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Black intention ► Noara

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Black intention
— Noara

Accoudée au bar, je portais mon martini blanc à mes lèvres en laissant mon regard vagabonder dans le vide, la tête ailleurs. Même si je savais que ça ne servait à rien, j'étais tracassée. Un peu plus tôt dans la journée, j'avais remarqué qu'Anton avait essayé de me joindre. Et comme à chaque fois que j'avais un appel de mon triplé, je me sentais aspirée par mon passé que j'essayais de fuir tous les jours un peu plus. Il ne me donnait pas souvent de nouvelles, ce n'était pas vraiment son genre à vrai dire, et je n'étais pas à lui en demander non plus. Mais je me doutais au fond que ce n'était pas pour s'assurer de ma bonne santé qu'il essayait de m'avoir au téléphone, mais dans un tout autre but. Demander de l'argent, voire un toit pour une nuit. Il y avait longtemps que j'avais arrêté de me battre pour sortir mon frère de toutes les merdes dans lesquelles il était fourré. Et lui donner un peu de cet argent qui ne m'appartenait pas mais dont je jouissais ne me faisait ni chaud ni froid, tant qu'il ne se foutait pas de ma gueule. C'était mon frère, mon triplé et à se titre, j'étais prête à lui donner ce qu'il voulait. Mais si par malheur il essayait de me rouler, il savait qu'il aurait affaire à moi. Je lui avais rapidement envoyé un message et à présent dans ce bar légèrement animé par le brouhaha tranquille des discussions, j'attendais son appel en sirotant un verre, perdue dans mes pensées et mon passé, ne faisant pas attention à ce qui m'entourait. Enfin mon téléphone vibra, et je décrochais. Salut Anton.. dis-je en Russe, ma langue maternelle en entendant sa voix à l'autre bout du combiné.



@Noah Arjen d'Aremberg
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✧ Bar, 29.07.16✧Lara et Noah


« Fils », c’est la première fois que mon père m’appelle comme ça. La toute première fois. Vous savez, quand un malheur s’abat sur vous, je crois qu’on le pressent. Je crois que notre âme toute entière est incapable d’ignorer le bruit sourd des tambours de guerre. Amères, on se complet en jeu de passe passe, convaincre l’esprit d’une évidence avortée, la rendre aussi fausse qu’un sourire mal placé. Mais là, tout au fond, dans notre ventre déjà éreinté, on le sent arriver. Une silhouette grossièrement coloriée dans l’horizon, qui marche et qui marche à pas lent. On ferme les yeux dans l’espoir qu’elle disparaisse. Mais ça ne fait rien. Elle est toujours là. Et même si vous éprouvez beaucoup de difficulté à l’admettre, même si vous vous postez dans un rôle de spectateur, comme si vous n’étiez pas entrain de le vivre, tout au fond de vous, vous le pressentez. Ça vient, ça arrive, on va vous le dire. On va vous faire comprendre pourquoi votre corps vous a précédé, pourquoi cette sensation acerbe de coup de poignard dans le gosier. On va matérialiser votre ressenti par des mots et les maux, les colorier. Oui, quand j’ai entendu le « Fils », je l’ai senti. Là, dans mon ventre, la déchirure. L’envie de pleurer. L’envie de crever. Je crois que c’est même la principale différence entre la joie et la tristesse. La joie s’appuie sur l’effet de surprise, elle vient quand on ne s’y attend pas. La peine elle, s’appuie sur la résignation. On la voit nous guetter, on l’entend se ramener. Tout l’effort réside dans le fait d’ouvrir ses bras. De l’accueillir. Et j’ai les bras croisés. Je m’acharne contre moi-même, ne dit rien quelques secondes. La voix de mon père enveloppe mon capharnaüm comme un lointain écho : « Votre mère est partie. Paix à son âme ». Liquéfié. Léthargique. Paralysé. Je n’esquisse ni son, ni mouvement. L’impression de regarder une pierre, d’être une pierre. Je n’entends plus la voix de mon père. Je ne la comprends pas : « L’enterrement a lieu demain ». Toujours rien. Mon corps est vide. Je suis néant, de l’antimatière, trou noir vulgaire incapable de réaction. Je serais incapable de vous dire combien de temps je suis resté assis sur mon lit. Combien de temps je suis resté là, à contempler le vide, l’oreille appuyée sur le téléphone. Éteint, mon âme plongée dans du formol. Je ne ressens rien. Anesthésié. Fantôme endormie, je ne saurais pas non plus vous dire combien de temps ça fait que je suis à ce comptoir. Dans ce bar. Ni quel est ce bar. La bouteille de whisky est au trois quart vide devant moi. Impassible, le visage clos, je suis là à fixer un univers qui semble ne jamais avoir existé. Les conversations, la musique, les verres qui cognent, les pas qui claquent. Mes yeux se perdent sur des visages, des mains, des corps, dénaturés. Je n’en distingue aucun trait.



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Un flot d'émotions m'engloutissait comme à chaque fois que j'entendais la voix rauque et profonde de mon frère. J'avais ce noeud que creux de ma poitrine qui se formait, et qui se tordait dans tous les sens pour me rappeler d'où je venais, dans quelle misère j'avais été et comment je m'en étais sortie alors que mon triplé lui se perdait dans les fin fonds de la déchéance humaine. La colère aussi, déjà présente alors que je n'avais pas encore entendu le but de son appel. Mais à chaque fois c'était pareil. Il m'énervait. Sa flegme m'énervait, tout comme l'absence totale d'ambition qu'il avait dans la vie. Je soupirais dès les premiers mots, entendant les siens décousus, lents et devinant qu'il était certainement défoncé. Qu'est-ce que tu veux cette fois.. ? soupirai-je assez rapidement, puisque de toute manière il fallait bien que je sache ce qu'il avait encore fait. Besoin d'argent, comme d'habitude, sûrement pour payer sa came. D'un toit aussi, sur Cambridge. Je ne suis pas chez moi désolée. Ana non plus Mon ton était plus sec cette fois, alors que mes doigts fins attrapaient la tige enfoncée dans l'olive de mon Martini pour la faire tourner sur elle même, devant mes yeux absents. Cette conversation m'épuisait. Parce que je ne supportais pas de le savoir dans cet état sans rien pouvoir faire. J'essayais de le raisonner, une fois de plus. S'il te plait Anton, tu pourrais.. dis-je sur un ton de plus en plus suppliant avant qu'il ne me raccroche carrément au nez. Le.. Je balançai mon téléphone sur le bar sous l'agacement, avant d'enfouir mon visage entre mes mains. je les faisais glisser, comme si elle pouvaient étirer ma peau et ainsi balayer tout ce que je pouvais ressentir à cet instant. Mais non. Je lâchais un soupir, finissais mon Martini. Mes yeux s'arrêtèrent un quart de seconde sur le mec assis au bar à quelques mètres à peine de moi au visage perdu dans le vide, sans que je n'y fasse vraiment attention. Vous pouvez m'en servir un deuxième s'il vous plait ? demandai-je au barman en repassant à l'anglais, lui faisant un petit signe.

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✧ Bar, 29.07.16✧Lara et Noah


Mes sens assoupis, mon ventre atrophié. J’ai souvent vécu dans l’appréhension de la douleur. La peur de la souffrance physique, la peur de la souffrance émotionnelle. J’ai souvent vécu en pressentant que je serais incapable d’endurer quoique ce soit, mon esprit trop fragile, mon corps trop fébrile. Et je constate qu’on m’a mentit. Ce qui fait mal, ce n’est pas le coup en lui-même. Ce qui fait mal, c’est de ne pas avoir mal. De supplier son âme d’avoir mal. De savoir que là, quelque part, se loge une douleur indicible, d’être incapable de la saisir. D’appréhender le moment où elle va exploser. Spectateur de son propre sort, on se fige dans une paralysie néfaste. Une sorte de neurasthénie incontrôlée, qui tout à coup vient vous immerger. Je me sens immerger. Dans une espèce d’ectoplasme difforme, entre la respiration à plein poumon, trop grand, et la suffocation latente. Le bruit du bar ressemble à un immonde brouhaha. Mes oreilles endormies n’en saisissent que d’éparses vibrations qui viennent perturber mon faux calme. Ma fausse plénitude. La paix du corps comateux, qui ne prend son sens que dans la flagellation. Je me flagelle. Je ne sens pas les effets de l’alcool, pourtant, j’implore ce whisky de me faire tourner la tête. Je bois, un verre encore. Pitié, réveille-toi ; Fais quelque chose, n’importe quoi. Je le regarde de dehors ce fantôme mécanique, livide et terne, transparent. Je le regarde affalé sur son tabouret, un coude appuyé sur le comptoir, sa tête qui semble sur le point de tomber. Le serveur m’interpelle. Il doit insister bien trois fois avant que mes yeux ne percutent la présence de sa main qui s’agite sous mon nez. D’un mouvement lent de la nuque, je redresse mon visage, lui fait face. Il se tait quelques secondes. Comme s’il venait de voir une ignominie de la nature. Un faciès éteint, inexpressif, qui n’a pour seul promesse d’existence que ces narines qui se dilatent au rythme de sa respiration. Il me demande si tout va bien. Je le regarde, le dévisage. Petit à petit, revient à l’instant, décompose ses traits, les dessine des yeux. Et d’une voix taciturne, articulée, je lance un grave : « Une autre », désignant la bouteille des yeux. Il hésite un instant, et machinalement, je sors de ma poche une liasse de billet que je pose sur le comptoir. Quelques fractions de seconde encore. Je ne le regarde plus. Il attrape les billets et s’exécute. Je profite de ce bref instant de lucidité pour prendre conscience du monde qui m’entoure. J’ai le sale sentiment de ne pas savoir si je suis entrain de rêver, ou si tout cela est vrai. Mes yeux caressent l’espace avec une légèreté acerbe, de celles qui voulaient dire, je vous vois sans vous voir. Et sans que je n’aie pu les contrôler, mes yeux reviennent vers une brune assise à quelques mètres seulement de moi. Je la regarde. Avec insistante. Il me faut bien des secondes pour saisir ce que mon inconscient veut dire. Pourquoi il m’a fait m’arrêter là. J’insiste encore. Ces cheveux. Ces yeux bleus. Cette peau pâle. Elle ressemble au souvenir d’un rêve, sale impression de déjà-vu que j’ai du mal à saisir. J’insiste plus. Sans m’en rendre compte, je la regarde avec une précision déroutante. Je la vois marmonner quelques mots au serveur et … mon cœur trébuche. Je ne sais pas si je dois être satisfait ou inquiet. Il trébuche, lui que je n’avais pas senti de toute la journée. Il trébuche et la voix dans ma tête me répète, « Echo, Echo ». Echo. C’est Echo. Ce n’est pas Echo. Je voudrais que ce soit Echo. Non, je ne veux pas. Pourquoi là ? Pourquoi maintenant. J’ai envie de hurler. De lui sauter dessus, de la défigurer.



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— Noara

Je me sentais nulle. J'avais à la fois envie d'hurler et de me mettre à pleurer. Et je détestais me sentir aussi vulnérable. J'avais beau me construire une carapace de titane au final, c'était mon frère, existence toute simple sur cette terre, qui parvenait à me fragiliser. En un seul coup de fil. Tout un tas de pensées me venaient à l'esprit, comme le fait que je n'aurais jamais dû commencer à lui donner de l'argent. Ou que j'aurais dû l'empêcher de côtoyer ces types quand il n'était encore qu'un ado, le forcer à venir avec moi au Etat-Unis, insister davantage pour qu'il arrête de se droguer. Mais j'avais cette certitude amère que je me traînais depuis des années, cette petite voix qui me disait au creux de l'oreille qu'on ne pouvait rien changer au passé. J'en avais été témoin bien d'une fois. Du coin de l’œil, je voyais ce type à côté de moi qui sortait toute une liasse de billets pour obtenir une seconde bouteille d'alcool alors qu'il semblat prêt à s'écrouler sur la table, provoquant un tel mépris en moi que je me sentais d'autant plus sur les nerfs, ne ressentant pas même l'ombre d'une once d'empathie à son égard. Je détournais rapidement le regard après quoi, je commandais un nouveau verre moi aussi. Non pas pour finir aussi torché que ce mec, mais plutôt pour effacer le précédent, et ce qui allait avec. Pourquoi est-ce que je me sentais comme ça ? Mes doigts tapotaient le bord du bar avec nervosité, dans un rythme rapide qui faisait s'emballer mon coeur de manière ridicule. Alors je laissais mes doigts remettre l'une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, cherchant malgré moi un moyen de les occuper et d'empêcher ce sentiment de culpabilité de me gagner. Le barman venait m'apporter mon verre et je le remerciais. Je prenais une première gorgée rapidement, cherchant à retrouver un peu de ma vigueur habituelle qui semblait s'être effacée en un battement de cil. Puis une seconde. Et je fronçai les sourcils, ayant la désagréable impression d'être observée. L'instant d'après, je tournais mon visage vers ce fameux type, mon regard percutant le sien de plein fouet. Ses yeux à la fois désespérés et assassins me glacèrent le sang pendant une seconde, avant que la colère ne prenne le dessus. Qu'est-ce qu'il avait lui à me regarder comme ça, avec son regard halluciné et ses yeux qui semblaient me détailler avec une précision déroutante ? Et depuis combien de temps est-ce qu'il était en train de me regarder comme ça comme un pervers ? J'haussais un sourcil avant de soupirer, agacée, et de détourner à nouveau le regard.

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✧ Bar, 29.07.16✧Lara et Noah


Echo, garce écœurante qui m’a fait croire que se tordre le ventre, se mutiler l’âme, s’empoisonner la tête, c’était de l’amour. Garce dégoutante. Manipulatrice, calculatrice, fausse et foutrement égocentrique. De cet égocentrisme pur qui convainc votre cerveau que le monde tout entier est un hologramme issu de votre pensée. Que vous là, vous êtes au centre, et vous le crée ce monde, vous le faites jouer. Psychopathe. Esprit malade. Je voudrais croire qu’elle est folle. J’ai voulu le croire. C’est d’ailleurs la seule pensée qui m’a permis de me détacher de sa présence. Et de son absence encore plus évidente. Elle était malade cette fille, elle avait le malsain en elle, les yeux de sheitan, et moi je ne l’ai pas aimé. Je le sais que je ne l’ai pas aimé. Je l’ai même détesté. Le syndrome de Stockholm, ce n’est pas de l’amour. J’étais accro à ses coups bas et tordus, accroc à la douleur qu’elle provoquait, aux ecchymoses qui ressortaient de nos rencontres et à cette peine immonde qui croupissait dans mon bas-ventre. Elle m’avait éloigné du monde, accaparé, enfermé dans une cellule grise, en camisole noire. Et j’ai suivis, comme un abruti. Echo est malade, mais elle est intelligente. Elle a su voir, elle, mon aura de soumis. Elle a compris qu’il était facile de me retourner le cerveau quand on se mettait à parler d’amour et de toutes ces choses que je feins de toutes mes forces de rejeter. Elle avait compris que l’armure de plomb n’était qu’une illusion. Et elle a joué. De tout ça, elle a joué. J’étais con, bien trop con, convaincu et vaincu. Toujours con. Ses vas et viens de girouettes, et moi qui l’attendait. Ses coups de pelles sur mon être, et je souriais insassiable. Je n’avais aucune idée de ce qu’était un sentiment avant, je n’avais jamais laissé mes émotions s’exprimer. Ni même la rage ou la colère. Tout avait toujours été enfoui avant elle. Elle est apparue comme un marteau, a tout fissuré d’un coup. Pour son grand plaisir, j’ai explosé. Je me suis éparpillé aux quatre coins de l’atmosphère et elle s’est amusé de me voir à ce point souffrir. A ce point sous tension, la tension de ressentir tout ce qu’on n’a pas ressentit pendant presque vingt ans. Echo c’est la gangrène, la plaie qui vous rappelle ce dont vous ne voulais pas. Dans ses yeux, j’étais le pauvre et pathétique Noah. Plus jamais ça. Alors, quand je crois la voir là, face à moi, mes dents se serrent. Ainsi que ma main autour de mon verre. Je ne sais pas depuis combien de temps je la fixe, mais je ne peux m’en empêcher. Comme si je jurais, sans avoir à le prononcer, que j’allais prendre ma revanche. Abruti. Inconscient. Je ne sais même pas si je dois croire mes yeux ou ma tête. Elle se met à tourner, mes yeux voient flous. Du rêve ou de la réalité, finalement, je m’en fous. Je suis là, absorbé, la rage naissante au ventre, mes narines dilatées, mes yeux humidifiés et rougis de fatigue. Emotionnellement éreinté de lutter pour enfin me libérer. Je la regarde. Je la regarde encore. Et encore. Ses gestes, sa façon de faire, son air. Il y a quelque chose qui ne colle pas. Et je me déteste de le remarquer. Autant que je me déteste de vouloir me le cacher. Il y a quelque chose qui ne colle pas, et pourtant, la voix dans ma tête n’arrête pas « C’est Echo, c’est Echo ». Peut-être que je cherche à provoquer cet effet. La déchirure. Le miroir immonde qui me renvoie à mon visage lamentable. Peut-être que je la cherche. Et je crois la trouver. Quand elle tourne son visage, qu’elle percute mes yeux de plein fouet. Comme un accident de bagnole. Je ne détourne pas les yeux. J’insiste, méprisant, acerbe, toute la haine du monde plantée là dans son bleu cadavérique. J’oublis le reste de son visage, j’oublis le reste autour. Je suis dans ses yeux et me voit y planter des lames aiguisée. La faire saigner, regarder couler l’acide qui la meut. Ma bouche se ferme, mes lèvres se pincent, dans ce geste qui veut cacher les ordures que je pourrais me mettre à hurler. Son haussement de sourcil m’exaspère, c’est la guerre des égos. C’est elle. Je n’y peux rien, je m’en convaincs. Peut-être parce que jubile en ressentant enfin quelque chose. Même si c’est de la colère, même si c’est une pulsion de thanatos cruelle, je ressens quelque chose. Et je ne détourne pas les yeux. Pas même quand je finis par boire mon verre cul sec. Pas même quand le serveur m’apporte la seconde bouteille. Comme si je le connaissais, comme s’il connaissait mon histoire, je l’interpelle d’un taciturne : « Qu’est ce qu’elle fait là ? ». Il suit la direction de mes yeux, reviens vers moi, désabusé, et hausse les épaules avant de s’en aller essuyer des verres. Je me vois me lever, éclater son crâne contre ce comptoir. Je me vois relancer les dés, gagner la partie cette fois. Je serais le menteur, je serais l’hypocrite, je serais le dominant. Alors je rappelle le serveur, me souvenant qu’Echo adore le champagne. Et je lui fais porter une flute à la jeune femme. Sans jamais la quitter des yeux. Cette fois, je te tue.



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Ce type venait de m'exaspérer. Je sentais l'agacement me gagner, se mêler à la colère qui commençait doucement à être à ébullition là, au fond de moi. Je sentais son regard toujours sur moi mais malgré tout, je gardais les yeux résolument tournés, cherchant à rester calme et ignorer cet abrutis qui avait certainement picolé comme un porc. Pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça ? Pourquoi est-ce que j'avais encore plus l'impression d'être coupable de quelque chose ? Avec ses yeux assassins, son air mauvais et cette sensation qu'il était prêt à me faire endurer les pires souffrances du monde pour me faire payer. Mais est-ce que les choses auraient réellement pu être différentes pour Anton ? Qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus hein ?! Tout se mélangeait dans ma tête. Mon frère, mon passé, et ce psychopathe qui me regardait de travers. J'étais sur les nerfs, et comme si je voyais enfin une issue dans la colère à cette culpabilité qui me rongeait de l'intérieur, j'y plongeais la tête la première. Je me laissais gagner par cette émotion plutôt que par la précédente qui me faisait bien trop mal, rageant intérieurement contre ce type et ses regards mal placés. Je l'entendais vaguement interpeler le barman mais une fois encore je l'ignorais. Je n'avais qu'à me lever, tout simplement. Finir ce martini et aller faire un tour. Je ne voulais plus penser à tout ça. Et si je savais que je n'avais pas à être seule à porter ce poids qui me faisait culpabiliser, que je pouvais très bien en parler à Anastasiya pour qu'on trouve une solution ensemble, je savais aussi que je ne le ferais pas. Parce qu'à quoi ça servirait au juste ? Qu'est-ce que je pouvais attendre d'elle en sachant qu'elle nous avait tous laissés dans la merde pour partir avec maman sans aucun remords ? Ca y est, je devenais mauvaise. Je finissais mon verre et m'apprêtais à partir pour chasser tout ce dégoût que j'avais, quand le barman posa une flute de champagne devant mon nez. De la part de monsieur dit-il en me désignant l'autre tordu. A nouveau nos regards se croisèrent alors que j'avais l'impression d'être en plein délire. A nouveau ces yeux acerbes, qui me tranchaient à vif et auraient fait fuir toute personne sensée de peur de se faire agresser. Mais pas moi. La colère pris le dessus alors que je descendais de mon tabouret en attrapant la flûte, me dirigeant vers lui avec un calme glacial. Je m'arrêtais devant lui et buvait le champagne, d'une traite, avant de poser le verre devant lui dans un claquement sec. Si tu continues de me regarder comme ça, le prochain c'est pas dans ma gorge qu'il va finir mais dans ta gueule dis-je sèchement, tout le mépris du monde sortant de ma bouche. Puis je faisais demi-tour pour aller me rasseoir, ne lui accordant plus aucun intérêt.

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✧ Bar, 29.07.16✧Lara et Noah

Je ne sais pas ce que je veux, je ne sais pas ce que je cherche. Comme s’il y avait deux baffles dans ma tête. A droite celle qui braillait et essayait de me convaincre qu’il s’agissait d’Echo. A gauche, la voix fluette qu’avait comprit avant même qu’elle tourne la tête vers moi, que ce n’était pas elle. Qu’est ce que je fous ? Qu’est ce que je cherche ? A monter le volume de la baffle de droite dans ma tête. C’est comme si je cherchais à ressentir ce qu’Echo avait toujours provoqué en moi. La colère, la rage, la haine, l’envie de crever, le besoin de tuer. Comme cette fois où je l’ai nargué d’un jeu de roulette russe. Ivre, tel que je suis là, j’étais allé la retrouver et l’avait pointé avec mon Colt. J’étais fou à lier. Je l’avais pointé et j’avais tiré. Il n’y avait qu’une balle dans le chargeur, il ne s’était rien passé. Mais j’entends encore le « click », je sens encore la conviction dans mon doigt quand j’appuie sur la détente. Ça change une personne de savoir qu’on a été capable de le faire. Qu’on n’était à rien de le faire. De rage, d’animosité, de haine. Capable de penser réellement les mots « je vais te tuer ». J’allais la tuer. Et là, je cherche cette provocation. Je veux que ce soit Echo, parce qu’avec Echo, je perds la tête. Mon cœur s’accroche, mais je perds la tête, je n’ai plus de moral, plus de retenu. Elle a été la première à me pousser à un tel degré de haine et de mépris, la première à transformer le mec que j’étais en mec capable d’appuyer. J’étais capable d’appuyer. Ce n’est pas rien je crois. Je veux ressentir ça. Cette colère là, immense, insondable, je veux la ressentir. Parce que même cette colère là est moins pire que le vide atroce que je ressens en ce moment. Je ne pense plus à rien, figé sur cet artefact, ce visage que je voudrais transformer en morphine. Je ne prends même pas la peine de la regarder vraiment. Tout ce que je vois, c’est ce que ma tête veut voir. A quoi elle ressemble vraiment, je n’en sais rien. Elle est ce que mon esprit en fait. Et comme pour lancer des hostilités trop longtemps retenus, je lui fais livrer une coupe de champagne. Echo adore le champagne. Elle aussi, elle va aimer le champagne. Parce que c’est Echo. Ouai, c’est Echo. Pensée de psychopathe, je suis comme ces tueurs en série qui cherche toujours le même visage à laminer, le même corps à dépecer, le même esprit à séquestrer. Je ne veux pas la tuer. Je veux qu’elle me donne envie de la tuer. Une envie aussi irrépressible qu’insaisissable qui me ferait enfin sortir de cette putain de torpeur morne. Et je la vois se lever. Je ne suis même pas surpris. Le corps raide, le visage figé. Je la suis, je l’accompagne. Comme s’il était évident que nous devions nous rencontrer. Comme s’il était évident que nous devions nous retrouver. Allez viens, viens, marche encore. Viens me montrer à quoi ressemble ta mort. Et je souris narquois à sa remarque. Ne réponds rien. Souris de plus en plus large. Me relève lentement de mon tabouret, réajustant le col de ma veste. Prenant de la hauteur, la fixant droit dans les yeux à quelques centimètres à peine de son visage, je fais signe au serveur. Sans un mot. Elle retourne à sa place et je la regarde presque … satisfait ? Oui, satisfait. Parce qu’il y avait de la glace dans ses yeux, et c’est dans la glace que je veux plonger. Je demande une nouvelle coupe de champagne au serveur. Quand il me la ramène, je vais vers la jeune fille. Prends place sur le tabouret à côté d’elle, pose le verre devant moi. Laissant planer un silence macabre tandis que seul le bruit de la coupe qui glisse sur le comptoir, comme je la pousse vers elle du bout des doigts, se fait entendre. Et en penchant légèrement la tête, je dis, d’une voix taciturne, d’un phrasé lent, décomposant chaque syllabe : « Alors, je peux d’ors et déjà t’offrir la deuxième. ». Non, je n’arrêterais pas de te fixer. Parce que je veux ta colère. Tu es elle. Je veux sa colère. Et ma haine en retour.



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Son sourire narquois me dégoûtait, tout comme ses yeux bouffis, striés de rouge qui lui donnaient encore plus l'air d'un fou. Je ne cillais pas lorsqu'il se redressa, lorsque son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien bien qu'il me dépassa de quelques bons centimètres et qu'il me défiait de son regard habité. Je n'esquissais pas même une grimace alors que je sentais l'odeur du whisky qui émanait de son haleine, ses fringues, alors que je détestais ça. Peut-être étais-je folle d'être si peu impressionnée par son aura meurtrière. Ou était-ce la colère qui m'avait rendue inconsciente. Son expression provocatrice, son visage me rendaient folle. Je le regardais comme une merde, comme un déchet sans intérêt avant de l'abandonner là et de retourner sur mon tabouret. Il était prévenu, et je n'étais pas d'humeur à jouer à mère Thérésa avec ce genre de spécimen. C'était ridicule de me sentir aussi agacée par un pauvre type complètement ivre. Et pourtant je n'arrivais pas à me contrôler. Pourquoi est-ce qu'il me regardait comme ça ? Pourquoi moi, et pas cette blonde pulpeuse bien plus attirante que moi qui riait un peu plus loin ? J'avais la poisse au point d'attirer le seul taré échappé de l'asile psychiatrique ou quoi ? Accoudée au bar, je me pinçai l'arête du nez en soupirant, avant que mon corps ne se tende à nouveau. Je le voyais, là, du coin de l'œil, se rapprocher de moi. S'asseoir à côté de moi. Je pouvais même sentir son odeur de whisky qui permettrait à n'importe qui de le suivre à la trace. Lentement je tournais mon visage vers lui, le dévisageant sans retenue quand je remarquais la nouvelle coupe de champagne. Il se foutait de moi ? Je ne prononçai pas un mot, plissant les yeux en le regardant faire grincer le pieds du verre contre le bar dans un bruit crisant. Sans que je ne sache vraiment pourquoi, sa voix rauque et lente que je n'avais pas encore entendue me perturba un court instant. Je le regardais en silence, gardant un calme froid alors qu'au fond de moi, j'avais juste envie de lui mettre la gifle de sa vie. Puis toujours aussi muette, j'attrapais la coupe entre mes doigts avant de lentement la faire couler en haut de son crâne, un sourire mauvais étirant mes lèvres au fur et à mesure que le liquide glissait sur son visage. On a les idées plus claires ? dis-je en haussant un sourcil.

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✧ Bar, 29.07.16✧Lara et Noah

Comme un éclair fugace dans ma morne pleine, je ressens tout à coup le besoin furieux d’exalter. De cette colère propre aux diables qui une fois sortie de leur sommeil viennent tout déranger. Tout détruire. Tout saccager. Quitte à se saccager eux-mêmes. Elle est Echo, je m’en convaincs. Et comme si l’absence de mon esprit s’était elle-même absentée, je commence à ressentir les effets du whisky. Signe prometteur d’un regain minime, d’un retour bref à la vie. Ou peut-être à la mort-vie. Mon cœur éteint dans son cachot d’amertume, j’agis et réagis comme un zombie. La faim insatiable au ventre, soif étanche de chaire faisandée, de miasmes répugnants, de rage essoufflée. Je veux cette colère. Parce que même cette colère est moins pire que le vide incommensurable que je ressens jusque dans mes yeux. Et tout à coup, plus rien. Ni la peine tût, ni mes viscères en grève, ni le brouhaha du bar. Tout à coup, je ne ressens plus rien que cette envie frénétique de chaos et de sang. Comme si là face à moi se dressait la plaie d’un autre moi. L’autre Noah qu’avait connu Echo, qu’avait oublié tout ce qu’il existait de beau, qui s’était écroulé dans une torpeur décadente de folie pure, d’haine viscérale. Je ne vais pas la lâcher. Parce que ce matin maman est morte et que je ne l’ai toujours pas réalisé. Parce que j’ai besoin de ce qu’elle provoque en moi pour me souvenir que j’existe encore, que je suis là. Comme un zombie, je me traîne, flute de champagne à la main, jusqu’à elle. Quand je la regarde, il y a comme un voile qui la déguise, palimpseste égratigné de rature, elle est ce que je veux qu’elle soit. Je vois Echo. Alors ce voile opaque qui l’habille, qu’annonce à l’avance les maux que je vais souffrir, je le fixe. De ses yeux à sa bouche, je le fixe. Elle ne dit rien. Elle lui ressemble tellement. Mon sourire mesquin s’étire au coin de mes lèvres, je la regarde encore, je la défie. Mets donc tes menaces à exécution, montre-moi que j’ai raison de te faire porter son masque. Et c’est ce qu’elle fait. Me déversant le contenu de son champagne sur le sommet du crâne. Je ne sens ni le froid, ni l’humidité, comme si mon corps n’était plus apte à répondre à aucun stimuli extérieur. Aucuns stimuli qui ne soient créé par mon esprit momentanément malade. Je ne bouge pas. Je ne cille pas. Pas même quand le champagne ruisselle sur mes paupières, qu’une goutte se perd sur le bout de mon nez, que le reste finit par recouvrir mon col. Je ne bouge pas, je ne ressens rien. Qu’une exaltation profonde dans le ventre parce qu’elle a répondu. Parce que sans le savoir, elle vient de se condamner. Parce qu’on va jouer. Et tel que je l’agace, elle ne pourra pas s’empêcher de me donner ce que je veux : sa colère, pour que la mienne vienne y répondre. Je souris, large sourire en la regardant encore, laissant s’échapper un rire amusé. Je ne réponds pas à sa phrase tout de suite, fait un signe au serveur, lui demande une serviette, une autre coupe de champagne et la bouteille de whisky que j’avais laissé à ma place. Ce n’est que quand j’attrape le torchon que je me défaits enfin des yeux de la jeune fille, tapotant mon visage pour l’essuyer quelque peu. Je me sers un verre de whisky : « On ne peut plus sombre » Je lève mon verre à son adresse, attendant qu’elle en face de même avec son champagne. Amusé, narquois, de cette même voix taciturne : « Le troisième, pour te préparer à une longue nuit d'observation. Parce que je ne m'arrêterais pas. ».



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