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Les gestes se multiplient. J'explore son corps avec fougue, nous sommes jeunes, attirés l'un par l'autre, pourquoi ne pas consommer ce que la vie nous offre ? Je suis sur un nuage, l'excitation est à son comble. Je l'entends prononcer à peine mon prénom, je continue mon chemin vers son intimité lorsque la jeune femme m'hurle dessus et me repousse. Je bascule sur le côté et sens le matelas s'alléger du poids d'Edelweiss. Je n'ai rien compris, tout est allé si vite. Je me redresse sur mes coudes et aperçois près de la télévision encore allumée la silhouette de la Cabot. Sa voix est tremblante, elle s'excuse. J'ai dû lui faire quelque chose qu'elle n'apprécie pas, alors que je me repasse en boucle notre moment caliente, rien ne me vient à l'esprit qui aurait pu la perturber à ce point. Serait-ce des larmes qui se profilent ? Ma main tâtonne la table de nuit et parvient à se munir de l'interrupteur de la lampe d'appoint. J'appuie et allume. Une lumière tamisée inonde la pièce. " C'est moi qui suis désolé, pardonne moi quoi que j'ai pu faire... " je me relève immédiatement, désorienté. Je n'ose plus l'approcher au risque d'être de nouveau repoussé. Pourtant, j'aimerais plus que tout la prendre dans mes bras et la cajoler comme je peux. " Je savais que ce n'était pas une bonne idée, tu es trop bien pour moi, je met mes chaussures et... " et je pars. Les derniers mots ne sortent pas car ce n'est pas ce dont j'ai envie. Je m'assois sur le lit et enfile mes godasses le plus rapidement possible. Je n'ai qu'un désir, fuir. Je l'ai rendu triste alors que mon objectif était strictement le contraire. Je soulève mes fesses du matelas et m'avance vers Edelweiss. Elle sanglote, tête baissée. J'ai envie de lui déposer un baiser sur son crâne, je projette l'action mais ne trouve pas assez de force pour réaliser le mouvement. Je finis alors par me rétracter et par retrouver la poignée de la porte. " Bonne nuit Edelweiss, j'espère que tu oublieras vite ce pourquoi tu es si triste, sache que je suis également peiné de te voir ainsi. Eum, aurevoir " terminais-je en sortant et en refermant derrière moi, totalement déboussolé. C'est l'instant le plus déroutant de ma vie. Une fois dans le couloir, je m'adosse à sa porte quelques secondes et je déguerpis après un long soupir, consterné par moi-même.
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