EDELIAS (+) we're chasing the sunset

La retrouver après la soirée catastrophique avec ma soeur me fait un bien fou. Je commence à devenir parano depuis, j'espère que sa présence va apaiser mon inquiétude. Plus je semble "normal", moins des soupçons iront en ma direction. Pendant notre voyage jusqu'au SPA, je prends des nouvelles d'Edelweiss, sa voix me rassure. " Eum je crois bien avoir réussi aussi, enfaite je n'ai pas tellement regardé en détails. " répondis-je en l'observant avec un air niais. Elle est radieuse, peut être un peu gênée, ce que je peux comprendre depuis notre dernière nuit ensemble. Nous marchons jusqu'au coin de paradis dans le silence, nous lançant quelques regards indiscrets et timides de temps en temps. De vrais gamins. Je lui ouvre la porte du SPA et la laisse entrer en première. Une hôtesse nous accueille et prend mon nom. J'ai bien réservé, qu'on me la fasse pas à l'envers encore. La demoiselle trouve mon nom et nous propose d'aller nous déshabiller dans le vestiaire avant d'entrer dans un jaccuzzi à multiples fonctions. Je la remercie et suis les indications dans le couloir jusqu'à me retrouver face à deux portes, une pour les femme et une autre pour les hommes, avec les fameux dessins que l'on retrouve dans les WC publics. " On se retrouve de l'autre côté, ça risque d'être rapide de toute façon " lui confiais-je amusé. Maladroit comme toujours, j'embrasse une de ses joues avec hésitation. Puis je disparais dans le vestiaire, retirant rapidement mon tee shirt tout en le flanquant dans un casier avec mon téléphone portable. Je respire un bon coup, la tête vers le plafond et je reviens dans le couloir, torse nu avec mes claquettes. J'avais jamais senti tant de gêne à me retrouver dénudé. J'ai peur de la décevoir tout à coup. La jeune femme réapparaît quelques secondes plus tard, somptueuse comme toujours. Je n'ose pas m'aventurer sur ses courbes, je ne suis pas non plus un gros obsédé. J'attrape sa main et la conduis jusqu'à la porte du fameux jaccuzzi à bulles, massant et lumineux. Une ambiance intime nous enveloppe, une musique de fond relaxante joue avec mes tympans. La bain à remous est placé dans un angle, je fonce en sa direction, grimpe deux marches et plonge dans l'eau chaude. " Wahou c'est trop bon, allez viens Edel tu vas voir, on dirait que des millions de petites mains massent ton corps c'est bizarre " exprimais-je euphorique, en tapotant la surface de l'eau.

Nous sommes enfin arrivés dans l'antre de la détente. Toujours excité comme à mon habitude, je file droit dans ce bain, laissant la blonde près de l'entrée. Les bulles pétillent autour de mon corps, ça me chatouille même, m'arrachant des sourires niais. Je convie ensuite Edelweiss encore hésitante. Cette dernière me lâche une blague sur mon transit qui me laisse sans voix. Je finis tout de même par éclater de rire, elle est folle celle-là. Je l'avais encore jamais remarqué. " T'façon mes pets sentent la rose " rajoutais-je pour alourdir cette vanne. Je la vois bien gênée, je ne veux en aucun cas qu'elle puisse être mal à l'aise avec moi, j'espère que je ne lui fais juste pas peur. L'américaine retire sa tunique, faisant apparaître une poitrine plutôt avantageuse, je ne peux pas l'éviter, c'est une partie d'elle, aussi importante que ses yeux. Elle me rejoint sur la pointe des pieds et prend place en diagonale, appuyant sa nuque sur un repose-tête confortable et semblable au mien. Je suis sur un petit nuage, barbotant comme un gosse découvrant les joies de la baignoire. Il me manque mon canard et quelques autres jouets. Enfin, pas des jouets pervers hein, des vrais, conçus pour les bambins. J'hoche de la tête à sa dernière réplique, la bouffant des yeux. " J'ai pas osé te demander de tes nouvelles depuis la dernière fois, je suis désolé. Ce n'est pas l'envie qui a manqué mais je me suis senti à chier. Je voulais pas trop empiéter sur ton temps libre... " confiais-je en grimaçant tout en étalant mes bras de par et d'autre de ma tête. C'est probablement l'ambiance tamisée qui me permet d'être si ouvert rapidement, sans réel échauffement. Je fais remonter à la surface un de mes pieds et éclabousse la demoiselle en le dissimulant de nouveau sous l'eau. Je ricane comme un idiot et lui lance un clin d'oeil perfide. " Enfin, tu vois, j'aurais préféré partager ma chambre avec toi plutôt qu'un inconnu bizarre. Sans sous entendus bien sûr " révélais-je franchement tout en mentant pour la dernière phrase. C'est plus fort que moi. Quand on apprécie une personne à ce point, ce n'est pas uniquement pour tricoter des bonnets en laine.  

L'après midi est plutôt tranquille depuis qu'Edelweiss se trouve à moins d'un mètre de moi. Je respire la bonne humeur et surtout le ridicule. J'ai peur d'en faire trop, ou pas assez. Je ne sais pas doser, de quoi effrayer cette jeune femme si particulière. Nous échangeons tranquillement dans le bain à remous, je ne peux m'empêcher de l'asperger de quelques gouttes quand elle suppose que sa vie est inintéressante. Je lui fais ensuite part de mon désarroi sur mon colocataire flippant et l'envie d'être plutôt avec elle. Sa réaction me perturbe, que dis-je, son invitation ! Je reste ébahi, ne voulant pas lui sauter au cou et qu'elle se sente déjà oppressée. Je crois que ma position stoïque l'a déstabilisée puisqu'elle m'éclabousse pour me faire revenir sur cette planète remplie de bonnes surprises. J'ouvre grand la bouche, choqué par son attaque et je réplique de sitôt, allant à sa rencontre. J'encercle sa nuque et attrape sa tête blonde pour la ramener brusquement vers mon visage. Je ne peux plus cacher mes sentiments ni mon attirance pour elle, je devais et je dois l'embrasser. Ses lèvres tentatrices se mélangent aux miennes, on pourrait croire que je suis possédé. Je ne veux pas arrêter cette confusion de nos êtres, elle me permet d'oublier tout ce qui m'entoure. Je ne me sens bien qu'avec elle, c'est la personne que je cherchais depuis si longtemps... Je ne peux plus courir le risque de la perdre. Lorsque mes poumons rétamés arrivent en bout de course, je met fin à ce baiser fougueux pour lui répondre à retardement " Je viendrais te tenir compagnie dès ce soir " soufflais-je en caressant le haut de son dos du bout de mes doigts. Tout à coup, quelqu'un toque à notre porte, je sursaute et arque un sourcils. En rassemblant mes esprits, je me souviens avoir rajouté un petit supplément à notre moment. " Entrez ! " dis-je en restant toujours enlacé à Edelweiss, non embarrassé d'être si proche avec elle. Une employée de l'hôtel fit alors son entrée, un plateau de petits gâteaux et un sceau de glace avec une bouteille de champagne. Elle déposa le tout près du bassin et nous abandonna après quelques phrases de politesse. " On dirait qu'on est en lune de miel, on fait les choses à l'envers. Je voulais juste profiter, j'espère que ça te plait " lui confiais-je en m'étirant jusqu'aux gourmandises et à la meilleure boisson qui puisse exister sur Terre. J'observe les différentes formes et couleurs des gâteaux, sentant la demoiselle me rejoindre à mes côtés. " Je pense démarrer par un macaron puis je vais nous servir un verre " dis-je en dérobant une des spécialités françaises pour la fourrer dans ma bouche, comme un ogre. Eh merde, la bouteille n'a pas été ouverte, je crois que c'est le but...  " Restes ici, je vais sortir déboucher le champ' " signalais-je à l'étudiante tout en escaladant la paroi du SPA. Une fois dehors, je me sèche les mains pour ne pas déraper sur la bouteille. J'attrape cette dernière et la glisse entre mes cuisses pour la maintenir. Je tire sur le bouchon, le faisant bouger de droite à gauche jusqu'à ce que la pression projette ma main et que le bouchon fasse un rebond sur le sol puis parte en direction de la jeune femme, sur son front. Je porte mes mains à ma bouche, choqué par cette rapidité et surtout par l'impact sur celle que je suis censé protéger.  " Non, non, putain, je ... " je dépose le mousseux sur son plateau et plonge presque dans cette minuscule piscine. J'attrape à deux mains le visage d'Edelweiss, inspectant chaque millimètre. Son front laisse deviner une marque rouge circulaire. " C'est douloureux ? Tu veux un glaçon ? " lui demandais-je à la fois inquiet et prêt à éclater de rire à cause de mon mauvais karma.