien.