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Je la fis rire avec ma remarque à double sens, c’était un bon point pour moi. C’était quoi le dicton déjà ? Femme qui rit à moitié dans ton lit ? Enfin, peut être m’étais-je réjoui trop vite, parce que lorsqu’elle reprit la parole, ce fut pour me demander si j’étais du genre coureur, ce que ma plaisanterie avait quelque peu laissé sous entendre… Hum, j’étais censé jouer le rôle du gars timide normalement… « Ok, ok, grillé, je plaide coupable… Je ne dirais pas coureur, mais amateur de jolies filles » C’est parce qu’il y avait trop de belles femmes autour de moi que je les collectionnais… Oui rejetons la faute sur les autres plutôt que de blâmer mon manque de volonté. « J’espère que ça va pas te faire fuir… » Ce petit élan d’honnêteté. Et puis j’espérais que ça n’allait pas faire tomber à néant mon petit numéro de charme à l’italienne. Au pire, elle allait détester –Dante Basini- et ruiner sa réputation auprès de ses copines. L’honneur de Cole Wildingham serait sauf. J’évoquai ensuite son futur choix de carrière. Elle me raconta vouloir percer dans la presse écrite, elle aimait voyager, voir le monde, apprendre et rencontrer d’autres cultures. « Je vois très bien, tu présenteras pas le journal les fesses collées sur un fauteuil. » rigolai-je en ciblant tout à fait le projet professionnel qu’elle avait en tête. « En tout cas, ça me donne envie de te lire. T’écrit déjà un petit peu ? Quelques articles ? » Un blog, un site web, ou quelque chose du genre. N’importe quoi qui m’aiderait à mieux la cerner pour mieux l’utiliser contre mon demi frère. C’est d’ailleurs sur lui que la conversation arriva. Elle me parla donc de Wade, son meilleur ami qu’elle connaissait depuis 20 ans. J’affichai une mine surprise, grand acteur que j’étais : « Vingts ans ? Vous vous connaissez depuis la maternelle en fait ? » Allez balance moi des trucs que j’ignore sur lui petite Ivy, aide moi. « Vous devez être très proches non ? Comme des frères et sœurs ? » J’essayais ainsi de cibler la nature de leur relation, doucement, à tâtons, sans savoir si la demoiselle allait mordre à l’hameçon et se confier sur ce sujet. On en revint aux confréries, et je pris soin de mesurer mes propos haineux à l’égard des verts. Ivy, étonnement, n’était pas non plus fan de leur vision des choses. Petit point de discorde avec Forbes ? Bien, une info intéressante. Je redoublais de concentration pour écouter la suite de ses paroles : « Tu t’inquiètes pour sa santé ? Tu veux dire qu’il… il se drogue ? » demandai-je à voix basse, sur le ton de la confidence, prenant un air soucieux pour l’encourager à m’en dire plus. Je secouai ensuite la tête pour acquiescer à son petit speech. « Je pense que les limites ça a parfois du bon… Mais ils sont jeunes non ? Ils se calmeront quand ils seront diplomés, adultes et parents tu ne crois pas ? » Allez j’orientais la discussion là dessus, pour qu’elle enchaine sur la future paternité de son meilleur pote mather, histoire de récolter toujours un peu plus de preuve contre mon cher petit Wade. « Je te vois bien faire un article là dessus : infiltrée chez les mathers. Découvrez l’envers du décor grâce à Ivy… » annonçai-je en imaginant déjà le titre. Et l’Eliot enfoui en moi était complètement fan de l’idée à vrai dire. Ca serait surement un très bon moyen de détruire la confrérie ennemie de l’intérieur. Je m’excusai ensuite pour mon numéro de charmeur, brandissant mes soit disants racines italiennes comme excuse, cela sembla l’amuser puisqu’un rire s’échappa de ses lèvres et je sus donc que je pouvais continuer. C’est sur elle que je me recentrais, la questionnant sur ses origines. Une petite française, expatriée à Londres ensuite… C’était de là que datait donc sa rencontre avec Forbes. « Moi je suis de Venise. » J’imaginais bien Dante sur une pirogue, jouant de la mandoline... Ce cher rital était une vraie source d’inspiration. Enfin, réalisant que mon accent n’avait rien d’italien, et me rappelant combien Kyla m’avait parlé de ma façon très britannique de m’exprimer, je précisai : « Mais en fait je connais Londres aussi, j’y ai un peu vécu dans mon enfance. Mes parents voyageaient beaucoup alors… » Allez, faisons croire que c’était comme ça que j’avais chopé l’accent british…(Invité)