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Mon regard posé sur l'arrière de sa carrure, je me plonge dans notre univers, là où plus rien ne compte à part nous, là où je veux profiter de chaque seconde à ses côtés parce que je sais que demain rien ne sera pareil. Que demain il redeviendra aussi détestable qu'il peut l'être à son habitude. Que les mauvais côtés reviendront au galop rapidement. Qu'il ne restera pas comme ça éternellement.. Et la situation est tellement bizarre, je ne sais pas comment le prendre, c'est la première fois qu'on est côte à côte et qu'il ne me touche pas, est-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? J'en sais trop rien. Je viens passer ma main libre dans sa chevelure, jouant avec, les yeux fermés, le mieux dans tout ça c'était sûrement de ne pas se poser de question. De vivre le moment présent tel quel ! De ne pas lui trouver de significatif ou autre parce que tout simplement il y en a pas.. Mon autre main continue de caresser son ventre, je sens ses doigts qui parcourent ma peau et j'en frissonne. Les miens courent le long de ses côtes lentement, remontant jusqu'à son visage, sa bouche.. Je voudrais photographier cet étreinte dans ma mémoire, m'en rappeler quand les bons moments ne seront pas au rendez-vous, quand il mettra mon moral au plus bas, quand il jouera habilement avec mes sentiments comme il le fait toujours. J'étais sa poupée de cire, sa marionnette dont il avait les total commandes.
Et j'ai un sentiment bizarre qui se creuse dans ma poitrine, un sentiment de bonheur devenu trop rare presque inexistant jusqu'à ce que je fasse sa connaissance. Mais, là, tout était si différent, c'était notre première nuit ensemble, réellement ensemble, une nuit toute entière en l'ayant à mes côtés, comment vais-je pouvoir survivre à ça ? Déjà que mes journées me semblaient vide sans lui, maintenant au tours de mes nuits de souffrir de son absence. Je vais rapidement y prendre goût, j'y prends déjà goût en fait. C'est un supplice. Non, c'est tellement bon en fait. Je ne vais plus pouvoir m'en passer, je vais me perdre dans les ténèbres de l'insomnie après ça. Là, maintenant, c'est comme s'il chassait toutes mes peurs, l'esprit de mon père qui vient me hanter chaque soirs, c'est comme s'il était la barrière entre le mal et moi. Entre mes plus grands vilains secrets et moi. Et comment il réagirait s'il apprenait ce que j'ai fait ? Comment il me verrait s'il savait que j'ai du sang sur mes mains ? Il Va fuir. C'est obligé, c'est comme ça, qui pourrait aimer et vivre aux côtés d'une meurtrière ? Personne, pas même lui. Et c'est là qu'il me tire de mes pensées négatives en m'offrant le doux spectacle de son visage, de ses yeux se fermant doucement. Je n'ai pas envie qu'il dorme, qu'il me laisse seule éveillée, terrifiée de mes anciens mauvais souvenirs, de mes fantômes du passé. Me lâche pas, donne moi une nuit paisible pour la première fois depuis des lustres. Une nuit inoubliable. Je t'en supplie. Je me rapproche de lui doucement, posant ma jambe sur ses cuisses recroquevillées. Je viens poser mon front contre le sien, mon nez caressant le sien et je l'embrasse lentement..
Un premier doux moment entre deux êtres qui sont dépourvus de tendresse, qui ne connaissent que la voie du mal et des ténèbres. Qui aiment se détester, qui ne savent pas comment prendre l'amour, comme le dompter ni comment l'accepter. Parce que ça fait mal, autant que ça peut faire du bien, ça fait mal, on va s'aimer beaucoup trop, on s'aime beaucoup trop, on s'aimera beaucoup trop. Jusqu'à la folie, à la perte de conscience, de bon sens, d'humanité. On s'aimera jusqu'à en vomir, jusqu'à en chialer, à en baver, à en haïr l'autre.. Mais ce soir, j'ai juste envie de t'aimer, de me laisser bercer par les battements de nos cœurs beaucoup trop forts. Beaucoup trop rapide quand tu viens poser tes mains sur ma peau, quand tes lèvres s'amusent des miennes, et je m'approche encore de toi jusqu'à nous emboîter parfaitement. Les yeux fermés, je plane, je divague dans cet océan de bonheur. Je me laisse aller à nos gestes souples et délicats. Et ma bouche ne lâche pas la tienne, ma main vient se plaquer à ta nuque pour garder cette proximité. Je te veux. Oui, je te veux tellement.
Tellement de chose me passent par la tête, tellement que je n'arrive plus à penser, que tout s'embrouille, que les mots fusent à l'intérieur, que mon cœur est juste en feu sous les battements du sien. Et je suis complètement envoûté par son visage, si près du mien, trop près du mien pour que je ne perde pas mon âme. Clairement, j'avais vendu mon âme au diable. Mes maux, mes bleus au cœur s'étaient envolés quand je me suis retrouvé dans ses bras, quand il avait son souffle sur moi et quand il caresse mon visage. Rien ne vaut cette sensation là, rare, précieuse, inoubliable, irremplaçable.. Rien ne la vaut même pas tout l'or du monde. Je l'embrasse, les yeux fermés, naturellement, avec douceur, avec envie, avec amour. Je veux lui faire comprendre ce que je peux ressentir à ce moment-là avec un autre moyen que la parole, que les mots, seuls les actes comptent car il m'est impossible de mettre un mot sur ça tant c'est fort. C'est trop. Il me renverse sur le dos, venant s'installer à moitié sur moi, une jambe sous les siennes, l'autre à demie levée en dehors de son emprise. Je laisse glisser mes mains le long de son dos, jusqu'à son bassin ou la pression de mes doigts s'accentuent. Ma langue s'amuse de la sienne, lui tourne autour, la caresse, entrelacés, tout est tellement bon avec lui.