Forgive me, please (TEAMLAMA)

forgive me, please
victoria

Il se sentait ridicule dans cet accoutrement. C’était bien pour Victoria, la seule et l’unique, pour qui, il ferait un tel effort. Il avait troqué son short de bain et ses tongues, contre une tenue plus habillée. Aujourd’hui c’était une journée spéciale. On était le 10 juillet et c’était l’anniversaire de sa meilleure amie. Eh ouais, Victoria prenait une ride en plus, mais ça, Adam se le gardait pour lui, ou tornade Victoria allait encore râler. Il ne fallait pas envenimer les choses déjà qu’elles étaient tendues entre eux. Entre l’histoire du bal, et les conquêtes du Croate, il savait d’avance, qu’il allait s’en prendre plein la gueule. Lui aussi, allait balancer. Mais d’abord, il était peut-être mieux, qu’ils se voient en face à face. Depuis le bal, ils ne s’étaient pas vus, ni adresser la parole. Une vraie guerre froide. Adam avait profité de l’occasion, de ce jour spécial, pour aller revoir sa meilleure amie. Voilà, cinq minutes qu’il était devant le cottage de Victoria. Il a son bouquet de fleurs dans les mains, il se sent tellement ridicule. Il se demande si c’est réellement une bonne idée. Mais il ne pouvait pas venir les mains vides le soir de l’anniversaire de sa blonde préférée. Ou elle allait lui fermer la porte au nez. Le jeune homme prend une grande inspiration, avant de sonner. Il attend, son cœur bat fort, sa gorge se noue, l’attente lui parait interminable.

© ACIDBRAIN

Je détestais Adam. Et Avery. Et toutes ces autres personnes d'habitude chères à mon cœur, qui avaient été la raison de ma venue au Summer Camp cette année. Ouais, je les détestais tous, parce que chacun d'entre eux avait merdé dans les grandes largeurs ces derniers temps, me laissant seule et énervée le jour de mon propre anniversaire. Vingt-six ans putain, et j'avais aucune envie de voir leurs têtes de cons. Surtout de lui tiens, de ce croate de mes deux qui se tapait trente-six mille nanas et se permettait de me faire une scène au bal. Ce soit disant meilleur ami à deux balles qui EN PLUS ne s'était toujours pas manifesté de la journée. Je fulminais. Putaaaaaain je fulminais. Dinnnng. Ça sonnait. Aaaaah mais qui osait venir me faire chier ?!

Adam. Bah ouais, bien sûr. Qu'est-ce que tu fais là ? Je croisais les bras, m'adossant contre l’embrasure de la porte. Le regard noir, les lèvres pincées, j'étais pourtant bien soulagée qu'il soit là. Lui, son beau costard d'excuse, et ses fleurs pas-si-moches-que-ça-en-fait. Ça m'aurait sérieusement blessée qu'il m'oublie .. Mais ça bien sûr, je le gardais pour moi. Hors de question que je laisse aller ma colère justifiée contre lui si facilement.

forgive me, please
victoria

Qu'est-ce qu'il fait là ? C'est une très bonne question. Pour être tout à fait honnête, il ne sait pas non plus, il est totalement. Lui souhaiter un joyeux anniversaire, dans un premier temps. Parler et s'expliquer, dans un deuxième temps. Et éventuellement s'excuser, dans un troisième temps. Chose plutôt compliquée, devant une Victoria en furie. Il connaissait par coeur la jeune anglaise. Le porte s'était ouverte, après de longues secondes d'attente. Les plus lentes et stressantes de sa vie. Victoria croise ses bras sur sa poitrine, donnant cette impression d'être mécontente de sa présence. D'apparence, elle était en colère contre lui, mais au fond, il savait qu'elle était contente. Enfin, il l'espérait. Lui aussi, était énervé contre elle, pour diverses raisons. Mais elle restait sa meilleure amie, sa Victoria. Ils étaient bien plus fort qu'une simple dispute à la con. Il ne voulait pas la perdre. Cette simple idée lui foutait des frissons. Il prend une grande inspiration avant de lui répondre "Eh bien... c'est ton anniversaire, je voulais te voir." Depuis des années, jamais il n'avait raté l'un de ses anniversaires. C'était une petite tradition entre eux. "Je t'ai apporté ça." hésite-t-il après quelques secondes, lui tendant le bouquet de fleurs.

© ACIDBRAIN

Je plissais les yeux, me voulant impassible alors qu'il m'était de plus en plus difficile de réprimer un petit sourire en coin. Au fond, j'étais soulagée qu'il soit là. Eh bien... c'est ton anniversaire, je voulais te voir. Je soupirais et le toisais de bas en haut avant d'ajouter, de mauvaise foi ; Ouais, bah tu viens un peu tard. Bah quoi ? J'allais pas lui avouer que ça me faisait plaisir de le voir non ? Aux dernières nouvelles, je lui en voulait encore cruellement pour son attitude de petit con au bal et j'étais pas du genre à lâcher l'affaire si vite !
Quelques secondes passèrent, puis je lui pris le bouquet des mains, considérant les fleurs l'espace d'un instant avant de tourner les talons. Tu peux entrer.. L'offrande reçue, le croate se voyait octroyer l'entrée à mon cottage. A croire que j'étais facilement soudoyable. T'as soif ? Un Gin Tonic ? ajoutais-je, faussement dédaigneuse.

hj:

forgive me, please
victoria

La porte s'ouvre et il revoit son visage. Ses traits sont endurcis par la colère qui bouillonne toujours en Victoria. Il ne le dira pas à voix haute, mais malgré les désaccords qui les opposaient, elle lui avait manqué. Ca faisait quoi ? Deux mois, qu'ils ne s'étaient pas adressés la parole, ni même un sms. Certes, le croate était partis six mois sur son voilier, mais le temps lui avait paru rapide. Cela passait toujours plus vite quand on savait que votre amie sera contente de vous voir à votre retour. Alors que là, Victoria lui faisait clairement la gueule, et ses deux mois lui avaient semblé interminables. L'anglaise l'accueille froidement, elle accepte par politesse les fleurs offertes par Adam. Sincèrement, il s'était attendu à les recevoir dans la gueule, connaissant la violence maladive de sa meilleure amie. Mais nan, elle accepte et le fait même rentrer dans son cottage. Bonus : elle lui propose même un verre. "Un gin, s'il te plait" répond-t-il d'un ton neutre, avant de prendre place sur l'un des tabourets du bar à l'américain.  "Bon.." il se racle la gorge, les mots ont du mal à franchir la barrière de ses lèvres  "On compte se faire la gueule encore longtemps ?" Autant rentrer directement dans le vif du sujet, autant crever l'abcès dès maintenant. Cela avait assez duré, il en avait marre de cette situation.

ACIDBRAIN

Adam prit place sur une chaise haute alors que je passais derrière le bar. L'air renfrogné mais bien moins froid qu'avant, je laissais à nouveau planer le silence tandis que je nous préparais deux Gin Tonic. J'aurais bien sorti le champagne, mais le croate ne méritait pas la bouteille de Louis Roederer que j'avais réservé dans les caves de l'hôtel. On compte se faire la gueule encore longtemps ? Je me retournais au même moment, plaçant un verre devant lui et gardant l'autre dans la main. Sans l'attendre, je pris une première gorgée. Adam avait le chic pour y aller les pieds dans le plat parfois, c'était déroutant .. et dommage, j'aurais bien aimé continuer à jouer sur sa culpabilité en lui sortant ma tête de cochon, ça lui apprenait une leçon dont il avait grandement besoin vu le caca merdeux qu'il m'avait fait lors du bal. Ça dépend, tu comptes encore te comporter comme un parfait crétin devant Avery et moi ? Je lui lançais un regard mauvais et pris une seconde gorgée. Si tu veux rentrer dans le vif du sujet, alors allons-y Adam. Comme ça tu m'expliqueras peut-être ta réaction de merde et pourquoi tu nous as fais ce cinéma toute la soirée ?

hj:

Ça dépend, tu comptes encore te comporter comme un parfait crétin devant Avery et moi ? Il arque un sourcil, Victoria était toujours fidèle à elle-même, une parfaite râleuse. C'est pour cela qu'ils s'entendaient si bien, ils étaient deux râleurs d'exception. Et toi comme une parfaite menteuse, tu comptais me le dire quand ? Il croise ses bras sur son torse. Il n'allait pas faire l'hypocrite et sauter de joie a l'idée de voir ses deux meilleurs amis ensemble. Ce fait n'était que secondaire, ce qui l'insupportait c'est que ses deux amis lui avaient caché. La dernière fois qu'il avait vu Avery, ce dernier lui avait confirmé qu'il n'avait rien de palpitant dans sa vie sentimentale. Mon cul, ouais. Si tu veux rentrer dans le vif du sujet, alors allons-y Adam. Comme ça tu m'expliqueras peut-être ta réaction de merde et pourquoi tu nous as fais ce cinéma toute la soirée ? Il explose de rire à sa réflexion et bois une gorgée de son verre. Pourquoi ? Parce que mes deux "meilleurs amis" sortent ensemble et sont pas fichus de me le dire en face. Vive la confiance. Vive la sincérité. Il fait un pas vers la blonde, pour être à sa hauteur, pour qu'elle voit la colère dans ses yeux. J'te connais Victoria, tu me ferais une scène si j'te présente ma meuf et qu'en plus elle soit l'une de tes meilleures amies. Ne quitte pas son regard. Il voulait qu'elle avoue la vérité. Ils étaient tous les deux pareils, très possessifs, trop possessifs. Et à cet instant Adam était loin de se douter que la fille qu'il fréquentait n'était qu'une des anciennes meilleures amies de Victoria.

Pardon ? fis-je en relevant la tête vers lui. Nan mais tu te fous de qui là Adam ? Tu voulais que j'te dise quoi, que j'avais rencontré quelqu'un ? J'savais même pas ce qu'il se passait entre Avery et moi à ce moment là, c'était pas défini ! Bien sûr que j't'en aurais parlé si c'était sérieux, mais là y'avait rien à dire ! De toute façon, c'était de l'histoire ancienne à présent. Et puis comment tu voulais que je te le dise, hein ? T'as disparu comme ça et j'ai à peine eu de tes nouvelles pendant ton absence ! Tu veux qu'on en parle de ça aussi ? T'as quoi à dire pour te défendre, hein ? J'en tombais des nues, sérieusement. D'accord ma relation avec Adam était particulière, et oui on se disait tout, absolument tout .. Mais mon histoire avec Avery je n'aurais pas pu en parler avant. Ce qu'il y avait entre nous était trop flou, et puis j'étais bien trop paumée par le fait d'être attirée par un pauvre pour en parler à Adam. Je n'aurais pas su quoi lui dire .. Il pouvait le comprendre, non ? Et puis de même si j'avais voulu lui dire, il était pas là alors bon. Je continuais mes reproches, jusqu'à ce qu'il éclate de rire.Pourquoi ? Parce que mes deux "meilleurs amis" sortent ensemble et sont pas fichus de me le dire en face. J'étais à ça de péter un câble. MAIS PUTAIN ADAM ON SORT PAS ENSEMBLE ! Je te l'aurais dis si c'était le cas, merde ! On a jamais été ensemble, et là ça fait bien deux mois qu'on s'est pas parlé d'accord ? Non mais c'était pas possible d'être aussi buté ! J'avais l'impression qu'il imprimait pas un seul mot de ce que je lui disais. J'te connais Victoria, tu me ferais une scène si j'te présente ma meuf et qu'en plus elle soit l'une de tes meilleures amies. C'est ça ouais, avance, met toi à ma hauteur, j'm'en tape. Oui, mais là en l’occurrence je ne suis pas avec Avery, et je ne savais pas que c'était ton meilleur ami. Et je t'ai pas dis plus tôt ce qui se passait avec lui parce que je le savais pas moi même. Ça va là ? Il allait enfin se la fermer et regarder un peu plus loin que le bout de son nez ? De toute façon, t'étais pas là pour que j't'en parle. ajoutais-je, de mauvaise foi. On en avait pas parlé depuis son retour, mais ça aussi je l'avais en travers de la gorge.

Il voulait des explications. Il voulait savoir le pourquoi du comment avec Avery. Apprendre que ses deux meilleurs amis se fréquentaient, était resté en travers de la gorge d'Adam. Il n'arrivait pas à croire que ses deux amis les plus proches lui avaient menti. Ou c'était peut-être sa relation particulière avec Victoria qui l'empêchait de voir la réalité. Il était bien trop possessif et têtu pour admettre qu'il avait -un peu- tord et qu'il avait le don d'exagérer. Mais c'était plus fort que lui, c'était sa façon d'être. C'était leur façon de s'aimer. Le croate s'était approché de son amie, croisant ses bras sur son torse. Victoria joue la carte de la meuf perdue, qui sait pas ce qu'elle ressent. Il la connaissait par coeur, il savait qu'Avery lui plaisait. Sauf que mademoiselle Victoria était bien trop fière pour se l'avouer. Il le voyait dans ses yeux, dans sa façon de le nier. Elle niait clairement sa relation avec Avery. En fait, le seul truc qui dérangeait Adam, c'est qu'il n'avait pas été mis au courant. De l'autre côté, il était soulagé que ça soit Avery le gars en question. Il savait que le Silver était un gars bien. Mais ça, il n'allait pas le dire à voix haute. Il n'allait pas donner sa bénédiction d'entrée de jeu. Peut-être quand ses deux coincés du cul auront le courage de lui dire. C'est là que Victoria sortit la phrase de trop. La goutte qui fit déborder le vase. Le mot qui sort Adam de ses gonds et qui rappelle son passé en prison. Ce séjour derrière les barreaux l'avait fait beaucoup changé, mais cela, il le cachait à son entourage. Tu veux savoir pourquoi j'ai pas pu être là ? commence t'il à s'énerver. Il détestait quand elle le jugeait sans connaître la situation. Il détestait ne pas pouvoir être là pour ses proches. Parce que j'étais en PRISON ! ça lui faisait mal de le dire à voix haute. Ca ne faisait que lui rappelait de douloureux souvenirs. Il aurait aimé lui annoncer autrement. J'ai passé un PUTAIN DE MOIS EN PRISON. Pour des conneries, pour des dettes, pour une histoire qui a mal fini. Mais il ne disait rien car il voulait protéger son entourage. Il ne voulait pas que ses connards les retrouvent et leur fassent du mal. Alors désolé de n'avoir pas pu être là. conclut-il froidement avant de se retourner. Il était bien trop mal pour la regarder dans les yeux désormais.

J'avais l'impression de répéter encore et toujours les mêmes choses, pour rien. Adam était un mur qui n'avait aucune intention de reconnaître ses torts et franchement, ça commençait à m'énerver sérieusement. Le pire, c'était qu'il s'était pointé à mon cottage pour mon anniversaire, mais aussi pour arranger les choses entre nous alors qu'à l'évidence, il n'avait pas réfléchit une seule seconde aux événements du bal durant ces deux derniers mois. Tu veux savoir pourquoi j'ai pas pu être là ? Bah ouais tiens, ça serait pas mal ça ! Monsieur Je-M'offusque-De-Pas-Connaître-La-Vie-Sentimentale-De-Ma-Bff-Alors-Que-J'ai-Pas-Été-Foutu-De-Lui-Répondre-Pendant-Des-Semaines. L'air princier, je croisais les bras sur ma poitrine en lui lançant un regard froid et hautain. Parce que j'étais en PRISON ! J'ai passé un PUTAIN DE MOIS EN PRISON. Une masse s'abattit violemment sur ma tête, me forçant à m'asseoir. Mon corps était parcouru d'un frisson glacé, mes oreilles sifflaient et les paumes de mes mains devenaient moites. J'étais complètement à la merci du million de questionnements et de sentiments contraires qui envahissaient mon cerveau. Étonnement, sa révélation m'avait calmé d'un coup. Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes Adam ? Le blond se mit de dos et s'éloigna un peu alors que j'étais toujours abasourdie et aux prises avec mes incompréhensions. Où ? Quand ? Pourquoi ? L'air me manquait, il fallait que je sache, tout de suite. Tu dois tout me dire. C'était impératif.