Cause space is just a word made up by someone who's afraid to get close x phèdre

Un t-shirt blanc tâché, des lumières colorées qui n'éclairaient presque rien, de l'alcool, encore et toujours des tonnes d'alcool et deux, trois gosses de riches venus foutre la merde : voilà à quoi ressemblait à peu près la mather party hard aka la meilleure soirée de l'année. Ça, c'était en gros, parce que Jules n'avait ni des yeux ni des oreilles partout pour savoir ce qui passait dans tous les recoins du stade. Mais la boule de peinture bleue qu'il s'était pris en plein dans le ventre, sur son maillot, il l'avait bien sentie elle, à défaut de l'avoir vue venir. Une bande d'eliot jaloux, voilà ce que c'était, la surprise de la soirée. Bon, ça le faisait plus rire qu'autre chose, lui. Mais fallait quand même avouer qu'ils étaient gonflés, de venir foutre la merde et d'agir comme des gamins alors qu'ils passaient leur temps à critiquer ceux qui n'entraient pas dans leurs rangs. Finalement, ils étaient juste pathétiques, ouais c'était ça le bon mot. Rien qui ne nécessite que l'on y porte un grand intérêt. Raison pour laquelle le De Lacroix passa outre de toutes ces conneries, préférant largement profiter de la soirée sans se prendre la tête, pas comme d'autres. Et ça fonctionnait plutôt bien, si on oubliait les deux, trois fois où il avait bousculé quelqu'un ou l'inverse. En plus de la peinture, son t-shirt avait sûrement reçu de l'alcool plusieurs fois même, mais heureusement, dans le noir on ne pouvait pas y voir grand chose. Fin bref, il s'en fichait de toute façon, c'était une soirée, pas un gala ou un défilé de mode. Même si quand on voyait certaines filles, on se posait parfois la question. D'ailleurs, en parlant de filles, après la surprise de voir Ana ici ce soir, c'était au tour d'une autre blonde de l'étonner de sa présence. Phèdre, son amie plus que son ex. "Salut toi." Glissa-t-il à l'oreille de la jeune femme en passant son bras autour de son épaule afin de la rapprocher un peu de lui, un léger sourire enjôleur au coin des lèvres. "J'suis content de te voir ici, ce soir." Ouah et c'était sincère en plus ! Non franchement, Jules était très sérieux. C'est qu'elle en avait de la chance Phèdre, de voir le mather sous cet angle : beaucoup moins distant, beaucoup plus tactile... différent quoi. L'alcool y était pour beaucoup alors elle avait intérêt à en profiter, parce qu'il n'allait pas rester comme ça très longtemps, jusqu'à ce que la soirée prenne fin, en fait.

La musique résonnait jusqu'à plusieurs rues aux alentours, effleurant de ses basses au-delà des frontières du campus. C'est la première chose que perçut la jeune blonde en s'approchant, avant que le maelström sonore ne se précise à ses oreilles, devenant de plus en plus audible mètre après mètre. La Mather Party Hard, ou la soirée qu'il est était impossible d'ignorer, même si tu le voulais d'ailleurs, la preuve de sa présence emplissant tous les sens humains. Phèdre possédait un avis mitigé à son sujet, ou plutôt à la façon avec laquelle elle pouvait finir. Elle n'avait rien contre les Mathers, qu'on se le dise, mais elle devait avouer qu'elle en trouvait parfois certains pathétiques à se sentir obligés de consommer des substances (dont l'existence même devait la dépasser) de plus en plus nombreuses pour se donner l'illusion. Ce n'était pas comme si elle se sortait ou ne buvait jamais, loin sans faux, mais elle méprisait l'idée des drogues qui avaient parfois des effets secondaires assez brutaux. Travaillant encore pour son stage jusqu'à fin juin, elle sortait juste de son poste aux urgences vétérinaires de Boston, ce pourquoi elle n'avait pas pu arriver plus tôt. Et ce qu'elle vit en arrivant était parfaitement à l'image d'une soirée de cette ampleur. Le stade ne ressemblait plus à rien mais on ne pouvait pas s'attendre à autre chose, au final, l'ambiance était quand même à la hauteur des prétentions. Se faufilant à travers la foule, la française se saisit d'un verre en passant avant de sentir un bras sur ses épaules suivit d'un voix et d'un visage qu'elle reconnut immédiatement. Jules, forcément. Un sourire vint éclairer son visage avant qu'elle ne fronce légèrement le nez en ajoutant, amusée. Tu pues l'alcool. Bonsoir à toi aussi, version Phèdre. Il fallait dire que son tee-shirt sentait plus fort que le verre qu'elle avait dans la main, littéralement. Si on pouvait encore appeler ça un tee-shirt vu ce qu'elle en voyait, éclairé par les faibles néons. Qu'est-ce que j'ai loupé pour que tu sois dans cet état ? dit-elle en posant son doigt interrogateur sur la tache qui ornait le maillot de son ami. Elle aurait pu aussi faire référence à son excès nouveau de sociabilité, mais celui-ci, elle savait sans peine d'où il venait. Cela dit, les deux étudiants avaient beau se connaître depuis presque quinze ans maintenant, ce n'était pas souvent qu'elle le voyait sous cet angle-là et elle était partagé entre l'amusement et la perplexité. Disons qu'elle avait toujours l'impression que les personnes n'étaient pas elles-mêmes dans ce genre de situation, et ça avait parfois quelque chose d'irritant après coup. Surtout quand elle était parfaitement sobre, ce qui, car elle venait d'arriver, était le cas. Mais ne voyons pas les choses de façon si négative. Pour elle, la soirée ne faisait que commencer.

C'était pas son délire de boire jusqu'à ne plus savoir tenir debout ou de devoir rester scotché aux toilettes toute la nuit mais lorsqu'il s'agissait de la mather party hard, Jules se laissait un peu aller, plus que d'ordinaire. Alors ouais, peut-être qu'il avait déjà bien bu et qu'un sentiment d'euphorie l'avait gagné mais il était loin d'avoir perdu sa lucidité et d'être complètement mort. C'était toujours le même, mais en un peu plus sympa, si on pouvait dire ça comme ça. D'ailleurs il fit à peine attention à la remarque de la blonde et se contenta de lui sourire, absolument pas vexé. De un, parce qu'il s'en fichait, comme toujours et de deux, parce que c'était la vérité, il sentait l'alcool. Mais ce n'était qu'en partie sa faute, fallait pas l'oublier ça. "Quoi ? Tu n'aimes pas ?" Répondre à une question par une autre, du Jules tout craché, preuve que le mather était encore lui-même. "Ça me va bien, le bleu, pourtant." ajouta-t-il presque aussitôt, d'un air certain, avec ce petit sourire mêlant charme et fierté. Non mais de toute façon, avec le peu de luminosité qu'il y avait, c'est à peine si ça se voyait et puis, il n'était pas le seul dans ce cas-là alors sur une échelle de un à dix, son niveau de je m'en-foutisme sur le sujet se situait au plus haut. Mais bon, si Phèdre tenait tellement à savoir ce qui lui était arrivé, fallait qu'elle s'attende à être déçue, car il n'y avait rien d'excitant à raconter. "Juste ces connards d'eliot qui ont voulu gâcher la soirée." Ce qui n'avait, évidemment pas fonctionné puisque tout le monde était encore là et que ces abrutis n’impressionnaient personne. Alors ouais, pour un raté, c'en était un. Surtout qu'ils s'étaient pointés avec leurs armes de paintball pour les attaquer, ce que Jules trouvait particulièrement gamin. Faut dire que les mather leur avaient pas facilité la tâche au springbreak, si bien qu'ils avaient dû tricher pour gagner. Pi-to-yable. C'était presque triste pour eux, qui se croyaient pourtant supérieurs aux autres. Mais bon, avec le temps, ils ne l'avaient pas encore compris, trop obnubilés par leur compte en banque et leur apparence pour voir la vérité en face. C'était pas faute d'essayer de leur expliquer, pourtant. Enfin bref, ce n'était pas le problème de Jules, hein, il avait mieux à faire ce soir. Phèdre lui faisait l'honneur de sa présence à la mph alors autant en profiter. "Tu as soif ?" Sans attendre sa réponse, il l'emmena en direction du bar, toujours son bras autour de ses épaules - au cas où il la perdrait dans la foule.

Phèdre laissa échapper un léger rire cristallin. Il m'a juste toujours semblé que le bleu n'était pas particulièrement ta couleur. répondit-elle en référence aux couleurs des maisons d'Harvard et plus spécialement à celle des Eliot, aka l'ennemi numéro un des Mather dont faisait partie Jules depuis son entrée à Harvard. La blonde aurait d'ailleurs pu les rejoindre s'il n'avait pas existé cette stupide guerre qui avait prit une ampleur d'une puérilité sans nom. Elle savait qu'il n'en avait pas toujours été ainsi et elle se désolait de voir la réputation des maisons d'Harvard se dégrader à ce point, jusqu'à s'en voir menacer par le nouveau doyen. Au final, elle s'en portait plutôt bien en étant Student, cela lui laissait le loisir d'aller où bon lui semblait sans dépendre pour autant de ses étiquettes étriquées qui collaient aux différentes maisons. Certaines à raisons, d'autres portés seulement par certains spécimens un peu plus voyant que d'autres. Les Eliot et les Mather savaient en être un parfait exemple parfois. Décidément, il n'y en jamais un pour rattraper l'autre. dit-elle en soupirant avant de changer de sujet, elle n'était pas là pour entendre parler de leur guerre ridicule des bacs à sable. Fais-moi penser à te faire boire plus souvent. ponctua-t-elle d'un rire alors qu'il la trainait déjà en direction du bar, sans pour autant retirer son bras, détail qu'elle releva, n'en dit mot mais n'en pensa pas moins. Sauf que la blonde avait déjà un verre à la main qu'elle finit d'une traite avant de le reposer vide sur le comptoir. Maintenant oui, surprends-moi. dit-elle dans un haussement de sourcil et ce sourire malicieux et plein de défi qui la caractérisait. Naturel qu'elle ne réservait qu'au peu de personnes qui avaient su percer le bouclier dans lequel elle s'enfermait depuis son enfance. Jules était de ceux-là.

Le bleu, pas sa couleur ? N'importe quoi. C'est pas parce que cette couleur représentait la confrérie ennemie qu'il ne devait posséder dans sa commode aucun t-shirt de cette couleur. Et qu'il ne devait s'habiller qu'en vert - dans ce cas, ça ferait plus Cetelem qu'autre chose. Alors no way, eliot ou pas, ça n'allait pas l'empêcher de se teindre les cheveux en bleu s'il le voulait - ce qu'il ne ferait absolument jamais, bien entendu. "Tu viens de découvrir quelque chose alors." répondit-il en souriant, les yeux rivés sur la tâche de peinture bleue qui ornait son t-shirt, on ne peut plus fier. Jusqu'à ce que Phèdre ne fasse une remarque sur les deux confréries, ce que Jules n'appréciait que moyennement étant donné que la blonde venait de les mettre au même niveau. Ce qui n'était absolument pas le cas, quand on y regardait de plus près. "C'est eux qui sont venus foutre la merde, comme d'hab." Ça c'était bien vrai, c'était toujours ces connards de riches qui démarraient la guerre en se pointant aux soirées dans l'intention de tout gâcher ou alors en trichant parce qu'ils étaient mauvais perdants. Et encore, ce n'était que deux exemples parmi tant d'autres. On remettait toujours la faute sur les mather, comme quoi ils étaient toujours défoncés - dans tous les sens du terme - alors que non, ils n'étaient pas les méchants dans l'histoire. Mais ça, fallait le vivre pour le croire. Enfin bref, assez parlé des bleus, il y avait plus intéressant comme sujet. "Je ne suis pas soûl." lui fit-il remarquer avant de l'emmener vers le bar, croyant fermement à ce qu'il venait de dire. Oui, il buvait en soirée mais Jules faisait toujours attention parce qu'il refusait de se retrouver dans le même état que sa mère. Il n'avait rien à voir avec elle, ni avec son père d'ailleurs. La seule chose qu'ils avaient tous en commun, c'était le nom de famille. Ce n'était pas si compliqué, non ? Regardant Phèdre vider son verre juste sous ses yeux, il ne put s'empêcher de sourire, de manière malicieuse avant de la fixer, droit dans les yeux, lorsqu'elle lui demanda de la surprendre. Il resta là un instant, silencieux, à la regarder avant de dire "D'accord." Juste d'accord, rien que ça. Et il l'abandonna un instant pour réapparaître derrière le bar duquel il tira quelques bouteilles afin de préparer, pour les beaux yeux de la blonde, un cocktail. Fait maison, la classe. Une fois prêt, il le glissa vers la jeune femme, ce même sourire taquin sur le visage. "À ta santé."

Phèdre roula des yeux à la remarque de Jules sur la Eliot House. L'une et l'autre confrérie trouvait toujours le moyen de mettre la faute sur l'autre, c'était tout aussi grotesque des deux cotés et Phèdre avait un avis assez appuyé là-dessus. Surtout que souvent, il ne s'agissait que des agissements de quelques individus. C'est exactement pour ça qu'elle n'aimait pas les confréries et cette idée d'être catégorisé à cause des autres. Les communautés qu'elles étaient censées être n'était plus que des bataillons isolé, c'était ridicule. Il n'y en avait pas une pire que l'autre, c'était leur guerre qui l'était, mais tant que certains continueraient à l'entretenir, elle ne prendrait pas fin, c'en était devenue une tradition bien ancrée dans les su et coutumes des bleus comme des verts. Peut-être étaient-ce eux qui se comportaient le plus comme des enfants aujourd'hui ou ces derniers temps mais en soi, elle en avait juste rien à faire qui avait commencé avant qui, c'était en revenir à l'histoire de l'oeuf et la poule. Mais oui, mais oui. dit-elle avec un sourire amusée. Elle n'avait pas vraiment envie de le lancer sur le sujet, sinon on avait pas fini. Elle glissa un haussement de sourcil à la remarque du brun sur son état de sobriété. Ou de non sobriété en l'occurence. C'est pas à elle qu'il lui ferait gobé ça. Il avait quand même suffisamment bu pour que ce soit assez notable. Bien sur, à d'autres Jules. Elle vint s'appuyer contre le comptoir, regardant les manipulations habiles du Mather alors qu'il lui préparait un cocktail maison. Elle savait qu'il était très doué pour ça et ne s'inquiétait pas trop, et au pire, elle tenait l'alcool relativement bien, il en faudrait beaucoup. Cela dit, elle n'était pas sur que le sourire espiègle qu'il affichait en lui tendant le verre soit de très bon augure. Je suis censée m'inquiéter du contenu...? le questionna-t-elle alors qu'elle enroulait ses doigts autour du verre et de s'approcher de ses lèvres. Avec la faible luminosité, elle n'avait absolument pas vu ce qu'il avait mis dedans mais au fond, cela n'avait que peu d'importance, la blonde était joueuse.

Elle ne le croyait pas. Ça se voyait à sa tête qu'elle n'était pas d'accord avec lui et qu'elle n'était absolument pas convaincue parce qu'il venait de dire sur le déroulement des événements. C'était qui, qui venait d'arriver à la fête ? Pas lui hein. Alors merci de le croire. Lui qui était toujours si... direct avec les autres, c'était la meilleure quoi. "Tu ne me crois pas ?" Question rhétorique qu'il balançait quand même pour montrer son mécontentement. Phèdre le décevait ce soir, à ne pas croire à une seule de ses paroles. Elle le pensait saoul en plus. Non mais franchement, fallait se détendre un peu. C'était elle qui devait avoir la gorge trop desséchée à ne rien boire. Depuis quand elle faisait sa coincée d'ailleurs ? Il avait loupé un épisode peut-être ? "T'es chiante, ce soir." Voilà, si ça ce n'était pas de la franchise, qu'est-ce que c'était ? Parce que Jules venait vraiment de lui balancer ça à la figure mais en plus, il le pensait. C'était la plus grosse soirée de l'année alors elle n'allait pas faire sa relou à compter combien de verres il avait ingurgité ou quoi que ce soit. S'il puait l'alcool ou que tout ça la dérangeait, elle pouvait toujours aller voir ailleurs s'il n'y était pas. Jules était un mather alors il n'avait pas besoin de la blonde pour s'amuser ce soir ni à aucun autre moment d'ailleurs. M'enfin, elle se rattrapa un peu en lui demandant de lui servir à boire, ce qu'il fit aussitôt en mélangeant plusieurs liquides pour obtenir un cocktail aux tons bleus/violacés/vert. C'était étrange, il en avait conscience mais ça ne voulait pas dire pour autant que ce n'était pas bon. Il fut donc un peu surpris de sa question. "Tu ne me fais pas confiance ?" Il la regarda avec son sourire malicieux, attendant qu'elle goûte enfin à la boisson. De toute façon, elle n'avait pas d'autre choix que de boire puisqu'il ne l'avait pas fait pour rien. Et il ne voyait pas trop pourquoi elle s'inquiétait de ce qu'il avait mis dedans, c'était pas son genre de droguer les gens. Décidément, ce soir Phèdre avait un problème. "Alors ? Verdict ?"

Non mais il était pas sérieux là. Elle se retint de répondre la première fois. Elle se retint de répondre la seconde fois, même s'il fallait pas qu'il commencer à pousser le bouchon trop loin, elle voulait bien être gentille, se faire dire qu'elle était chiante, c'était rarement quelque chose qu'elle laissait passer si facilement, surtout avec ce ton et pour cette raison. Mais la troisième fois, elle ne parvint pas à ce retenir. Il n'avait jamais été question de le croire ou pas, de lui faire confiance ou pas, pourquoi fallait-il qu'il prenne la mouche de la sorte ? C'était elle qui était censée être chiante après sérieusement ? Oh, ça va à la fin, j'peux aussi aller voir ailleurs si je t'insupporte tant que ça ce soir hein ! Les confréries, ça n'a rien à voir avec te croire ou non, j'ai juste pas envie de prendre partie, ça fait 5 ans que je pense comme ça et ça n'a pas changé. Quant au cocktail, je ne ferais confiance à personne d'autre plus qu'à toi pour ça, tu sais que je les adore toujours. Elle avait dit ça avec une honnêteté non feinte, elle le lui disait à chaque fois, que ce soit lorsqu'elle passait au bar où il bossait ou à un autre endroit. Elle faisait plutôt référence aux types d'alcool qu'il avait pu mettre dedans, en rigolant, en aucun cas à la drogue ou autre substances matherifiques comme il semblait l'avoir interprété. C'était parfois comme ça entre eux de toute façon, ils étaient aussi francs l'un que l'autre et de son coté, elle ne supportait pas se faire parler sur ce ton alors qu'elle n'avait absolument rien fait. Donc tu ranges ta susceptibilité au placard, j'ai rien fait pour me faire agresser de la sorte. Elle avait dit ça calmement, plutôt fatiguée de devoir se battre avec lui pour des choses aussi futiles alors qu'ils pouvaient passer ici une excellente soirée. Elle avait déjà eu une assez longue journée comme ça, elle était là pour se détendre, pas se prendre la tête avec l'un de ses meilleurs amis. Voilà, c'était dit, maintenant ils pouvaient passer à autre chose. Elle but une gorgée du cocktail à la couleur étonnante (elle se demanderait toujours comment il faisait pour obtenir de telles choses, ça frôlait l'oeuvre d'art, ça l'a dépassait complètement) avant de reposer le verre. Bien sur, elle était incapable d'en déterminer les ingrédients, comme à chaque fois, et se garda de lui demander, de peur qu'il pète encore un cable, elle en supporterait pas un de plus. Il est délicieux. Comme d'hab' je serais pas capable de dire ce que c'est, mais le résultat est super bon. dit-elle avec un grand sourire, parce qu'elle le pensait vraiment avant de reprendre une gorgée. Et comme elle le soupçonnait, il n'avait pas du tout le gout qu'on attendrait à une telle couleur fluo. Un peu comme si vous aviez un verre rouge et que vous vous attendiez à un gout de fraise ou autres fruits rouges. Là c'était un peu la même chose. Un jour faudra vraiment que tu m'apprennes comment tu fais ! ajouta-t-elle avec un petit sourire étonné, venant reposer son regard sur le sien.

Il lui avait dit ce qu'il pensait, sans se soucier une seule seconde que cela puisse la vexer ou la faire monter sur ses grands chevaux pour si peu. Parce que pour Jules, ça n'était rien du tout, que de dire de qu'elle était chiante. C'était une remarque comme une autre, y avait vraiment pas de quoi s'énerver. Au contraire, c'est le genre de truc qui le ferait plus rire qu'autre chose mais bon, visiblement ce n'était pas le cas de Phèdre. Blablabla, ça y est elle était partie dans un monologue là et le mather n'avait même pas envie de l'interrompre ou de lui répondre quoi que ce soit parce que sinon, dans une heure ils y étaient encore. Et puis parce que ça n'était pas dans ses habitudes de se disputer avec quelqu'un pour quelque chose d'aussi stupide. Il ne l'écouta d'ailleurs que d'une oreille, pas vraiment intéressé parce qu'elle lui reprochait en cet instant précis. Ses yeux verts se baladant autour de lui, passant de tête en tête à travers la foule, il reporta finalement son attention sur la blonde lorsque celle-ci se tut enfin, à son plus grand bonheur. Silencieux, il resta là un instant à la regarder avec son petit sourire amusé, comme s'il se fichait complètement de ce qu'elle venait de lui dire - ce qui était le cas. "T'es sexy quand tu t'énerves." Jules n'avait même pas fait attention au pseudo-compliment qu'elle venait de lui faire vis à vis de ses cocktails sinon nul doute qu'il n'aurait pu s'empêcher de lui faire une remarque sur le sujet. Au lieu de ça, il répondait totalement à côté en la complimentant à son tour, ce qui était plus que rare. Peut-être parce qu'il avait pas l'habitude de voir la blonde s'énerver contre lui ou peut-être que non. N'empêche que le mather préférait cent fois une femme avec du caractère, même si ça voulait dire plus de problèmes. Et ça, ce n'était pas nouveau. Ils n'étaient pas sortis ensemble pour rien, après tout, même si ça n'avait pas duré. "Pas besoin de savoir ce qu'il y a dedans." répondit-il, fier de constater qu'elle aimait bien et qu'elle le qualifiait même de délicieux. Jules s'en doutait, mais il préférait l'entendre de la bouche de la jeune femme, pour être vraiment sûr et parce que ça faisait toujours plaisir. "Un magicien ne dévoile jamais ses secrets..." Ahah, très drôle. Non, en réalité le De Lacroix ne se comparait pas du tout à un magicien, c'était juste pour plaisanter. En fait, ça n'avait absolument rien d'extraordinaire ou de magique, suffisait juste de connaître quelques recettes et d'avoir la main. "C'est pas très compliqué tu sais... Et j'veux bien te servir te cobaye." dit-il en s'écartant un peu pour qu'elle vienne le rejoindre de l'autre côté du bar. À elle de lui faire un cocktail, maintenant.

Il avait absolument rien écouté à ce qu'elle venait de lui dire. C'était le genre de chose que Phèdre remarquait toujours, une acuité qu'elle aurait préféré ne pas avoir par moment. Elle ne releva pas cela dit, le sujet n'en valant vraiment pas la peine. Même si c'était particulièrement irrespectueux. Et parfois méprisable. C'était Jules après tout, qu'il aille se faire voir quand il était comme ça, ce n'était pas cette facette de lui qu'elle était venu voir ce soir. Mais il se rattrapa plutôt bien, il fallait l'avouer. Fais-moi penser à m'énerver plus souvent alors. lui répondit-elle avec un sourire plein de sous-entendus. Il aimait bien qu'on le complimente sur ses cocktails, elle aimait bien qu'on lui dise qu'elle était sexy. Sans réelle prétention démesurée bien sur, la jeune blonde était loin d'être comme ça, et parfois l'antithèse de ces poupées coquettes qu'on pouvait croiser les couloirs d'Harvard. Mais, elle l'espérait, avait un certain attrait tout de même. Elle glissa un nouveau regard à son cocktail alors qu'il lui disait qu'elle n'avait pas besoin d'en connaître la composition. Tu dis ça parce que c'est toi qui l'a fait. dit-elle avant de laisser échapper un petit rire lorsqu'il se décala pour la laisser venir de son coté. Buvant une nouvelle gorgée de son cocktail, elle suivit l'invitation. Elle ne s'était pas souvent retrouvée de ce coté-ci d'un bar, ce n'était pas son boulot après tout, même si en connaissant Jules elle en avait déjà eu l'opportunité quelques fois. La vue sur la soirée qui battait son plein était quand même bien différente vu d'ici. La française reporta rapidement son attention sur Jules, glissant son regard sur son visage avant de le rediriger sur le bar devant elle pour voir ce qu'elle avait. A peu près tout. Et bien plus encore. Ok Copperfield, par où je commence ? ajouta-elle en saisissant une bouteille devant elle à l'aveugle pour voir ce que c'était, la faible luminosité et le jeu de lumières fluo créaient des illusions d'optique qui rendaient toutes les bouteilles semblables à ses yeux. Ah, vodka, un classique. Disons que Phèdre, les seules connaissances qu'elle avait en préparation de cocktails se trouvaient dans le célèbre Mojito ou d'autres classiques du genre. Mais c'était vite fini.

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