Reagan&Milan - Comme un humain sur la planète des singes

Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, trop tête en l’air, trop spontané, incapable de penser que les autres, les gens que je rencontre, sont différents de moi. Je veux dire, pour moi, dans ma tête, tout le monde veut rigoler, s’amuser, personne ne s’agace de rien et la vie est belle. C’est pas tellement le monde des bisounours, mais plus un tableau de fête dessiné sous acide, comme si je voyais le monde tout le temps avec les yeux du LSD. Il n’y a que le mot « MST » qui me fait rappliquer, je lui file deux capotes, je suis intimement convaincu de bien faire. Alors je ne comprends pas pourquoi elle se cache le visage et hausse légèrement les mains : « Beh quoi ? T’en veux plus ? ». Je ne réalise même pas qu’elle accélère le pas, à vrai dire, le seul truc que j’ai saisit c’est que plus elle est devant moi, mieux je peux mater ses fesses. Et c’est ce que je fais discrètement avant de relever la tête quand elle se remet à me parler. Se séparer ? Beh pourquoi ? Je crois que je l’ai vraiment agacé. Je ne comprends pas trop, je trouve même ça dommage, elle a l’air sympa : « Si je vais à la buvette c’est pour t’offrir un verre ... ». Et mes yeux finissent par buter sur sa ribambelle de sacs, dont deux que je porte. Je ne comprendrais jamais la frénésie du shopping. Et je me mets à rire comme un enfant quand elle finit par me dire que je suis le plus bizarre des deux : « Moi je suis bizarre ? C’est toi qu’arrête pas de t’énerver pour rien, je voulais juste me montrer sympa ».