I know if I'm haunting you, you must be haunting me ~ Roylite

Le mariage était sympa mais j'avais du mal à me fondre dans la masse avec tous ces gosses de riche. En plus avec ce qu'Oksanna m'a dit, c'était encore plus awkward. Y'avait des tensions de partout et je me sentais presque mal d'avoir mêlé Valentina à ça. J'aurais peut-être dû ne pas venir mais je peux pas faire ça à ma meilleure amie alors je me suis dit que c'était un mal pour un bien. J'ai un peu parlé avec Kyla aussi, ça faisait longtemps qu'on avait plus eu une conversation. Bref, me voilà un peu en train de m'ennuyer lorsque je remarquais la présence d'Hippolyte. Un regard de travers et me voilà complètement tétanisé. C'est trop bizarre d'être dans la même pièce qu'elle avec Valentina à mon bras. Je remarquais qu'elle parlait avec des autres et ça avait l'air de chauffer un peu. Okay, il faut vraiment qu'on s'éloigne avant que les emmerdes n'arrivent jusqu'à nous. Je laisse Tina un instant et je vais nous chercher à boire en essayant de me faire discret.

La danse avec Cole terminée, mon attention vient de porter sur Royce, partant en direction du bar. Je jette un coup d'œil à sa dite petite amie, le moment parfait pour aller le rejoindre. Non, je ne comptais pas le laisser me filer entre les doigts, peu importe qu'il soit en couple, c'est pas une fille comme elle qu'il lui faut ni une fille tout court. Il lui faut une femme, il lui faut.. Moi. J'abandonne mon meilleur ami, m'avançant jusqu'à Royce, mon charabia sur son bonheur de l'autre jour ne tenait plus, il le savait de toute façon, il le savait que je ne cautionnais pas et ne cautionnerait jamais cette relation. On est resté sur quelque chose d'inachevé et, moi, grande capricieuse, j'étais pas d'accord. - Merci ! J'attrapais la coupe entre ses doigts, coupe qui ne m'était sûrement pas destiné et je l'attrapais par la main. - Vient avec moi.. Dis-je sur un ton autoritaire. Je ne lui laisse clairement pas le choix, j'attrape sa main dans la mienne et l'attire avec moi jusqu'à la sortie. Je pouvais lire la détresse collée à son visage, il n'était pas à l'aise parmi tout ce monde, encore un signe qui pointait du doigt notre différence. - Alors c'est elle ? Lançais-je en souriant avec insolence, lâchant sa main et le poussant doucement contre le mur. Je porte la coupe à mes lèvres, le regard insistant. - Je me demandais si j'avais du soucis à me faire vis à vis de ta "petite amie".. Ce soir j'ai ma réponse. Pas du tout ! Dis-je fièrement en haussant les épaules. Clairement, elle ne faisait pas le poids.

Alors que je m'apprêtais à prendre une coupe de champagne en plus pour Valentina, une demoiselle me la vola en se l'appropriant. Je tournais la tête vers elle et je levais un sourcil, surpris par le comportement d'Hippolyte. Je me souviens encore de son regard si triste chez elle quand je lui ai annoncé que j'étais en couple. C'est mal de penser ça mais je suis content de la voir et je la trouvais particulièrement ravissante ce soir. Je n'osais pas regarder ma copine de l'autre côté et je faisais genre que je m'en foutais. « Hippo... » soupirais-je mais elle me coupa en me tirant par la main vers la sortie, plus ou moins à l'abris des regards. Directement, sourire charmeur et innocent aux coins des lèvres en me parlant de Valentina. Je fourrais mes mains dans mes poches en levant les yeux au ciel. Alors comme ça elle n'a pas de soucis à se faire vis à vis d'elle? Qu'elle se trompe. Pourquoi elle dit ça avec autant d'assurance? Je suis mal à l'aise les gars là. Franchement ça n'aidait pas d'être aussi loin des autres sous les griffes d'Hippolyte Dunford. « T'es saoule? » lançai-je subitement pour changer de conversation. Oublier l'effet qu'elle pouvait me faire et ne plus sentir mon coeur qui avait mal, comme si je m'apprêtais à faire quelque chose de mal. Je suis tendu comme un string les copains.

Le soir passé avec avec Royce m'avait fait réfléchir après son départ, Cole m'avait dit un jour que de "s'écarter" , d'abandonner ne faisait pas partie de mon caractère. Il avait bien raison pour le coup, si je veux quelque chose, je l'aurais. Peu importe le temps que ça prendra, je l'aurais et là, en l'occurrence, je veux Royce. Et au diable sa requête ridicule et sans aucun sens de vouloir être mon ami.. Il cite mon prénom et ça m'arrache un léger sourire, jetant un coup d'œil à sa petite amie restant sur le carreau, là où est sa place. Je l'emmène hors de la salle, là où on ne sera plus que nous deux, plus aucune barrière de regards indiscrets. J'arque un sourcil, manquant de m'étouffer à sa remarque. - Ne soit pas bête, tu n'es pas encore aussi moche pour que je sois obligé de boire pour te parler.. Soupirais-je, il était même loin de l'être c'est bien ça le problème. Je le toise de haut en bas, sentant sa gêne et son anxiété de se retrouver seul face à moi quand il glisse ses mains dans les poches. Je commence à un peu trop le connaître le Magyar. - Qu'est ce qui a Royce ? Tu as peur de me regarder ? Que je murmure un brin malicieuse, je viens faire un pas vers lui, je veux qu'il sente ma présence, que son corps réagisse quand je suis tout près de lui, juste de quoi me prouver que rien n'est encore perdu. - Regarde-moi.. Lui ordonnais-je, mon visage face au sien, un ton autoritaire, mes yeux qui n'en faisait qu'une bouchée. - Dans les yeux. Le regard ne m'en jamais, malgré les efforts qu'on fait pour.. Il ne ment jamais.

Je m'absente à peine du groupe et me voilà kidnappé par celle que je regrettais de voir ce soir. Je la déteste pas mais j'ai encore du mal à digérer le fait que j'étais pas assez intéressant pour elle pour qu'on essaye de garder des liens amicaux. Je chassais son regard sans le vouloir, comme si c'était interdit d'y plonger mes iris. Pourtant ses yeux sont tellement beaux... elle me fait craquer. Toujours. « Parce que tu es venue pour... me parler? » rien que ça? Juste une petite discussion. Okay pas de problème, je suis quand même assez grand pour avoir une discussion normale avec quelqu'un de normale. Sauf qu'Hippolyte elle n'était pas ordinaire. Elle m'effraya d'un poil lorsqu'elle m'ordonna de la regarder. Mes yeux ouverts comme des billes, je ne pouvais m'empêcher de rigoler. J'arrive pas à être sérieux. Je suis nerveux alors j'en ris. « Qu'est-ce que tu as? Tu as acheté un nouveau ricil? » toujours en train de blaguer moi. Je me mords la lèvre et je reculais d'un centimètre en ne m'imaginant pas que j'allais toucher le mur. « Tu voulais me dire quelque chose... » lui rappelai-je en croisant mes bras contre mon torse histoire de mettre une barrière. Sait-on jamais je prends mes précautions.

"Lui parler" ? Je ne sais pas c'est vraiment d'une discussion que je voulais. Je lève les yeux vers le ciel, restant silencieuse à ma question et lui faire comprendre que ça n'était pas vraiment pour parler que je l'avait embarqué ce soir. Un sourire en coin, une petite mine d'enfant gâté sur le visage, je viens reposer mes yeux sur lui. Il détournait son regard, me fuyait comme si il me craignait, j'en jouais. J'adore jouer, alors je lui demande de me regarder, ce qu'il fait, écarquillant les yeux et lâchant sa connerie. J'aurais dû m'y attendre, qu'est ce qu'il peut être con parfois.. Sûrement ça qui faisait son charme, ou peut être ses lèvres que je ne peux m'empêcher de regarder se remuer sans avoir l'envie irrépressible de vouloir l'embrasser. Là, tout de suite. Je battais des cils exagérément. - J'ai acheté un nouveau rouge à lèvre aussi.. Lançais-je en me mordant la lèvre inférieure, sensuellement. - Tu veux pas y goûter ? Suggérais-je avec la plus grande innocence que je n'avais pas. Il recule, croise les bras, je le regarde faire, un sourire agaçant toujours posté sur mon visage, j'avais la réponse à ma question. - Je suis venue te dire, que je ne compte pas faire une croix sur toi. Alors qu'il faisait maintenant dos au mur, aucun moyen de s'échapper, un vrai cul de sac, je fais de nouveau un pas vers lui, un pas certain et sure de moi pour ne pas changer. - Ose me dire que tu veux vraiment que je t'oublie Royce.. Murmurais-je presque dans l'ombre de la nuit tombée. Mes yeux dans les siens, je les regardais tour à tour, scrutant chacun de ses mimiques.  - Dit le moi et je te jure qu'après tu n'entendra plus jamais parler de moi. Je me rapproche un peu plus, ne laissant qu'une fine barrière de quelques centimètres entre nos bouches. J'attendais qu'une réponse pour disparaître de sa vie pour bon ou alors.. Rester. La balle était entre ses mains, à lui de décider et je m'y tiendrais.

Je suis faible face à Hippolyte parce que je l'ai toujours été et ça ne changera pas. Si j'arrive à repousser Sacha, j'ai encore du mal à le faire avec Hippo. Je crois que non je ne l'ai pas oublié, j'ai pas oublié ses caresses et ses baisers. Qui l'oublierait? Mais je n'oubliais pas non plus tout ce qu'elle m'a dit de vexant. Je ne suis pas un type pour elle alors pourquoi se donner la peine de tout foutre en l'air? Mon regard tomba par erreur sur ses lèvres et je chassais mon sourire. Je sais ce qu'elle fait maintenant, elle veut me faire craquer, elle veut m'attraper. Et putain, je lui en voulais pour ça. Je pensais que c'était clair, je pensais qu'elle s'en était vite remis de nos vies séparées. Le souffle coupé, je me grandissais pour lui montrer que je gérais encore la situation. « Je suis sûr qu'il a très bon goût. » déglutissais-je avant de reporter mon regard dans ses yeux. Je tombe de haut quand elle me dit ne pas vouloir faire une croix sur moi. « Ah bon? » c'était sorti tout seul et c'était le truc à ne pas sortir. Je devrais plutôt froncer les sourcils et lui dire bye bitch c'est trop tard. Je réfléchissais, réfléchissais et je ne me souvenais pas lui avoir dit que souhaitais qu'elle m'oublie. Bien au contraire, je voulais tout sauf qu'on s'éloigne. Je sentais son souffle près du mien et mon pouls s'accéléra d'un coup sans que je contrôle. « Je t'ai jamais dit de m'oublier. » remarquant ses lèvres trop proches des miennes, je posais ma main sur sa bouche pour l'empêcher de faire une bêtise. « S'il te plaît, ne gâche pas tout. » car me toucher ça serait tout gâcher avec Valentina et tout gâcher avec elle aussi. Elles sont obligées de me torturer les filles là? Je peux pas péter en paix.

Je le titille, comme d'habitude, cherchant le moindre moyen de le faire flancher. Je viens mettre mon rouge à lèvre en avant, une bonne excuse pour jouer encore avec son abstinence ridicule envers moi. Je vois tout son corps réagir malgré le mensonge dans lequel il se cache, se grandissant devant moi, ne m'impressionne pas le moins du monde. Ça me montre juste un peu plus que je reste sa faiblesse, au-delà de son soit disant couple qui ne tient qu'à un fil. -Tu veux pas y goûter ? Soufflais-je sournoisement, m'amusant avec les boutons de sa chemise une mine enfantine sur le visage. Il veut discuter ? Discutons. J'hoche la tête à son "Ah bon ?" Avant de poursuivre sur la même lancée. Je lève les yeux au ciel à sa réponse, laissant retomber mes bras le long de mon corps. - Tu sais de quoi je parle Royce, arrête de jouer au con. Je rétorque de façon plus ferme. Il savait très bien mes arrières pensées, il savait comment je le voulait dans ma vie, la façon dont je le voulais. - Si tu l'a fait.. Le jour où tu m'as proposé de devenir ton ami.. Je ne te veux pas comme ça ! Je veux plus que ça.. Mon regard dans le sien, mon visage qui s'approche un peu plus, ne laissant qu'une fine barrière entre nos deux bouches attirées indéniablement l'une par l'autre. Je recule à peine quand il pose sa main sur sa bouche comme un bouclier, sans le quitter du regard je viens y déposer un doux baiser, la retirant doucement, brisant le mur entre nous pour venir l'embrasser avec envie. Je sens une flamme se former dans mon bas ventre, un truc dont j'ai pas l'habitude de ressentir, avec Royce c'était différent. Tout est différent avec lui.

Il fallait que je tombe sur Hippo après la discussion avec Tina. Il fallait que je tombe sur elle alors que je lui avais dit que je n'avais pas merdé, que je n'avais rien fait et que cette blondasse a mitonné un truc. Comme j'ai l'air convainquant face à mon ancienne amante qui se collait pratiquement contre moi. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau, le pouls dans ses veines. J'ai enfin trouvé qui cherchait à foutre la merde dans mon couple. Mais pourquoi? Elle ne veut pas de moi de toute façon et je ne peux pas être avec une fille sans une amitié sincère. Je suis très stricte là-dessus. Elle a eu sa chance et elle n'a rien fait pour. Je restais scotché face à ses mots et je plaquais mes doigts sur mes lèvres pour l'empêcher d'y accéder. Mais elle l'a fait. Ce n'est pas cet obstacle physique qui allait l'empêcher de faire quoi que ce soit. Je garde mes yeux ouverts, me demandant ce qu'il se passait car j'ai loupé un épisode. Elle ne peut pas faire ça, je ne suis pas à elle. Je rompus le baiser en attrapant sa mâchoire et je plantais mon regard dans le sien. « C'est très mal ce que tu fais. » grognai-je entre mes dents. J'avais le goût de son rouge à lèvres sur ma bouche et en effet, j'avais vu juste, il était divin. « Ne refais plus ça. » je glissais mes doigts le long de son menton et je soupirais. Voilà, je suis dans la merde, vraiment dans la merde.

Les gestes avaient dépassés les mots, brisant le minuscule obstacle de sa main, je venais écraser mes lèvres sur les siennes, profitant de ce plaisir quelques secondes. Trop court, trop éphémère, il attrape ma mâchoire entre ses doigts, mon sourire sarcastique toujours collé au visage. Je le regarde, sans jamais le quitter des yeux, je me mord doucement la lèvre, j'en ai encore le goût de ce baiser interdit, si bon. Non, ça ne peut pas s'arrêter comme ça. Il ne peut pas faire ça. Je sens ses doigts glisser sous mon menton, je me dégage de son étreinte en grimaçant, reculant, je le regarde de haut. - Tu te ment à toi même Royce ! Tu ne vas pas aller loin avec elle, arrête de te forcer.. Grognais-je, agacé. J'en avais assez de jouer au chat et à la souris avec Royce, je cours après personne alors si ce soir il ne me montre toujours rien, qu'il reste toujours aussi froid, j'abandonnerais. - Tu comprendras jamais.. Tu es trop aveuglé par la forme pour en voir le fond. Dis-je en serrant les dents, à quelques mètres de lui, de biais, je n'avais même plus envie de le regarder. - Bizarrement.. Je tiens à toi Royce. C'est con hein, mais c'est le cas. Je riais nerveusement, levant la tête vers le ciel, reprenant mon assurance comme je le peux.