Summer Lake Party Feat Haytam

 Jenna & Haytam ಇ Summer lake party

Je n'avais jamais remarqué que Nevada était végétarienne alors lorsqu'il l'évoqua, je demandais tout naturellement. Il m'expliqua, c'était ça aussi qui était bien nous pouvions parler de tout et de rien sans pour autant nous ennuyer. On parlait des petites choses de la vie comme si tout nous intéressait, on ne se contentait pas de se dire "salut tu vas bien" et tout le blabla morne s'y rattachant. Il me fit même rire en entendant qu'il y avait de la viande sans en être vraiment. Je fronçais d'ailleurs les sourcils mais, selon les dires du jeune brun c'était bon mais, spécial. Je sais pas comment elle fait. Moi je ne pourrais pas me passer d'un bon morceau de viande et ça même si j'adore les animaux. dis-je en réprimant un léger sourire. Oui c'est vrai, je suis contre la barbarie et tout le tralala mais, je ne m'imagine pas manger de la salade et des fruits le restant de ma vie. Enfin voilà, tout ça pour dire que je passais un agréable moment à pique-niquer avec un jeune homme que j'adorais et dont je ne pourrais pas me passer. Non c'est vrai, s'il avait du ne jamais se souvenir, ne jamais retrouver la mémoire et au final devenir froid avec moi. J'aurai été malheureuse. Heureusement pour nous, cela ne s'était pas produit. Nous avions très vite recouvert notre jolie complicité, enfin de manière un peu étrange il faut bien l'avouer. Honnêtement, je ne pouvais pas dire que le baiser inattendu ne m'avait pas chamboulée de l'intérieur. Je me posais depuis énormément de questions et je n'étais pas du genre à les étaler au grand jour. Pour que l'on soit plus à l'aise, je lui avais proposé de partir se promener un peu à l'écart de toute cette cohue qui comblait les alentours du lac. Il fini de manger et me proposa sa main pour m'aider à me relever. Je la saisi d'emblée. Mais, je ne me contentai pas de juste me lever et marcher non. Je rattrapai sa main pour la laisser glissée dans la sienne. Quand il me questionna, je m'accrochai même à son bras. Si je te disais que je pense me contenter de voir venir un jour après l'autre sans rien prévoir? Cela t'étonnerait? Les études et puis profiter de la vie et de ta compagnie. lui répondis-je alors tout sourire. Non pas que je n'attendais rien de la vie bien au contraire mais, parfois elle était si compliquée que me contenter des bonnes choses me suffisait. Nous nous étions à présent éloigné de la foule. Le paysage ici était fabuleux et nous réservait des surprises. Nous arrivions dans une zone plus à l'ombre avec un second lac plus petit et apparemment désert encore. Je regardais alors Haymtam en jubilant. Tiens, regarde. On dirait que tu vas pouvoir profiter de l'eau toi aussi... Je laissais alors s'échapper un fin rire.

« Ouais… » Je me contentais de hausser les épaules tout en souriant, j’étais pareil qu’elle-même si au final je subissais la malbouffe. J’écourtais un peu la conversation, il faut dire que des questions me brûlaient les lèvres. J'savais plus trop où j’en étais en compagnie de Jenna, entre les flashs qui me revenaient parfois, les rêves que je pouvais faire et tout ça mélangé à des souvenirs réels, j’étais un peu voire carrément paumé. Elle me proposait d’aller nous promener, quelque part j’étais plutôt satisfait de m’isoler un peu avec elle, les cris des autres étudiants me montaient déjà à la tête et marcher allait sûrement me vider un peu la tête ou y remettre de l’ordre bien que ça soit carrément le bordel à l’intérieur. Cette proximité avec elle… sa main dans la sienne ou ses doigts enveloppant mon bras, je me sentais bien, elle m’apaisait, c’était comme si elle faisait disparaître tous mes maux. « J’dirais simplement que je t’admire pour ça. » Je lui lançais un large sourire. Je n’aimais pas l’imprévu, les choses non contrôlées, ça me stressait. Je n’aimais pas pour autant improviser non plus, avec moi il fallait que tout soit prévu, exercé au carré. On approchait alors d’un second petit lac, beaucoup plus discret et un peu plus sauvage que le lac de tout à l’heure. Je me mettais à rire, nerveusement, alors qu’elle me proposait d’aller me baigner. « S’il n’y a personne c’est peut-être qu’il y a un problème non ? » Ou alors que personne n’avait osé aller plus loin que le bout de son nez. Je voulais lui faire plaisir alors je commençais à me diriger vers l’eau tout en enlevant mes chaussures. Je gardais quand même mes fringues, je savais que Jenna avait déjà vu mon corps presque dénudé mais je n’étais toujours pas à l’aise avec celui-ci. Je m’introduisais alors doucement dans l’eau et je l’attendais.

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Accrochée à son bras, marchant doucement et profitant de ce beau temps. Je me contente de répondre avec le plus de sincérité à sa question. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, en fait je ne l'ai jamais su. Je ne sais même pas si je suis assez curieuse pour le savoir. Il disait m'admirer pour ça, je ne sais pas si je suis admirable ou peureuse. La vie n'avait pas toujours été tendre avec moi, elle m'avait dérobée bien des gens, comme ma mère, mon paternel ou encore... Mais n'y pensons plus. Avoir un but, des projets ou de la rigueur c'est pas plus mal aussi. Mais, je suis à un tournant où je ne sais pas encore vers qui ou quoi me diriger. repris-je plus doucement en tournant mes mirettes bleue claires. Puis regarde cette jolie prairie et ses fleurs , elles ont la même couleur que les Cabots tu trouves pas? On est bien ici. Oui à se laisser porter par le vent et l'insouciance. D'ailleurs ça fait du bien d'être partis à l'écart. Bien évidemment lorsque ce petit lac isolé se dévoile à nous, je ne peux m'empêcher de réitérer ma demande. Il le sait tout comme pas mal de monde quand j'ai une idée en tête, je ne l'ai pas ailleurs. Lorsqu'il attire mon attention sur le fait que cela puisse être dangereux, je pose mon regard sur la lac. Je lâche alors son bras et retire mes ballerines tout en plongeant les orteils dans l'eau quelques secondes. Mais non, allez regarde, il n'y a aucun piranha, mon pied est intact. Pas de crocodiles non plus. Et pas le moindre chimpanzé dans les arbres Allez chou un peu de folie on est plus à Cambridge ici. Fais pas ta banane. Je riais alors et me tournait vers mon compagnon qui contre toute attente avait retiré ses chaussures et entrait tout habillé dans le lac. Ma bouche s'arrondit surprise et un petit élan de tendresse me fait lui sourire. Je retire alors ma robe pour me mettre en bikini puisque j'avais prévu de me baigner moi. J'entre alors dans l'eau rejoignant le jeune brun et lui faisant face. Mes doigts, sans explications s'en allèrent déboutonner sa chemise. Il ne pouvait tout de même pas se baigner ainsi. Chut, laisse moi faire. Tu n'as pas à avoir peur ce n'est que moi et puis tes cicatrices sont ton parcours, bon ou mauvais. Tu n'as pas à en avoir honte Haytam surtout pas en ma présence. Bien entendu, je ne cherchais ni à le forcer ou à l'incommoder mais, le voir prendre un peu confiance en lui, ce serait un joli pas. Je n'avais même pas conscience que mes gestes pouvaient prêter à confusion du moins pas avant de relever le yeux dans son regard.

« Vraiment ? Tu hésites entre quoi et quoi ? » Je tournais ma tête vers elle, l’air dubitatif. Je continuais à marcher tout en appréciant sa poigne sur mon bras, c’était plutôt délicat ses doigts presque totalement accrochés à ma peau. D’un coup elle se mettait à changer de sujet, l’air de rien. C’était ce grain de folie que j’appréciais chez elle, ce que moi je n’avais pas du tout. « L’endroit est joli ouais. On croirait que la confrérie te monte à la tête. » Je me mettais à rire, désormais elle faisait partie des roses et voyait cette couleur partout. Je la laissais alors à contrecœur pour enlever mes chaussures et le reste de mes vêtements futiles puis je me dirigeais vers l’eau pour tâter la température. J’appréciais le côté frais, je n’étais pas du tout fan de la chaleur. J’attendais alors que Jenna me rejoigne. « Je fais ce que je veux, abricot ! » Je me mettais à rire derechef puis je me dirigeais doucement vers elle. Ses doigts fins parcouraient alors mon torse pour en défaire ma chemise. Automatiquement mes mains venaient s’accrocher aux siennes alors que ma bouche s’entrouvrait. Mon cœur se mettait à battre à vivre allure, uniquement à cause de son contact, quoi que… la gêne ne devait pas aider. « Jenna non… enfin t’es sûre que… » J’enlevais alors mes mains puis je la laissais m’enlever un à un les boutons puis la chemise complète. Je passais alors ma langue sur mes lèvres tout en fermant les yeux, me pinçant ensuite mes lèvres. Je me sentais plus que pas à l’aise à cause de mon corps, de toutes ces cicatrices et pourtant… je n’avais qu’une envie de ce côté-là, de me mettre presque à nu, aussi psychologiquement que physiquement mais uniquement devant Jenna et personne d’autre. « Jenna j’dois t’avouer quelque chose… » J’posais mon crâne contre le sien puis une main venait se nicher dans ses boucles blondes.

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Et si je lui disais que j'hésitais entre vivre ma vie seule et tout simplement sauter enfin le pas et être enfin sincère? Je fis mine de réfléchir à sa question et pour le coup, je ne devais pas paraitre très crédible. Je n'étais tout simplement pas prête à dévoiler tout ce qui me préoccupait en ce moment. Disons tout simplement que je ne suis pas douée pour faire des choix dans la vie... J'avais dis cela simplement en haussant les épaules. Je reposais mon regard sur les traits du jeune homme lorsqu'il me dit que la couleur de ma confrérie me montait à la tête. Je ne pu m'empêcher de sourire. Tu sais que je n'ai jamais vraiment adoré le rose pourtant. Oh oui ça il le savait, plus j'y pense et plus je me dis que finalement la personne me connaissant le mieux depuis de nombreuses années maintenant, c'était le jeune Winchester. Il était capable de deviner mes silences, de savoir si j'allais ou pas d'un simple regard ou encore de simples paroles. Le temps avait fini par tisser ce fil invisible entre nous, celui qui indéniablement nous reliait. Et parfois je craignais que ce fil soit si mince pour qu'il ne puisse casser un jour. Alors lorsqu'il s'est enfin décidé à se mettre à l'eau pour profiter de notre journée, j'étais ravie bien qu'il fut étrange de le voir y entrer habillé. Je savais pourtant les cicatrices qu'il portait comme un fardeau mais, pour être honnête? Moi, il m'arrivait de les oublier totalement, je n'y avais jamais fait attention comme une chose dérangeante non, ça faisait partie du jeune homme que je connaissais. Mes paroles alors furent sincères et spontanées. Oui il n'avait aucun besoin de se cacher pas avec moi. Dans un premier temps ses propres mains stoppèrent mon geste. Doucement. Sûre de quoi? Je ne comprenais pas bien la question alors je ne répondis rien me contentant de le regarder, de fixer son propre regard. Jusqu'à ce qu'il me laisse tout simplement continuer. Je fis alors glisser quelque peu la chemise de ses épaules. Je ne m'étais pas rendue compte que le moment pouvait être tendu. J'étais encore tout contre lui quand son front se posa contre le mien et que sa main se perdit dans mes cheveux. J'avais fermé les yeux mais, très vite je le rouvrais pour le questionner du regard et de la parole. Oui quoi dont? répondis-je dans un murmure. Allait-il m'annoncer une mauvaise nouvelle, un terrible secret?

« Oh je vois… bienvenue au club. » J’me contentais de hausser les épaules tout en faisant une mine désabusée parce que ouais, j’faisais toujours les mauvais choix dans la vie, ou lorsque j’faisais les bons, c’était toujours trop tard. Ce qu’elle venait de me dire me trottait désormais dans la tête, j’repensais à certains Flashback que j’avais eu en sa présence, est-ce que c’était simplement des rêves ou est-ce que j’avais réellement construit quelque chose avec elle ? Je l’ignorais et j’voulais pas passer pour un con à lui dire que j’pensais qu’on aurait pu être ensemble, un jour… Alors que ses doigts parcouraient ma chemise, j’me sentais fébrile. Je n’étais d’habitude pas très vaillant mais là c’était pire. J’étais tiraillée entre l’envie de prendre mes jambes à mon cou et celle de bah… j’en sais trop rien en fait, celle de rester planté là comme un abruti. J’avalais ma salive avec difficulté, j’avais comme des envies de m’arracher la glotte pour ne pas étouffer. Ce n’était franchement pas beau avoir, des cicatrices de long en large, des trous de clopes, des trucs profonds, c’était tout ce que j’étais. J’avais l’impression d’être une poupée façonnée un peu à la Frankenstein. Mon père n’était plus là et pourtant il n’avait pas emporté avec lui mon lot d’angoisse et puis de toute manière chaque étape de ma souffrance était marquée sur mon corps, je ne pouvais pas les enlever. J’posais mon front contre celui de Jenna en fermant les yeux. Mes lèvres me brûlaient et le souvenir d’une quelconque histoire me pesait lourd sur la cage thoracique alors j’devais me délier la langue. « C’est plutôt une question mais… est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre toi et moi un jour ? J’veux dire avant mon amnésie, ce genre de chose. » J’étais maladroit, j’paraissais pour un gros con. J’reprenais mon souffle en pleine hésitation. « Je t’apprécie beaucoup à vrai dire, tu as toujours été là pour moi et j’crois que je ne suis pas indifférent à ta personne. » Bon pour le discours de film romantique, j’reprendrais des cours parce que là…

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J'étais hésitante, limite un peu craintive, comme ailleurs. Attendant qu'il ouvre à nouveau les lèvres pour mettre fin à ce suspens. Mes doigts parcouraient quelques unes de ses cicatrices, doucement. Comme si je cherchais à en lire les sillons qu'elles formaient. Je ne les regardais pas, c'était lui que je regardais. Puis la question tomba, une question à laquelle je ne m'attendais pas. S'était-il passé quelque chose entre nous avant son amnésie? Sur le coup, je ne su pas vraiment quoi lui répondre. Je restais silencieuse tentant de chercher des bribes de souvenirs dans ma mémoire. Y avait-il eu des signes entre nous avant ce drame? Nous avions toujours été très liés, très proches mais, je pense qu'on ne s'était jamais posé la question tout simplement. Du moins jusqu'à ce jour à l'hôpital où dans un élan presque naturel il m'avait dérobé ce baiser. Je le laissais continuer alors. Paroles qui me troublèrent un peu plus encore enfin dis comme il venait de le dire je n'avais pas compris exactement ce qu'il tentait de m'expliquer. Pas indifférent, était-il en train de parler de sentiments? J'étais tout de suite moins douée dans mon analyse des personnes lorsqu'il s'agissait de décoder ce genre de phrases. Avant? Je sais pas Haytam je pense qu'on y faisait pas attention. Et puis il y avait plein de filles dans ta vie. Je ne savais pas trop comment expliquer les choses et je n'avais pas envie de paraitre envieuse non plus. Pourtant il fallait être honnête non? Il y a eu ce baiser à l'hôpital quand je venais te voir. Quand tu ne savais plus exactement qui j'étais... Et mince j'ai l'impression de me justifier d'un seul coup. Ou de répondre complètement à coté de la plaque. On pataugeait et pour le coup on avait vraiment les deux pieds dans l'eau. Mes doigts quittèrent enfin les cicatrices du jeune homme. J'accrochais alors mes deux bras autour de son cou alors que sa chemise finissait son parcours dans l'eau. J'avais cet air trop sérieux, que je n'aime pas. Et puis zut, ce n'était pas mon genre d'hésiter autant alors pour toute autre réponse j'approchais mes lèvres de celles d'Haytam et les posait simplement dessus.

Ma réponse avait plombé l'ambiance, ça je l'avais bien saisi. Disons que Jenna ne semblait pas aussi à l'aise que tout à l'heure. « Oh… » Pleins de filles dans ta vie. Je restais la mâchoire presque décrochée. Plein de filles… Je restais bloqué sur cette partie de ma phrase. Ouais j’avais connu quelques filles mais pourtant il ne s’était jamais réellement rien passé, enfin j’veux dire que j’étais toujours puceau à l’heure actuelle. Il y avait bien eu Dayanna, Miléna, Poppy, Mackenzie, River mais au final, elles étaient toutes parties sans un mot, me laissant à mon triste sort, moi qui au départ ne voulais pas m’attacher. En ce qui concernait Poppy c’était autre chose… J’avais eu beaucoup plus envie de la sauver qu’autre chose, bref j’étais paumé. Mais Jenna avait toujours été là pour moi et peut-être que je ne m’autorisais pas à penser quoi que ce soit d’autre que ma grande amitié pour elle. Je fronçais les sourcils en espérant que ce ne soit pas un reproche. J’appréciais la pression légère de ses doigts sur mes cicatrices, c’était quelque chose qui devrait me perturber mais pas venant d’elle justement… « Je suis désolé je ne sais pas… » Je ne savais pas quoi dire franchement, pourquoi l’avoir embrassé alors que j’ignorais qui elle était ? Tout simplement parce que mes sentiments s’étaient mêlés à la chose. Bordel ces rêves étaient donc bien des souvenirs. J’me sentais con sur le moment, ouais un gros con. Je l’observais alors silencieusement mettre ses bras autour de mon cou et je ne pouvais m’empêcher de lui offrir un léger sourire. C’était plus que agréable d’être aussi proche d’elle. J’la voyais alors s’approcher de moi et déposer ses lèvres sur les miennes. Je ne m’attendais vraiment pas à ça mais qu’importe. Mes bras venaient l’encercler et je l’approchais alors encore plus de moi pour savourer à nouveau ce baiser, pour ne pas la quitter. Alors que nos lèvres se séparaient, je posais à nouveau mon front contre le sien quelques secondes. Et puis merde… Je la soulevais alors pour consumer notre différence de taille et je lui volais à nouveau un baiser.

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Bon dieu, il me pose une question et moi je lui sors ça. Je lui parle des autres filles qui ont gravités autour de lui depuis qu'on se connait. C'est vrai que j'ai toujours jalousé les liens qu'il pouvait avoir avec les autres. Ce petit picotement de le trouver plus proches des autres que de moi, ça m'avait toujours torturé les méninges sans comprendre exactement pourquoi. Voilà pourquoi cette réponse puisque je ne m'autorisais même pas à me questionner plus à l'époque. Bien entendu nous étions proches et j'étais très attachées à lui mais, voilà la vie elle est un peu bizarre parfois. Je voyais son étonnement, il ne s'attendait pas du tout à ce type de réponse. Et moi, il m'avait tout simplement troublée. Il s'excusa alors même si je ne voyais pas trop pourquoi. Pour le baiser? Celui qui avait fini par me troubler finalement, celui qui m'avait amené à me poser dix milles questions sur ce que je ressentais réellement? Il faut pas... Ben non il ne fallait pas puisque je ne lui en avais jamais voulu pour ça. Puis je n'avais pas envie de jeter un froid sur le moment qu'on passait à présent. Il venait de me dire de façon assez spéciale que je lui plaisais. Qu'aurais-je au final pu lui répondre, je suis pas indifférente non plus? Un peu idiot je n'ai rien vu de mieux que retenter ce baiser pour lui faire comprendre qu'il n'était pas rien à mes yeux non plus. C'était peut-être un peu cavalier, un peu osé. Pourtant lorsque je mis mes bras autour de son cou, je déposais mes lèvres sur celles du jeune brun qui depuis des années était mon meilleur ami. Un essaie, un test... Mais, je ne m'attendais pas à ce qu'il se contente de m'attirer à lui et de prolonger. Il repose alors à nouveau son front contre le mien, je le regarde quelques secondes m'attendant à ce qu'il dise quelque chose. Je me sens juste soulevée dans l'eau, instinctivement mes jambes viennent alors s'accrocher autour de son bassin comme si je craignais de tomber sans cet appui. Ou alors comme si je craignais tout simplement ce qui était en train d'éclore. Haytam me déroba un autre baiser et ça mit le feu aux poudres. Ma main remonta dans ses cheveux alors que j'approfondissais ce moment comme si je me refusais à perdre ce contact si précieux.

J’pensais pas être digne, de confiance ou même d’avoir ça. J’connaissais Jenna depuis un bail maintenant d’après ses dires et… ouais j’ressentais ce lien qu’il y a eu entre elle et moi. Alors qu’elle se mettait à parler des autres filles, j’me déconnectais un instant. Bien sûr,’il y avait eu des autres filles. Personne avant mon amnésie sûrement, pas étonnant non plus étant donné que j’étais apparemment carrément bizarre, un peu comme la bête du Gévaudan que l’on pourrait craindre. J’rasais les murs d'Harvard et on me traitait de psychopathe, on m’avait même soupçonné d’avoir tué des gens, bordel c’était insensé. J’avais tenté de reprendre un cours de vie assez normal après mon amnésie et ça n’avait pas été facile. J’avais fréquenté des filles mais sans pour autant aller trop loin car je n’étais pas comme les élèves d’Havard, j’étais vieux jeux, lorsque les sentiments se mêlaient de quelque chose, d’une relation, j’étais perdu. J’me sentais mal de ressentir quelque chose pour elle après toutes ces filles, à vrai dire j’me sentais encore mal aujourd’hui d’avoir ressenti quoi que ce soit pour les autres femmes car j’avais l’impression d’être nocif pour elles. Pourtant ma meilleure amie se risquait à déposer ses lèvres sur les miennes à cet instant. Ce goût sucré, cette envie de ne plus respirer, ça m’envoyait une décharge dans tout le corps, si bien qu’une fois nos lèvres séparées, j’en voulais encore et pourtant ce n’était pas mon genre. Mais bordel, faudrait peut-être que j’me foute un coup de pied au derrière un jour. Je l’attrapais et la faisais décoller tout en reposant mes lèvres sur les siennes, j’voulais à nouveau étouffer en sentant son parfum. Ses mains dans mes cheveux, je resserrais fortement mon étreinte, collant mon corps au sien tout en prenant soin de ne pas lui faire mal. Plus loin j’entendais des ris, des cris mais je m’en foutais pas mal, j’étais avec elle et c’est tout ce qui comptait. J’me décollais peu à peu d’elle pour pouvoir la regarder, détecter chaque émotion. J’étais doué pour devenir un tas de choses sur les gens car j’étais observateur mais les émotions ça… ce n’était même pas la peine.