SCARSIN ∇ Mademoiselles

SCARSIN
Mais qu'elles sont belles ces femmes qui sont libres d'aimer tel ou tel

mise en page par mad love

L'été est passé. J'sais pas comment, j'sais pas quand, mais il est entrain de se barrer. Je le vois s'enfuir, je vois la rentrée arrivée, cette fourbe. J'ai pas spécialement envie. De toute façon, j'ai passé les vacances en mode autiste, dans mon coin. J'ai bien croisé quelques visages connus, mais j'ai préféré la compagnie d'autres. Envie de nouveautés. Envie d'autres choses que les éternelles stagnations de ma petite vie. Une parenthèse qui se finit avec le retour à Harvard. Alors, voilà, je me retrouve plantée derrière Tamsin. Ouais, je t'ai dis de rallonger un paysage de vacances en venant ici. Parce que la dernière fois qu'on s'est vu, c'était tes lèvres contre les miennes dans une cabine, et une vendeuse qui nous fait fuir. C'était un maillot de bain que je n'ai jamais acheté, que t'as jamais vu sur moi. C'est des moments ratés, comme d'habitude. J'enfonce mon chapeau de paille sur ta crinière ébène, et quand tu te retournes, j'arbore ce grand sourire de gamine. « Comme on se retrouve. » L'avantage du temps qui passe, c'est que j'm'en balance de ton autre rousse, j'ai presque oublié.

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Je sais pas ce que je fais ici. De toute façon, c'est constamment pareil. Un chapeau qui s'enfonce sur ma tête, on se retrouve, se rapproche, s'entiche et s'éloigne. On reprends ensuite les mêmes et recommence. Constamment. C'est toujours la même chose avec nous Scarlett, et je suis fatiguée de ne connaître aucune avancée et d'un autre côté, je suis pas faite pour me caser. J'aurais trop peur de te faire souffrir, trop peur de te faire mal. De te promettre un monde et de t'en offrir uniquement les reflets. « Comme on se retrouve. » souris et hoche la tête, "On pourrait presque croire au destin." moi je le sais que c'est nous deux et tous les autres. Nous deux d'un côté, soudée et faite pour durer, et puis les autres, là, à peine utile. Des distractions dans la vie de l'une et de l'autre. "ça a été tes vacances ?" je sais pas si j'ai envie que tu saches que tu m'a manqué.

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"On pourrait presque croire au destin." Ouais, on lui demandera ce qu'il nous a fait, pour nous placer sur le chemin l'une de l'autre. C'est le destin, c'est sûr. On revient de loin. On remonte de tellement d'années. Je sais pas si on doit le remercier ou le haïr. Est-ce qu'au final, on s'est fait plus de bien que de mal ? Est-ce qu'on retiendra nos éclats de rire, plutôt que nos errances ? Pour l'instant, je souris. Parce que je suis heureuse quand je te vois, et que mon chapeau te va mieux qu'à moi. Que mes cheveux sont plus beaux quand ils se mêlent au vent. Qu'on est mieux sans les autres."ça a été tes vacances ?" Hausse les épaules. Elles n'avaient pas grand intéret, je crois. « Ouais, ça va. » T'étais pas dedans, ça manquait de saveur. « Et toi ? » J'esquisse un fin sourire, triturant le bord du chapeau qui repose sur ta tête. En manque du contact. « On a dû se croiser sans se voir. » J't'ai vu, je mens. Mes billes se dirigent toujours vers toi. Encore maintenant. Complices et lumineuses. « Ca pouvait pas nous faire de mal. »Je suppose.

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Les vacances c'est le sujet qui nous sauve. Il évite de parler de nous, de toi en maillot de bain, de moi qui t'embrasse dans cette cabine. Les vacances c'est le petit prétexte qu'on utilise pour ne pas parler de nous, pour ne pas nous voir nous rapprocher. « Ouais, ça va. » souris avec un petit hochement de tête, ouais parfait. « Et toi ? » hausse les épaules "c'était cool." ouais, cool. C'est le mot. Je me suis amusée, j'ai essayé de faire sans toi, j'ai revu quelques visages qui m'étaient familier, j'ai fais avec. J'aurais certainement pu me passer de cet été et je suppose que ce n'est pas un dont je vais me souvenir forcément. Sauf peut-être pour toi, pour ce moment partagé dans cette cabine juste avant l'été. « On a dû se croiser sans se voir. » - "Ouais ça devait être ça." ça ou autre chose, à vrai dire ça nous a peut-être remis les idées en place ces vacances. « Ca pouvait pas nous faire de mal. » souris, hausse les épaules "Je sais pas." moi, je suis sincère. Je sais pas si c'était une bonne chose. "Enfin si tu veux dire que c'était nécessaire pour oublier ce qui s'est passé avant, ça n'a pas marché." petit sourire hypocrite, hausse les épaules une nouvelle fois, "De mon côté en tout cas." toi, j'en sais rien. Et ces mots que je te sors, je ne saurais même pas dire si c'est de la franchise ou si c'est juste l'envie de jouer avec ton coeur, de savoir qu'il m'appartient encore. C'est vrai, c'est la vérité, mais est-ce que je la dis avec des arrières pensées ? Je saurais même pas le dire moi-même. Mes yeux ne quittent pas les tiens, guettant la moindre réaction qui peut être une réponse.

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"Je sais pas." Tu sais pas ? Allons, t'étais mieux sans mes billes pour faire fuir ces demoiselles. Allons, tu étais libre. Allons, j'étais pas là avec mes sentiments, ces trucs que je me traine derrière le dos. Allons, tu es bien sans moi. Du moins, c'est ce que je crois. J'l'ai déduis de tes conquêtes, de toi qui arrive à vivre même quand je te haïe. "Enfin si tu veux dire que c'était nécessaire pour oublier ce qui s'est passé avant, ça n'a pas marché. De mon côté en tout cas." Relève légèrement ses traits, assez surprise de la réplique. Tamsin, tu parles trop. Tes pas vont dans le plat, et en piétine son contenu. C'est mon rôle, normalement. Tu me prends la place, et moi j'te pique celle de la fille qui se mord la lèvre. « Ce qui s'est passé avant ? » De celle qui comprends pas. « On remonte combien de temps en arrière ? » J'arrête avec le chapeau, je descends mes doigts le long d'une de tes mèches. Je l'enroule, je m'amuse. « Quand t'as refusé de m'accompagner au bal, ou quand tu m'as embrassé ? » Ma mine espiègle, mon petit sourire en coin, mon sourcil relevé. Je sais de quoi tu parles. J'te rappelle juste tes coups précédents. « J'aurai dû te prévenir que mes lèvres étaient inoubliables. » Je préfère en plaisanter. Parce que dire que tout ça me remue le cœur, tu le sais déjà. Tu l'entends, mon battant qui raisonne dans ma carcasse quand tu m'embrasses. Y a rien de nouveau.

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Échange les rôles si ça t'amuse, Scarlett. Moi je suis fatiguée, fatiguée de voir que tu recules, que je te perds, que tu t'éloigne de jour en jour. Tu n'es plus qu'à moi, je me sens obligée de te partager, je sens que tu t'en vas et j'aime pas ça, alors j'utilise tous les moyens possibles pour te ramener à moi. « Ce qui s'est passé avant ? On remonte combien de temps en arrière ? » Je sais pas, à toi de me le dire, je suppose. Pas beaucoup, disons depuis que je t'ai perdue, depuis ce soir là où tu t'es offert à.. ouais, t'a compris l'idée. « Quand t'as refusé de m'accompagner au bal, ou quand tu m'as embrassé ? » Fronce les sourcils, ne me dit pas ça avec ton air enfantin et ta main dans mes cheveux, ne le dis pas comme si ce n'était rien, que tout était qu'une chose comme ça, faite rapidement sans pensée aucune. Haussement des épaules, l'un des deux. « J'aurai dû te prévenir que mes lèvres étaient inoubliables. » Je souris et secoue la tête, riant nerveusement, "J'm'en souvenais, t'en fais pas." c'était pas la première fois que je faisais l'erreur de me laisser tenter. Attrape la main de la rousse qui traîne dans ses cheveux et s'amuse depuis trop longtemps maintenant, garde la main dans la sienne, "J'comprends pas c'que tu veux Scarlett, ni ce que t'attends de moi." je sais pas où on va, j'ai même jamais su. "Qu'est-ce que tu veux ?" soit sincère, pour une fois qu'on peut essayer de se comprendre, d'être sérieuse.

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Le problème, c'est que quand tu m'as, tu fais n'importe quoi. Quand j'suis à toi, quand j'étais dans cette connerie de pureté, t'en abuses. Tu penses que mon monde s'arrête au bout de tes doigts. T'en oublies que moi aussi, je peux fuir. Que d'autres peuvent attirer mes faveurs. Que j'ai grandis, aussi. Que je vois ce que tu fais, ce que tu me fais. Mes pas s'affirment, mon verbe aussi. Oui, je m'amuse, car c'est plus simple quand on évite le sérieux. Je sais même pas si tu sais l'être, sérieuse. "J'm'en souvenais, t'en fais pas." Et pourtant, tu recommences. Tu sais bien que ça nous apporte rien, sauf quelques secondes de frissons. On est toujours au même point, on est bloqué. On est inutiles. Nos vies se croisent, mais n'arrivent pas à avancer côte à côte. Et tu me choppes la main, j'hausse un sourcil. J'aimai bien la douceur de ta chevelure. Tu reprends un semblant de contrôle. "J'comprends pas c'que tu veux Scarlett, ni ce que t'attends de moi." Je souris. Pas un sourire apaisé, pas un sourire timide. Un vrai, tranchant, aux pointes acides. J'te l'ai déjà dis, ce que je voulais. J'ai l'impression de ne faire que de te l'hurler. "Qu'est-ce que tu veux ?" Je dérobe mes doigts des tiens. « Ce que j'attends ? » Les épaules s'haussent, mes émeraudes te jaugent. « Que tu sois assez grande pour me dire que j'te suffis. » Que tu veux personne d'autre, que c'est moi, ta véritable cavalière.

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Je sais plus quoi faire pour avancer, tu vois, on est bloquée toutes les deux dans ce je-ne-sais-quoi, et le pire c'est que je crois que ça nous suffit. On se manque, on sait que l'autre est là, présente, et ça nous va. On est bien comme ça, moi je suis bien et je papillonne, parce que je sais que quoi qu'il arrive tu sera là, que quand je reviendrais vers toi, tu m'offrira tes bras pour que je puisse m'y blottir. Oui, notre relation a changé depuis mais ça c'est parce que t'a voulu jouer entre les bras d'un homme, et moi j'aime pas trop quand ce qui est à moi va vers les hommes, tu le sais. Tu le sais et tu l'a fais, alors bravo tu m'a offert une leçon et nous voilà toujours au même point de départ, sauf que j'ai un peu moins d'amour pour toi. Ou peut-être plus, j'en sais rien. « Ce que j'attends ? » Ouais, qu'est-ce que tu veux ? On a un but ? Est-ce qu'il y a une fin à notre histoire ? « Que tu sois assez grande pour me dire que j'te suffis. » prends ça, c'est pas la première et ce sera pas la dernière non plus. "Tu m'suffis." ça a toujours été toi, toujours. T'es la seule à ne pas le voir, la seule à en douter encore, à aller voir ailleurs. Moi, j'ai résisté aux autres quand tu me l'a demandé. "J'te l'ai prouvé, mais faut croire que quand moi je reste debout, c'est toi qui tombe." dans les bras d'un autre, du premier venu, de qui tu veux en fait, je m'en moque moi. Hausse les épaules, "Alors tombe dans les bras de qui tu veux Scar, mais viens pas ensuite me dire à moi que j'suis celle qui créer tes malheurs, viens pas me lancer des pics comme si j'étais celle qui nuisait le plus à notre relation." ris nerveusement, "relation ou.. appelle ça comme tu veux." parce que je saurais même pas dire ce qu'on est, je saurais pas dire si c'est moi qui n'ai jamais voulu qu'on aille plus loin ou si c'est toi qui veut plus.

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Scarlett soupire. Elle râle derrière ses lèvres closes. L'épisode d'Aaron revient. C'était il y a un an maintenant, un an Tamsin. Un an que tu ne pardonnes pas un baiser, alors que j'ai dû essuyer des soupires donnés à d'autres, des danses rousses, de ton rire donné à plus jolies. Ma révolte se heurte à mes lèvres pincées. Strudwick, un mot et c'est une nouvelle année qui vous éloignera. Je suppose qu'une doit décliner légèrement son arme, et je suppose que c'est à la Douce de le faire. Écarte les répliques d'un léger mouvement de tête vers l'arrière. Repousse ses mèches feux, et les reproches avec. "Okay, alors je vais te le demander une fois. Une seule fois et t'as intérêt à bien réfléchir à ta réponse, car ca sera la dernière fois. " Voit comme j'ai grandit, comme je suis devenue une femme. C'est grâce à toi, en partie. Les prunelles s'affirment, elles camouflent le doute derrière. Il s'entend, quand sa voix se fait plus délicate : " Renonce aux autres et soit à moi. " C'est la demande la moins romantique au monde, mais j'm'en fous, on l'est pas, romantiques, tendres et niaises. On est nulle pour ça. J'essaye juste de l'être un peu moins. Je suis fatiguée de notre stagnation. Si on se suffit, éloignons les autres. Et j'te tends une main, comme si on signait un accord. Alors que je te demande juste d'être plus que ce qu'on a toujours été. Ou peut-être juste de mettre un mot plus exact sur notre relation. Ouais, je te demande de changer ton statut Facebook et de le passer à "en couple". Je te demande de te débarrasser d'un peu de ta liberté, de me la confier. Je te demande de m'embrasser, ou de me laisser filer.

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On a toujours été dans ce même combat, Scarlett. Toujours. Moi qui repousse, toi qui avance. Moi qui avance, toi qui est d'accord. Moi qui fait un effort, toi qui part. Ainsi de suite. Jamais rien n'est tout noir ou tout blanc, on se contre-balance, on ne sait pas ce qu'on veut, on ne sait pas si ce sera une bonne idée, on en sait rien, on s'est jamais lancé. Parce que j'ai peur que tu souffres, parce que j'ai pas envie que tu vives ce que je fais aux autres. Être horrible avec les autres, je m'en moque. Leur faire du mal, les faire pleurer, avoir des idées sombre, je m'en fous. Mais pas toi. Tout sauf toi. Je serais pas assez forte pour me contrôler, je sais que j'retournerais dans mes anciens vices. "Okay, alors je vais te le demander une fois. Une seule fois et t'as intérêt à bien réfléchir à ta réponse, car ca sera la dernière fois. " Je la regarde, attends sans trop savoir où elle va nous emmener. " Renonce aux autres et soit à moi. " Le cœur loupe un bon, les yeux se font plus sérieux dans ceux de la rousse. Et cette main qui s'avance. Tu pouvais me demander tout sauf ça, Scarlett. Tu sais comment je suis, tu connais la suite. J'ignore cette main et m'avance directement contre elle, mes deux mains emprisonnant son visage, mes lèvres rencontrant les siennes. Tu sais que j'ai attendu ça trop longtemps, tu sais que j'en ai envie depuis déjà trop longtemps, que je te désire comme personne mais que je retiens le tout. Embrasse l'amie, l'amante, le nom que vous voudrez lui donner, et cesse tendrement, murmurant contre les lèvres de cette dernière, "J'l'ai toujours été.." tu le voyais pas, mais je l'ai toujours été Scarlett. Tu m'aurais demandé la lune que j'aurais été la chercher, tu m'aurais demandé de te suivre au bout du monde que je l'aurais fais. Même dans les bras des autres, même dans mes soupires les plus profonds, j'ai toujours été qu'à toi. Tu l'a juste jamais vu, t'a juste jamais voulu y croire, et pourtant c'était le cas pendant tout ce temps. Mais tu sais mes démons, tu sais cette autre partie de moi, comme tu sais que je ne viens pas sans eux. "mais j'vais t'faire mal.. j'vais t'faire du mal Scarlett." lève ses yeux dans ceux de l'autre, tu vois, les yeux brillent, la tristesse se rempli par peur, peur de te perdre. "J'veux être à toi, mais faut que tu promette de ne pas m'abandonner si ça arrive." si j'te fais du mal, si ça va pas, promet moi de ne pas m'abandonner. Parce que je pourrais faire tout pour toi, autant que sans toi je serais vide. Alors oui, soyons quelque chose, mais sous les conditions que tu restera quoi qu'il arrive, même face à mes pires démons.