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I need you
Ana & Noah
Je me retrouve seul dans la voiture après avoir lâché cette fille au bord de la route. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris de faire ça. Je ne sais vraiment pas je me sens … complètement perdu, triste, effrayé. Y a encore son parfum qui embaume ma bagnole, ma chemise mal boutonnée, le gout de ses lèvres sur les miennes. Elle était incroyable. Foutrement incroyable et … je ne pouvais pas la laisser faire. Je ne pouvais pas la laisser me toucher d’aussi prés, jusque dans le cœur. Je ne peux pas tomber amoureux. C’est interdit. Surtout pas d’une fille dont je ne connais même pas le prénom, qui tape des rails de coke dans les toilettes et qui n’a aucune éducation. Mais bordel … Bordel, qu’est ce que j’ai foutu. Je ne sais pas quoi faire, où aller, j’ai envie de m’exploser le crâne et … merde, mon téléphone n’est plus dans ma poche. Je le lui ai laissé. Je ne peux même pas appeler Ana, pour décompresser, discuter, ou juste mater un film. N’importe quoi, pourvu que ce vacarme s’arrête, pourvu que mes mains arrêtent de trembler. Pourvu que cette envie de chialer se barre. Tant pis, je vais foncer chez elle sans prévenir. Une nationale, un rond point, quelques feux, une circulation citadine de merde et moi qui m’impatiente à coup de klaxon. Allez tous crever, j’ai envie de leur crier. Tous là dehors, je les déteste. Je les déteste d’être aussi simple et aussi heureux, je les déteste profondément. Boston. Centre-ville. Il n’y a jamais de place vers chez Ana autant garer la voiture dans ce parking sous-terrain. J’attrape le ticket, stationne, sort de là. Dans l’ascenseur je tente de reboutonner convenablement ma chemise, d’arranger mes cheveux. De ne pas paraitre trop sale ou trop dépité. Je sens le parfum de cette fille à des kilomètres, j’en suis sure. Sorti du parking, une rue, une autre. Et me voilà en bas de l’immeuble d’Ana. Au moment où j’arrive devant la porte pour sonner quelqu’un sort. Je retiens la porte après un bref « merci », fonce droit dans les escaliers, monte les marches deux par deux jusqu’à arriver au bon palier. Je ne retiens pas ma ferveur et ma hargne lorsque je frappe brutalement à la porte d’Ana. Une fois. Deux fois. Trois fois : « Ana, c’est moi … ». Pourvu qu’elle soit là. J’ai envie de m’effondrer tant le mélange de toutes ces émotions paradoxales me donne mal à la tête. Je frappe encore une fois. Plus doucement cette fois, et lance avec une voix de lamentation : « s’il te plait, ouvre ».
Fiche de CaptainBen ♥
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