Valentina ♦ Surprise

Depuis que je suis revenu je n'ai pas une seconde pour moi, entre les papiers, mon appartement à faire pleurer un mort et tout le reste, j'ai pas une minute pour moi. En plus aujourd'hui c'est la rentrée et j'ai clairement du mal à me remettre dans le bain, heureusement la fin de journée approche, j'enfile mon sac à dos sur mon bras et je m'avance dans les couloirs, jusqu'à ce que mon regard croise une jeune femme devant son casier, je la reconnaîtrais entre miles, ma petite Tina. J'ai toujours eu du mal à accepter que son père nous éloigner l'un de l'autre car mine de rien j'étais vraiment attaché à cette fille, mais je n'ai jamais réussi à vraiment l'oublier, j'espère que c'est aussi son cas. Je m'avançais doucement derrière elle lorsqu'elle fermait son cassier, j'en profitais pour poser mes mains sur ses yeux .. Ouais c'est gamin, mais qu'importe. Je te préviens, si tu trouves pas je risque de mal le prendre. Disais-je en rigolant légèrement, gardant mes mains sur les yeux de Tina pour lui cacher la vue. Comme j'suis un mec sympa j'vais te donner un indice .. Je fis mine de réfléchir quelques secondes, avant de tout simplement lui dire la vérité. Tu m'as manqué. Si ça ce n'est pas un indice de choix ..

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I thought that things like this get better with time but I still need you, why is that? You're the only image in my mind so I still see you... around — Deuxième année, j’entamais une deuxième année à Harvard à vingt-trois ans. Quand la moyenne d’âge cette année se trouvait généralement être dix neuf ou vingt ans, j’étais là, à avoir dépassé le cap du deux et du zéro depuis bien longtemps. Et ça me faisait bizarre. Mais je faisais quelque chose qui me plaisait. Et j’échappais en même temps à la complicité pour meurtre et autre chefs d’accusations qui tomberait un jour sur ma famille.
Pensante mais prête à tout défoncer pour mon premier jour, je me trouvais près de mon casier quand je sentis des mains se poser sur mes yeux. Si ma première pensée fût que cette paire appartenait à mon petit copain, la prise et la voix de mon interlocuteur me fit me rendre compte que ça ne pouvait être qu’une seule et unique personne. Sa voix douce et masculine à la fois, son accent. C’était lui. Je me retournais sans moi et me jetait dans ses bras.
« Tu m’as vraiment manqué aussi. » lui répondis-je, toujours la tête dans son cou.
« Han c’est dingue, j’arrive pas à croire que tu ressembles à un ours maintenant alors que quand on était petits c’était moi qui te dépassait. »

A cet instant ma plus grosse crainte, c'est qu'elle ne se souvienne plus de moi même si ça fait quelques temps, mais lorsqu'elle se retourne, que nos regards se croisent, je n'ai même pas le temps de dire ouf qu'elle se retrouve aussitôt dans mes bras. Sa remarque me fit sourire, mais j'étais tellement heureux de la retrouver, jamais je n'aurais cru la trouver ici, aujourd'hui pour mon retour à Harvard, j'ai vraiment bien fais de revenir ici, rien que pour la revoir. C'est à cause des cheveux, sinon j'te jure j'suis aussi petit que Peter Dinklage. disais-je en souriant, serrant Tina dans mes bras. Je pensais que c'était une hallucination mais non .. T'es bien là. murmurais-je sans la lâcher, je pourrai la tenir pendant des heures, cette fille fut un temps, elle était tout pour moi, ça m'a tellement fait de mal qu'on s'éloigne, je l'ai jamais réellement oublié je crois bien. Finalement je lâchais Valentina, me reculant légèrement pour mieux la regarder, bon Dieu qu'elle a changée mais elle a toujours la même frimouse. Depuis quand t'es à Harvard ? lui demandais-je en souriant.

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I thought that things like this get better with time but I still need you, why is that? You're the only image in my mind so I still see you... around — Je l’aurai reconnu entre milles. Même si les traits que j’avais gardé de lui en mémoire étaient ceux d’un pré-adolescent, je n’avais jamais pu effacé de mon esprit les yeux presque noirs et le cheveux ondulés de Leandro. En même temps j’oubliai très rarement les gens dont j’avais été aussi proche. Ça aurait pu être un de mes frères. Ma soeur avait parié quand j’étais petite que je voulais me marier avec lui. En même temps, à sept ans on s’imaginait facilement des choses.
« Ça voudrait donc dire qu’en réalité tu es plus petit que moi »
Moi et mon mètre cinquante-sept, de quoi faire des jaloux. Au moins, je pouvais me fondre dans les foules et ça, ce n’était pas donné à tout le monde. Comme le fait de porter des talons et de toujours être aussi petite.
« En même temps je viens de Boston chéri. C’est presque normal que je sois dans le coin. »
Boston-Capri. Et pourtant on s’était connus. Comment ça se serait passé si à l’époque on aurait eu les réseaux sociaux. On aurait été inséparables pour sûr.
« He bah… Ça fait deux ans que je suis là. Enfin j’entame ma deuxième année à Harvard. Et toi, quel vent t’as poussé en dehors de Capri. Capri, c’est fini ? »

Je souriais à sa remarque, c'est vrai que j'ai pris quelques cm depuis ces dernières années, j'ai pris de l'âge aussi mais qu'importe, peu importe les années qui passent on n'oublie jamais les personnes qui ont marqués nos vies et Valentina a marquée mon enfance. Oh tu sais moi et la géographie ça fait deux. disais-je en rigolant, depuis tout petit je hais cette matière, elle est bien placée pour le savoir. En tout cas c'est fou comment le monde est petit et comment le destin nous réserve des surprise, l'année dernière je suis parti d'Harvard et au même moment elle arrivait. C'est compliqué .. J'suis arrivé il y a deux ans avec ma fille pour retrouver mon frère et ma sœur car j'avais besoin d'aide .. J'suis partie à la fin de l'année scolaire avec ma fille et sa mère, avec qui j'me suis mis entre temps. Finalement ça s'est mal passé du coup je reviens cette année .. Bref c'est compliqué. disais-je en me grattant bêtement la nuque. T'as cours là c'est ça ? Tu veux qu'on se voit après ? On pourrait boire un café. Je compte plus la lâcher, je l'ai retrouvé, je la garde.

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I thought that things like this get better with time but I still need you, why is that? You're the only image in my mind so I still see you... around — Je tentais de suivre assidûment l’histoire que me contait Leandro. J’avais l’impression de ne pas avoir seulement raté un wagon mais un train tout entier. Comment j’avais pu raté autant de sa vie ? Toutes ces histoires, sa paternité, ses problèmes. Merde. Et lui aussi du coup n’était pas au courant de tout ce qu’il s’était passé dans ma vie. C’était dingue de voir que même en ne le voulant pas, la vie nous avait éloignée. Enfin non, pas la vie. Mon père. C’était tout aussi dingue de se rendre compte que c’était mon père qui était pour la majeure partie responsable de notre éloignement avec Leandro.
« Waw. T’es papa ? Tu te rends compte que je le savais même pas. T’en as de la chance. »
Mon coeur se serre. Pas besoin d’évoquer ma fausse couche, la perte de Maria et ma stérilité. On s’en fout, c’est triste et c’est nul. Retrouver Leandro est bien plus important.
« Non je voulais aller travailler à la bibliothèque. Mais au diable la fille sérieuse. J’préfère largement aller boire un café avec toi. On a combien de temps à rattraper, dix ans facile non ? »
Je me jette alors dans ses bras. Si la dernière fois, il n’était qu’un ado, son emprise n’était néanmoins pas étrangère.
« Tu m’as manqué »

C'est vrai que j'ai été le premier surpris de devenir papa, surtout qu'à l'époque sa mère n'était pas ma petite-amie, mais la petite sœur de ma copine de l'époque, bref c'est très compliqué mais qu'importe. Je souriais tout de même à sa remarque sur ma fille et ma paternité. Ouais .. Enfin elle vit avec sa mère en Italie donc bon .. Je te la montrerais en photo si tu veux. Lui disais-je en souriant légèrement, je suis triste d'être loin de ma fille, elle me manque vraiment mais je n'ai pas le choix de faire sans, viendra le jour où je pourrai la revoir. Je suis content qu'elle accepte de passer un moment avec moi plutôt qu'aller à la bibliothèque, comme quoi son père a bien fait de nous éloigner, car j'ai vraiment une mauvaise influence sur elle, mais qu'importe. J'ai vraiment une mauvaise influence sur toi .. Oh puis je m'en fou, j'suis égoïste de toute façon, donc j'te garde avec moi. je la serrais dans mes bras, marchant à ses côtés en direction de la cafétéria. Pas plus que toi tu m'as manqué. lui fis-je savoir en souriant. Alors tu deviens quoi ? J'ai hâte de rattraper le temps perdu, qu'elle me parle d'elle et de ce qu'elle devient.

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I thought that things like this get better with time but I still need you, why is that? You're the only image in my mind so I still see you... around — On aurait pu tous les deux être parents, et ça, c’était assez dingue. La pensée de nos deux filles courant et jouant ensemble se précisa dans mon esprit. Comme ça aurait pu être beau. Comme on aurait pu être bien, Leandro et moi. Au final, une petite parcelle de ma vie de rêve était partie avec Maria, le jour de ma fausse couche. Ouais, peut-être que nos enfants nous aurait permis de nous rapprocher.
« Elle te ressemble ? Si c’est le cas elle doit être adorable »
Non, il n’y avait réellement rien à chercher dans cette phrase. Pas un soupçon de drague, d’envie ou quoi que ce soit. Leandro était juste un très bon ami. Un de mes meilleurs souvenirs d’enfance. Arraché par l’homme qui se trouvait être mon père.
Je gémis puis rigole.
« Ce n’est que le début de l’année et puis je suis une bosseuse. Je veux être indépendante des Linetti alors bon, je dois bien bosser pour ça. »
D’ailleurs, est-ce qu’il a une once de doute par rapport aux activités de mon père et au pourquoi du comment il a provoqué notre séparation ? Je prends alors son bras et me mets à penser à ce que je pourrais bien lui raconter. La vérité tiens ? Non quand même pas. Personne, pas même mon petit-ami ne savait la vérité à propos des affaires des Linetti.
« Hm… J’ai failli me marier. J’ai failli avoir un enfant. Mais j’ai réussi à aller à Harvard ! J’ai passé de tellement bonnes vacances que je suis rentrée avec un copain. »
J’acquiesce, fière.
« Et toi mon Leandro ? »

Ces derniers mois Malvina a bien grandit et je suis sûre qu'elle grandit encore en mon absence, ça me fait mal d'y penser mais je sais qu'elle est bien avec sa mère et son trou du cul de beau-père fortuné, mais je compte tout de même la récupérer dès que je peux. Elle a hérité de mes yeux et de mes bouclettes, mais sinon elle a le blond de sa mère, c'est son portrait craché. Disais-je en souriant, je lui montrerais une photo lorsqu'on sera installé à la cafétéria. J'écoutais ce qu'elle devenait, mine de rien elle a l'air d'avoir une vie mouvementé, un mariage avorté, un enfant aussi .. J'évite de trop poser de questions, je veux pas passer pour le mec indiscret. Et ben rien que ça .. Et ton gars j'espère que ton mec n'est pas trop jaloux, je t'ai retrouvé je compte pas laissé un autre gars me séparer de toi. Disais-je en rigolant, j'imagine la tête de son gars s'ils nous croisent à cet instant bras dessus, bras dessous. Personnellement je suis content pour elle, elle mérite d'être heureuse. Oh bah moi tu sais déjà plus ou moins tout .. Ma rupture, ma fille .. Sinon je reviens pour terminer ma dernière année de médecine. Lui fis-je savoir avant d'arriver devant la cafétéria. J'vais commander nos cafés, tu veux quoi ? Lui demandais-je tout en cherchant une table de libre.

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I thought that things like this get better with time but I still need you, why is that? You're the only image in my mind so I still see you... around — Je me mis alors à imaginer à quoi pouvait bien ressembler sa fille de la description qu’il m’en faisait. Ses boucles, ses yeux. Il n’y avait pas à douter, cette gamine devait être doté d’un charme à couper le souffle. Elle allait faire des ravages plus tard, malheureusement pour son père. En même temps, il devait se douter qu’en ayant une fille, il devrait redoubler de vigilance avec les garçons. Et quand on a le sang chaud comme les italiens qu’on était… Ça allait donner.
J’ose les épaules quand je l’entends prononcer ‘autre gars’. Mon père n’était pas un gars comme ça, c’était juste un mafieux, un chef d’entreprise qui avait voulu, dans son acte, nous protéger.
« Royce n’est pas jaloux » dis-je en secouant la tête avec le sourire.
Enfin si il l’était, mais on devait se faire confiance. On se faisait confiance. C’était ça qui changerait tout.
« Qu’est-ce que tu fais là si tu as finis tes études de médecine ? Tu en recommences d’autres ? » Je lui fais un clin d’oeil. Peut-être qu’un jour je me retrouverais aussi à faire ça : tout reprendre à zéro encore une fois.
« Un Latte s’il te plait »
Mon accent italien ressort instantanément quand je prononce ce seul mot.
« Bon, comment on va faire pour rattraper tout ce temps perdu ? »