VALENTINA&TOBIAS (+) Les liens du sang avant tout.

Ma cousine est bien mystérieuse, j'ai l'impression de la connaître depuis toujours mais de ne pas pouvoir tout saisir, c'est un sentiment étrange. Dans tous les cas, il me semble que nos retrouvailles sont positives, et qu'elles laissent entrevoir un futur mélodieux. " Bien évidemment, tu seras la bienvenue dans la confrérie, mais je te garderais en ligne de mire, ils sont pas tous normaux là-bas " lui répondis-je avec un ton moralisateur. Je n'ai pas tout à fait confiance en tous les Mathers, encore moins aux hommes, quelque soit la confrérie. Nous progressons toujours, arrivant enfin au glacier. Je commande nos glaces et nous poursuivons notre discussion. Curieux l'un et l'autre d'en apprendre plus sur notre présent. Notamment sur l'évènement du bal qui nous a apparemment touché l'un et l'autre, même si nous restons prudents. " Tu as fini avec un mec au bal ? Wouah, il serait peut être temps tu sais. Tu mérites le bonheur et surtout de la simplicité... " lui livrais-je calmement, en me balançant sur place face à elle, nerveux de parler d'un sujet si intime. Mes joues rougissent lorsque la petite brune me taquine sur ma future progéniture. Moi père ? La blague ! Mais je serais plus qu'heureux que mes gosses est une tante aussi géniale que Valentina. Cependant, j'ignore si une femme sera comblée de m'avoir comme mari, encore moins lorsqu'il est question d'Edelweiss. J'en fais naturellement part à Tina qui me remonte le moral comme elle peut. " T'es vraiment barjo ! Mais oui elle est exceptionnelle, si tout se passe bien je te la présenterais en avant première " eus-je à peine le temps de répondre lorsque notre commande nous fûmes servi. Gourmands, nous avons rapidement goûté nos glaces, cela m'a rappelé l'Italie, mon pays dans lequel je ne suis pas rentré depuis un moment. Il me manque, je tente donc de prendre des nouvelles de notre patrie auprès de ma cousine. Sans le vouloir, je viens de pourrir l'ambiance, rappelant à la ravissante Linetti un moment triste de sa vie. " Excuses moi je le savais pas. Je suis vraiment con " soufflais-je en me tartant d'une main. L'autre étant dégoulinante de glace. " Toi et moi en Europe ? Pour du foot ? Un détour en Italie ? " la mitraillais-je avec de gros yeux écarquillés. Je croque le bout de mon cornet et la serre fort dans mes bras par la suite. Elle vient de me faire un sacré cadeau, elle n'était peut être pas sérieuse, c'est pas possible. " Non mais, sérieux, tu ne plaisantais pas ? " lui demandais-je avant d'exploser complètement de joie. Nous nous éloignons de plus en plus de la boutique de glace, je marche en sautillant, m'imaginant déjà encourager notre équipe nationale. Cependant, si un détour en Italie est prévu, j'ignore si j'irais chez mes parents. Je leur en veux de me mettre à l'écart depuis une bonne année. Je leur ferais probablement une surprise, essayant de les prendre en flagrant délit de je ne sais quoi... " Je vais réserver des billets d'avion faut pas me le dire deux fois " révélais-je tout excité.

Acqua passata non macina più. — Valentina n’avait pas voulu faire parti d’une confrérie. Elle avait participé à assez de conflit dans sa vie pour que maintenant, en tant qu’étudiante, elle puisse s’en éloigner. Enfin, s’en éloigner, fallait le dire vite. A force de trainer avec Holly, celle ci finissait par remplir le crâne de la petite brune d’idée bien saugrenue telles que Nemesis pour ne citer que ça. Elle avait du mal à comprendre ce délire d’appartenance. L’université, c’était pas sensé être pour ça. Très sérieuse, Valentina ne trouverait pas le temps de participer à tous les évènements de sa confrérie en plus d’exceller dans son domaine d’étude. Et pourtant, Tina avait bien envie de faire la fête parfois. Et qui de mieux que les Mathers pour ça ? Se pointer là où ça l’intéressait : voilà l’avantage d’être uniquement élève.
« Je sais me défendre tu sais ? » dit-elle, presque vexée qu’on la croit incapable de se défendre.
Comme elle, Tobias reste sur la défense par rapport à Milo, ce mec qu’elle avait rencontré au bal. Oui, évidemment, comme Tobias le lui dit, elle a le droit au bonheur depuis que son ex fiancé la quitté. Mais c’était comme si la plaie était restée ouverte et qu’elle était bien trop importante pour qu’elle puisse se fermer d’elle même.
« Je suis peut-être pas prête ? » dit-elle en haussant les épaules.
Elle avait été laissé en petits morceaux, et il semblait bien trop compliqué pour elle de se reconstruire. Elle arrivait à ne plus y penser parfois : là était une belle étape pour elle.
« Je la verrais avant ta mère ? Mais quel honneur tu me fais là ! » dit-elle en prenant sa glace.
Gourmande comme jamais, la glace ne reste pas longtemps dans ses mains et finit assez vite dans son estomac.
Tina se force alors à sourire quand Tobias se rend compte qu’il lui a encore fait évoqué sa grossesse avortée.
« C’est pas grave, tu vivais pas avec moi tu peux pas vraiment le savoir » dit-elle en se collant à lui dans l’espoir de le rassurer : non, il n’avait pas fait une connerie et parlant de cette enfant qu’elle n’avait pas eu.
Elle acquiesce alors, confirmant qu’elle et Anto avait bel et bien voulu partir en Italie pour l’Euro de football. Tobias semble devenir tout fou et
« Calme toi ! Je pars pas sans rien prévoir moi ? Et t’as l’argent pour tout ça ? »
Elle en avait aussi à vrai dire, mais elle avait pas envie d’aller en demander à son frère, ou pire, à ses parents.