I CAN'T DO THIS + ALEZAEL

C'était difficile de s'impliquer dans quelque chose qu'on ne voulait pas. Elle avait beau tenter, elle ressentait rien pour le bébé. Elle y arrivait pas. Et elle pouvait pas le dire sans passer pour un monstre. Alors elle enfermait tout ça à l'intérieur d'elle se contentant de ne pas être présente la plupart du temps pour échapper à tout ça. Sortir, boire, rentrer à des heures pas possible. C'était comme si elle rattrapait les sept derniers mois sans se soucier de rien. Comme si elle était toujours libre et sans aucune obligation. Elle avait juste vingt et un an bordel, bien sûr qu'elle ne se sentait pas prête pour tout ça. Et elle se sabotait elle même parce que c'était ce qu'elle faisait de mieux. Je suis désolée ok ? Qu'est ce qu'elle pouvait dire de plus de toute façon ? Il ne comprendrait pas et.. Il ne comprendrait juste pas. Se redressant finalement, elle croisait les bras sur sa poitrine sortant de la pièce. Direction sa propre chambre ou elle attrapait des vêtements et des chaussures qu'elle enfilait avant de revenir vers la chambre d'Hendrix. J'vais faire un tour. Et probablement échouer dans un bar comme bien souvent. Elle supportait plus être dans cet appartement de toute façon et Azraël, elle avait toujours été douée pour prendre la fuite.

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Je comprenais tout simplement pas ce qui était en train de se passer avec Az. Tout allait bien et depuis qu'on est rentré de Paris tous les deux, après notre espèce de lune de miel inversée, tout s'est mis à changer. Elle ne veut pas s'occuper d'Hendrix et c'est comme ça que je le ressentais. Elle voulait pas et n'y mettait pas du sien. Ouais parce que “il veut pas se taire” je le prends surtout comme un “j'suis allée voir mais il était bizarre donc je suis revenue pour que tu t'en occupes”. Au final, elle a gagné. Je m'en suis occupé, quand bien même je suis un mort vivant. Je traine des pieds et j'ai tout le temps sommeil. C'était affreux. « Okay » Et voilà qu'elle se redressait, croisant ses bras contre sa poitrine pour aller ailleurs dans l'appartement. Où ? J'en savais trop rien et je m'en fichais, ma priorité étant mon fils. D'ailleurs, le biberon était fini et c'était le moment du rot. Le calant bien contre moi, je me relevais pour le bercer un peu, tapotant dans son dos pour qu'il évacue ce qu'il fallait. Az revenait à ce moment là, me prévenant de ses plans pour le reste de la nuit. « Si tu veux. Fuir c'est ce qu'il y a de mieux, on le sait tous » Après, je suis pas sûr qu'elle trouve un bar ouvert à quatre heures du mat en pleine semaine. Mais si ça lui plait d'essayer de trouver, pourquoi pas.

Alors c'était ce qu'elle allait faire encore une fois. Fuir, partir et revenir quand elle aurait la tête assez à l'envers pour oublier la plupart de ses problèmes. C'était pas une fille responsable la brune, peut être qu'elle le serait jamais. Et elle recevait la pique de trop de la part d'Alex. Levant les yeux au ciel, elle se contentait de tourner les talons quittant l'appartement. Elle avait pas envie de rester ici de toute façon. Respirant l'air frais, elle déambulait dans les rues à la recherche d'une distraction. Les bars étaient fermés, c'était le vide complet. Et finalement, elle s'arrêtait dans une épicerie de nuit achetant une bouteille de whisky pour l'aider à oublier. Huit heures. Plus une goutte d'alcool, elle avait tout bu, elle était bourrée. Titubant, elle finissait par pousser la porte de l'appartement jetant ses chaussures à travers la pièce avant de rire. Ouais, c'était un sale état dans lequel elle se trouvait. Elle voyait Alex dans la cuisine, tasse de café à la main et elle riait une nouvelle fois trébuchant sur le tapis avant de s'étaler par terre. Aoutch. Sauf qu'elle pouvait pas s'empêcher de rire à nouveau restant allongée par terre à contempler le plafond. J'AI SOOOOOIF qu'elle criait dans la pièce. Donne moi à booooire.

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Et elle partait. Je soupirais, m'occupant alors du petit seul, comme à mon habitude. « Papa est là, papa t'aime » que je chuchotais à Hendrix tout en le berçant, lui tapotant légèrement dans le dos et déposant mes lèvres sur son front. Et puis il faisait son petit rot, à moitié endormi et finalement, je le remettais dans son berceau. Ce n'était pas dans mon lit que je dormais, mais dans le fauteuil de la chambre du petit. Ouais, je préférais rester en sa compagnie pour le coup, bien trop en colère contre Az. Et puis, si jamais elle rentrait avant le réveil du petit, elle comprendra que je lui en voulais vraiment. Et puis voilà, sept heures c'était vite arrivé et Hendrix pleurait à nouveau. C'est parti pour une nouvelle journée où papa allait s'occuper de lui pendant que maman allait rentrer bourrée et dormir toute une partie de la journée. Et faire de même le lendemain. Après une heure de préparation et d'habillage, de nourrissage du petit, je l'avais posé dans son cosy et sur le plan de travail, à côté de papa qui prenait son café, lisant les dernières news sur l'iPad. Sauf que voilà, Az débarquait à ce moment là, faisant plus de brui qu'une fanfare d'instruments à vent. « Y'en a dans le frigo » disais-je en sirotant mon café, ne lui portant pas grande attention. En fait, j'allais appliquer chez elle ce qu'elle faisait avec son fils. Et on verra ce qu'elle dira.

C'était pathétique d'être dans un état comme ça, vraiment. Mais elle fuyait ses problèmes comme elle le pouvait et le résultat était loin d'être beau à voir. C'était le problème avec elle, elle parlait pas, elle gardait trop de chose et finissait par se saboter elle même parce qu'elle était incapable de faire autre chose. Rentrer complètement bourrée était juste la première étape de son mal être. Et allongée sur le sol, complètement ivre, elle était pitoyable. Pitoyable à crier de la sorte. « Y'en a dans le frigo » La réponse était loin de plaire à la concernée. Elle se redressait tant bien que mal, regardant son mari pendant quelques secondes sans rien dire. Ah ouais ? Très bien. S'aidant du mur pour avancer, elle rejoignant la cuisine ouvrant le placard contenant l'alcool. Du whisky encore et toujours, ouais c'était bien ça. Dévisse la bouteille et porte le goulot à sa bouche sans aucun problème. Avec ce qu'elle avait avalé un peu plus tôt, même la sensation de brûlure dans la gorge avait cessé d'être désagréable. La tête qui tourne, la peau bien trop pâle. Je crois que je vais vomir qu'elle disait alors que la bouteille lui échappait des mains se fracassant sur le sol. Oh ouais, du verre partout, du liquide et elle, pieds nus au milieu de tout ça. Tu m'aimes plus Alex ? qu'elle finit par murmurer. Oh, elle pourrait jurer qu'il ne la regardait même plus

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Elle a soif qu'elle dit. Ouais, bah qu'elle se démerde toute seule. Elle voulait pas s'occuper de son fils, j'allais pas m'occuper d'elle, de ses envies soudaines, d'autant plus qu'elle était complètement bourrée. Où avait-elle trouvé son alcool ? J'en sais rien et je voulais pas le savoir. Tout ce qui m'importait en ce moment, c'était le bien être de mon fils, mon bébé qui n'était pas vraiment aimé par sa mère. Enfin, j'osais espérer qu'elle l'aimait quand même, parce qu'elle l'a quand même porté pendant sept mois. Mais bon, elle ne semblait pas vouloir mettre du sien et maintenant, j'étais seul à m'occuper de deux gamins. Épuisant, vraiment. Continuant de boire mon café, je lui indiquais où se trouvait la boisson et.. ouais, elle était agacée mais se bougeait le cul quand même. Sauf qu'elle n'allait pas dans le frigo mais plutôt dans le placard où se trouvait l'alcool. Whisky. Au goulot. Puis la bouteille terminait éclatée sur le sol. Je soupirais, posant ma tasse sur le plan de travail après le vacarme qu'elle venait de faire. Je regardais alors d'un coup d'oeil rapide les dégâts, sachant pertinemment que ça allait être moi qui allait devoir tout nettoyer. D'autant plus qu'elle était pieds nus. Parfait, vraiment parfait. Puis elle murmurait des mots qui avaient l'effet d'un électrochoc. Ne plus l'aimer ? Se souvient-elle de ce week-end à Paris où je venais de l'emmener y'a pas plus tard que cinq jours ? « Tu peux pas me demander ça Az. » Pas après quatre jours de mariage.

Oh non il ne la regardait plus. Y en avait que pour Hendrix, c'était que lui, lui et toujours lui. Elle regardait le couffin où était installé le bébé faisant la grimace. Il lui prenait tout en fait. Sa vie, ses projets et même Alex. Alors non, elle en voulait pas. Et elle préférait se mettre la tête à l'envers plutôt que faire le moindre effort. Pieds nus au milieu d'un tas de verre brisé et de liquide, elle semblait dans un autre monde. Complètement perchée. Ouais, elle était totalement perchée à vrai dire. Bah si, j'viens de le faire. Et il n'avait pas répondu ce qui en disait long à vrai dire. Elle s'asseyait sur le sol, au milieu des débris, s'aidant de ses mains pour faire un tas. Tant pis pour les morceaux de verre qui s'plantait dans sa peau. Aussi bien les cuisses que les paumes de ses mains. C'était comme si elle ne réalisait pas vraiment en fait. Perchée. Tu vois, j'fais des trucs des fois. Et là, elle nettoyait ses dégâts. D'une drôle de façon, certes, mais elle nettoyait. Il pouvait pas dire qu'elle faisait rien. C'était pas vrai. Elle faisait juste pas ce qui avait un rapport avec Hendrix, T'as pas le droit de dire que je fais rien C'était dingue la détresse qui pouvait émaner de sa voix. Y avait vraiment rien qui allait, elle était au bord du gouffre et le moindre truc pourrait la faire basculer.

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Je voyais pas comment elle pouvait me demander si je l'aimais encore. Il y a quatre jours, je la demandais en mariage, sous le soleil parisien. Je lui ai fait vivre le meilleur week-end de sa vie, lui vendant du rêve à fond. Et là, elle me demandait si je l'aimais encore ? C'était l'hôpital qui se fout de la charité en fait, parce que je l'aimais vraiment et damn, je mourrais pour elle. Mais il y avait Hendrix maintenant dans l'équation et j'étais pas sûr qu'elle s'en rende compte à l'heure actuelle. « Ça m'semble évident » On avait un gosse ensemble et je portais une bague à mon doigt. Donc ouais je l'aimais, ça me semblait clairement évident. Et puis là, la voilà assise sur les bouts de verre, baignant dans l'alcool qui s'est répandu sur le carrelage, ramassant alors chaque morceau un par un. Exaspéré, je m'approchais d'elle avant de récupérer les bouts de verre dans sa main. « Tu t'fais mal là, fais attention à toi » Je reposais les bouts par terre avant de l'attraper pour la relever, faisant bien gaffe à retirer les bouts de verre qui étaient plantés dans sa peau. « Je vais te faire un bain, tu désaouleras comme ça » Et puis je glissais mon bras sous ses genoux et je la portais, comme un homme portait sa femme après le mariage. Ouais, ma femme, je voulais prendre soin d'elle quand même. Alors je la serrais contre moi, l'emmenant dans la salle de bain où elle devra se déshabiller et prendre place dans un bain chaud qui lui fera le plus grand bien. Une fois sur ses deux pieds, je la regardais, l'embrassant alors sur les lèvres. « Je t'aime, ne bouge pas, je reviens » Et je sortais assez rapidement, histoire de récupérer Hendrix qui était seul et je revenais dans la salle de bains, le posant sur le meuble qui lui était consacré.

Mon dieu ce qu'elle était pathétique, c'était dingue. Faudrait qu'elle se secoue un jour, qu'elle arrête de se mettre dans des états comme celui là parce qu'elle pouvait pas continuer dans ce sens. Sans conteste que ça deviendrait de pire en pire chaque jour. Toujours installé au milieu des débris, elle jouait à la consciencieuse tentant de n'oublier aucun morceau de verre sur le sol. C'était le moment que choisissais Alex pour finalement lâcher son café se mettant en tête de retirer les morceaux de verre de la main de la brune. Non, j'ai même pas mal qu'elle protestait. Pourtant, il la levait du sol retirant les morceaux plantés dans sa jambe. Aucune réaction, elle ne grimaçait même pas se laissant faire. J'suis pas bourrée qu'elle gloussait alors alors qu'il la prenait dans ses bras tel une princesse. Et c'était quand il la serrait contre lui qu'elle se sentait un peu plus légère pour la première fois depuis qu'ils étaient rentrés de Paris. Les yeux fermés, elle se laissait aller contre lui jusqu'à ce qu'ils atteignent la salle de bain où il lui faisait gentiment regagner le sol. Un léger baiser et elle gloussait à nouveau. Ce n'était que quand il avait finalement passé la porte qu'elle murmurait doucement je t'aime aussi. Et c'était terriblement vrai, c'était dingue ce qu'elle l'aimait. Poussant un soupir, elle regardait son pâle reflet dans le miroir secouant la tête. Et finalement, elle retirait son tee shirt, puis son jean, laissant tout ses vêtements gagner le sol un à un. Elle était dégueulasse, dans un sale état et.. Elle aimait pas être comme ça en réalité. Assise sur le rebord de la baignoire, les genoux recroquevillé contre sa poitrine elle regardait Alex re rentrer dans la pièce. Et si elle était tentée de sourire en premier lieu, la vue d'Hendrix lui faisait simplement tourner la tête.

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Bien sûr que si elle était bourrée. Elle empestait l'alcool à dix kilomètres mais elle était pas bourrée. A d'autres. En tout cas, ça ne m'empêchait pas de m'occuper d'elle. M'approchant d'elle, je la redressais et retirais tous les bouts de verres qui s'étaient plantés dans sa peau des cuisses. Et puis ouais, je l'emmenais contre moi dans la salle de bains, histoire de lui donner un bain. Sauf que non, je n'avais pas fait couler l'eau, je m'étais dépêché d'aller récupérer notre fils qui était seul dans la cuisine, le temps que je m'occupe de sa mère. Pour le coup, j'étais le seul parent, à m'occuper de deux enfants. Heureusement que Robyn ne serait là que la semaine prochaine, parce que je pouvais pas gérer trois enfants. Du coup, le petit se trouvait dans la pièce avec nous et je pouvais m'occuper de ma femme maintenant. Caressant doucement ses cheveux, je lançais l'eau chaude et je fermais la sortie histoire que ça fasse un bain. « Je m'occupe de toi mon coeur » Je l'embrassais sur le haut de son front avant de m'installer à côté d'elle, calant mon bras autour d'elle pour qu'elle vienne contre moi. « Tu veux que je prenne le bain avec toi ? »