DENEYA ou MELYS ? ৩ Comme on se retrouve !

La brunette avait croisé son meilleur ami dans la journée et c'est bien ce qui l'avait fait annuler son "date" avec Denys. C'était peut être une excuse pour ne pas diner en tête à tête avec lui après un échange un peu trop parfait la veille, c'était peut être une manière de lui montrer que tout n'était pas gagner, qu'il n'avait pas qu'à sonner la cloche pour qu'elle accourt parce qu'elle avait cédé dès le premier soir et qu'elle l'appréciait bien alors qu'elle avait déclaré le trouver inintéressant très rapidement... Ou alors c'était peut être juste qu'elle voulait changer les idées à son pote. Et c'était plus cela. Il avait une petite mine, elle n'aimait pas cela alors elle préférait remonter le moral du jeune homme plutôt que de passer du bon temps. Visiblement, Denys ne l'avait pas compris, en même temps elle ne lui avait pas dit pourquoi elle voulait repousser, mais ça ne le regardait pas non plus. Bref, elle avait été sur le phare avec Royce, ça s'était bien passé et ils s'étaient bien marrés, alors maintenant elle rentrait tranquillement vers son cottage, pensant quand même à Denys. Ca l'énervait de penser à lui, de voir qu'il l'avait un peu troublé. Mais il était trop tard, parce qu'il était plus de deux heures du matin, pour revenir en arrière et même si la fatigue ne l'avait pas encore gagné et qu'elle n'était pas saoule au point de dire qu'elle devait vraiment rentrer se coucher, elle allait le faire. Sur son chemin elle croisa pas mal de viandes saoules ou de gens qui sortaient, elle avait l'air d'être la seule raisonnable ce soir.

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Ce soir, j’aurais du dîner avec elle… Meleya. Celle qui la veille s’était retrouvée dans mes bras. Une rencontre, un coup de cœur et ce moment ensemble ensuite dans l’eau… Et puis, plus rien. Parce que je devais avoir ce truc, je sais pas, écrit sur le front : -jeter après usage- ou un truc du genre, comme sur les emballages alimentaires. Mauvaise humeur bonjour… Parce qu’il y avait aussi eu le tête à tête avec Gab dans l’ascenseur. Et c’était surement pour cela que j’avais tant les nerfs que Mel ait annulé notre rencard. Pour ça que j’avais harcelé mes potes jusqu’à ce qu’ils me répondent à l’affirmative et me suivent au bar. Pour ça que j’avais un peu abusé des cocktails. Et après quelques verres, c’était presque comme si il ne s’était rien passé, riant de bon cœur à leurs plaisanteries. La thérapie alcool + potes fonctionnait à merveille. Bref, quand l’un d’eux me désigna une jolie blonde au bar, soulignant qu’elle me dévorait du regard, j’oubliais un instant mon égo blessé, le –lapin- de ce soir, et je filais vers la demoiselle, ragaillardi par les encouragements de mes amis. C’est bien connu Denys Zacharias ne retenait aucune leçon… Gab te repousse, Mel ne veut pas te revoir, alors fonce donc vers une autre Den’, bien c’est très malin ça. Les gars avaient disparu de mon champ de vision après un petit brin de causette avec la demoiselle. Ils avaient du rentrer, tant pis… « Je te raccompagne si tu veux… » proposai-je alors à ma nouvelle rencontre qui acquiesça d’un hochement de tête. Elle m’avait confié qu’elle louait un bungalow, on prenait donc la même direction. On croisa quelques groupes d’étudiants plus ou moins alcoolisés. La jeune femme me désigna son logement. Sur son porche, elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser au coin de mes lèvres après avoir écrit son numéro sur ma main puis elle disparut derrière la porte. Petit sourire niais aux lèvres, gros relan de confiance en moi, je descendis les quelques marches qui menaient au chemin mais je n’avais pas fait trois pas sur ce dernier que je tombais nez à nez avec… « Meleya ? »

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Ce n'était pas très tard pour rentrer mais c'était déjà passé minuit, alors même si la jolie brune n'était pas cendrillon, elle savait être raisonnable et rentrer lorsqu'il le faut. Sur son chemin, elle voyait que tout le monde n'était pas aussi sage et responsable qu'elle, tout le monde... Même... « Denys... » Il était surpris qu'elle soit face à lui et son sourire en coin disparu légèrement du fait qu'elle se tienne là. Elle ne savait pas vraiment si c'était une bonne chose ou non après leurs quelques messages échangés dans une froideur polaire. « T'as encore le rouge à lèvres de ma remplaçante aux coins des lèvres. » Coureur de jupon, connard, et bien d'autres noms d'oiseaux passèrent dans la tête de la demoiselle. Elle avait demandé à repousser leur diner, elle n'avait pas dit qu'elle annulait et ne voulait pas le revoir, et lui comme un mort de faim il avait sauté sur la première nana qui venait... Ou peut être pas, c'était peut être quelqu'un qu'il appréciait... Elle ne pouvait pas juger ça en fait, parce qu'elle n'était pas mieux dans son genre pas après avoir enchainé si rapidement deux garçons, enfin elle ce n'était pas prévu, le premier soir avec Maxence ça s'était fait ainsi à cause d'une envie qu'ils ravalaient depuis des semaines, et avec Denys... Pff si elle avait cru qu'elle ne ferait plus qu'un avec celui qu'elle considérait comme inintéressant au début de la soirée, elle ne l'aurait pas cru. Alors que lui, s'il s'était tapé la nana c'était volontaire. Elle ne devait pas relever. Elle ne devait pas souligner ses yeux brillants dus à l'alcool ni le numéro de la fille sur sa main, tout ça en plus du rouge à lèvres. Ca faisait beaucoup, beaucoup pour que son sourire ne passe pas du sourire naturel au sourire faux.

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Je me figeai sur place en prononçant son prénom. C’était que j’y avais presque cru. J’avais eu l’illusion l’espace de ces quelques instants à discuter avec la blondinette que j’avais oublié mon coup de cœur de la veille… Mais maintenant que Meleya était devant moi, je me crispais et je dus me rendre à l’évidence : l’amnésie n’avait été que temporaire. Parce que la première pensée que j’avais en la croisant ici c’était : qu’avait-elle aperçu de mes –au revoir- avec ma rencontre de la soirée ? L’avait-elle vu me noter son numéro au creux de ma paume ? L’avait-elle vu embrassé le coin de mes lèvres ? Je passais nerveusement ma main droite dans ma nuque, espérant ainsi masquer le numéro qui s’y cachait, trouvant son – Denys – et le son de sa voix plus que froid. Mauvais signe. Comme les textos qu’on avait échangé ce soir d’ailleurs. Et j’eus très vite la réponse à mes questions puisqu’elle me fit remarquer, sur un ton toujours glacial, qu’il me restait du rouge à lèvres de la jeune femme au coin de la bouche. Ma main gauche alla se poser sur mon visage, à l’endroit où j’avais reçu le baiser de la demoiselle, geste qui sonnait un aveu de culpabilité. Mon regard planté dans le sien, je restais quelques seconde interdit, muet. Dis quelque chose Denys… « Et j’ai même pas eu besoin de promettre un dîner pour ça. » Ok, non, en fait, tais toi...

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Elle sentait la rage bouillir en elle. Pourquoi ? Non pas qu'il soit sa propriété ou autre non, mais juste parce qu'il l'avait remplacé comme ça et il avait fait comme si ce qui s'était passé hier n'était rien. Il couchait sérieusement avec des inconnues sans être bourré avec autant de facilité ? Il avait le feeling comme ils l'avaient eu hier avec n'importe qui ? Sa fierté en prenait un coup, elle qui avait cru que c'était un peu particulier, qu'il s'était amusé à la faire changer d'avis, à lui montrer une facette plus positive de sa personne, en fait il s'amusait avec tout le monde sans respect. Mieux valait qu'elle passe son chemin, surtout après ce qu'il venait de dire. « Tant mieux ! J'ai bien fait d'annuler alors, t'as pu en profiter ! » Elle n'aurait pas voulu gâcher une soirée de son grand capitaine ! Oula non, elle ne voulait pas avoir la responsabilité d'une éventuelle défaite de son équipe sur les épaules. « Je vais aller me coucher, ça vaudra mieux. » Ca vaudra mieux qu'elle file plutôt qu'elle lui dise tout ce qui lui passe par la tête. Après sa si bonne impression d'hier, il tombe plus bas que terre. Elle continue donc sa route, ne changeant pas de chemin, lui donnant un coup d'épaule en passant comme s'il n'existait pas, comme si elle ne l'avait pas vu, alors que ce n'était qu'un petit aperçu de toute la déception et l'énervement qu'elle contenait. Elle se trouvait tellement ridicule d'avoir laissé tomber les armes si vite face à un mec comme ça, elle aurait mieux fait de rester sur sa première vision des choses.

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J’avais tout fait pour l’oublier ce soir, oublier l’annulation in extremis de notre dîner, et désormais, alors qu’elle se retrouvait devant moi, il était évident que c’était un échec. Bien sûr, j’avais dragué cette jolie blonde, flirté avec elle et récolté un numéro de téléphone et un baiser, mais ce n’était pas de celle que je voulais. Pourtant, c’est avec une phrase chargée de sous entendu que je répliquais, entretenant son idée que j’avais conclu avec la blonde, et partagé plus qu’un verre avec elle. Est-ce que je voulais tester Meleya ? Peut être. Enfin parfois, je devrais vraiment apprendre à me taire. Ou au moins, réfléchir davantage avant de parler. Parce que ma –vanne- n’amusa pas du tout mon interlocutrice, je le vis aussitôt à son visage et toute trace de sourire disparut du mien alors qu’elle répliquait qu’elle avait bien fait d’annuler, annonçant ensuite qu’elle allait se coucher, passant devant moi en m’assénant un coup d’épaule. « Hey… » tentai-je de la retenir. « Mel attends… » l’appelai-je alors qu’elle avançait sur le chemin, s’éloignant de moi rapidement, imperméable à mes appels. Je m’activai donc, la suivant, la rattrapant en grande enjambée. « Meleya… » Je passai devant elle, lui barrant le passage pour la stopper, la retenir, ancrant mes mains sur ses épaules : « T’as perdu ton humour ou quoi ? Je plaisantais… » soupirai-je alors. Elle l’avait prise au sérieux, ma phrase ? Elle avait vraiment cru que je l’avais sauté cette nana ? « Tu me prends pour qui ? » Un nid à MST, rappelons que c’est pour ça qu’elle avait un peu hésité la veille.

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La brunette écoutait les appels du jeune homme pour qu'elle attende mais elle n'en avait pas du tout envie, elle voulait juste rentrer se coucher ce que Denys n'avait pas l'intention de lui laisser faire. Il la rattrapa et planta ses deux mains sur ses deux épaules pour qu'elle n'avance plus. Elle se stoppa, croisa les bras et planta un regard noir dans ses yeux se dégageant de son emprise ne voulant pas de contact avec lui. « J'ai aucun humour quand on manque de respect. » Parce que c'est réellement comme cela qu'elle le vivait, un manque de respect. Mais elle n'était pas surprise, c'est plutôt comme ça qu'elle l'avait jugé hier, c'était bien pour cela qu'elle avait insisté pour qu'il se protège et qu'elle avait hésité à le faire, le premier soir, comme si elle n'avait pas envie d'être bafouée le lendemain. « C'est toi qui me prend pour qui ! Tu joues avec moi hier, j'hérite d'un diner et parce que je te demande de repousser paf tu changes de trou ? Je suis qu'un trou en fait, je me demande pourquoi tu t'es vexé comme ça quand j'ai annulé quand je te vois te comporter exactement comme je pensais que tu allais le faire hier ! » Elle ne bougeait pas, il voulait qu'elle parle et bien elle allait parler. Mais là elle avait tout dit, elle lui avait balancé tout ce qu'elle pensait et si elle en disait plus, elle se montrerait un peu trop "blessée" par ce qu'il avait fait. Après tout, ils ne se connaissent que depuis hier, certes il a fait faillir ses défenses alors que rares sont ceux qui y arrivent et ça peut être une bonne chose, mais finalement c'est bien au moins il ne saura rien de plus sur elle, là il a juste réussi à la faire complètement se renfermer. Bien joué Den'. « On s'est pas juré fidélité hier mais le respect je pensais que c'était le minimum. »

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Elle se dégagea très vite et avec un agacement non masqué de mon emprise, chassant mes mains de ses épaules, croisant ensuite les bras et plantant son regard sombre dans le mien, répliquant alors que je venais de lui manquer de respect. "Manquer de respect ? Et annuler un dîner en dernière minute tu appelles ça comment dis moi?" répliquai-je avec mauvaise humeur, refusant d'avouer que ma -vanne- n'avait rien drôle et pouvait en effet être blessante. Je me demandais pour qui elle me prenait, à croire si facilement que j'avais réellement pu coucher avec cette nouvelle fille ce soir, et elle rétorqua alors que j'avais joué avec elle la veille, avant de s'énerver de plus belle contre moi, parlant d'une manière crue que je ne lui connaissais pas. "Changer de trou ? Et t'oses parler de manque de respect Mel ? T'as vu comment tu parles de Tracy !" m'exclamai-je en désignant le bungalow de la blondinette qui ne se trouvait qu'à quelques mètres de là. "T'as annulé, enfin voulu repousser à demain, et moi je ne peux pas et là dessus t'as même pas cherché à ce qu'on trouve une autre date, à ce qu'on refixe un jour pour le dîner, alors excuse moi d'avoir cru que tu en avais rien à faire, c'est l'impression que tu m'as donné vraiment. Et je suis pas le genre de mec qui reste chez lui le soir, j'avais besoin de sortir, de voir du monde et c'est ce que j'ai fait." Pas que j'avais de compte à rendre ou de raison de me justifier, mais je m'expliquai quand même : "Je suis sorti avec mes amis, parce que j'étais DECU que tu ne sortes pas avec moi ce soir, alors j'ai rencontré Tracy, oui, mais on a juste discuté et bu un verre, et je l'ai raccompagnée. Je n'ai pas -changé de trou- comme tu le dis si élégamment. D'ailleurs si ce soir je voulais dîner avec toi, ce n'était pas pour ça Mel, c'était pour passer du temps avec toi et apprendre à te connaitre, mais en fait t'as raison on a bien fait d'annuler je crois qu'on a rien à se dire de plus." Je fis un pas sur le côté, me poussant de son passage, lui laissant la voie libre si elle le voulait, parce que j'en avais déjà surement un peu trop dit sur les attentes que j'avais eu concernant ce dîner... Qu'elle me prenne pour un salop qui les collectionne toutes, ça valait peut être mieux plutôt qu'elle me voit comme un pot de colle qui s'accrochait dès le premier soir.

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Si elle, elle ne voulait pas en dire plus pour ne pas laisser entrevoir qu'elle avait passé une soirée qui l'avait plus marqué qu'elle ne le voulait bien, lui, avec l'alcool ou tout simplement parce qu'il en avait envie ne se gênait pas pour déballer tout ce qu'il pensait et pour le coup tout ce qu'il avait sur le coeur. Parce que de la déception ce n'est pas quelque chose qu'on calcule c'est surtout quelque chose qu'on ressent lorsqu'on est blessé. Elle l'avait blessé alors il cherchait à en faire de même. bien joué, il avait réussi même si ce n'était pas les larmes qui lui tireraient parce que c'était bien trop tôt et ce n'était pas son genre, mais il n'avait gagné que son énervement. « Tu voulais que je te pose un lapin ? Ca aurait été mieux peut être ? Je n'avais aucune envie de procéder comme ça ! » Et en plus de ça, au début, dans ses messages elle avait tenté de tourner ça à l'humour, pour qu'il ne croit pas que ça la ravissait d'annuler mais qu'il ne croit pas non plus que ça la faisait vraiment chier. Elle n'était pas du tout faite pour exprimer ce qu'elle pouvait ressentir, elle avait un sérieux problème là dessus et elle le savait bien, mais elle ne voulait faire aucun effort pour s'améliorer parce que cette barrière la protégeait. « Cette fille je ne la connais pas et je n'ai rien partagé avec elle, je te parle de respect entre toi et moi, ne change pas de sujet. » Son regard était toujours noir et elle sentait ses ongles s'enfoncer dans la chaire de ses bras sous le coup des nerfs. Elle avait envie de l'étrangler et encore plus maintenant qu'il la laissait passer en la faisant passer pour la méchante qui en avait rien à faire de lui. Il s'était quelque peu livré, il s'attendait à ce qu'elle fasse de même. « T'as vu comment tu m'as répondu que tu ne pouvais pas demain ? On aurait juste dit que tu ne pouvais pas juste pour me faire chier ! C'est pour ça que je n'ai pas cherché plus loin ! » Qu'il relise ses messages et il comprendrait peut être ce qu'elle avait ressenti et ce qu'elle avait voulu lui faire ressentir ensuite. « Je n'aurais pas accepté ce diner avec toi si je n'avais pas passé un bon moment hier... » Voilà la seule révélation qu'elle était capable de faire, maintenant Denys se devait de lire tout ce qui était crypté derrière : premièrement, il l'avait fait changé d'avis et elle s'était éclatée avec lui, deuxièmement, il avait su mettre à mal sa garde, elle s'était sentie affaiblie parfois hier alors que ça ne lui arrivait jamais, troisièmement, elle avait passé un très bon moment hier oui mais pas qu'en faisant l'amour avec lui, d'ailleurs ils avaient fait l'amour, baiser ou coucher ensemble ? elle n'en savait rien, et quatrièmement, elle ne pouvait nier le coup de coeur qu'elle avait eu elle aussi de son côté, mais ça c'était vraiment la dernière chose qu'elle était capable d'avouer.

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Je me dévoilais surement un peu trop d’ailleurs, en insistant bien sur le mot déçu, ce mot qui caractérisait plutôt bien l’état d’esprit avec lequel j’avais accueilli l’annulation de la demoiselle, piqué au vif par l’image qu’elle se faisait du coup de moi. Le salop irrespectueux qui les collectionnait… « Non bien sûr que non. » Parce que déjà, voilà combien ça m’avait touché qu’elle annule alors si j’avais du encaisser un lapin… « Mais fallait pas accepter en premier lieu c’est tout. » Bref les messages échangés avaient vite pris une mauvaise tournure, elle, elle avait interprété mes sms et ma réponse négative pour le report comme une forme de vengeance. « Bah comment voulais-tu que je tourne la chose ? Je m’étais libéré pour toi pour ce soir, mais je viens juste de revenir d’une longue absence alors excuse moi si j’ai beaucoup de personnes à voir et de gens avec qui passer du temps. Je ne suis vraiment pas dispo demain, et je n’aime pas annuler à la dernière minute. » Moi. Donc je n’allais pas dire aux amis avec qui j’avais prévu de dîner que je ne pouvais finalement plus. Et puis voilà, finalement, alors que c’était mon tour de m’énerver, de lui faire remarquer que ses expressions et cette image qu’elle me collait, ce n’était pas franchement non plus une grande marque de respect de sa part, me poussant pour lui laisser la possibilité de s’en aller et d’en rester là, c’est à cet instant qu’elle lâcha finalement qu’elle avait aussi passé un bon moment la veille, que c’était pour cette raison qu’elle avait accepté mon invit’. Bizarrement, le nœud au creux de mon ventre se desserra un peu, je me sentis d’un coup un peu plus léger. Est-ce que ce changement de ton et d’ambiance entre nous n’était vraiment du qu’à une mauvaise interprétation de nos sms mutuels ? C’était un peu con de mettre fin au début de complicité qui s'était opéré entre nous juste à cause de ça… « Je… Je suis pas le roi des textos, OK ? j’avais un nokia 3410 y’a encore quelques semaines. » C'était pour dire. Voyage oblige, c’était pour un vieux modèle fiable et solide et qui ne craignait rien que j’avais opté ces dernières années lors de mes déplacements. « Du coup, j’ai du mal avec l’écran tactile de mon nouveau portable, je fais court et concis et je suis désolé si je t’ai paru sec, t’énerver n’était pas le but. » Un début de mea culpa. Mais pour Tracy, ma rencontre de la soirée avec qui je n’avais rien fait à part échanger un vague baiser et récolter son numéro, je n’allais pas m’excuser non. Et puis, elle l’avait dit elle même, on ne s’était pas juré fidélité. Je lui demandais, moi, ce à quoi elle avait occupé sa soirée pour ne rentrer qu’à deux heures du mat’ ?

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