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(wilder) moonlight sonata

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Jeudi quatorze juillet. Il était tard, la nuit commençait à tomber. J'étais seule ce soir là, errant à Cape Breton Island en pensant à tout et à rien. Pour la première fois depuis des semaines je me sentais apaisée, libérée de cette colère lancinante qui m'avait consumée depuis le bal. J'étais toujours contrariée bien sûr, mais bien moindrement depuis la visite d'Adam et les explications d'Avery. Tout semblait rentrer dans l'ordre et bon Dieu, ce que ça faisait un bien fou ..
Je marchais sans réel but, appréciant simplement la solitude et la nature silencieuse autour de moi. Comme une évidence, mes pas m’amenèrent sur les berges du Lac du Bras d'Or. L'eau m'avait toujours apaisé, et me retrouver là par hasard me fit sourire doucement, d'autant plus que je devinais au loin une silhouette familière. Pas besoin de m'approcher d'avantage pour confirmer que c'était bien lui. Avery était là. Je soupirais. Il était temps de passer à autre chose et d'avancer, je le savais. Hey. Les bras croisés sur la poitrine, j'avançais de quelques pas vers lui. Je ne te l'ai pas encore dis mais merci, pour les fleurs. Un si joli bouquet pour mon anniversaire, l'attention m'avait touché.
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Elle n’avait pas donné signe de vie depuis qu’il était venu à la eliot house. Pas un remerciement pour les fleurs de son anniversaire. Avery commençait à croire qu’elle avait rayé son prénom. Même s’il voulait faire quelque chose il ignorait totalement ce que Victoria faisait de ses journées. L’étudiant venait de partir d’une soirée organisé par une des équipes du summer camp, faute de potes et d’envie de faire la fête. Mains de les poches, il entreprit la remontée du lac. Avery n’avait pas pu apprécier le silence depuis son arrivée au Canada. Entre les sorties et les soirées, l’étudiant n’avait pas pris le temps de se retrouver tout seul. Alors il ralentit le rythme avant de rentrer à l’hôtel, détaille la vue qui s’offre à lui, respire l’air frais de la nuit. Le garçon se retourne lorsqu’on l’interpelle. La lumière des étoiles dessinaient les traits du visage féminin. Victoria. « Salut. » La bleue dévie de son chemin initial pour rejoindre le brunet. Ses yeux la suivent, la détaillent, et son sourire traduit le plaisir qu’il ressent. « Je t’en prie. J’allais pas louper ça même si je suis le dernier mec que tu veux voir. » S’il pensait que le bouquet n’avait rien changé à l’animosité de Victoria, il s’était trompé. L'apaisement lui allait mieux au teint.
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Deux mois qu'il ne s'était plus trouvé en face de moi, j'en avais presque oublié l'effet que ça me faisait de l'avoir à mes côtés. Le cœur qui battait plus vite, les crampes au ventre, l'envie irrépressible d'être plus près de lui .. Je t’en prie. J’allais pas louper ça même si je suis le dernier mec que tu veux voir. Je pouffais, un sourire au coin des lèvres. Arrête, c'est pas vrai .. répondis-je doucement. J'avais eu envie de lui écrire après avoir reçu ses fleurs, de lui proposer quelque chose, de le voir .. Et pourtant je n'avais rien fait. Mettre ma fierté de côté était trop difficile, trop nouveau pour moi et faire un pas vers lui m'avait semblé insurmontable à ce moment là. Garder lâchement le silence en se donnant l'excuse d'envoyer des remerciements plus tard était tellement plus simple. Alors, comment se passe ton Summer Camp ? Tu restes à Corson House ? Une conversation banale au possible, qui me laissait le temps de me réhabituer à lui, de calmer mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine. Je lui sortais des mots bateaux avant de pouvoir trouver le courage de faire un geste envers lui, pour retrouver la relation qu'on avait avant.
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Son rire fait écho au sourire masculin. Il s'était permis la remarque, mais elle n'avait pas l'intention d'entrer dans ce sujet. C'était peut-être mieux. Ils reculaient le moment de l’échéance. Cole posera toujours problème s'ils décident de continuer et Avery aura le plus grand des mal à rester sourd à l'acidité de l'eliot. « Les grasses mat’ et les journées à la plage me conviennent parfaitement. » Il s’émerveille toujours devant les paysages bleutés qu’offre l’océan. C’est en restant sur la sable toute la journée qu’il rattrape des années d’été seul à Chicago. « Puis, l'an dernier j'ai fait des rencontres étranges quand je suis sorti de la zone de confort. » Il parle bien de leur rencontre, dans cette ville fantôme, paumée et flippante. Avery ne se souvenait plus très bien de tous les personnages atypiques qu’ils avaient rencontrés. C’était marrant et unique, c’est tout ce qui compte. Puis, de cette journée, il avait toujours la meilleure à ses côtés. Et dieu seul sait à quel point il voudrait lui prendre la main et continuer son chemin comme si l’absence du mois dernier ne comptait pas. « Je dois encore avoir la chemise de la vieille. »
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Une conversation banale débutait, mais s'arrêtait presque aussi tôt. Puis, l'an dernier j'ai fait des rencontres étranges quand je suis sorti de la zone de confort. Je me tournais vivement vers lui, le sourire plus franc et le regard malicieux. J'avais cet air des personnes qui viennent subitement de se remémorer un souvenir joyeux trop longtemps oublié, et qui sont ainsi immédiatement re-transporté à cet instant là. Notre rencontre. Mon Dieu, ça fait un an déjà ? Un an .. Quel histoire ! Ce musée était lugubre, quel bande d’incompétent pour nous y avoir enfermé ! Aaaaah et toi, tu étais in-su-pport-able ! Une vraie tête de cochon, c'est un miracle si j'ai réussi à te supporter ! dis-je dans un rire, nostalgique. J’omettais de dire que dans le genre insupportable, j'avais fait fort aussi. T'étais une tête à claque Avery, sérieusement. ajoutais-je, taquine. Je riais bien moins à l'époque, mais à présent cette journée était gravée dans ma mémoire comme un souvenir tendre auquel j'attachais de l'importance. Je dois encore avoir la chemise de la vieille. J'haussais les épaules. C'est pas grave. Il avait quelques mois, je l'aurais probablement jeté comme un malpropre pour une remarque pareille. Maintenant, tout cela n'avait pas vraiment d'importance. Il paraît qu'il va y avoir des feux d'artifices ce soir, pour la fête nationale française. Reste un peu, tu pourras aller te changer après. Je détournais mon regard de lui, presque timide, comme si ma proposition était normale et naturelle alors qu'au fond, je croisais fort les doigts pour qu'il reste là, avec moi.
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Tout ce qu’elle raconte est absolument faux. Avery avait été sympa, avait tenté des approches, c’est elle qui lui mettait des énormes stop accompagnés de remarques froides. Ce comportement pendant deux jours, l’horreur pour lui. « Oh vraiment ? Dans mes souvenirs c’était toi qui étais la plus insupportable. Princesse. » Ca faisait longtemps qu’il n’avait plus employé ce terme pour la désigner. C’est exactement le rôle qu’elle avait joué le jour de leur rencontre. « J’voyais bien que tu voulais m’assassiner. » Elle l’aurait fait si elle avait eu l’autorisation. En attendant c’est tout de même grâce à ses talents de banditisme qu’ils ont pu récupérer la voiture et se barrer dans la ville fantôme. En somme, Victoria est encore en vie grâce à Avery. Héros Silver se souvient de la chemise qu’il avait dû porter toute sa journée avant de se changer au camping. Sans doute par inadvertance il avait mis l’habit dans son armoire. Hasard combiné à la flemme de la jeter et la voilà encore dans sa chambre de la WH. « Il paraît qu'il va y avoir des feux d'artifices ce soir, pour la fête nationale française. Reste un peu, tu pourras aller te changer après. » Il ne s’y attendait tellement pas qu’il mit quelques secondes à réaliser. Serait-elle passée au dessus de l’histoire du bal ? « J’avais pas l’intention de partir. » Pas la moindre intention de la laisser s’échapper aussi rapidement. Ca faisait si longtemps qu’il attendait ce moment. Les feux d’artifices étaient lancés sur la plage à proximité. « C’est dans une demi-heure. Ca nous laisse le temps de se baigner. »
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Bien sûr, les répliques d'Avery ne s'étaient pas fait attendre. Oh vraiment ? Dans mes souvenirs c’était toi qui étais la plus insupportable. Princesse. Princesse. L'expression avait été une injure dans sa bouche, mais ce soir là elle n'était qu'une remarque taquine qui me fit rire à nouveau. Je lui lançais des piques, et il y répondais en me tenant tête. Ma retenue initiale semblait s'effacer petit à petit tandis que nous retrouvions un semblant de complicité. Honnêtement, je ne pensais pas que ça serait si facile. J’voyais bien que tu voulais m’assassiner. Je me retournais vers lui dans une exclamation faussement scandalisée, le regard brillant et la bouche grande ouverte. N'importe quoi ! Un nouvel éclat de rire et j'ajoutais d'un air mutin ; Bon, j'avoue, j'ai peut-être été un peu excessive durant ces deux jours .. Dans le genre excuse, je ne pouvais pas faire mieux, désolée ! Le sujet des feux d'artifices tomba ensuite. J’avais pas l’intention de partir. Je lui souris à nouveau, cette fois plus doucement. Sa réponse me soulageait. C’est dans une demi-heure. Ça nous laisse le temps de se baigner. Quoi .. Là ? Au final, sa proposition ne m'étonnait même pas. Avery avait toujours été du genre à me surprendre et à me proposer des choses que je n'aurais jamais fais d'habitude. Je sortais constamment de ma zone de confort avec lui, et c'était d'ailleurs un aspect de notre relation que j'appréciais beaucoup. Bien, tourne-toi alors. J'attendis qu'il s'exécute avant d'enlever mes chaussures et ma robe, ne restant qu'en sous-vêtement.
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« Rien qu’un peu t’en es certaine ? » Excessive était le mot. Ca faisait le charme de la demoiselle. Rappeler cette période semblait apaiser le malaise du début de conversation. Il avait fait place à une complicité qui transparaissait par des sourires et des rires. Victoria orne un sourire qui lui donne le courage de continuer de cette direction. Se baigner dans l’eau sombre du lac par exemple. Si Victoria s’étonne dans un premier temps, elle cède rapidement. Avery se retourne docilement, plonge les mains dans ses poches, attend un signe de la jeune femme pour se retrouver. « Je peux ? » Jugeant qu’il était temps de faire face à la bleue dévêtue, il se retourne vers la demoiselle en sous vêtements. Elle lui donnait l’impression que tout était redevenu comme avant. A son tour, l’étudiant retire chaussures, t-shirt et short et s’enfonce progressivement dans l’eau. Il la jugeait à bonne température, voire même plus chaude que celle de la plage. Il s’éloigne de la rive pour laisser de l’espace à Victoria. « Plonge directement ou tu n’entreras jamais. »
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Avery se retourna vers moi quelques secondes plus tard et se dévêtit à son tour. C'était étrange, quand j'y pensais, de me dire qu'un quart d'heure plus tôt je n'avais toujours pas trouvé le courage de lui dire un simple merci pour ses fleurs et que désormais, j'étais debout devant lui à moitié nue. Le pire, c'était que tout ça s'était fait naturellement, comme si mes habitudes d'être à l'aise et moi-même à ses côtés revenaient à la normale maintenant que j'étais passé au dessus de cette sale histoire d'avec Cole. Plonge directement ou tu n’entreras jamais. Je me mordis la lèvre inférieure, amusée de le voir comme ça, joueur, puis me décidais enfin à avancer vers la rive. C'est froid ! criais-je en lui faisant les gros yeux. Je suivais ses consignes pourtant, et continuais d'avancer lentement vers des eaux plus profondes. Pousse-toi ! Les bras au dessus de la tête, je pris un peu d'élan et plongeais avant de remonter à la surface. Il y eu un moment de silence durant lequel je retirais l'eau de mes cheveux, le regard un peu ailleurs. Au fond de moi, je sentais que c'était le moment de parler enfin. Ecoute Avery .. Par où commencer ? Je t'en ai beaucoup voulu, pour ce qui s'est passé au bal. Pas seulement parce que tu t'en ai pris à Cole, mais aussi parce que j'ai pris ça comme une trahison après tout ce qu'on s'est dit sur nos familles. Je marquais un temps de pause, et poursuivais. Et puis .. Il y a aussi le fait que, aussi étrange que ça puisse paraître, ce qui s'est passé m'a fait prendre conscience que .. Je tenais plus à toi que je le pensais. Ce que tu m'as dis quand tu es venu à la Eliot House .. Tu avais raison. Tu n'es pas parfait, et je ne suis pas parfaite. Et il y aura toujours des Cole ou des Adam pour nous faire sortir de nos gonds mais .. même si je sais que ce sera pas facile, c'est avec toi que j'ai envie d'être. Je ne m'étais jamais sentie aussi vulnérable devant une autre personne. J'ai réagis un peu excessivement .. Juste un peu. Mais j'aimerais qu'on se donne une seconde chance. Une vraie chance.

hj:
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La demoiselle continue sa descente dans l'eau même si la température ne semble pas lui convenir. Finalement c'est avec un plongeon qu'elle s'immerge totalement dans le lac. Avery ne cesse de la regarder et de sourire. Sans qu'il ne puisse s'y attendre, Victoria retrouve son visage sérieux. L'amusement qui s'était imprégné du visage masculin ces dernières minutes tendait à disparaitre. Il avait peur de ce qu'elle pouvait lui raconter. Il n'était jamais sûr de rien avec elle, jamais confiant. Ses traits se décontractent au fur et à mesure des mots féminins. Elle voulait de lui. Il n'était pas qu'un simple imbécile de winthrop qu'elle allait jeter. C'était plus fort. Plus sincère. Tout en écoutant la fin de son monologue, Avery se rapproche suffisamment de l'eliot pour qu'elle ne puisse pas fuir son regard. Sa main attrape la sienne. Pas besoin de réponse, tout est dans le geste et dans le regard. Oui, il veut leur donner une deuxième chance. Oui, il veut être avec elle, la prendre dans ses bras, l'embrasser quand il en a envie. Il veut tirer un trait sur les autres emmerdeurs et se concentrer sur eux. « Si tu es prête à me pardonner alors donnons nous cette chance. » Comme pour sceller cet accord, l’étudiant vient l’embrasser. Et pour la première fois, de réels sentiments se transmettent d’une bouche à l’autre. C’n’était pas qu’une histoire d’attirance ou d’envie de l’autre.

Spoiler:
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