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Qui aurait cru que je finirais là un jour ? Dans cette chambre, dans ses bras, cherchant le réconfort et la tendresse perdu et que je n'aurais jamais pensé perdre. Toutes les bonnes choses ont une fin comme on dit, tout finit par se terminer un jour, tout, même le plus beau des amours qu'on pense indestructible vole en éclat, me tailladant le visage et le cœur de ses bouts de verres. Harlow et son visage ravageur, ses yeux durs et sa fossette dans ses rares sourires sincères. Un homme aussi détruit que moi, un homme qui a un lourd passé enchaîné à ses chevilles, qui marche de force alors qu'il aimerait lui aussi tout envoyer chier d'une minute a l'autre, une bombe à retardement prête à exploser. En fait, mon problème c'est que je reste éternellement attiré par les mauvais garçons, par ceux qui finiront un jour ou l'autre par me détruire un peu plus. Je sais pas pourquoi j'avais pas vu son charme dès le premier abord, sûrement que j'étais trop aveuglé par le phénomène Noah.. Je le regarde s'agiter sous mes yeux, se faisant de l'air avec sa main et mimant une fausse montée de température soudaine. - T'as trop de fièvre là j'crois ! Je lâche en venant poser le dos de ma main sur son front. Je finis par hocher la tête activement d'un air faussement désolé. - J'crois même que t'as besoin d'un bon médicament.. Soufflais-je doucement en retirant ma main, quelques mots bourrés de sous entendus, un petit regard en coin avant de tirer de nouveau sur mon joint. On en venait à rêver d'un autre monde, un autre univers, partir sans se retourner, au milieu de rien et de tout à la fois, un sac à dos sur les épaules, juste le nécessaire et tout commencer à zero. Un nouveau départ, une nouvelle vie, une nouvelle identité, tout laisser tomber d'un jour à l'autre sans dire au revoir. Je froisse la bouche en écoutant son projet de se barrer élever des lamas au Pérou, faisant mine de réfléchir avant de tourner la tête vers lui. - J'te suivrais au bout du monde même.. Avouais-je en plantant mon regard sincère dans le sien. Ouais, je pouvais tout claquer sans aucun problème, j'avais plus rien qui me retenait ici, plus rien d'intéressant à attendre. Ça me tente bien les lamas après tout, pourquoi pas ?! Une vie de vagabond, tracé la route au vent, subir les tempêtes, le froid mortel, découvrir les endroits démunis de vie et d'espoirs, vivre au milieu de la misère, j'en trouverais une vraie famille là-bas, j'en suis certaine. Ici, les gens sont moches, hypocrites, égoïstes, menteurs, seuls leur petites personnes comptent et je suffoque au milieu de tout ces gens qui ne me ressemblent pas. - Aucun de ces connards ne survivraient et j'ai envie de dire que c'est pas plus mal au fond ! Dis-je dans un petit sourire mesquin. On rêvait d'un tas de choses l'un contre l'autre, des rêves plus tordus les uns que les autres et c'est ça que j'aime avec lui.. Tout est tellement plus fluide, plus vrais, on se comprend, rien ne nous sépare, on est pareil. Pourquoi j'ai longtemps cherché après celui qui ne m'aurait jamais comprise ? Qui ne m'aurait jamais regardé comme Harlow me regarde, c'est à dire comme Si j'étais "normale" et non pas une grosse merde parce que son compte en banque est plus garnit que le mien. Je le haïssais, je détestais Noah et pourtant, même là, son souvenir vient me tacler. Je repense au jour où j'ai pu l'envoyer en garde à vue, où j'avais joué une comédie merdique mais j'étais allé trop loin ce jour-là.. Je m'en voulais encore de ce que son père lui avait fait subir par ma faute. Et le rire d'Harlow m'arrache aux regrets, au passé mort et éteint. Ma main continue de danser avec sa peau, descendant jusqu'à sa cuisse pour remonter à sa joue, doucement. - Les fantômes.. Faut les chasser un jour ou l'autre. Sûrement qu'à seize ans elle était encore la jeune femme naïve, la petite adolescente perdue qui tombe amoureuse d'un pauvre.. Jusqu'à ce que son éducation prenne le dessus, que ses parents donnent vie au monstre qu'ils ont créés. Je sens Harlow me tirer jusqu'à lui, son étreinte se resserrant, ses bras autour de moi me font terriblement de bien. J'enfouis mon visage dans le creux de son cou, déposant quelques baisers au passage, mes bras s'enroulent autour de lui et mes mains glissent sous son haut pour venir caresser la peau nue de son dos.