Il y a comme une paire de couilles en trop dans le gâteau - OSKA

Nous étions tranquillement assis à la table quand Osean sursauta. Je tournais aussitôt les yeux en sa direction pour remarquer qu'Alexander était en train d'échanger quelques mots avec lui. Mon petit ami se relevait rapidement pour le suivre, sans me dire ce qui était en train de se passer. Je voyais rouge, mais je faisais de mon mieux pour paraître détendu aux yeux des autres. En réalité, je ne l'étais vraiment pas à tel point que je prenais sur moi pour ne pas avoir à me lever de ma chaise pour le poursuivre. J'étais une personne de nature très angoissée et ce soir, j'avais l'impression de faire le yoyo dans mes émotions. Tout en sachant qu'en étant heureuse, je pouvais monter très haut et à l'inverse, quand j'étais malheureusement, je pouvais rapidement me montrer pathétique. Je sentais que j'allais passer de ma petite bulle de tout à l'heure à la tornade Alaska. Peut-être que je devrais aller me chercher un verre ? Fumer une cigarette ? Non. Il ne fallait pas que je bouge de ma chaise, sinon j'allais aller à sa recherche. J'essayais donc de faire la conversation, jusqu'à ce que finalement, je vis mon beau Osean revenir en direction de la table. Mon visage se vide de son sang en voyant le sien de visage, tuméfié. Je ressers mon poing et je me lève très rapidement pour éviter que tous les regards se tournent dans notre direction. « Que s'est-il passé ? » lui demandais-je en l'attirant aussitôt vers les toilettes. Il y avait du sang à sa lèvre. C'était certainement grave. Enfin, non, ça ne l'était pas. Il n'y avait pas grand chose à faire. Mais Osean c'était mon bébé et je ne voulais pas qu'on lui fasse du mal. Encore moins Alexander. Aussitôt que nous étions seuls dans les toilettes, mes émotions commençaient déjà à se... libérer. Mes mains tremblaient, tout comme ma voix. « Tu as mal ? » lui demandais-je en attrapant du papier toilette que j'humidifiais pour ensuite passer sur sa lèvre.

« Osean... Ce n'est pas le moment... » lui glissais-je doucement en le regardant avec mes petits yeux de chien battu. Ce n'était pas le moment de faire de l'humour, j'avais besoin de sérieux. C'était peut-être trop lui demander, surtout que nous avions déjà eu notre moment romantique ce soir. Mais là, il s'agissait d'Alexander et Osean et ce n'était clairement pas anodin et je mettais ma main à couper que mon prénom avait été mis sur le tapis. Je n'en pouvais plus d'Alexander. Je ne pouvais plus le voir en peinture et je voulais juste qu'il oublie mon existence. Il m'avait beaucoup fait souffrir. Certainement que j'avais fait des choses de travers, mais je refusais de tout me prendre sur le dos. Désormais, j'étais avec Osean et c'était juste parfait et je voulais juste être tranquille, que l'on me fiche la paix, qu'on me laisse vivre ma vie. J'allais chercher du papier toilette pour l’humidifier et venir passer sur la lèvre de mon petit ami, lui demandant s'il avait mal. Il avait beau me dire que non, je voyais bien à sa tête qu'il avait bien plus mal qu'il ne voulait le dire. Je faisais une grimace à mon tour avant de la transformer en petite moue triste. « Mon pauvre chéri.. » Je ne pouvais rien dire de plus à vrai dire. Il n'avait pas l'air de vouloir s'attarder sur les événements. Pour ma part, je voulais juste prendre soin de lui et peut-être aussi l'avoir encore que pour moi. « Il ne t'a quand même pas loupé... » lui confiais-je avant de lui déposer un baiser à la commissure de ses lèvres et de m'éloigner mettre le papier à la poubelle. Je revenais auprès de lui pour me laver les mains. « La lèvre, ça saigne beaucoup, mais ça va aller. Mais je ne suis pas une experte non plus, quand on me frappait, ce n'était pas au visage. » m'exclamais-je sans trop réfléchir en m'essuyant les mains. Je me détendais finalement, mais si mes mains tremblaient toujours. J'avais envie de tout savoir, je voulais aussi détruire Alexander pour ce qu'il venait de faire et surtout, je voulais juste être avec Osean, tous les deux, rien de plus - sauf les chats.

Ce n'était pas le moment de rire. J'étais vraiment stressée et furieuse par ce qu'il venait d'arriver. Je détestais de savoir qu'Alexander était encore en train de tout ruiner dans mon dos. Je crois qu'il en avait assez fait et je n'avais aucune envie d'entendre parler de lui. En même temps, j'avais envie de savoir quels étaient les reproches qu'il avait à nous faire. C'était parce que nous étions ensemble ? Ça ne lui plaisait pas ? J'avais envie d'exploser et de tout savoir, mais non. Je me devais d'être raisonnable, de ne pas faire d'histoires et de faire redescendre la pression tranquillement. Ce soir, c'était notre soirée à Osean et moi, rien ne pourrait la gâcher. C'était la bataille qui cheminait dans mes pensées et pour essayer de dissiper tout ça, je me contentais de jouer la parfaite petite infirmière, essuyant la plaie qu'il avait à la lèvre. Je n'aimais pas le voir autant abîmé, je n'avais pas envie qu'on lui fasse du mal. Je me lavais finalement les mains pour enlever le sang que je pouvais avoir sur les doigts tandis qu'il admirait les dégâts. Cela allait mettre plusieurs jours à guérir, mais ce n'était rien de grave, c'était juste la lèvre. Je le lui disais, mais je ne savais pas si c'était pour me rassurer moi ou lui. Je relevais finalement la tête pour le regarder d'un air hébété. « Hum ?! » marmonnais-je avant que mon visage ne se décompose. Est-ce que je venais vraiment de dire ça ? Je venais juste de lâcher une information cruciale sur moi que peu connaissaient. Je venais de lâcher le truc comme ça, sans y réfléchir. Il venait attraper mes mains, m'obligeant par la même occasion à m'approcher de lui. Je sentais mes joues rougir, je n'étais pas en sécurité pour le coup. « Je ne te pose pas de questions sur ce qu'il vient d'arriver avec Alexander et en échange on parle de ce que je viens de dire plus tard... » lui confiais-je doucement, mais sérieusement en le regardant dans les yeux. Hors de question que j'en dise plus ici. Pas avec autant de monde derrière la porte et puis, j'étais un peu parano pour le coup, peut-être qu'il y avait quelqu'un dans l'une des cabines de toilette et que l'on n'en savait rien. « Je voudrais qu'on passe une bonne soirée malgré tout. Je voudrais que tu continues de me dire à quel point tu es amoureux de moi. Que tu m'expliques ta théorie sur le fait que Robin soit amoureux de Batman et surtout... que tu te décides enfin à m'inviter à danser ! » m'exclamais-je un sourire aux lèvres. On oublie le cassage de dents et mes histoires qui font peur et on montre aux autres à quel point on est invincible.

Elle allait se rincer les doigts alors que moi j'me zieutais dans le miroir d'une grimace. Bah merde alors, ma pauvre lèvre... Puis là, Alaska qui me balançait genre une bombe en plein visage quoi. Elle, battu?! WHAT?! "Je crois qu'on a loupé un épisode dude." euh bien plus qu'un épisode, moi j'dirais même toute une saison! Se rendant compte de son fail, elle marmonnait un bref « Hum ?! », passant ma main sur mes lèvres encore humides, avant de m'approcher pour prendre les siennes d'un "T'as très bien compris, fais pas genre s'te plait." mais c'est Alaska hein... J'veux dire, quand elle veut pas, elle veut pas « Je ne te pose pas de questions sur ce qu'il vient d'arriver avec Alexander et en échange on parle de ce que je viens de dire plus tard... », je fronçais les yeux "Plus tard avec toi, ça veut souvent dire jamais." et moi bah, j'avais envie de savoir hein, c'est pas comme ci elle m'disait qu'elle cachait juste un sextoy, on parlait d'se faire battre là! Mais il était clair qu'elle ne voulait rien lâcher ce soir, du moins pas maintenant et pas ici quoi « Je voudrais qu'on passe une bonne soirée malgré tout. Je voudrais que tu continues de me dire à quel point tu es amoureux de moi. Que tu m'expliques ta théorie sur le fait que Robin soit amoureux de Batman et surtout... que tu te décides enfin à m'inviter à danser ! » je soupirais, souriant en coin avant de lever les yeux au plafond en secouant un peu la tête "Tu me frustre à toujours tourner les choses en ta faveur. Moi comme un gros soumis je suis quoi et c'est limite badant, triste même! J'suis trop faible avec toi." j'me mordais la lèvre inférieur avant d'me faire mal, bah oui, le bobo "Bon voilà le deal. Je t'offre une danse, j'te résume le délire avec Alex' et après la soirée tu me raconte ok? Et tu bois pas comme un trou, j'te veux sobre! On fait comme ça?" ouais c'était à prendre ou aller chier car hors de question qu'on passe ce sujet aux oubliettes. "Moi j'aurais insisté." ouais et moi j'ai pas envie de pourrir son bal de fin d'année.

Je préférais faire comme si je n'avais pas compris. Je n'ai rien entendu. J'en revenais pas que j'avais pu lâcher le truc comme ça, aussi facilement. Quand on me frappait, franchement, j'avais envie de me gifler des fois... Je ne réfléchissais pas et je parlais sans penser. Ça s'était l'effet Osean, mais il ne le comprenait peut-être pas. En tout cas, il avait mes mains dans les siennes et je sentais déjà les questions sérieuses arriver. Je n'étais pas d'accord. Ce n'était absolument pas possible, ni négociable d'en parler maintenant. Non pas que je n'en voulais pas, peut-être que ça allait l'aider à me comprendre un peu mieux, éclaircir des parts d'ombres de ma personnalité. Il allait comprendre d'où venait mes peurs, ma fragilité, mais aussi ma colère et mon goût pour la baston. Ce n'était pas commun pour une jeune femme comme moi. Du coup, j'entrais en négociation. Je ne posais pas de question sur ce qu'il venait d'arriver avec Alexander et nous reparlerons de ce que je venais de dire plus, quand nous serons tous les deux, à l'appartement - ou à la Dunster House. Sa réplique me fit redescendre sur terre en mode "chute libre". Ok. Je me redressais un peu en le regardant, lâchant ses mains par la même occasion. J'avais mes raisons, il pouvait au moins comprendre ça. « Si tu le dis... » J'étais incapable de mentir, il me connaissait non ? Alors maintenant que j'avais ça en tête, j'allais lui en parler, mais juste... pas maintenant. J'essayais de rattraper la situation, mais je crois bien que le truc était en train de m'échapper. Deuxième chute libre. Je le regardais sans rien dire, plutôt surprise. C'est dingue quand même, il passait du "je suis inlove de toi" au "je suis triste avec toi" en seulement quelques heures et pour le coup, il était juste en train de me perdre. J'veux dire, je n'arrivais plus à suivre. Le pire dans tout ça ? C'est qu'il faisait attention à la façon dont il changeait quand j'étais là, mais absolument pas à la façon dont je changeais moi. Il n'avait pas subi la tornade Alaska quand il s'était barré une semaine sans rien dire avec une nana. Il me proposait un nouveau truc, mais j'étais plus très chaude là. « Oublie. De toute façon, j'en ai rien à foutre d'Alex, il m'a assez pourri la vie comme ça. » lui confiais-je sans rien laisser paraître. Et c'était vrai, je n'en avais rien à foutre de mon ex. Là, j'étais beaucoup plus préoccupée par ce que mon petit ami venait de me balancer l'air de rien. Les deux dernières fois que j'avais parlé de ce que j'avais vécu, ça s'était très mal terminé et finalement, ce soir, j'avais peur que ce soit le même refrain. Je ne savais pas comment me comporter. Je ne savais plus ce que je devais faire. Je n'avais aucune envie de ruiner notre bal de fin d'année, mais.. Il était vraiment triste ?

Bon je venais d'apprendre un truc là, genre c'était la bombe de la soirée quoi. Les coups d'Alex à côté c'étaient des caresses pour moi "C'est sûre que c'est plus inattendu qu'un sextoy caché dans le tiroir de la salle de bain." mais où tu vas toi?! Tais toi un peu! Du coup je voulais savoir, j'avais envie de savoir, j'voulais qu'elle me le dise, qu'elle s'ouvre à moi, qu'on partage ça quoi. Sauf que c'était clairement ni le moment, ni l'endroit pour. Elle semblait ferme et moi comme un bon copain, je n'insistais pas, du moins pas pour l'instant. Histoire de négocier le truc, je dealais une danse avec un petit récit de ma pseudo bagarre et en échange, en rentrant, elle me parlait d'elle et de son passé visiblement plus lourd que ce que j'avais pu imaginé. Sauf qu'elle... Se fermait net, d'un coup comme ça. Elle en lâchait mes mains Si tu le dis... », bim!!! Déjà premier refroidissement les gars "Alerte rouge, ça pu le froid arctique mon ami." mais pourquoi??? J'ai rien fait, j'ai rien dit! Elle enchainait même « Oublie. De toute façon, j'en ai rien à foutre d'Alex, il m'a assez pourri la vie comme ça. », je fronçais les sourcils à lui faire de gros yeux ronds d'incompréhension. Je la fixais comme ça quelques secondes à réfléchir.. À rien en fait, j'sais pu quoi dire là, ni quoi faire d'ailleurs! "Parle lui bordel de couilles!" oui oui, tout d'suite! "Bon bah on parle pas de lui alors, on oublie et on passe direct à la danse." lui dis-je d'un sourire.

Pour la millième fois cette semaine, je trouvais le moyen de stresser à la limite de la crise de panique. J'avais lâché une information que je n'aurais pas dû lâcher et j'en étais désolée, mais là, maintenant, c'était juste impossible pour moi d'en parler. Je ne pouvais pas le faire ici, pendant le bal, avec autant de monde autour de nous. C'était impossible et non négociable. Je crois bien d'Osean l'avait compris. Je ne comprenais pas comment on avait pu passer d'un moment si beau et romantique à cet aveu (qui n'en était apparemment pas un pour lui). Il venait juste de me dire que je le frustrais, qu'il était soumis et que ça le rendait triste. Je ne crois pas que ce soit une bonne chose, certainement pas dans un couple comme le notre. Je ne voulais pas de ça, je voulais simplement qu'il soit heureux, qu'il se sente bien avec moi, qu'il soit amoureux. Mais je crois que je gâchais tout malgré moi. C'était ce que j'imaginais du moins. Le pire, c'est que lui, encore une fois il ne comprenait absolument rien à ce qui était en train de se passer. Il m'accusait de trop bien utiliser les mots et lui, ne faisait même pas attention à ce qu'il pouvait dire. Je lui avouais finalement que je m'en foutais pas mal d'Alexander. De toute façon, savoir la vérité allait rien nous apporter. Ce que nous voulions c'était aller de l'avant et ne pas rester bloquer dans mes histoires passées. Malgré la distance physique que je venais de mettre entre nous, je ne pus m'empêcher de sourire faiblement en l'écoutant. Il était si bien avec moi. Je m’avançais alors vers la sortie des toilettes avant d'enfin me tourner vers mon petit ami. « Est-ce que je suis un tyran qui fait de toi un homme soumis et triste ? » lui demandais-je tristement. « C'est ce que tu viens de dire à l'instant... Mais ce n'est pas ce que je veux hein. Je veux seulement que tu sois heureux, je ne veux pas que tu sois mal parce que je suis une mauvaise petite amie ou une mauvaise personne. » Autant tout éclaircir ce soir et quand nous serons que tous les deux, je lui dirais tout ce qu'il veut savoir.