SCARSIN ∇ Mademoiselles

SCARSIN
Mais qu'elles sont belles ces femmes qui sont libres d'aimer tel ou tel

mise en page par mad love

Sauf que moi j'en ai marre de danser. D'apprendre à reculer, m'avancer, éviter, j'maitrise quelques pas, mais la chorégraphie m'épuise. J'ai du courage pour deux, ou de l'inconscience. Mais, tu crois qu'on nous dit amies ? Tu crois qu'on ressemble à la définition, ces derniers temps ? On est des amies qui ont échoué. Quitte à tout foutre en l'air, autant le faire avec panache d'avoir essayé. Les années m'enlèvent de la peur. Fatiguent ma patience. Alors j'te balance tout, et je te laisse face au choix. En sachant que t'es capable de faire le mauvais. Le meilleur ou le pire, sans la bague au doigt. Mes doigts que tu ignorent, qui finissent leur échec sur ta hanche quand tu viens contre moi pour une réponse imprévue. "J'l'ai toujours été.." J'l'ai jamais vraiment vu, toujours cru, espéré, déçue, en fait, j'sais pas trop. Mon ventre me disait que tu étais mienne, et mes yeux se perdaient sur tes escapades. Tu sais, quand les éléments se correspondent pas entre eux, j'ai dû mal à être sûre. J'le serais pas, même si tu me le susurres contre mes lèvres, même si j'crève d'y croire. Mais quand on te connaît, on sait qu'on marche sur une corde qui ploie. Je maîtrise juste plus que les autres l'art d'y tenir debout. Tu t'écartes, et moi j'ai toujours pas de mots clairs, alors j'ai même pas pu savourer ta bouche à sa juste valeur, j'suis en suspend. "mais j'vais t'faire mal.. j'vais t'faire du mal Scarlett." La main trop blanche se pose délicatement sur la peau plus foncée. Douce sauvageonne, trop consciente de ses failles. Même si tu voulais bien faire, je crois que tu échouerai Tamsin. « Je sais ce que je risque. » Je te dirai pas que c'est faux, je sais les pires écueils de ta personnalité. La victime annoncée qui console l'auteur tout désigné, ce sketch. "J'veux être à toi, mais faut que tu promette de ne pas m'abandonner si ça arrive." Tout, sans concession, n'est-ce pas Watts ? « Promis. » J'te prometterai n'importe quoi pour que t'arrêtes de me dire non. Même des mensonges. J'croise pas les doigts derrière mon dos, mais c'est presque pareil. Je sais pas si je serai capable de te pardonner, si j'entends un autre prénom dans tes soupires. Je sais pas. Mais mes lèvres restent closes. « Je sais ce que je fais, Tamsin. » Ouais, ça aussi c'est des conneries. Mais j'veux t'essayer, moi, j'veux nous essayer. « T'auras qu'à te rappeler à quel point j'suis la plus jolie chose de ton monde, quand on viendra t'attirer loin de moi. » Qu'elle souligne sa bouche rosée d'un fin sourire.

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Tu vois la vérité c'est que j'ai peur. J'ai peur de te perdre, peur qu'on perde ce qu'on a. J'ai envie que tu sois toujours présente et je me connais, je sais que je suis pas très forte en relation qui tient sur le long terme.  « Je sais ce que je risque. » On le sait toutes les deux, mais j'ai juste envie de risquer un peu moins. Rien qu'un peu, rien qu'une promesse me suffit. « Promis. » souris un peu rassurée, mais pas plus que ça. Tu vois Scarlett, ce qui me terrorise c'est pas le fait de savoir que je peux dire au revoir à mes jeux, à mon passé, à ces gens avec qui je flirt et ces gens avec qui je partage mes nuits, non, ce qui me glace le sang c'est de savoir que je peux te perdre à n'importe quel moment, désormais. « Je sais ce que je fais, Tamsin. » hausse les épaules timidement, non tu sais pas. Si tu savais, si tu savais réellement, tu te lancerais pas. « T'auras qu'à te rappeler à quel point j'suis la plus jolie chose de ton monde, quand on viendra t'attirer loin de moi. » rigole un peu et approche de nouveaux ses lèvres de la rousse, maintenant que j'en ai le droit, j'en profite tu vois. J'ai envie de te dire que j'essaierais d'être cette fille là, j'essaierais de me souvenir ô combien t'es belle, combien j'aime l'odeur de ta peau sur mes lèvres et comment te voir sourire est contagieux, mais je peux pas. J'aurais bien trop peur de te mentir, tu sais. Glisse sa main sur la joue plus pâle, profite encore un peu de ses lèvres, "et il se passe quoi si j'suis plus là ?" posons les choses comme elles sont, après tout. Toi, tu sais. Avec toi, je peux en parler sans problème. Dis moi juste comment tu fais si demain je pars, Scarlett. Parce que tu sais que tout ne tient qu'à ça, que je vivrais autrement avec l'assurance de vivre plus longuement. Peut-être que je me mettrais à penser au futur et à vouloir quelqu'un avec qui m'établir, qui sait.

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J'crois que je suis à cet espèce de carrefour. Tu sais, avancer ou reculer, se lancer ou enterrer. Parce qu'on a tout testé, de l'amitié à la haine, tout sauf la dernière route. Ouais, celle où t'es à moi, où t'es plus aux autres. T'es juste à moi, et moi, j'suis juste à toi. Ce genre de route foireuse où on peut se tordre les chevilles et le cœur. Mais, moi je sais que t'es capable de tenir debout si je te tiens la main, si je te redresse quand tu faiblis. Regarde, t'y prends déjà goût à mes lèvres. T'y reviens et je t'y retiens légèrement. Juste pour que tu t'imprègnes de leurs marques. Que tu ne les oublies plus. "et il se passe quoi si j'suis plus là ?" Les paupières s'ouvrent d'avantage, comme si elle ne s'y attendait pas. C'est un peu tronqué. Evidemment qu'elle s'y attendait. C'est Tamsin et son battant en vrac, après tout. Y a rien qui marche correctement là-dedans. Avale sa salive, haussant ses épaules, à peine. Regarde bien mes prunelles vertes, regardez-les, comme elles sont sincères. « Alors je ferai sans. » Si t'es plus là, si on t'arrache d'ici, alors je ferai sans toi. Parce que c'est ça, le contrat, depuis qu'on se connait. Depuis que je sais, qu'on sait, que tout est temporaire. « C'est prévu comme ça depuis le début, non ? » Qu'importe le statut qu'on met sur notre relation, il a toujours été question de CDD. Pas de happy end ridé. Et toi qui a un sablier au dessus de ta ligne de vie, t'en as pas marre de perdre du temps ?

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 « Alors je ferai sans. » C'est tellement simple quand c'est toi qui le dit. ça sonne tellement simplement. On fera ça, tu fera sans. Ouais, mais j'ai pas envie que tu souffres moi, tu comprends. J'ai pas envie d'être ce poids sur tes épaules même une fois plus là. J'ai pas envie que tu me respires encore, que tu m'entendes dans d'autres soupires. L'égoïsme à son plus grand. « C'est prévu comme ça depuis le début, non ? » Hoche la tête, pour moi c'est prévu comme ça, c'est ma prédiction ça, pas la tienne Scarlett. C'est ma fin, j'ai pas envie de t'y emporter avec moi, j'ai pas envie d'être remplacé et je sais que tu le fera, que tu finira par le faire. J'avais prévu personne sur mon chemin, je voulais pas offrir la possibilité à qui que ce soit de faire la route avec moi. "Plus ou moins, ouais." on va dire ça comme ça. Parce qu'on connait toutes les deux la fin de cette histoire, on sait que je te ferais mal, que tu me détestera tellement que rien que de me voir en photo te fera mal, qu'il y a des risques que je te casse, que tu ne sois rien que des morceaux de toi. ça te gène pas, toi, de ne pas savoir où tu vas ? De ne pas savoir quelle est la fin ? De ne pouvoir prévoir aucun projet ? Tu sera jamais en blanc à côté de moi, ne portera jamais mon nom et je ne porterais probablement jamais le tiens, jamais d'appartement avec nos deux noms sur le bail. Tu pourra faire Noël chez mon père, je ne peux qu'offrir ça. Regarde la rousse, souris, "Alors ça y est, j'te considère à moi ?" c'est bon, t'acceptes ? Tu l'étais déjà avant sauf qu'on avait pas forcément mis de mot dessus.

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On l'sait nous, comment ça va finir. On le sait depuis le début. Vous me direz, comme tout le monde, comme tous ces amoureux. Y en a bien un qui doit s'en aller en premier, qui doit tracer le chemin et attendre au bout. Nous, on sait qu'il y a de grandes chances que ça soit toi. Tu m'as pas menti sur le futur, tu m'as toujours dit qu'il n'y en aurait aucun. Je prends. J'ai jamais vraiment espéré en avoir un beau, de toute façon. J'étais foutue depuis le début. Mauvaise famille, mauvais nom, mauvaises relations, mauvais choix. Mais celui-là, celui que je fais quand je plaque mes lèvres contre les tiennes, c'est le bon. Assez de temps perdu. Tant pis si le mur est proche, on l'a vu venir depuis longtemps, on pourra faire des plans pour passer au travers. On est du genre à toujours s'en sortir. « Ouais, on peut dire ça. » Que je souris, que j'en ris même, dans un éclat d'une joie perforante. Que je te serre dans mes bras, trop fort surement, pour sentir ton cœur qui bat tout aussi fort. Tant qu'il est bat, on a des choses à faire, à vivre. Que je ne te relâche uniquement pour te souffler un : « J'me les caille, on rentre ? » La lèvre mordue, douce ingénue, et ces lèvres qui se libèrent pour t'embrasser à nouveau, dans un léger baiser, de ceux qui ne se lassent pas de se retrouver.