home is where wifi connects automatically (carmichaos)

Je la regarde et soupire légèrement. " Je t'ai jamais raconté ce qui m'est arrivé quand j'étais en Europe... " Le constat est sans appel, Cole me rend malheureuse mais je ne suis bonne qu'à ça: souffrir. Et il y a ces moments où tout va bien et où j'ai envie de me laisser aller avec lui. Parce qu'on est heureux quand il n'y a que nous deux. Enfin, je pense. Je regarde droit devant moi et soupire légèrement " Long story short, je suis tombée amoureuse d'un mec en Europe pendant ma cavale et... Il faisait parti de la mafia Mel. Un mauvais type. Quand on était tous les deux c'était... Facile, beau. Et quand on allait en Russie, c'était tout une autre histoire " Je soupire et ferme les yeux alors qu'on frisson parcourt mon corps. Je me tourne vers elle, prends ses mains dans les miennes et lui avoue l'inavouable. Ce secret que je n'avais avoué qu'à Dante, Sage et Cole. " J'ai été violée et battue là bas tu sais... Ce qu'on voit dans les films n'est pas aggravé. La vie la bas, dans ce milieu, c'est ça et je l'ai accepté parce que j'aimais cet homme et que je pensais pouvoir le supporter et sauver une autre femme " Des rilles plus jeunes comme Méline par exemple. " Je suis un vrai déchet ambulant, je suis avec un homme que j'aime et qui me rend mal parce que je pense que c'est ce que je mérite et que j'espère que, comme Dimitri, j'arriverais à le faire un peu changer " Pas sur que ça ait fonctionné sur le russe et je suis franchement pas sure que ca fonctionne sur l'anglais mais bon. On dévie rapidement vers Loukas et j'ai l'impression de me voir en elle, d'une certaine manière. Chez les Carmichael, on est pareil. On est des passionnés et quand on aime ce n'est pas à moitié.  Je souris légèrement. Elle suintait l'amour pour ce type que je ne connaissais même pas. " Je lui casserai la gueule si vous tentez quelque chose et qu'il te fait mal " Lançais-je sérieusement avant de poser ma main sur son genou. " Ça ne pouvait pas marcher à l'époque... Il a du changé maintenant qu'il a une fille et tout ce qui va avec... " Il a mûri, il a grandi et tout ce qui va avec. Je souris largement quand elle parle d'aller le voir quand elle rentre. Je me penche vers elle et la prends dans mes bras. " C'est la meilleure chose à faire mon coeur " Soufflais-je en embrassant son front. Ce sont les parents et leur raclement de gorges qui nous écartent. " Les filles, votre père et moi, on aurait quelque chose à vous annoncer " je souris légèrement, prends la main de Méline et direction la table du salon. " C'est difficile à dire... Mais votre père est malade. Une maladie incurable sauf par un don et... Il est loin sur les listes de donation " On est là nous, non  ? " J'irai voir si je peux faire quelque chose des demain " Même dès que cette discussion sera finie s'io faut. Ça ne me gêne pas. Tout pour mon père.

Pas besoin de pousser la conversation plus loin. Fallait juste que princesse prenne son courage à deux mains et se décide à aller voir Loukas. A vraiment mettre des mots sur ce qui pouvait s'passer entre eux et qu'elle arrête de fuir tout ce qui pourrait la rendre heureuse. Parce qu'il était là le plus grand problème de Méline. Elle fuyait le bonheur totalement terrorisée par ce que ça pourrait avoir comme effet sur elle. A tel point que parfois, elle se demandait si sa passion favorite n'était pas de souffrir encore et encore. Princesse poussait un soupir alors que Kyla reprenait la parole. C'était dans ce genre de moment qu'elle se rendait compte qu'elles n'étaient pas si proche que ça. Sa grande soeur avait la manie de lui cacher tout et n'importe quoi et à chaque fois qu'elles se retrouvaient ensemble, Méline semblait apprendre de nouvelle chose. Kyla.. qu'elle soufflait abasourdie par ce qu'elle venait d'apprendre. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ? Mais au fond, c'était comme ça que fonctionnait les Charmichaos. Garder tout le mal pour elle. Ne jamais parler de leurs faiblesse, de leurs démons. Et voilà où ça les mênait. A souffrir en silence comme si rien de tout ça n'était important. Violée et battue. Voilà ce qu'avait été le calvaire de sa soeur et elle venait à peine de l'apprendre. C'était le genre d'information qui donnait l'impression de prendre des gifles monstrueuses. Tu mérites rien de tout ça, tu m'entends ? Oses le dire encore une fois et j'vais t'faire vivre un enfer. Bordel mais dans quel monde pouvait-elle penser qu'elle méritait des choses pareilles ? Et non, c'était vraiment pas le moment de repartir sur Loukas. Au final, c'était le dernier de ses soucis à Méline et il était hors de question de changer de conversation comme ça. Alors ouais, elle s'apprêtait à sortir une remarque bien cinglante et c'était le moment que choisissait leurs parents pour intervenir. Sauvée par le gong. " Les filles, votre père et moi, on aurait quelque chose à vous annoncer " Princesse croisait les bras sur sa poitrine l'air sceptique alors que Kyla attrapait sa main pour l'entraîner vers la table. " C'est difficile à dire... Mais votre père est malade. Une maladie incurable sauf par un don et... Il est loin sur les listes de donation " Ouais. Forcément, Kyla réagissait presque automatiquement, prête à tout pour leur géniteur. Méline, elle, restait en retrait. Gardant le silence alors que les regards de ses parents s'posaient sur elle comme s'ils attendaient la moindre réaction. Quoi ? Elle leur devait rien. Absolument rien. Ils lui avaient coupés les vivre jusqu'à ce qu'elle choisisse finalement de rejoindre Harvard. Elle avait vécu l'enfer pendant des années à cause d'eux parce qu'ils l'avaient précipités dedans alors quoi ? C'est la vie. La roue tourne. Il allait mourir, too bad. Elle choisissait de faire comme ils avaient fait avec elle la plupart du temps. Ne pas y prêter attention.

J'avais envie de voir Méline heureuse et si c'était avec Loukas, ainsi soit la vie. Ça pouvait être avec n'importe qui, j'en avais rien à secouer en fait. Même avec le pire des connards. Tant qu'elle était heureuse. Parce que y a rien de mieux que le bonheur et c'est moi qui dit ça, c'est pour dire. Rapidement, je lui explique ce qu'a été ma vie, mon quotidien quand j'étais en Europe, fuyant les gangs qui voulaient ma peau ici. Je la regarde et soupire quelques secondes. " Parce que je veux pas en parler. Je veux oublier " Et que j'en ai parlé à Cole, que je pensais que ça suffirait. Parce que j'ai cru qu'il serait mon pilier, ma bouée, le phare au milieu de l'océan et qu'au final, je souffre plus qu'autre chose. " J'ai pas envie de faire du mal aux gens en parlant de ça. J'ai pas envie qu'on me voit comme une victime " Alors que je ne le suis pas vraiment. Enfin si, j'ai été victime de ce mode de vie mais je suis restée, je suis restée avec Dimitri, je l'ai soutenu, je l'ai aimé en me disant que si c'était pas moi, ça serait une autre fille, une autre nana qui serait peut être moins forte que moi, une autre nénette qui finirait par se suicider, par mettre fin à ses jours parce qu'elle ne peut pas supporter tout ça, cette pression, cet horreur. " Non. Tu m'aimes alors tu me feras pas vivre un enfer... Mais je te jure que des fois, je me dis que je l'ai mérité... " Et ces jours là, je ne sors pas de ma chambre, de mon lit, je pleure, je mange et je dors. Et revoir Dimitri, tous ces sentiments que ça a fait remonter, tous ces soucis que ça m'a causé. Je déglutis difficilement. Putain, mais comment j'en suis arrivée à ça ? Comment j'ai pu passer de la nana toujours joyeuse qui ne vivait que pour la danse à ça. Je me déteste. Et celui que je pensais pouvoir m'aider, me remonter est... en Angleterre. Il arrive bientôt, certes. Mais bon. J'ai tellement besoin de lui. J'ai besoin de lui et de ma famille, de ma Mémé d'amour et de mes parents. " Ça reste entre nous... " Soufflais-je comme pour me préserver, comme pour préserver les gens autour de moi, le semblant de réputation que j'ai et mes parents. Parents qui ne mettent pas longtemps à débarquer et qui lâchent leur bombe rapidement. Mon sang ne fait qu'un tour et je me sens mal, terriblement mal. Mon père. Papa. Daddy. S'il y a bien une chose qui me caractérise c'est que je suis une fille à papa. Jamais sans mon père. Loin d'être proche de ma mère, c'est tout l'inverse avec mon père alors il me semble tellement normale d'aller se faire tester, de voir si je peux l'aider, le sauver. Et la réponse de Méline me glace le sang. Je la regarde. " Méline.. " Soufflais-je en la regardant droit dans les yeux, ma main lâchant la sienne. Je sais tout ce qu'il y a eu entre eux mais bordel... Je déglutis difficilement. " Vous avez prévenu Delilah ? " je doute que ma jumelle, enceinte, puisse faire quelque chose mais bon, qui sait. " Non, on ne lui a rien dit... " Ok, super. C'est donc ça la famille ? Rendre coupable une partie si on ne peut pas les aider et laisser l'autre morceau dans sa petite vie tranquille ? Je ne crois pas non. " Eh bien on ira toutes les deux voir ce qu'on peut faire " Lâchais-je en regardant ma petite soeur. Elle aura pas le choix, de toute façon. " On est tes filles, y a plus de chance que ça fonctionne " Lançais-je naïvement. Je les vois se crisper et je fronce les sourcils. " Qu'est-ce qu'il se passe ? " Je me raidis rapidement. " Ça ne changera surement rien parce que je... Je ne suis pas votre père biologique " Ses yeux sont sur moi. Méline doit se dire que c'est pour ça qu'ils lui ont coupé les vivres et tout ce qui va avec. Mais moi ? C'est quoi ce bordel ?! En plus, il a bien dit VOTRE. Donc quoi ? Ma mère l'a tellement trompé que deux - enfin trois - de ses filles ne sont pas de lui ?!

Peut être qu'elle avait pas tant de coeur que ça Princesse. Parce qu'elle réagissait comme si la mort proche de son père n'était pas vraiment un problème. Ou peut être qu'elle était tellement en colère qu'elle n'était pas capable de voir que sa disparition allait quand même la blesser au plus haut point. Dans tout les cas, elle faisait apparaître une nouvelle fois son masque de marbre agissant avec nonchalence. Caractéristique qui la définissait plutôt bien princesse. Toujours donner l'impression qu'elle n'en avait rien à faire de rien. Elle était douée dans ce domaine là de toute façon et puis, pourquoi montrerait-elle un quelconque intérêt à celui qui l'avait enfoncé pendant des années ? Oh, il pouvait bien tenter de se rattraper mais elle n'oubliait pas. Elle pourrait jamais oublier ce sentiment d'abandon et les dommage que cela avait pu avoir sur sa propre personne. Parce que quelque part, Méline elle était persuadée que sans tout ça, sans les erreurs qu'il avait pu faire à son encontre, elle ne serait pas comme ça. Alors bien sûr qu'elle lui reprochait tout. Sa descente aux enfers, ses problèmes de communication ainsi que sa peur foudroyante de toucher au bonheur. Oh, si elle détruisait tout et elle même par la même occasion c'était bel et bien la faute de ce père qu'il l'avait rejeté par bien des manières. " Méline.. " Et elle savait princesse qu'elle venait de blesser sa soeur par ses mots mais Kyla se rendait-elle compte qu'elle l'avait blessé en retour en ne prenant jamais sa défense face à tout ça ? " Vous avez prévenu Delilah ? " Oh Delilah. Elle au moins avait tenté de se dresser face aux décisions injuste de son père. " Non, on ne lui a rien dit... " Ce qui n'était même pas réellement étonnant au fond. Et Méline, elle avait l'impression de n'être qu'une vulgaire spectatrice dans tout ça. Ne plaçant pas un mot, regardant l'inquiétude prendre place sur le visage de son aînée alors qu'elle ne réagissait pas. " Eh bien on ira toutes les deux voir ce qu'on peut faire " ahah, comme si elle allait lever le petit doigt. Kyla pouvait bien tenter d'être menaçante que Méline ne frémirait pas. Elle n'aiderait pas sur ce coup là et peut être qu'il comprendrait enfin le sentiment que ça faisait de se sentir abandonné. " On est tes filles, y a plus de chance que ça fonctionne " Princesse ferme les yeux, hésite à partir en claquant les porte comme elle sait si bien le faire. " Qu'est-ce qu'il se passe ? " Réouvre ses paupières et examine les expressions de chacun. Y a quelque chose qui cloche, quelque chose qui ne va pas. La mère détourne le regard, le père semble nerveux. " Ça ne changera surement rien parce que je... Je ne suis pas votre père biologique " QUOI ? Subitemment, princesse se dresse ses mains s'accrochant à la table avec fermeté. Pas le père biologique. Pas votre père. D'elle ? De Kyla et Delilah ? C'est la pagaille dans sa tête puis ça éclaire des choses par la même occasion. Inspire, expire, passe ses mains dans ses cheveux. Le pire dans tout ça, c'est qu'il annonce en gardant ses yeux rivés sur Kyla. Comme si ce que pouvait en penser princesse importait peu. C'est sûrement pour ça qu'on s'ressemble si peu qu'elle balance en regardant Kyla. Parce qu'en toute objectivité, niveau physique c'était pas vraiment ça. Les jumelles avaient prit un côté, Méline l'autre. Carmichaos le retour.

Quand papa ouvre la bouche pour nous dire qu'il n'est pas notre père biologique, je le regarde en fronçant les yeux. Je n'entends plus rien, c'est comme si j'avais plongé en plein océan et que je m'enfonçais, petit à petit, dans les profondeurs. Mes oreilles bourdonnent et je tente d'encaisser la nouvelle. Pas notre père ? Ça veut dire quoi ça ? Ma mère l'a trompé et lui, comme un con, il est resté ? Je ne comprends pas. Pourquoi ? Pourquoi nous dire ça maintenant ? On mérite, seulement maintenant, de savoir la vérité c'est ça ? Trop de questions auxquels je ne suis même pas sûre de vouloir de réponse. Après tout, ça fait vingt trois longues années qu'ils nous mentent alors pourquoi ne pas continuer ? Mon estomac se tourne et se retourne jusqu'à ce que la voix de ma soeur me parvienne. C'est sûrement pour ça qu'on s'ressemble si peu Je la dévisage et fronce les sourcils. On sait que tu les aimes pas Méline mais putain, y a un minimum de bienséance à avoir. Je ne la reprends même pas parce que je suis secouée. " Vous avez pourtant le même père et la même mère " Lâcha le paternel alors que j'étais assise dans ma chaise comme si le monde me tombait sur le coin de la gueule. Elle, elle est debout, sur ses deux jambes, impériale. Et moi je suis écrasée, comme d'habitude. Écrasée, abasourdie, sous le choc et quel choc ! " Comment ça ? " Finis-je par demander. Comment ça, on a le même père, la même mère mais ce n'est pas lui notre père ? Il est sur les photos depuis la naissance, il est sur celles de Savannah. Je n'y comprends rien. " Assieds toi Méline, s'il te plait " Souffla notre mère alors que je posais ma main sur celle de ma soeur, lui lançant un regard qui voulait tout dire : pose ton cul ici qu'on puisse en savoir plus parce que j'en ai besoin, j'ai besoin de savoir qu'est-ce que c'est que tout ça... " Je veux tout savoir " Lâchais-je sèchement comme jamais. Je n'étais que douceur et guimauverie en tout genre avec eux en temps normal mais là... À situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle. S'en suit l'histoire de notre vie-conception. " C'était mon meilleur ami et quand il a vu la détresse dans laquelle nous étions, votre mère et moi, il a décidé de nous aider " Je l'écoute, je bois ses paroles comme s'il préchait paroles d'évangile. Ne m'avait-il pas menti une bonne partie de ma vie ? " On a eu Savannah et puis, quelques années plus tard, on a voulu d'autres enfants alors on a entamé les procédures d'adoption et il s'est proposé, encore une fois. Pour les jumelles " Je le regarde et déglutis avec difficulté. Ils l'ont pressé comme un citron quoi. " Et pourquoi vouloir toujours plus d'enfants alors que vous étiez incapable d'en faire normalement ? " Demandais-je, méfiante. Quand on a pas moyen d'avoir d'enfants, on n'en fait pas encore et encore. Ça me semble normal, logique. Mais pour eux ? Bonne question. " On voulait une belle et grande famille " Je les regarde et ris légèrement. " Et bien vous avez pas franchement rempli le contrat " Crachais-je, en colère, perturbée, tremblant de la tête aux pieds, prête à hurler et à pleurer.

Bref, tout ça ça lui prenait plus la tête qu'autre chose et ce qu'elle souhait le plus à ce moment précis, c'était se barrer et ne plus jamais remettre les pieds ici. Sur une échelle de un à dix, le niveau de colère de princesse avait dépassé les cinquante et fallait mieux ne pas laisser la tornade exploser à ce moment précis. Gros dégâts assuré.  " Vous avez pourtant le même père et la même mère " Euh.. Ouais bah elle comprenait rien et au fond, elle avait même pas envie de réellement comprendre. Cette famille, c'était un nid à problème et puisqu'elle ne s'était jamais senti à sa place ici elle finissait par se demander qu'est ce qu'elle foutait encore là.  " Assieds toi Méline, s'il te plait " Lol, non. Elle secoue la tête malgré l'incitation de sa soeur par la suite. Pourquoi fallait-il toujours que ça soit elle qui fasse des efforts ? C'était fatiguant à la fin. Mais en bonne soeur qu'elle était, son cul venait se visser une nouvelle fois sur la chaise même si le regard de la brune se posait ailleurs, clairement pas dans le mood pour écouter quoi que ce soit.  " C'était mon meilleur ami et quand il a vu la détresse dans laquelle nous étions, votre mère et moi, il a décidé de nous aider " Blabla. Rien à foutre. Princesse ne réagit pas, laisse ça pour Kyla. Elle veut rien savoir, rien entendre, s'fiche de tout ça. Du moins, tente de le faire croire.  " On a eu Savannah et puis, quelques années plus tard, on a voulu d'autres enfants alors on a entamé les procédures d'adoption et il s'est proposé, encore une fois. Pour les jumelles " Mais allez y, ne la citait pas. Elle frémit princesse mais garde sa bouche fermée pour une fois. " Et pourquoi vouloir toujours plus d'enfants alors que vous étiez incapable d'en faire normalement ? " " On voulait une belle et grande famille " " Et bien vous avez pas franchement rempli le contrat " Méline, elle tiquait. Belle et grande famille dans laquelle elle n'avait même pas été mentionné. Est ce qu'il se rendait compte à quel point ils la blessait un peu plus à chaque fois ? Elle se redressait d'un coup, la chaise valsant un peu plus loin. J'vous laisse en famille du coup lâchait-elle la voix tremblante. Parce que ouais, c'était douloureux d'entendre qu'on était pas considéré comme en faisant partit. J'espère que ta mort sera lente et douloureuse p'pa.

Mon monde s'écroule. J'ai l'impression d'avoir vécu en haut d'un château de sable pendant tout ce temps et qu'après vingt trois ans de "paix", la mer a décidé de se déchaîner et à tout emporter sur son chemin. Je suis mal, je tremble, je remets tout en cause et les explications qu'ils nous posent ne me plaisent pas, elles ne me suffisent pas. Je veux en savoir plus mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je tente de calmer Méline mais je sais bien que c'est mission impossible, que c'est comme parler à un mur de béton armé, elle est braquée et encore plus que moi, ce que je comprends. Ils ne la prennent pas en compte, à aucun moment et je les déteste pour ça. Ma Mémé, mon bébé, qu'ils la laissent tranquille avant que je leur casse les genoux et me barre en claquant la porte. En serais-je capable ? Je ne crois pas. Le temps s'est arrêté je crois, ou accéléré. J'vous laisse en famille du coup Je la regarde, entendant sa chaise tomber et je suis incapable de bouger. " Tu fais partie de la famille Méline " Le ton utilisé par ma mère est... distant. Je la regarde, cette femme avec qui je n'ai jamais rien partagé. J'espère que ta mort sera lente et douloureuse p'pa. Ses mots me brûlent les tympans et je bouillonne intérieurement. La tuer elle ou les tuer eux ? " Méline ! " Criais-je en la regardant droit dans les yeux. Mais Méline quoi ? Méline t'es une connasse ? Méline ferme ta gueule ? Méline, tu es entrain de tout détruire ? Y a plus rien à détruire et, définitivement, c'est elle ma seule famille. Et je sens le regard des parents sur moi parce qu'ils me connaissent, ils savent que je suis la seule de la fratrie à être en team "Family First". Sauf que là, je l'ai choisi ma famille. " Je vous déteste, je vous déteste pour nous avoir menti si longtemps, pour nous avoir caché ça, pour nous avoir mises de côté pendant plus de vingt ans ! " Criais-je, perdant pieds, tremblant comme une feuille, pleurant presque. Je me lève et soupire fortement. " Je vous déteste pour avoir laissé Delilah partir en France après la mort de Savannah, pour avoir coupé les vivres à Méline quand elle est partie à New York, j'vous déteste pour ne jamais avoir pris de mes nouvelles à mon retour de Russie ! " Je les attendais à l'aéroport, ils ont été mis au courant et en fait, rien, nada. " Vous avez jamais pris de nouvelles en huit mois, vous vous êtes jamais intéressés à ce qu'il s'est passé et vous savez quoi, j'ai été violée et tabassée là haut. J'avais qu'une hâte en rentrant aux US, retrouver ma famille et y avait personne " Avec Delilah c'était compliqué et Méline, même tarif. " Et ça sert à rien de vous en vouloir. Vous êtes les champions du "c'est trop tard" " Criais-je en attrapant la main de Méline. " On se casse " Soufflais-je en la prenant avec moi, direction la porte. On reviendra chercher nos affaires plus tard, je reviendrais chialer pendant des heures sur le sol de ma chambre, appelant Cole à la rescousse. Parce que c'était lui et rien ni personne d'autres. Même dans ce moment, même avec ce qu'on traverse.

Et ouais, c'était moche de dire un truc pareil. Affreux même. Mais Méline, elle avait toujours été le vilain petit canard de la famille. Et princesse en avait assez de ne pas se sentir à sa place, d'être rejetée à chaque fois et de devoir participer aux réunions de famille simplement pour laisser prétendre que tout allait bien. C'était pas le cas. Et puisque même dans un momemt comme celui ci, ils arrivaient à la faire sentir comme une malpropre, elle n'avait pas conséquent aucun intérêt à rester. " Tu fais partie de la famille Méline " Ouais. Fallait peut être qu'elle essaie de le redire avec un peu plus de conviction parce que là, y avait personne capable de croire un truc pareil. " Méline ! " Bien sûr que son ainée protestait. Toujours là pour défendre ce père qu'elle aimait tant. Mais c'était pas le cas de Princesse. Princesse elle s'en fichait royalement, elle était blessée et n'avait strictement pas envie de s'excuser pour les mots qu'elle venait de prononcer. Y avait des années qu'elle ne s'entendait plus avec ses parents, que la guerre avait été lancée, c'était certainement pas maintenant que ça allait s'arranger. Et s'ils avaient cru l'espace d'un instant que la maladie de l'un suffirait à annuler une enfance des plus pourris, ils s'étaient royalement trompés. Et y avait soudainement Kyla qui pétait les plombs, sortant tout ce qu'elle avait envie de dire avant d'attraper la main de la brune pour l'entraîner loin de cette maison. Oh mais elle comprenait pas, elle comprenait pas l'ainée que Méline, elle avait bien plus que ça à reprocher. Qu'elle avait des blessures qui ne pourrait jamais s'effacer et qu'il y avait une éternité qu'elle ne s'était pas sentit aimée. Mais qu'est ce qu'elle pouvait bien faire contre ça ? Elle était juste née au mauvais endroit et ne pouvait pas l'effacer. J'ai besoin d'être un peu seule. Vraiment. Elle sortait une clope qu'elle coinçait entre ses lèvres avant de l'allumer. Mais là, elle avait vraiment besoin d'être un peu seule, de faire le vide dans sa tête, de tout oublier.

Les réunions de famille ont toujours été ce que je préférais. Toud les ans, je n'avais qu'une hâte c'était de rentrer à la maison après un semestre loin de mes parents et de Méline. Noël, ma période préférée de l'année et quand je voyais la tournure des événements, je me disais que c'était foutu, que ce Noël serait le plus pourri de l'histoire du Noël pourri mais je ne savais même pas à qui en vouloir. Mes parents, Meline et son petage de câble ? Tout le monde peut-être. Tout lz monde sûrement ouai. Debout, je crachais ma haine, je crachais tout ce que j'avais sur le coeur dans le but de leur faire mal, de leur faire beaucoup de mal en fait. Je les maudissais plus que tout au monde et j'étais bien contente d'avoir parlé de tout ça a Méline bien avant parce qu'elle m'aurait pété un câble de ne rien lui avoir dit plus tôt. Je l'entraîne dehors et tous mes membres tremblent tellement je suis en colère. Je la regarde et quand elle me dit qu'elle a besoin d'être seule, je suis sur le cul, légèrement choquée. " Méline... " Soufflais-je à voix basse en la regardant allumer sa clope. En fait je venais de l'engueuler -comme à mon habitude- et maintenant j'avais envie de l'étouffer à coups de câlins et tout ce qui va avec. Je soupire fortement et passe une main dans mes cheveux. " Ok " Lâchais-je machinalement. " Je serai dans ma chambre si jamais " Soufflais-je en tremblant comme une feuille, retenant tant bien que mal mes larmes. Je pousse la porte et mes parents sont sur mon chemin. Je les regarde, les dévisage, hurle et pars en furie dans ma chambre. Et j'en sortirais pas, pas même pour manger. Cole à l'autre bout du monde et du fil, je laissais parler mon coeur entre deux sanglots. Il serait bientôt là pour moi, pour m'aiguiller. Phare et boussole. Il était tout pour moi alors que je me sentais des plus seules. Et bientôt je le serai définitivement.