DO RE MI ৩ ellicéane

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Jeudi soir. Les vacances étaient bel et bien terminées. Les cours avaient repris, la liste de devoirs commençait déjà à grimper et les entrainements de hockey avaient repris. Boris déchausses ses patins et enfiles sa paire de tongs pour rejoindre le vestiaire. Il est tout en eau mais content de ses performances post-vacances. La reprise, c’est toujours ce qui y’a de plus dure. Sous la douche, les blablas de vacances vont bon train et les gars proposent d’aller manger en ville pour se retrouver tous ensemble. Sans moi les gars, j’ai déjà un truc de prévu. répond-il en enroulant sa serviette autour de sa taille après s’être essuyé les cheveux. Le sourire qui étire légèrement ses lèvres laisse facilement deviner à ses amis qui le connaissent par cœur qu’il rejoint une fille. Et ils le taquinent, ils ne savent faire que ça.
Les cheveux mouillés, il sort de la patinoire et grimpe dans sa voiture. La nuit commence déjà à tomber, il est bientôt dix-neuf heures. Il quitte le parking et prend la route en direction de l’université où Ellicéane l’attend.

Boris coupe enfin le moteur et sors de la voiture. Il attrape sa guitare dans le coffre et marche d’un pas rapide vers la salle de musique. Celle-ci se trouve derrière le bâtiment principal. La porte est close mais un traie de lumière ballai le sol et quelques notes de piano s’échappent, étouffées par les murs. Boris pousse la porte sans un bruit et pénètre dans le local. Bizarrement, depuis le temps qu’il est à Harvard, Boris n’avait jamais eu l’occasion de venir ici. Deux pianos, une batterie, des amplis, des micros, des pupitres et tout un tas d’autres trucs dont il ignore l’utilité sont entreposé partout autour de lui. Boris referme doucement la porte derrière lui et s’y adosse, posant son regard sur la Lowell, perdue dans sa musique.
Et puis, la musique s’arrête sur un accord et une envolée de notes. C’était chouette. lance Boris, cassant le silence qui s’était imposé dans la pièce. Le sourire aux lèvres, il avance vers la Violette, pose sa guitare sur la queue du piano et dépose un bisou sur la joue de son amie.

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Adieu les vacances au soleil, la plage, se laisser bronzer sur le transat. Tout ce bon temps était maintenant terminé. Vous allez me demander pourquoi ? Parce que c'était la rentrée, les cours et les devoirs. Rien que d'y penser, tu avais des frissons dans le dos. Non pas que tu détestes les cours, mais la reprise est toujours difficile, fallait toujours un peu de temps pour reprendre un rythme normal. En sortant de ton dernier cours à 18 heures, tu te diriges vers la salle de musique où tu es censée avoir rendez-vous avec Boris pour pouvoir jouer une composition ensemble. Il te restait une heure devant toi, puisque vous devez vous voir qu'à partir de 19 heures. Au début, tu commences à jouer du violoncelle, instrument que tu bichonnes plus que tout. Ce cadeau t'a été offert quelques mois juste avant la mort de ton père biologique. Au bout d'une demie-heure, tu décides d'arrêter le violoncelle pour te mettre au piano. Tu commences alors à jouer un air qui te passe par la tête sans pouvoir t'arrêter. Comme si tu étais comme possédée, transporté par le son de la musique. Étant seule dans la salle de musique enfin, tu le croyais jusqu'à ce que tu entendes la voix de Boris. Ouvrant les yeux, tu le laisses poser sa guitare sur la queue du piano, te faisant au passage un bisou sur la joue. Souriant de toutes des dents « Merci beaucoup. Si tu me faisais écouter une chanson qui te passe par la tête à la guitare ? » T'enlevant du siège du piano, tu prends la guitare entre tes mains afin de lui tendre l'instrument à gratte. Une fois en main, tu t'assois alors sur le piano. Celui-ci pouvait supporter ton poids, tu n'étais pas si grosse que ça quand même ?

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Merci beaucoup. Si tu me faisais écouter une chanson qui te passe par la tête à la guitare ? Son sourire est éblouissant. Tu ne cesses de remarquer combien cette fille est jolie, simple et sans chichi. Elle se lève et attrape ta guitare qu’elle sort de son étui pour te la tendre. Tu l’attrapes et passe la bandoulière autour de tes épaules. Grattant par réflexe les cordes de l’instrument doucement, tu la regarde se hisser sur le bord du piano. On devait pas bosser sur ton projet de rentrée, mademoiselle Austen ? lui réponds-tu pour la taquiner en tournant quelques moulinés en haut de ta guitare pour l’accorder justement. Tu sors un médiator de ton étui et commence à gratter les cordes en faisant glisser tes doigts le long du manche, créant de nouveaux accords à chaque mouvement. Et parce que tu n’es pas timide, tu commences à chanter cette chanson que tu connais par cœur. But I must confess my interest, the way that you move when you're in that dress… Ton regard se veut charmeur, tu veux que les joues d’Ellicéane se teintent du rouge qui la rend si jolie. Elle est si mignonne lorsqu’elle rougit. Tu la dragues ? Certainement.

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Tu ne pouvais pas t'empêcher de sourire puisque tu es bien entourée. Tu es très maladroite avec les garçons, étant vraiment un cœur d’artichaut. Néanmoins, tu ne t'attardes pas sur ta vie amoureuse, mais sur la musique. Après avoir sorti la guitare de son étui, tu la tends en direction de Boris. Celle-ci l’attrape, se mettant à accorder son instrument de prédiction. Quant à toi, tu te hisses sur le piano à queue pour t'asseoir dessus. « Si, mais disons que c'est juste une mise en bouche, une petite pause. » Tu attendais impatiemment la chanson qui allait chanter, quand cette dernière ne commence même pas deux minutes plus tard. Ne connaissant pas cette musique et chanson, tu le laisses chanter tout seul, ne pouvant pas l'accompagner ni par un instrument, ni par ta voix. Il avait une jolie voix, croissant le regard charmeur du Winthrop, tu sens tes jours devenir toutes rouges. Commençant à devenir mal à l'aise bien que ça soit flatteur qu'il te drague. Tu l'écoutes sans le lâcher du regard ni ciller.

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Si, mais disons que c'est juste une mise en bouche, une petite pause. Ton sourire s’en va en coin. Une petite pause, vraiment ? On a même pas commencé. réponds-tu en haussant un sourcil avant de commencer à jouer et chanter lui faisant, clairement, ne jouons pas sur les mots, du rentre dedans. C’est vrai quoi, Ellicéane te plaisait. Et puis quand elle rougissait, comme ça, là, juste comme ça… pfiou, t’avais envie de l’embrasser. Sa timidité la rend craquante à un point de non retour. La chanson se termine et tu reposes ton instrument sur le piano avant de te glisser entre ses jambes, posant tes mains de part et d’autres de son petit corps. Alors, Austen, explique moi ce projet de rentrée. Tu avais vaguement compris qu’il fallait qu’elle compose une chanson mais tu ne savais pas trop en quoi tu pouvais te rendre utile.

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À ce moment, tu sentais extrêmement conne puisque vous n'avez rien commencé. Enfin, c'est ce que Boris croyait, mais tu avais déjà réfléchi à quelques idées, mais rien ne te venait à l'esprit. « Je sais, mais j'ai déjà réfléchi à ce que je pourrais faire comme air, sujet, mais rien ne vient. » Tu soupires de désespoir en ayant maintenant Boris qui s'était bien installé, entourée de ses bras ou presque. N'étant pas du tout à l'aise, n'ayant jamais aussi proche d'un homme comme ça. « Je dois écrire une chanson sur quelque chose que je n'ai jamais ressentie, un sentiment par exemple. Si on n'arrive pas à composer quelque chose, on peut juste chanter une chanson. » Tu le regardes avec un regard tout doux avant de descendre du piano afin de faire les cent pas, telle une lionne en cage.

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Je sais, mais j'ai déjà réfléchi à ce que je pourrais faire comme air, sujet, mais rien ne vient. Pourtant, tu savais qu’Elli était bourrée de talent, qu’elle avait des idées plein la tête. Tout le temps. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Peu importe, tu vas l’aider. Tu termines ta petite chanson et te rapproche de la Lowell afin de connaître son projet, le thème de sa compo, bref, ce qu’elle doit faire. Je dois écrire une chanson sur quelque chose que je n'ai jamais ressentie, un sentiment par exemple. Si on n'arrive pas à composer quelque chose, on peut juste chanter une chanson. Tu hausses un sourcil, perplexe. Comment pouvait-on écrire quelque chose que l’on a jamais ressenti ou vécu ? Quoi que, c’était un bon exercice d’invention, de projection. Ouais, étrange quand même. Et du coup, tu vas composer ou prendre la facilité ? lui demandes-tu avec un sourire en coin tandis qu’elle s’échappe de ton emprise et se met à faire les cent pas devant toi. Adossé contre le piano, tu ne la quittes toujours pas des yeux. Finalement, comme elle ne s’arrête pas, tu la rejoins et te met derrière elle, posant tes mains sur ses épaules. Te bile pas, on va trouver un truc ok ? Allez, au travail. Et en musique ! Tu ris dans ta barbe et file t’assoir sur le tabouret du piano, l’invitant à te rejoindre. Qu’est-ce que t’as jamais ressenti, pour commencer ?

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Non, tu n'étais pas une machine qui avait des idées vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Comme tout le monde, il t'arrivait de ne pas trouver d'idées et de faire des pages blanches. Il est vrai qu'il t'arrivait d'avoir souvent des idées, mais pas cette fois-ci. Mais il est clair et net que tu allais passer une partie de ta soirée ici afin de trouver un sujet dont tu pouvais parler sur un sentiment que tu n'avais jamais éprouvé. Le professeur a fait peur pour un premier devoir. Il aurait pu démarrer en douceur. Haussant les épaules. « Je vais essayer de me débrouiller de faire une composition potable. » Tu fais un petit sourire innocent, avant de lâcher un soupir de désespoir. Lorsque tu n'arrivais à rien, tu as tendance à marcher, à tourner en rond. Sentant les mains de Boris sur tes épaules, tu te calmes tout de suite. Comme s'il savait te calmer. Faisant oui de la tête, tu viens le rejoindre sur le tabouret. Réfléchissant, tu le regardes en sentant tes joues devenir une nouvelle fois rouge comme une tomate. « Le vrai amour, pas celui qui dure quelques mois. Me sentir aimée, désirée, mais oublie, c'est un sujet tellement commun de ses jours. » Tu fixais l'instrument en espérant sincèrement qu'il n'allait pas se foutre de ta gueule.

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Je vais essayer de me débrouiller de faire une composition potable. Elle semblait vachement convaincu, c’était dingue. Tu lui souris, te voulant rassurant. On va faire quelque chose de bien, promis. Niais, niais. Elle te rend niais. Tu la rejoins pour la détendre, qu’elle arrête de stresser et t’en va t’assoir sur le tabouret du piano, l’invitant à te rejoindre. Son thème n’était pas vraiment pas évident, t’étais bien content de pas faire musique. Le vrai amour, pas celui qui dure quelques mois. Me sentir aimée, désirée, mais oublie, c'est un sujet tellement commun de ses jours. Eh beh. Tu la pénètre du regard, essayant de déchiffrer les millions de pensées qui la traversent à cet instant. Et tu ne lis rien. L’Amour, le vrai, celui avec un grand A. A vrai dire, toi non plus tu ne l’as jamais connu. Oh oui, t’as eu des copines, tu pensais être amoureux mais c’était du pipi de J-Lo (comprenez du pipi de chat) à côté de ce que tes potes amoureux pouvaient te raconter. L’amour, le vrai. Nan, c’est vachement cool comme thème. J’pense que pas mal de potes de ton cours pourraient se retrouver dans ton thème. Vous êtes tous super jeunes. l’encourages-tu en t’accoudant sur le clavier du piano, faisant résonner les notes les plus graves. Merde ! ris-tu en te retirant précipitamment. Tu te retournes vivement, passant à califourchon sur le tabouret, les mains entre tes cuisses. J’pense qu’il faut que t’écrive. Ecris d’abord un texte, c’est l’plus important. La musique viendra s’caler toute seule quand t’aura tes paroles. Enfin, c’était pas toi l’expert.

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En effet, tu essayais d'être la plus convaincante possible, car tu voulais y arriver à écrire cette chanson. Pendant que tu étais en train de fixer le piano, tu étais interpellé par les paroles de Borris. « Ne fais jamais de promesse quand tu n'es pas sûr de la tenir. » Ne le lâchant pas le Winthrop du regard, tu essaies de faire en sorte pour qu'il ne te déchiffre pas. Tu tombais trop souvent amoureuse, mais tu n'étais jamais tombé sur le bon garçon. C'est vrai que tu étais naïve en plus d'avoir un cœur d’artichaut, croyant encore au prince charmant. Néanmoins, tu étais convaincue qu'une personne était faite pour toi qui attendais quelque part dans ce monde. En entendant que c'était une bonne idée, tu étais surprise. « Oui, mais on a toutes des expériences différentes concernant ce sentiment. » En entendant le son du piano à cause du rouge qui s'était appuyé sur les touches, tu sursautes avant de te mettre à rire pour détendre un peu l'atmosphère qui était devenu légèrement tendu. Prenant une feuille dans ton sac, tu attrapes un stylo et commences à écrire tout ce qu'il se passait à travers la tête. Il y avait des ratures, des flèches un peu de partout. Puis tu montres le tout. On pouvait lire sur la feuille. Bien sûr à travers ce texte, il y avait pas d'arrières pensées, mais juste ce que tu voulais ressentir un de ses jours.

One night to be confused
One night to speed up truth
We had a promise made
Four hands and then away
Both under influence
We had divine scent
To know what to say
Mind is a razor blade

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