So you can keep me... ♠ Paris (♥)

So you can keep me...
feat Peter et Wendy

La brise était comme une caresse omniprésente ici, et on s'habituait à cette danse silencieuse de l'air contre soi, elle avait presque quelque chose de réconfortant, qui apaisait la chaleur ambiante, le tumulte entre les équipes du Summer Camp et l'excitation de la compétition. Lyra s'était accordée une petite trêve solitaire. Décidant qu'elle irait se balader seule au Centre-ville. Elle aimait être seule au milieu d'anonymes, seule mais pas vraiment. C'est toujours comme ça qu'elle avait appris à exister. Anonyme mais avec jamais un brin d'intimité. Devoir tout partager avec les autres et non pas par altruisme mais par simple obligation. Le résultat c'est qu'on s'habituait à tout, même à la solitude solidaire. Distraitement, les prunelles de la Blonde parcourent les visages neutres, simple habitude. Elle se pose finalement à la terrasse d'un café et observe un type assez baraqué pendant un long instant. Non pas par simple plaisir de contempler des traits harmonieux, mais quelque chose l'interpelle en elle. Une impression de déjà vu, et pourtant, elle ne le reconnaît nullement. Des visages, elle en a vu tellement dans sa courte vie. Elle mordille sa paille de café glacée, agacée de ne pas retrouver ce qui l'interpelle chez cet homme. Voyant que celui-ci la regarde à son tour, elle ne peut s'empêcher de demander. « Excuse-moi mais on se connaît ? » Bonjour je m'appelle Lyra, je ne sais pas à qui j'ai parlé la veille et en fait je viens juste de te demander, on a connu mieux comme première impression. Alors elle arbore un sourire léger sur ses lèvres malgré l'étonnement qui réside dans ses prunelles.

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FEAT. LYRA |Loin des préoccupations des équipes, Paris profitait d’une belle journée ensoleillée pour se reposer. La fin de l’année universitaire avait été particulièrement éprouvante pour ses nerfs et il profitait donc d’un repos bien mérité. Cette année, il n’avait pas souhaité participer aux équipes du Summer Camp. La compétition, il en avait soupé durant cette année surtout avec le sort en suspend de la Dunster House. Heureusement, tout c’était arrangé au dernier moment. Sa fraternité était sauvée et lui, il pouvait profiter de ses vacances, de sa fiancée mais aussi de sa fille. Ashlynn était avec Summer, une histoire de shopping entre filles. Le genre d’activités qu’il fuyait comme la peste. A la place, il se trouvait à la terrasse d’un café, une pression devant lui et un bouquin à peine entamé. Il avait décidé de prendre le temps de lire ce fameux bouquin que lui avait conseillé une amie mais il n’arrivait pas à se concentrer surtout avec cette jeune femme qui l’observait depuis quelques minutes. Au départ, il avait été un peu flatté mais rapidement il avait compris qu’elle réfléchissait sérieusement à si elle l’avait déjà vu quelque part. C’est là que cela fit tilt dans son esprit. Il la connaissait. « Je crois en effet que l’on se connait » dit-il sans pour autant être sûr de lui. Elle avait changé, son visage était plus mature que par le passé mais Paris était certain qu’elle était bien l’adolescente qu’il avait connue. « Lyra ? » tenta-t-il.

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Son esprit fulmine tandis qu'un sourire hasardeux tente d'adoucir le rebord de ses lèvres. C'est énervant et elle comprend fugacement ce que peuvent ressentir les personnes souffrant de troubles de la mémoire. Elle a la réponse sur le bout de la langue, elle le sent et pourtant elle ne prend pas encore le chemin jusqu'à la réponse intelligible. Il semble que son interlocuteur soit plus rapide qu'elle, puisqu'il confirme bien leur reconnaissance mutuelle. Ses yeux s'écarquillent alors qu'elle rétorque un « Oui ! » et puis l'étincelle jaillit, en contemplant la lueur malicieuse des prunelles masculines, mais la raison alarme toujours un emportement trop rapide. « Paris ? » Elle questionne, mais elle sait à présent que c'est bel et bien lui, une montagne de muscles et un paquet de centimètres en plus. « Paris, c'est bien toi ? Putain ! Mais t'as mangé vraiment des bols entiers de soupe ma parole ! » Elle éclate de rire et sautille légèrement sur place, toute heureuse de sa découverte. En venant à Cambridge, elle avait opté pour un nouveau départ mais un certain nombre d'anciennes connaissances resurgissaient, certaines sombres et d'autres bien plus lumineuses, et pour celle-ci c'était un véritable soleil qui renaissait au jour présent.

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FEAT. LYRA | C’était toujours étrange quand sa mémoire lui faisait défaut alors qu’en temps normal, Paris n’oubliait jamais rien mais il ne pouvait pas non plus, s’appuyer que sur cette dernière. Ce serait de la folie et pour un homme aussi intelligent que lui, une véritable connerie et surtout une perte de temps non négligeable. Là, la question était plus : est-ce que je connais cette nana ou pas ?! Le visage lui disait clairement quelque chose mais il mettrait sa main à couper que cela remontait à quelques années. Oui, son entourage proche était assez limité ces derniers temps donc impossible que ce soit une ex conquête ou un truc dans ce genre -car autant être honnête, les femmes avant Summer, passaient bien plus dans son lit pour une partie de sexe que pour autre chose. Finalement, la lumière vint éclairer son cerveau et il crut reconnaitre Lyra. Sa sauveuse ou plutôt ancienne sauveuse. « C’est bien moi ! » dit-il avec enthousiasme, ravi pour une fois de retrouver une vieille connaissance. « Ouais, j’ai un peu grandit et changé » dit-il sur le ton de l’humour. Lyra l’avait connu alors qu’il n’était qu’une perche toute maigrelette autant dire que le choc devait être grand pour elle. « Cela fait plaisir que de te revoir, qu’est-ce que tu deviens depuis le temps ? Tu vis ici ? »

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Des personnes qu'elle avait connu lors de ses premières années, il y en avait des masses. Il y en avait pourtant très peu qu'elle avait gardé auprès d'elle et encore moins qu'elle regrettait. Grandir au milieu d'anonymes vous blinde la carapace. Et finalement à quoi bon s'attacher pour souffrir encore ? La solitude était la seule à être fiable en général et peu comptaient pour exception. Mais Paris faisait partie des personnes auxquelles elle pensait souvent et avec lesquelles elle avait regretté de perdre le contact. Pas de dispute, pas de déchirure, non, la vie tout simplement. Son sourire s'élargit alors qu'il confirme son identité et également son changement d'apparence. Elle porte son petit poing frêle et tatoué contre le biceps du jeune homme. « Et ben dis donc, on doit plus t'en coller souvent des raclées maintenant. » Dire qu'elle l'avait poussé à s'affirmer, à se défendre, que c'était elle la terreur des quartiers à l'époque, c'était un peu drôle de voir que c'était elle la Fragile de l'histoire désormais. S'élever malgré les failles ne lui donnait plus des ailes aussi solides. La vie par là aussi était passée. « Non pas du tout, je suis en Summer Camp. Je fais ma rentrée à Harvard à la rentrée. Et toi ? » Elle l'observe quelques secondes puis reprend avec une pointe de fierté. « Intelligent comme tu es, je suppose que tu as rejoint les rangs depuis un certain temps. » Elle n'avait jamais douté de son potentiel, et elle était heureuse de voir qu'il avait cru en lui finalement, assez pour s'élever et se tenir en face d'elle. C'était con mais ça lui donner un peu l'impression que ça comblait ses béances à elle.

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FEAT. LYRA | Paris en avait fait du chemin avant d’arriver à sa stature actuelle. Une longue traversée du désert qui l’avait conduit à tous les excès car il n’avait eu personne pour le conseiller ou plutôt, pour être honnête, il avait été trop fier pour demander de l’aide. Aussi avait-il connu la maigreur et son opposé en l’espace de deux ans avant de muscler son corps et apprendre à le nourrir convenablement. A la base, le jeune adolescent qu’il avait été, avait pensé qu’en mangeant des protéines à haute dose, il allait pouvoir rivaliser avec les hommes les plus musclés de la salle de sport qu’il avait pris l’habitude de fréquenter. Une erreur idiote qu’il avait appris à corriger et surtout à éviter. « Non, maintenant c’est plutôt le contraire qui se passe » plaisanta-t-il avec cette timidité assez surprenante pour cet homme. Face à Lyra, il avait l’impression de redevenir cet adolescent impressionné par ce petit bout de femme. Une femme qu’il avait toujours pris en exemple au point de prendre sa vie en main, d’accepter qu’il pouvait réussir et qu’il n’avait plus à courber le dos. « J’y suis depuis que j’ai dix-huit ans en fait. Je suis un cursus d’astrophysique et de russe » lui apprit-il avec une certaine fierté dans la voix. Il était plus qu’heureux de pouvoir lui montrer qu’il avait suivi son enseignement et ses conseils. « Je suis vraiment content de te retrouver… Je ne pensais pas que nos routes se croiseraient un jour. Qui sait, je vais peut-être réussir à payer ma dette »lui dit-il en songeant à toutes les fois où elle lui était venue en aide. Oui, il avait une dette d’honneur vis-à-vis d’elle.

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C'est le contraire qui se passe. Tu m'étonnes. Lyra écarquille les yeux avant de sourire bêtement.« C'est impressionnant, tu as mis combien de temps à avoir autant de muscles ? » Elle se demanderait combien de temps, elle mettrait elle. Mais ça ne lui irait sans doute pas aussi bien. Quoi que ça lui ferait un look qu'on remarquerait, pour sûr. Elle était ravie en tout cas de le recroiser là, de le voir si bien, si épanoui, parce qu'il le méritait. « Je trouve que le russe c'est trop sexy. » Elle hausse les épaules, parce que sa remarque est conne et elle s'en rend bien compte mais fallait qu'elle le dise c'est tout. Alors elle s'enfonce. « Plus que l'italien même ! » Elle rit alors, parce que bon. C'est Paris quoi. Elle s'étonne encore quand il parle de dette. « Une dette de quoi ? » Il lui doit rien vraiment, le simple fait qu'il se tienne aujourd'hui devant elle, et qu'il lui explique ce qu'il est devenu, ça comble toutes les dettes du monde.

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FEAT. LYRA | Sa musculature, Paris ne l’avait pas gagné en une seule année mais au prix d’un effort constant et surtout soutenu. Il se rappelait que trop bien comment il avait d’abord sombré dans l’effet inverse en se gavant comme une oie pour faire du foie gras. Il n’avait pas suivi les bons conseils, interrogé les bonnes personnes, trop persuadé de pouvoir réussir de lui-même. Il avait toujours eu un problème à demander de l’aide, comme si c’était dégradant. Non, en réalité, il était tellement écorché vif qu’il restait convaincu que demander de l’aide était une façon de révéler un énième échec personnel. « J’ai mis trois ans » lui dit-il avec un léger sourire. Il était heureux d’avoir réussi, d’avoir quitté la peau de cet adolescent trop maigre et persécuté de tous. Aujourd’hui, on n’osait plus vraiment lui chercher des noises et c’était tant mieux. « Tu es bien la première à me sortir ce genre de truc » rigola-t-il en lui jetant un coup d’œil amusé. « Si tu veux, je peux te présenter à quelques étudiants de mon cursus mais pas certain que tu les trouves très sexy » se moqua-t-il gentiment avant de lui confier qu’il espérait tout de même s’acquitter de sa dette. Lyra ne semblait pas comprendre où il voulait en venir et Paris se dépêcha de l’éclairer. « Tu m’as tiré de bons nombre de problème Lyra… j’ai une dette vis-à-vis de toi »

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Ses yeux s'écarquillent furtivement. « Ah ouais quand même ! » Trois ans c'était pas rien, mais elle le savait déterminé en même temps. Son regard se porte sur son biceps qu'elle contemple quelques secondes, un peu hébétée avant de le regarder à nouveau, un sourire enfantin aux lèvres cette fois. « Je peux toucher ? » Et c'est qu'elle trépigne presque. Lyra c'est souvent n'importe quoi et faut s'y faire. Elle rit avec lui au sujet du russe. « Ah ouais ? Les autres ne savent pas ce qui est sexy c'est tout. » La jeune femme avait toujours eu ses idées bien à elle, des goûts spécifiques, bien au delà des influences diverses, s'élever seule, c'était avoir une personnalité bien à soi, et sans vraiment de racines pour vous diriger. « Je suis capable de tout, tu le sais bien. » Et même de trouver des laiderons à son goût, le russe pouvait tout changer vraiment. « Tu as continué la danse ? » demande-t-elle avec curiosité. Elle le savait intéressé par ce domaine mais à l'adolescence ce n'était pas une pratique facile à assumer, surtout avec les autres garçons. Ils étaient tellement stupides. Elle baisse son regard lorsqu'il aborde le sujet de la dette, elle aidait les autres sans y réfléchir, du moins, ça avait été le cas pour Paris alors elle ne comprenait pas vraiment le fait qu'il se sente redevable à son égard, ce n'est pas quelque chose qui lui arrivait souvent. « Tu as réussi, et c'est tout ce qui compte. » dit-elle avec honnêteté. « Bon, si un jour, quelqu'un m'embête, tu viendras me défendre alors ? » C'est comme si elle avait un Superman pour elle, trop la classe !

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FEAT. LYRA | Un certain sentiment de fierté s’empara de Paris quand il vit la surprise voire l’admiration dans les yeux de Lyra. S’il y avait bien une personne qui pouvait constater le chemin parcouru, c’était bien elle et pour la première fois depuis des années, le jeune homme se sentit pleinement épanoui. Il pouvait lui montrer combien il avait parcouru du chemin, combien il revenait de loin. A présent, c’était un tout nouveau Paris qui se dressait sur sa route. C’était fini le gamin trop maigre, trop maladroit. Il avait pris à la fois en muscle mais aussi en assurance bien que pour cette dernière, il reste des progrès. Disons qu’il masquait plus facilement ses faiblesses. Le revers de la médaille étant qu’il avait toujours eu un mal de chien à s’attacher aux gens et surtout à les laisser s’approcher. « Vas-y, tu as l’air d’en mourir d’envie » rigola-t-il en lui tendant le bras pour qu’elle puisse tâter ses muscles. Allez Paris, bombe pas trop le torse, ce n’est pas bien l’autosatisfaction se sermonna-t-il tandis qu’ils abordaient la question du russe et des canons de beauté. « Oh oui, je m’en rappelle. D’ailleurs, je suis heureux de savoir que cela n’a pas changé » rigole-t-il à nouveau en se rappelant de toutes les folies dont elle avait été capable de faire à la fois dans sa vie de tous les jours ou pour le défendre. Lyra était son héros. « Oui, je n’ai jamais abandonné. J’ai même acquis le titre de danseur semi-professionnel l’été dernier » lui apprit-il avec une nouvelle fois ce sentiment de fierté. Il était réellement content de pouvoir lui montrer une facette plus glorieuse à présent. « Tu pourras compter sur moi… mais je ne suis pas le seul à avoir réussi, tu me sembles épanouie » dit-il. Canon et heureuse.

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