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Paris ne comprenait pas et lorsqu’il ne comprenait pas quelque chose : il cherchait à découvrir le pourquoi du comment. Qu’est ce qui le tourmentait ? L’attitude de Lawrence. Cet homme qu’il considérait comme son mentor, son père spirituel le fuyait comme la peste. Pire, il ne lui parlait pratiquement plus et cela commençait sérieusement à énerver mais aussi à blesser le Dunster. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Est-ce que cela avait avoir avec ses révélations sur son beau-père ? Non. Son ainé n’avait pas semblé le prendre en pitié ou le considérer comme un mec infréquentable. Après tout, il l’avait amené à l’hôpital, avait été lui chercher ses médicaments avant de le ramener chez lui. Bien sûr, il y avait eu cette question étrange sur son âge mais tout de même…. Alors qu’est-ce qui clochait bordel de merde ?! Las de tourner en rond comme un lion dans sa cage, Paris avait décidé d’opter pour une méthode franche qui lui ressemblait bien : la confrontation. Si Lawrence ne venait plus à lui alors ce serait lui qui irait à cet homme.

Pour cela, il avait demandé à plusieurs Dunster s’il savait où se trouvait Lawrence et l’un d’eux lui donna un précieux conseil. Lawrence devait très certainement assister à son dernier cours et il le trouverait forcément à la sortie de son amphithéâtre. Ni une ni deux, le grand rouquin avait décidé de se pointer et d’attendre la fin de son cours, jouant sur son téléphone pour passer le temps. Le Dunster était venu relativement tôt pour justement être certain de ne pas le manquer. « Lawrence ! » s’écria-t-il en s’approchant de ce dernier. « Faut qu’on cause » bougonnait Paris avant de le pousser gentiment -mais avec une certaine insistance, vers un coin tranquille. « C’est quoi le blem ?! Tu m’évites depuis des jours, depuis que tu m’as ramené chez moi. C’est quoi l’histoire ? Je comprends pas pourquoi du jour au lendemain, tu passes du mec soucieux de ma santé à un type qui n’en a plus rien à foutre de ma gueule. Si c’est parce que je t’ai raconté des choses sur mon passé… franchement, je trouve ça con » grogna-t-il en fronçant les sourcils, fidèle à ses habitudes : il mordait parce qu’il était blessé.
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Près d’un mois avait passé depuis, je n’avais toujours pas donné signe de vie à Paris, malgré la promesse que je lui avais faite. En vérité, je me terrais après avoir appris une nouvelle qui m’avait laissé pantois. Incapable de regarder en face, d’avoir désormais une conversation singulière avec ce jeune homme qui n’avait vraiment plus rien d’un étranger pour moi, je préférais fuir plutôt que d’être celui qu’il avait au fond, toujours espéré. Sauf que Paris est d’un entêtement démesuré. Et que j’aurais dû m’y attendre lorsque je l’avais vu débouler derrière moi en sortant de l’amphithéâtre. Attifé comme un idiot, comme à mon habitude sur le campus, le sourire imbécile que j’exhibais devant tout ces jeunes s’étreignit instantanément à sa vue, et je ne pus que prendre sur moi de ne pas l’envoyer sur les roses tandis qu’il me traînait par la manche dans un coin plus à l’écart, là où personne ne pourrait ni nous voir ni nous entendre. La tête baissée, cherchant un prétexte, n’importe lequel comme échappatoire, ce fut les raisons qu’il croyait être les miennes qui me poussa à relever les yeux vers lui, et à l’observer fixement, les lèvres pincées et les sourcils froncés. Non, ce n’était pas cela, Paris. Pas du tout.


Environ un mois plus tôt – à Boston.
Maison d’une certaine Grace Maconahey.

Souhaitant éviter que l’on me confonde avec mon personnage ou pire avec celui que j’étais réellement, j’avais revêtu une simple chemise blanche ainsi qu’un jean bleu pour l’occasion. De mon poing, je cognais à plusieurs reprises le battant de la porte d’entrée. Mes traits étaient tirés, signe que je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Mon visage, d’une gravité démesurée pour un homme de mon âge. Hier au soir, j’avais raccompagné Paris à son appartement, et l’avait quitté prématurément en découvrant chez lui la photographie d’une amie d’enfance. Enfin, nous fûmes davantage que des amis, pour tout dire. Je me remémorais brièvement cette époque. Nous avions alors seize ans, des idéaux plein la tête, des rêves plein les yeux … « Bonjour Grace. » furent mes premiers mots lorsque nos regards se croisèrent. Elle n’avait pas changé, un peu vieilli forcément, mais toujours aussi belle. « Tu te souviens de moi, n’est-ce pas ? » demandai-je dans un souffle, comme si la situation elle-même semblait irréelle. Elle, moi, nous. Ici. « Lawrence. Lawrie pour les intimes. » ajoutais-je en faisant un brin d’humour que rapidement, j’oubliais sur le seuil.


© belzébuth


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Grace était en train de faire le ménage pour la énième fois de la journée. Elle s’ennuyait terriblement mais elle savait que ses vieux démons ne feraient que la tenter si elle ne s’occupait pas l’esprit alors elle nettoyait la maison, repartait à zéro côté décoration. Elle avait même repeint toutes les chambres des enfants en espérant les revoir rapidement. Oh elle n’était pas la mère parfaite, elle était même de très loin la pire mais elle aimait sincèrement ses enfants. C’est d’ailleurs pour eux qu’elle avait entreprit cette cure de désintoxication et retrouvait un travail stable. Elle voulait changer, elle voulait que son ainé soit fier d’elle mais comment faire… Elle lui cachait tellement de choses et chaque secret dévoilé était un rempart de plus à l’affection de Paris. Grace aurait tout donné pour que les choses soient différentes, pour qu’elle ait eu la force de protéger son fils et ses autres enfants. Elle ne se cherchait pas des excuses, elle avait été une femme faible, une mère trop irresponsable pour obtenir un complet pardon mais elle voulait essayer, ne pas abandonner une nouvelle fois. Aussi, se battait-elle contre son fils ainé pour la garde de ses enfants. Paris devait comprendre que cette fois-ci, elle était bien décidée de ne plus se laisser marcher sur les pieds, ne plus se laisser faire. L’ancienne Grace avait disparu, elle avait repris sa vie en main. A quarante ans, il était temps n’est-ce pas ?!

Des coups à la porte de son appartement la firent sursauter. Elle n’attendait aucune visite. Curieuse, elle alla ouvrit et resta totalement figée sur place. C’était impossible… Cela ne pouvait pas être vrai. « Lawrie ? » bafouilla-t-elle devant son premier et unique amour. Dieu qu’il était devenu bel homme. Grace se sentit moche sur le coup. Que restait-il de cette adolescente qui faisait tourner toutes les têtes ? Pas grand-chose. Ses cinq grossesses avaient eu raison de sa silhouette et elle n’était tout simplement pas du tout à son avantage dans ce jogging et ce T-shirt trop grand -elle ne parlait même pas de sa coiffure. « Comment… Enfin comment as-tu trouvé mon adresse… Euh rentre » l’invita-t-elle intimidée.

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Loin de jauger son apparence physique, je m’intéressais surtout à son intellect et son état psychologique. Il m’avait semblé comprendre que Paris et elle n’étaient pas aussi proches qu’un fils et sa mère devraient l’être. Une question que je mourrais d’envie de lui poser, bien que, gentleman et de bonne éducation, je faisais avant tout preuve de politesse et de civisme en sa présence. Après d’aussi longues années sans s’être vus, nous avions sans doute énormément à apprendre l’un sur l’autre. Pourtant, je ne lui avais rendu visite que dans un seul but : Paris. « Merci. » M’invitant à entrer, je ne me fais pas prier et pénètre à l’intérieur de sa maison, admirant brièvement la décoration meublée et tapissée, avant de me retourner pour lui faire face. « Internet. On y trouve de tout de nos jours en effectuant quelques recherches. » expliquais-je simplement en référence à la question qui m’a été posée. « Quelle coïncidence n’est-ce pas, d’apprendre que tu résidais aux Etats-Unis, précisément dans cette ville qui plus est. Le destin a, semble t-il, voulu nous réunir à nouveau. » énonçais-je avec une ironie presque sarcastique. « Que fais-tu aujourd'hui ? Raconte-moi. Je n’ai plus eu de tes nouvelles depuis que nous nous sommes quittés en Ecosse. Est-ce que tu t'es mariée ? Tu as des enfants ? Un travail intéressant ? » lui demandais-je avec courtoisie bien que la plupart des réponses à ces questions, je les connaissais déjà. Les bras dans mon dos, mes mains jointes entre elles, je la détaillais véritablement de haut en bas, sans gêne aucune. Comme si mon regard tentait de transpercer son âme, je la fixais avec une insistance pouvant, à la longue, être dérangeante. Et c’était bien là l’objectif ultime.


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Jamais à aucun moment, Grace n’aurait songé revoir cet homme. Le véritable père de Paris. Elle ne savait ni pourquoi il était là et encore moins comment après toutes ces années il avait réussi à retrouver sa trace. Il y a une dizaine d’années, ils s’étaient croisés et elle avait véritablement cru qu’un retour de flamme serait possible entre eux. Elle s’était voilée la face, tellement désireuse de rechercher la moindre étincelle d’attention, de tendresse alors qu’elle était engluée dans un mariage violent et destructeur. Dieu qu’elle aurait aimé avoir tort afin d’offrir une nouvelle vie à Paris. Lawrence avait été à ses yeux, sa seule chance de bonheur mais également la seule chance à son ainé d’avoir enfin un père digne de ce nom et non un bourreau. Là encore, elle avait échoué. « Je ne me sers pas beaucoup d’internet » répondit-elle dans un premier temps en l’invitant à entrer. Il n’avait pas changé, toujours aussi charismatique et séduisant. « Il.. Il faut croire oui » se contenta-t-elle de répondre trop effrayée mais également perturbée par sa visite. Que lui voulait-il après toutes ces années ? Elle n’était pas idiote… et sa naïveté était depuis longtemps envolée. « Je travaille dans une clinique vétérinaire, je suis secrétaire » lui apprit-elle en l’invitant à s’asseoir. « Tu souhaites peut-être prendre un café ? » tenta-t-elle de garder une certaine contenance mais son regard la déstabilisait complétement. « Je suis divorcée et j’ai des enfants oui » reprit-elle ses réponses à son florilège de question. Elle n’osait pas trop lui avouer qu’elle avait eu cinq enfants de quatre pères différents et que la petite dernière n’était pas sa fille mais celle de son ainé. Grace n’était vraiment pas fière de ses mensonges mais elle avait toujours tenté de protéger ses enfants du mieux possible. « Et toi ? Que deviens-tu ? »
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Hochant la tête, je l’écoute, attentif, sans pour autant m’intéresser réellement à sa vie. Seul m’importait le passé. « Non, merci. » Je n’étais pas venu pour prendre un café. Ni pour m’asseoir. Ni pour la revoir. Comme elle sûrement, j’avais beaucoup changé. Le jeune homme naïf, timide, et jovial d’autrefois était devenu un homme expérimenté, solitaire et implacable. Divorcée hum ? Dans un coin de ma tête, j’enregistrais cette information qui pourrait peut-être me servir plus tard. « Moi ? Oh moi je travaille actuellement pour la police. Je l’aide à démanteler un trafic de drogues, mais passons ce n’est pas très important. J’ai comme toi, été marié, mais je ne le suis plus. » Avait-elle noté que contrairement à elle, je n’avais pas parlé de divorce me concernant ? Non, sans doute que non. «  Je n’ai pas d’enfants. » J’insistais sur ce dernier mot, enfant, en la regardant avec plus de gravité qu’auparavant. « Enfin, quand je dis que je n’ai pas d’enfants… » Un rire léger et blasé s’échappe de ma gorge alors que, lentement, tel un félin, je me rapproche peu à peu de Grace. « J’ai récemment fait la connaissance d’un jeune homme tout à fait charmant. Un peu perturbé peut-être. Il n’a pas eu une vie facile le pauvre. Une mère vraisemblablement indigne qui n’a pas su s’en occuper, un père abusif, …il est étudiant à propos, à l’Université de Harvard. » Plus j’avançais, dans mes pas comme dans mes paroles et plus je la sentais se décomposer, prenant sans doute conscience de la personne à laquelle je faisais référence. « Il se prénomme Paris. Paris. Adam. Maconahey. » articulais-je en pesant sur chaque syllabe de son nom et prénom. Je n’étais plus qu’à quelques centimètres maintenant, mon visage frôlait pratiquement le sien, et, la dépassant de deux bonnes têtes au moins, je la fixais avec une colère qui ne demandait qu’à s’embraser. « Dernièrement, étant donné que ce jeune homme attire les ennuis comme le miel les abeilles, j'ai dû le conduire à l'hôpital. C'est là que j’ai remarqué la tâche de naissance qu’il avait sur l'épaule. Tu vois de quelle tâche je parle ? J’ai appris plus tard que tu étais sa mère. La coïncidence était trop évidente pour ne pas faire le lien. » soufflais-je contre sa joue. Mes yeux lançaient des éclairs. Tout mon corps la menaçait. Mes poings serrés au fond de mes poches, ma stature droite et musclés, mon regard glacial et mes lèvres tremblantes. « Dis-le. Je veux te l’entendre dire, Grace. Dis-moi ce que tu aurais dû m’avouer il y a vingt-quatre ans de cela. » murmurais-je contre son oreille, bloquant chaque coin de sa tête de mes bras pour parer à toute dérobade de sa part.


© belzébuth


@Paris A. Maconahey
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L’envie de fuir cette conversation, de le pousser vers la sortie était forte. Grace ne s’était jamais sentie aussi misérable, aussi humiliée de toute sa vie et pourtant Dieu seul savait par quelles épreuves elle était passée. « Arrête, ça suffit ! » dit-elle en s’éloignant de lui pour mieux se boucher les oreilles. Elle ne voulait plus en entendre davantage et surtout elle voulait qu’il s’en aille car elle craignait tellement à nouveau de perdre Paris. « C’est facile pour toi d’arriver la bouche en cœur, pour m’accuser de tous les maux de la Terre ou de me traiter de mère indigne. Tu ne possèdes que la version de Paris et c’était un enfant » s’écria-t-elle en serrant les bras contre sa poitrine comme si elle cherchait à se protéger. « Que veux-tu m’entendre dire ? Que c’est ton fils ?! Oui, il est ton fils » lui avoua-t-elle la vérité qu’elle aurait tant aimé pouvoir lui confier y a de cela des années. Dans un certain sens, elle lui en voulait de ne pas s’être présenté à leur rendez-vous, de l’avoir laissé seule durant des heures sur ce banc, Paris jouant un peu plus loin. Elle avait tant espéré pouvoir sortir leur fils de cet enfer. Elle ? Elle ne se voilait pas la face, elle y était engluée depuis trop longtemps pour avoir ne serait-ce qu’envie qu’on l’y en sorte. « J’ai voulu te le dire quand il avait dix ans mais tu n’es jamais venu… Je ne savais pas comment te joindre… Qu’est-ce que tu aurais voulu que je fasse ? Que je passe une annonce dans le journal : Fils cherche père, si vous êtes écossais et roux, merci de me contacter au plus vite » lâcha-t-elle avec ironie avant de se laisser choir dans le canapé. Il était injuste pour elle qu’il se montre si blessant. « Quand je suis tombée enceinte, nous venions de rompre et mon père m’a mis à la porte. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’aller chez ma mère aux Etats-Unis. J’étais perdue Lawrence, je n’étais qu’une gamine de seize ans, enceinte » soupira-t-elle en se passant une main dans les cheveux, vieux tic de nervosité qu’elle partageait d’ailleurs avec son fils ainé. « Ne me déteste pas… »
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Je n’avais pas l’intention de m’en aller, pas plus de me taire malgré les cris de protestations de Grace. Il est vrai que j’ignorais tout des épreuves par lesquelles elle était passé, mais je savais au fond de moi que, quelles qu’elles soient, quelle que fut la douleur et la peine qu’elle avait connue autrefois, jamais je ne lui pardonnerai le traumatisme qu’elle avait fait subir, même involontairement à notre fils. Notre fils. Elle l’avait enfin avoué. Et même si je le savais intérieurement, le fait de l’entendre venait de me mettre un coup, c’est vrai. Dans mon regard, une foule d’émotions contradictoires. De la joie à la tristesse, de la nostalgie à la contrariété, de la peur à l’indifférence.

Pendant que les souvenirs remontaient, fugaces et troublants à la fois, Grace avait eu le temps de s’éloigner et d’aller s’abattre dans son canapé à quelques mètres de là. Ce furent les mots qu’elle employa, les excuses indirectes qu’elle me présenta pour lui, pour moi, qui me sortirent de ma léthargie. Le faible sourire qui avait entamé mes joues avait définitivement disparu pour laisser la place à cet air froid, sans pitié et presque indifférent que les plus proches de mes amis me connaissaient. « Je regrette de ne pas avoir été présent. J’avais… » La vérité étant que j’avais été appelé par l’agence, pour une mission de la plus haute importance. Or, puisque j’avais revu Grace la veille, je m’étais dit qu’une fois de plus ou de moins n’y changerait rien. Que nous nous reverrons un autre jour, sans doute. Mon travail à l’époque passait avant tout le reste, même avant ma vie sentimentale. « Jamais je ne me pardonnerai de ne pas être venu ce jour-là. » murmurai-je pour moi-même en songeant que la faute m’en revenait à ce moment-là d’avoir fait le choix d’une vie plutôt qu’une autre. En revanche, je n’acceptais pas les excuses de Grace. « Je ne te reproche pas ta grossesse. Tu n’as pas eu d’autres choix, je le sais. Et tu étais trop jeune pour prendre ce genre de décisions toute seule. Ce n’est pas cela le problème, Grace. » grondais-je en me rapprochant du canapé pour me poster juste sous son nez, mes yeux dans les siens. « Paris…il était ton fils. Notre fils. Sois certaine que si j’avais été dans ton cas, je me serais fait torturer plutôt que de permettre que quelqu’un s’en prenne à lui. Cet homme avec qui tu avais refait ta vie. Tu savais qu’il était violent, puisqu’en général les hommes violents ne le sont pas uniquement auprès de leur progéniture mais aussi de leur femme. Pourtant, tu as laissé faire. Tu ne l’as pas protégé. Les coups, Grace…les coups et…le reste. » Cette fois, mon regard s’assombrit. Elle peut y lire le néant. Si un regard pouvait tuer… « Jamais je ne te pardonnerai ce qu’il a subi par ta faute. Non content d’avoir un faux père violent, il a fallu qu’il endure aussi l’humiliation, la peur constante que cet homme entre dans sa chambre toutes les nuits pour satisfaire ses basses pulsions de pédophile ! » grondais-je à nouveau alors que mes doigts venaient soudainement d’agripper sa gorge, et de serrer. « Tu me demandes de ne pas te détester ? Tu devrais me supplier de te laisser la vie sauve, Grace. » soufflais-je contre ses lèvres en la soulevant du canapé comme si elle ne pesait pas plus lourd qu’une plume. Peu à peu, ma main desserre son emprise, juste assez pour qu’elle puisse m’entendre et respirer. « Tu lui dois la vie, Grace. S’il n’avait pas été là, sois certaine que je t’aurais éliminé à la minute même où j’étais entré. » Là, je m’éloigne, enfin, rajustant le col de ma veste comme si rien ne s’était passé. Indifférent à son sort, ou à la douleur que j'avais pu lui causer. Une simple visite de courtoisie. « Je ne veux plus jamais te voir, ni n’avoir aucun contact d’aucune sorte avec toi. Oh, une dernière petite chose… » La main sur la poignée de la porte, sans me retourner cependant, j’ajoute sur un ton grave et lourd de sens. « Si jamais mon fils devait à nouveau souffrir par ta faute, je te promets que je te le ferais payer, et sache que je tiens toujours mes promesses. »


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@Paris A. Maconahey
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« C’est facile pour toi de venir après tout ce temps me donner des leçons ou me menacer » cracha-t-elle sa colère mais également sa rancœur dès lors qu’il l’eut relâché. Grace se frotta la gorge, la main tremblante. Lawrence avait tellement changé, il n’était plus l’adolescent qu’elle avait aimé. Il était devenu un homme froid, implacable qui lui donnait plus envie de se cacher dans un trou de souris que de se pavaner devant lui. « Tu ne sais rien de ce que nous avons subi, de ce que j’ai subi pour le protéger. Tu n’étais pas là pour jouer les preux chevaliers alors ne viens pas me menacer sous mon propre toit car tu crois que tu es meilleur que lui ? Tu crois que j’ai peur de toi ? Lawrence réveille-toi, tout ce que tu pourras me faire ne sera jamais plus atroce que de voir mon propre fils me regarder comme si j’étais le diable incarné ! J’étais qu’une gamine idiote et naïve quand je l’ai rencontré. Durant six longues années, nous avons été une famille parfaite. Tu crois qu’il a montré son vrai visage tout de suite ? Penses-tu vraiment que j’aurais laissé mon fils auprès d’un homme violent sciemment ? » lui demanda-t-elle avec un petit ricanement amer. Lawrence la jugeait comme tous ceux qu’elle avait croisé. Elle était le mal incarnée, le bouc émissaire. « J’ignorai complétement qu’il avait abusé de Paris et lorsque je l’ai su, je suis partie directement de la maison pour le protéger, pour essayer de refaire ma vie avec mon fils… Bordel Lawrence, j’ai tout fait pour protéger Paris !! J’essayais de ne pas l’énerver, je me laissais humilier, rabaisser, frapper pour lui !! Tu viens me donner des leçons mais tu crois que c’était facile ? Je n’avais aucun diplôme, aucun travail, aucun argent et aucun soutien. Quand j’ai voulu le dénoncer aux services sociaux, on m’a simplement dit qu’ils prenaient note de mes remarques mais personne n’a bougé le petit doigt ! Qu’est-ce que je pouvais faire hein ?! Dès que j’essayais de partir, il nous retrouvait à chaque fois et il menaçait de tuer Paris ! ALORS DIS MOI !! QU’EST-CE QUE JE DEVAIS FAIRE ?! Son père était flic, dès que je voulais porter plainte pour avoir une mesure d’éloignement, il me faisait passer pour une folle à lier, pour une droguée… La seule chose que je pouvais faire, c’était de faire en sorte de rester auprès de Paris pour le protéger du mieux que je le pouvais » s’écria-t-elle alors que les larmes coulaient sur ses joues pâles.

Grace le trouvait injuste et cruel. Elle avait tout donné pour Paris, elle avait fait son maximum pour le maintenir en bonne santé, pour faire en sorte de le sortir de cet enfer mais comment aurait-elle pu faire plus alors qu’elle n’avait personne chez qui se réfugier. Son ex-mari avait fait en sorte de l’éloigner de tous ses amis, de la rendre dépendante de lui. Combien de fois avait-elle accepté de le laisser se défouler sur son corps, d’accepter ses déviances sexuelles en espérant le fatiguer pour que Paris ne soit pas battu, pour qu’il soit épargné. Combien de fois avait-elle pris des coups à la place de son fils ? Elle ne comptait pas le nombre de fois qu’elle avait dû camoufler ses bleus devant sa belle-famille qui n’avait que du mépris pour elle. Grace Maconahey était fatiguée de se battre contre tout le monde, d’être jugée, méprisée, abandonnée. « Me tuer ne changera rien, cela fait des années que je suis morte Lawrence.. Je suis morte le jour où j’ai compris que Paris avait été abusé. Je me fiche que tu me crois ou non, cela fait depuis trop longtemps que je ne me fais plus d’illusions » lâcha-t-elle en se détournant. Cette femme qu’elle était devenue ne croyait plus en la vie, en l’espoir et Lawrence n’était qu’un rappel de plus. La seule chose qu’elle voulait à présent, c’était de pouvoir s’occuper de ses enfants, de pouvoir enfin se prendre en main. Si Paris avait été détruit, il n’était pas le seul. Grace s’était perdue, elle avait mis des années à se reconstruire et maintenant que c’était fait, il débarquait dans sa vie avec ses discours moralisateurs et ses menaces ? Qu’il aille au diable. Plus jamais cette femme se laisserait marcher sur les pieds par un homme, plus jamais on ne se mettrait entre elle et ses enfants. « Va-t-en Lawrence… Mais je te fais également la même promesse. Si tu fais souffrir Paris, tu comprendras que plus rien ne m’arrêtera… Je ne laisserai plus jamais personne faire souffrir mes enfants » répliqua-t-elle la tête haute et dieu qu’à cet instant précis, mère et fils se ressemblaient.

AVENGEDINCHAINS
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Dos tourné à Grace, je l'écoutais, attentif, sans pour autant lui faire l'honneur de la regarder en face. En un sens, elle avait raison. Je ne savais rien de la vie qu'ils avaient mené excepté ce que Paris m'avait récemment appris. D'un autre côté, je savais aussi que jamais je n'aurais permis quiconque de faire souffrir mon enfant, quel qu'en soit le prix à payer. La prison, la torture, la mort... Et c'était précisément ce prix que Grace n'avait pas assez payé selon moi qui me rendait fou de rage à son égard. « A qui la faute si j'étais absent de sa vie ? » grommelai-je entre mes dents. De celle de Paris, mais également de celle de sa mère, bien que pour cette dernière, le visage que je lui découvrais ne me faisait plus aucun effet désormais. « Tu aurais dû faire ce que moi j'aurais fait. Ce que lui avait menacé de faire. » murmurais-je soudainement alors que son intonation avait pris du volume. Me retournant vers elle, le calme apparent de mon corps était en parfaite opposition au tumulte de mon esprit. A mes yeux, Grace aurait toujours tort. Il y avait des centaines de manières d'éliminer un homme. Le poison, la noyade, l'asphyxie, l'accident, la torture psychologique. Or, évidemment qu'elle les ignorait et que moi je les connaissais. Mais était-ce une raison pour lui pardonner de ne pas avoir fait le choix de vivre plutôt que de mourir pour ses enfants ? Pas pour moi, non. J'avais conscience de n'être plus l'homme qu'elle avait espéré et aimé. Ma douceur, mon romantisme, mon altruisme s'en était allé à mesure de ma formation et de mes missions pour l'Agence. Si je croyais encore en l'humanité aujourd'hui, ce n'était que par bribes. Celles du passé.

Me dirigeant vers la porte d'entrée, un sourire sceptique étreint mes lèvres l'espace d'une minute ou deux lorsqu'une menace est prononcée. « Mieux vaut tard que jamais. » furent mes derniers mots avant de claquer la porte derrière moi. Plus jamais, plus jamais je ne voulais croiser la route de Grace Maconahey.


Un mois plus tard –
Université de Cambridge.


« Cela n'a rien à voir, Paris. Je te remercie d'avoir suffisamment confiance en moi pour t'être confié. » soupirais-je en l'observant en détails, décryptant le lot de diverses émotions, toutes plus confuses les unes que les autres traverser ses prunelles azures. « Je croyais par ailleurs avoir été suffisamment clair à ce propos : je t'accorderais toujours la place que tu mérites dans ma vie. Je n'ai jamais eu l'intention et je ne l'aurais jamais, de t'abandonner. » ajoutais-je alors que mes sourcils se fronçaient. Je savais qu'il insisterait, qu'on en resterait pas là. D'un côté, je le désirais ardemment. D'un autre, j'espérais avoir tort.

© belzébuth


@Paris A. Maconahey
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