Hearing & water :: Maddy

Pour le moment, Happy n’avait eu aucune occasion de passer au spa de l’hôtel. Un manque qu’il comptait bien réparer sur le champ, en envoyant au passage un petit sms à sa Maddy adorée. Avec toutes les activités et autres visites, ces deux là n’avaient eu guère l’occasion de passer du temps ensemble et ça, c’était un manquement encore plus ‘grave’ aux yeux de l’américain. Aussi, armé de son short de bain, il commença à se mouiller la nuque, puis les bras, puis les jambes avant de rentrer dans l’eau d’une traite, se trempant joyeusement la tête et son appareillage auditif par la même occasion. Le jeune homme était tellement bien - la piscine étant actuellement déserte - qu’il aurait même pu se laisser flotter sans rien faire, juste pour le plaisir d’être dans l’eau. Mais en attendant Maddy, pour s’occuper, il ne manqua pas de faire quelques brasses.

Je sautille dans les couloirs, enroulée dans ma serviette, vêtue d'un simple maillot de bain, et mes cheveux rouges dansant au rythme de ma démarche. Aujourd'hui, j'ai rien de prévu sur mon calendrier. Rien d'autre que de voir Happy au spa. Ca fait trop longtemps qu'on ne s'est pas vus, et j'ai besoin de ce moment avec lui, surtout après l'été de folie que je viens de passer. Sans parler de cette soirée bizarre ou Osean avait débarqué complètement hs dans ma chambre, ayant cru voir sa mère .. La totale. Une fois arrivée, je retire ma serviette, la pose sur un siège, ravie de voir qu'il n'y a pas trop de monde. J'ai jamais trop aimé m'exposer devant tout le monde en maillot, planche à pain que je suis. Et rapidement, je remarque le jeune homme qui nage dans la piscine, et c'est en voyant sa tête sortie de l'eau, pendant que je prend ma douche pour me préparer à aller à l'eau, que je réalise qu'il y a un truc de trop. « Oh merde. » Que je balance, avant de vite venir m'agenouiller au bord de la piscine, faisant signe au brun en pointant mon oreille du doigt. « T'as oublié quelque chose! » Que je dis plus fort que d'habitude, espérant qu'avec un peu de chance son appareil ai été épargné.

Happy n’avait jamais franchement demandé à son spécialiste si l’eau dérangeait ou pas le fonctionnement de son appareillage. Somme toute, ce dernier avait franchement du mal à fonctionner correctement en ce moment, outre le fait que l’ouïe du jeune homme ait considérablement baissé ces quelques derniers mois. Sans doute était-ce pour cela que l’américain fut aussi négligeant aujourd’hui, au point que ce soit Maddy en personne qui s’en soit rendu compte la première. S’il se dirigea rapidement vers le bord de la piscine en la voyant gesticuler pour l’appeler, il perdit rapidement son sourire en sentant la présence de ses deux appareils auditifs sur ses oreilles. « Bordel de… » commença-t-il à jurer, pour mieux sortir de l’eau en trombe, direction sa serviette, présente sur un siège. Il ne sécha pas l’intégralité de son corps, juste sa tête ainsi que ses oreilles en espérant que l’eau chlorée n’ait pas déjà fait des dommages irréparables. « Heureusement que tu es là ! Tu peux me dire quelque chose histoire que je vois comment j’entends ? Après je te fais la bise et un gros câlin pour compenser ! »

J'ai toujours été observatrice. Une caractéristique que beaucoup attribuent au syndrome d'Asperger, avec l'étonnante facilité que j'ai à retenir les choses qui m'intéressent. Et là, le premier truc que j'ai remarqué en voyant Happy à l'eau, c'est son appareil auditif toujours à ses oreilles. Et me voilà à gesticuler devant le brun pour l'avertir de la catastrophe, qu'il ne tarde pas tellement à comprendre. « Bordel de… » Qu'il marmonne en sortant de l'eau en hâte, alors que je recule du bord de la piscine pour suivre mon ami qui se hâte de se sécher la tête. « Heureusement que tu es là ! Tu peux me dire quelque chose histoire que je vois comment j’entends ? Après je te fais la bise et un gros câlin pour compenser ! » Je hoche directement la tête, lèvres pincées. Faut que je dise quoi? N'importe quoi, en fait. Je m'empresse alors de dire: « T'es vraiment pas doué, Gainsborough. » S'il râle, c'est qu'il m'a entendue, non?

Happy savait que quoi qu’elle dise, s’il l’entendait, il comprendrait de quoi il s’agirait. Aussi, tout en se frottant frénétiquement la tête afin que la moindre goutte d’eau présente dans ses cheveux ne touche pas son appareillage, il attendait la fameuse phrase de la part de Maddy, salvatrice ou non. Ce n’est qu’au bout de quelques instants qu’elle parvint à ses oreilles, claire comme de l’eau de roche. Il sortit la tête de sa serviette, esquissant au passage une petite moue boudeuse le caractérisant si bien. « Oh si peu… c’est même pour ça que tu m’adores, Delaunay ! » s’exclama-t-il, retrouvant de fait son sourire et son soulagement le plus entier. « Heureusement que je m’en tire bien parce que j’aurais clairement pas eu les moyens de les remplacer… ‘tin quel con je fais ! » s’insulta-t-il joyeusement en levant les yeux au ciel, pour mieux se lever et enlacer aussitôt sa brunette préférée. « Qu’est-ce que je ferais sans toi ! Comment tu vas ma toute belle ? »

Plus de peur que de mal, au final. Après quelques longues secondes - bon ok, peut-être bien seulement une ou deux, mais qu'importe - après lesquelles je me permettais gentiment de taquiner Happy, ce dernier me confirma non sans me taquiner en retour qu'il entendait bel et bien correctement et que son appareil n'avait pas eu le temps de trop prendre l'eau. « Évidemment que je t'adore comme ça, t'imagines si t'étais l'homme parfait ? Je m'ennuierais sérieux! » Encore une fois, je lui renvoie la balle, et ne me fait pas prier pour aller rapidement dans ses bras l'étreindre fort fort, ravie de le voir et d'avoir l'occasion de passer un peu plus de temps avec ce cher monsieur qui, avec le temps, a réussi à se faire une place de véritable frère à mes yeux. « Ca arrive des oublis, arrête de t'insulter, y a que moi qui ai le droit de faire ça! » Commentais-je en riant, embrassant sa joue en me hissant sur la pointe des pieds avant de répondre: « Sans moi, tes oreilles grésilleraient probablement comme une vieille antenne qui cherche à capter une chaîne. Je vais bien, et toi le plus beau ? » Je me dirige vers le bord de la piscine pour m'y asseoir sagement, plongeant mes jambes dans l'eau de prime abord.

Spoiler:

Happy parvint enfin à éclater de rire à la remarque de Maddy, chose qui lui fit un bien fou. Une manière comme une autre de laisser pleinement échapper la pression précédemment ressentie à cause de son appareillage, ayant manqué de prendre cher dans les circuits. « Clairement si j’étais parfait le monde entier se ferait chier ! » se tourna-t-il lui même en dérision sans l’ombre d’une hésitation. Par chance, celle qui était devenue une vraie sœur pour lui l’arrêta net dans ses insultes, mettant en valeur qu’elle seule détenait ce pouvoir. Pas faux. Il secoua très légèrement la tête avant de finalement la hocher positivement, de haut en bas. « C’est vrai, tu es la seule VIP à en avoir le droit ! » Le baiser de Maddy lui arracha un petit sourire malicieux, car oui, elle lui avait manqué. Dès qu’ils ne se voyaient pas pendant un moment, c’était toujours le cas. « Ou alors mon appareillage ne fonctionnerait pas du tout et même si j’usais du langage des signes, pas sûr que tu m’aurais compris ! Eh bien… si je te dis que je me suis mis en couple durant le Summer Camp, qu’est-ce que tu me réponds ? »

HJ:

Happy est un de ces rares hommes avec lesquels je suis totalement naturelle. Pas coincée, pas gênée, nada, juste Maddy, celle que ma mère connaît, celle qui se prend pas la tête, et ça me fait un bien fou, si bien que lorsqu'il rit à ma remarque, je ris en retour, ravie. « Au moins, on est d'accord! » Dis-je en riant, avant de l'arrêter dans son auto dérision en argumentant le fait que je suis la seule à pouvoir me foutre de lui. Ouais, c'est un droit précieux, croyez pas, j'abandonne pas ça! « Puis mes vannes restent les meilleures, que celui qui veut me détrôner me passe d'abord sur le corps! » Que je sors d'un air solennel, avant d'embrasser la joue du brun pour filer ensuite m'installer en bordure de piscine, demandant au passage des nouvelles du jeune homme, nouvelles qui ne tardent pas. « Eh, je parle le langage des signes, monsieur! » Que je dis d'un air outré. Ca, et neuf autres langues, et c'est ma fierté. Faut bien qu'Asperger m'apporte quelques choses. Je lève les yeux vers Happy, avec un sourire espiègle: « Eh bien je te dirais que... Je suis au courant! Anya est une amie à moi, on s'est vues hier. Je suis heureuse pour vous deux! »

HJ:

Impossible de ne pas se rendre compte à quel point Happy était à l’aise, relaxé en présence de Maddy. Pas de tempérament secret qui tienne, pas de retenue, juste lui. Il avait toujours été très relâché en sa présence, si bien que rire lui paraissait naturel, bien plus qu’en présence de n’importe qui d’autre au monde. Vraiment, s’il avait eu une sœur, le jeune homme aurait souhaité qu’elle ait les traits, le tempérament et tout ce qui faisait l’unicité de Maddy. « On est presque toujours d’accord ! » renchérit-il aussitôt, à moitié hilare. S’il savait très bien être susceptible en face de quelqu’un ne le connaissant pas bien, les vannes de la demoiselle étaient toujours bien prises par l’américain. Mieux encore, il prenait goût à y participer, à renchérir la donne. « En même temps, je crois que même en te passant sur le corps, personne ne sera jamais aussi douée que toi Darling… » reprit-il dans un petit clin d’œil complice. En revanche, il arqua doublement un sourcil de surprise face à deux données auxquelles il ne s’était pas attendu une seconde. « Minute… pourquoi tu m’as jamais dit que tu savais signer ? Hey mais c’est top, on pourrait communiquer sans même être compris ! » rit-il de bon cœur une nouvelle fois. « Ananas t’as mis au courant ? C’est dingue, on me dit jamais rien à moi ! »

HJ:

« Presque toujours, c'est presque la même que toujours, chut, ne chipote pas! » Que je dis toujours en riant et en prenant une expression faussement consternée, le tout avant de mourir de rire.Presque aussitôt, à sa remarque, je secoue la tête d'un air trop fier, me tenant droite avec fierté. « J'aime t'entendre dire ça. Tu peux recommencer ? » Evidemment, je rigole, et lorsque j'apprends au jeune homme que je sais signer - surprise - celui ci semble abasourdi. « Ben quoi? » Et voilà qu'il râle, alors que je secoue la tête incrédule. « Je sais pas, je suis toujours partie du principe qu'y a pas besoin puisque tu m'entends! Mais ouais.. On pourra tenir des conversations secrètes si tu veux, après j'suis probablement rouillée j'ai pas signé depuis au moins deux ans! » Puis bien vite vient le sujet le plus important: Son couple tout récent avec Anya, dont cette dernière m'a bien sur parlé. Devant l'expression désabusée de Happy qui n'était pas mis au courant, je souris tout en descendant dans l'eau de la piscine doucement. « Parce que les filles se disent tout, et qu'elles n'ont pas forcément besoin de tenir au courant les garçons! » Petit tirage de langue, et voilà que j'ajoute: « Non vraiment, c'est une fille en or, et t'es génial, je suis ravie de vous savoir ensemble. »