HAPPASIYA ► the best birthday ever !

22 ans... Voilà 22 ans qu'Anastasiya voyait le jour en Sibérie, il s'en est passé des choses depuis ce moment ! Et pour fêter l'occasion, elle avait prévu de passer toute l'après-midi et la soirée en compagnie de son bien-aimé.e rendez-vous était fixé juste après le déjeuner (qui s'était révélé être pantagruélique pour elle) sur la plage. La demoiselle attendait donc son prince charmant non loin d'un groupe d'adolescents s'apprêtant visiblement à faire un concours de châteaux de sable. Certains avaient d'ailleurs commencé mais sans grand succès, ils auraient très certainement voulu pouvoir dire "Supercalifragilisticexpialidocious" et voir leur oeuvre se réaliser sous leurs yeux mais ce n'était pas possible... Pour patienter, la jeune femme regarda donc les différentes créations des jeunes vacanciers, et autant dire qu'il n'y avait pas grand chose de formidable pour le moment sur cette agora sableuse, qui n'était pourtant pas le théâtre d'un éloge panégyrique abscons. Parmi tout ça, Anastasiya crut reconnaître une tête disproportionné d'une créature proche de l'ornithorynque possédant des oreilles tombantes dans le cou telles des amygdales, à moins que ce ne soit un agélaste. Un autre monticule de sable ressemblait davantage à une cathédrale commandée par un ecclésiastique, à l'opposé plusieurs tours rappelaient des colonnes de style byzantin recouvertes d'ampélopsis. Il y avait aussi la forme d'un vase renversé où figuraient des motifs géométriques semblables au genre campaniforme, entouré d'éléments pour le moins infundibuliformes. Si certains des participants étaient pris de mouvements frénétiques traduisant leur volonté de gagner, d'autres, au contraire, faisaient preuve d'une ergophobie indubitable, à défaut de sabrenasser un château, à l'image de cette demoiselle qui avait certainement voulu s'enguignôcher pour l'occasion et lisait maintenant un célèbre roman épistolaire libertin dont certains personnages auraient pu avoir recours à un geste uxoricide. Il valait mieux cela pour elle que de se retrouver dans une situation d'impedimenta à cause de la flemme ! Dans le même registre se trouvait un jeune homme presque ithyphallique démontrant son côté éthylophile par d'amples gestes dignes de la pantomime et des truismes face à un public très certainement abstème, bien que se montrant chattemite. En voyant ces individus à ses yeux abutyrotomofilogènes, Anastasiya aurait volontiers eu recours à un discours amphigourique bien qu'elle n'était pas une adepte de l'amphigouri habituellement, mais elle était alors particulièrement euphorique à l'idée de retrouver Happy. Et puis il y avait aussi ces deux adolescents timides, discrets, comme elle avait pu l'être à leur âge, qui s'acharnaient sur leur château qui ne cessait de s'effondrer, elle aurait voulu leur venir en aide par une formule apotropaique mais hélas, elle n'en connaissait pas... Elle cessa de regarder ces personnes avec trop d'insistance, craignant qu'ils ne finissent pas ressentir une forme de gymnophoria. Elle oublia le spectacle qu'elle avait sous les yeux et préféra écouter le bruit des vagues mêlé au vent qui semblait zinzinuler. Bref ! Tout ça pour dire que la jeune femme attendait son compagnon avec impatience !

Happy s’était fait beau pour ce rendez-vous sur la plage. Très beau même. Armé d’un beau costard - sans pour autant de cravate, car il détestait ça - il arborait une chemise légèrement ouverte ainsi qu’une veste et un pantalon lui allant à ravir. Rien n’était trop beau pour sa belle, et c’est pourquoi il avait à sa main une rose rouge, ainsi que le cadeau qu’il lui avait prévu. Autant dire que cette après-midi et soirée sur la plage s’annonçait merveilleuse. L’américain fit un grand signe de la main à sa bien-aimée, l’atteignant en peu de temps pour l’embrasser avec une infinie tendresse. « Joyeux anniversaire ma chérie » lança-t-il d’un ton doux.

La jeune femme avait désormais le regard rivé sur l'horizon, rêvant de tout et de rien, pensant sans cesse à son chéri qui devait la rejoindre d'un instant à l'autre. Son arrivée ne tarda d'ailleurs pas, et elle sursauta légèrement, affichant immédiatement un radieux sourire. Après s'être retournée pour faire face à Happy, elle l'embrassa délicatement et posa ses mains dans son coup.

-Oh merci mon amour ! A toi tout seul tu es le plus beau des cadeaux. Un vrai prince charmant. Tu es magnifique !

Le fait de constater combien sa princesse était ravie de sa présence provoqua un large sourire charmant chez Happy. Sans s’écarter énormément, il lui offrit aussitôt la rose rouge qu’il portait, refusant d’arriver les mains vides sur cette belle plage, ou uniquement armé de son cadeau, toujours dans sa main d’ailleurs. « C’est toujours toi la plus belle quand même ! Tu le seras toujours à mes yeux. Et d’ailleurs, pour te le prouver, je ne suis pas venu les mains vides… bon anniversaire mon ange ! » s’exclama-t-il en lui tendant l’écrin, soigneusement empaqueté par un joli papier cadeau à cœur, qu’il avait eu un mal de chien à trouver. « J’espère que cela va te plaire ! »

Une rose rouge ? Jamais Anastasiya n'en avait reçu, seulement des blanches, très certainement parce que ceux qui les lui avaient offertes n'avaient aucun sentiment passionné pour elle... Pour Happy, elle ne doutait pas de la sincérité de ses sentiments. Il n'était pas le premier homme avec qui elle sortait mais jamais elle ne s'était sentie aussi bien et en confiance avec lui, quelque chose les liait l'un à l'autre chose qu'elle n'avait jamais connu. Son coeur battait désormais la chamade mais elle ne put se montrer outrée en voyant le cadeau, sans même savoir ce qu'il contenait.

-Mais tu es fou de te ruiner pour moi !

Toutefois, elle ouvrit le paquet avec beaucoup de soin, et attendit avant de l'ouvrir.

-Ce n'est pas une bestiole qui mord hein ?

Vrai, Happy n’était pas bien riche mais il restait romantique sur les bords et au milieu. Pour lui, impossible de ne pas offrir un beau cadeau à sa chère et tendre pour son anniversaire. Il serait toujours temps de se serrer la ceinture plus tard, pour l’heure, l’américain souhaitait seulement profiter, et de la présence de sa belle, et de ce sentiment de plénitude si jamais le présent venait à lui plaire. « Fou c’est vrai… fou de toi ! » renchérit-il avant d’esquisser un petit rire. « Si bien sûr, c’est un monstre à tentacules miniatures qui va te mooooordre ! Mais non banane ! Et oui c’est toi banane aujourd’hui… plus sérieusement, ouvre et tu découvriras… »

Que la jeune femme aimait ces moments passés en compagnie de son bien-aimé... Ils n'en étaient qu'au début de leur histoire mais déjà ils s'aimaient profondément... Anastasiya n'aurait échangé sa place pour rien au monde, elle avait avec elle tout le bonheur imaginable.

-Bon, je te fais confiance, c'est bien parce que c'est toi !

Sur cette parole, elle ouvrit l'écrin et ne put retenir une mimique de surprise, restant figée un bref instant.

-Happy, mais c'est magnifique ! Je confirme ce que j'ai dit, tu es fou !

C’était une grande première : Happy n’avait encore jamais offert de bijou à une femme, et autant dire qu’il avait passé un moment dans la bijouterie à prendre conseil auprès de la responsable. Le côté pécuniaire, il s’en fichait pas mal si jamais cela plaisait à Anastasiya. Ce n’est pas comme s’il n’avait mis aucun argent de côté pour le Summer Camp, du reste, alors autant que ce dernier serve à quelque chose de bien. « Tant mieux si tu me fais confiance ! » continua-t-il sur le même ton léger et humoristique. Son cœur était néanmoins battant, dans l’attente d’une réaction, quelle qu’elle puisse être, de la part de sa chère et tendre. « Que serait la vie sans un brin de folie ? C’est vrai, il te plaît vraiment ? » redemanda-t-il, un brin moins sûr de lui, tout en s’emparant de la main de la jolie brune pour y déposer un baiser. « Je te le mets ? »

Anastasiya nageait dans le bonheur. Le cadeau de son chéri n'était pas l'unique raison de ce bien-être, après tout, elle n'était pas très matérialiste. Ce qui la mettait de si bonne humeur, c'était tout simplement la présence de son chéri à ses côtés. Il pouvait aisément voir son bonheur, elle était radieuse comme elle ne l'avait pas été depuis un bon moment.

-Oh que oui, il est magnifique ! Tu peux être certain que je ne le quitterai jamais !

Elle le laissa ensuite lui passer au cou, ayant hâte de voir comme il lui allait mais elle devrait attendre de trouver une glace pour ça.

Effectivement, Happy remarqua très rapidement à quel point Anastasiya était radieuse, et cette vision le combla de bonheur. Cette fois, il bénissait sa mémoire hypermnésique, car ce souvenir resterait à jamais gravé dans ses réminiscences. De quoi le mettre en joie pour le restant de la journée et de la soirée ! « Cela me touche ce que tu me dis… c’est le premier bijou que j’offre à une femme, alors j’avais la pression » admit-il alors qu’il lui enfilait, frôlant sa peau du bout de ses doigts, comme par peur de la briser. « En tout cas, je suis ton obligé aujourd’hui… tes désirs sont des ordres, et nous feront ce que tu souhaites uniquement ! »