✻ comme des amants maudits (sergeï)

Ce soir c'est le grand soir. La soirée que tout le monde attend. Cette année, je prends une bonne résolution en y allant seule. J'aurais pu me trouver un cavalier, mais rester coincé avec la même personne toute la soirée ? Très peu pour moi. Ce soir, je vais rencontrer ma soeur qui rentre tout juste de voyage et même si je suis excité rien qu'à cette idée, le stress monte de plus en plus. Franchissant les porte de la salle du bal, un grand nombre d'étudiants s'y trouvait déjà. Pas étonnant, si ma robe n'était pas resté accroché je seras à l'heure... Regardant la décoration, cette fois-ci ils ont fait grand pour ce bal de fin d'année et le thème donne envie. Je prends une grande inspiration avant de me rendre au bar pour prendre une spécialité de ce soir. Le bar, le bon moyen pour regarder les autres de loin. Je prends mon verre en remerciant le barman d'un sourire généreux pour que mes lèvres goûte à ce nectar interdit. Une douce odeur s'échappe jusque mon nez avant de sentir le liquide descendre dans ma gorge. Un liquide qui ne manquait pas de m'étouffer quand mes yeux se sont posé sur cette silhouette non loin de moi qui faisait son entré dans la salle. Instinctivement, je me tourne vers le bar en y posant mon verre et en espérant qu'il ne vienne pas par ici. Trop de choses étranges se passent quand il est dans les parages et ma maladresse refait surface.

Il n'y a rien de mieux que de boire un verre pour bien commencer la soirée. Je ne sais pas dans quel état je vais me retrouver quand je vais quitter la soirée, mais une chose est sûr : l'alcool est le seul remède pour me faire passer une bonne soirée sans cavalier et surtout pour affronter la rencontre avec mon double. Une rencontre que je redoute qui qui fait montrer la pression. Mes yeux ne quittaient pas le hall d'entrée pour ne pas manquer son arrivé, mais c'est sur cet homme que mon regard se posait. Lui, celui avec qui j'ai partagé plusieurs heures de vol sans oublier le changement d'avion pour une raison que j'ignore. J'ai vite terminé mon verre en m'installant sur ces tabourets hauts en le voyant se diriger vers le bar, mais surtout vers moi. Prenant une grande inspiration, je commande un second verre avant que mes yeux ne se posent sur cet homme avant de se perdre dans ses yeux. C'est une soirée spéciale alors il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal pas vrai ? « À cette soirée. » dis-je en trinquant avec lui avant de porter mon verre à mes lèvres avant de le poser sur le bar. Quand j'y pense, je ne le connais pas vraiment, mais je ne le blâme pas car dès que je le vois, je fais tout pour prendre le chemin contraire « Alors, seul pour la soirée ? » je ne l'ai pas vu arriver avec une demoiselle à son bras, peut-être qu'elle est déjà là qui sait.

Faire comme tout le monde, c'est ce que je trouvais de mieux en venant là. J'aime les soirées, j'aime m'amuser et faire la fête alors ce bal est une bonne raison. Je ne ne me vois pas rester chez les cabots comme une déprimé alors que toutes les filles se trouvaient au bal à faire la fête. « C'est une question piège ? » demandais-je en ayant ce faible sourire sans pour autant couper ce contacte avec ses yeux « C'est juste un bal, rien d'exceptionnel même si la boisson à volonté m'a aidé à venir. » on a eu l'occasion d'échanger quelques mots lors de notre retour à Cambridge, mais le sommeil m'a vite pris dans ses bras et je me souviens juste de m'être réveillé la tête posé sur son épaule. Une situation gênante surtout que c'est toujours un inconnu. L'entendre dire qu'il est seul, je me sens d'un coup moins seule. Beaucoup sont en "couple" lors de ce bal et ça fait plaisir de voir quelqu'un qui ne l'est pas. « Mon verre m'accompagne en attendant une jeune femme. » une phrase rempli de sous-entendu, mais je n'ai pas changé de bord. Je décidais de reprendre mon verre qui se trouvait sur le comptoir, mais il a rejoint le chemisier du barman à cause de ma maladresse et de mon coude. Instinctivement, je me redresse en attrapant des serviettes et en étant honteuse « Pardonnez-moi, je suis vraiment maladroite. Je suis vraiment désolé. » dis-je en étant vraiment mal d'avoir abîmé la belle chemise du barman qui me disait que ce n'était rien de grave.

« C'est une très bonne réponse et une très bonne idée. Surtout qu'on va pas se mentir, il n'y a rien ce soir à la télé. » alors autant venir se détendre et profiter des boissons alcoolisés non ? Depuis cette histoire avec le changement de vol, je n'ai pas eu l'occasion de lui parler. D'un côté, dès que je voyais son ombre, son visage ou son regard de loin, je prenais la poudre d'escampette pour fuir le plus loin possible et éviter de l'avoir dans mon champ de vision. De nature très maladroite, j'ai cette impression de l'être encore plus quand il est dans les parages. Comme si une malédiction s'abattait sur nous alors que nos chemins sont inévitablement liés par quelque chose d'invisible que je ne saurais expliquer. Quand je lui avoue que j'attends une fille à ce bal, le liquide manquait pas de l’étouffer à ma grande surprise. Posant rapidement mon verre sur le comptoir, je pose délicatement ma main sur le haut de son dos en lui demandant « Ça va ? » son regard rompt tout contact avec mes yeux à mon plus grand malheur, mais je comprends vite que ma réponse a eu l'effet d'un électro-choque. « J'attends ma soeur, enfin ma jumelle que je vais rencontrer pour la première fois. » avouais-je en enlevant rapidement ma main quand j'ai compris que mon geste était peut-être déplacé, c'est ma coupe de champagne qui se retrouve sur le barman. Mon visage se décompose et je deviens aussi rouge qu'une tomate qui ne veut que partir en courant et se cacher le plus loin possible pour ne pas qu'il remarque ma gène. « Je suis tellement maladroite. » mon teint légèrement rosée, je ne sais plus où me mettre que ça le fait rire « Non, non... je veux que vous restiez. » mordillant ma lèvre, je me sens encore plus honteuse qu'au moment où ma boisson a quitté mon verre « Je crois que l'avion ne m'a pas réussi l'autre jour, mais je suis maladroite de nature, un défaut de plus à ajouter à mon palmarès de ma maladresse. » j'hausse les épaules, car il peut fuir à tout moment maintenant. Je ne suis pas celle qui risque d'être droit de A à Z « Je me sens tellement ridicule. » des mots quittant ma bouche sans que j'ai le temps de réfléchir.

« C'est moi ou je viens d'être comparé à une canette de bière ? » je ne sais pas ce qui m'a pris pour poser ma main sur son dos. Peut-être un geste pour l'aider à se sentir mieux ? Un réflexe pour lui montrer qu'il n'est pas tout seul et que je suis là pour aider sachant que tout est de ma faute. Personne ne peut penser que j'aime les hommes et lui déballer d'une traite que j'attends une autre jeune femme ça peut semer le doute dans tous les esprits et faire prendre au champagne une toute autre direction. « Je pense qu'à nous deux, on peut entrer dans le livre des records. Vous en pensez quoi ? » entre mes maladresses et les siennes, on est pas loin de faire trembler la planète et de tout faire sombrer autour de nous. « Marché conclu alors. Surtout que je n'ai plus rien à boire maintenant. » avouais-je en grimaçant comme une enfant et surtout parce que j'aimerais bien me faire toute petite et me cacher dans un trou de souris pour qu'on ne me remarque plus « Merci pour le verre et puis à notre maladresse qui nous en fait voir des vertes et des pas mûres. » je trinque avec lui avant d'apporter ce nectar à a bouche pour me détendre un peu plus et me faire oublier ce moment gênant. « Stressé et j'ai peur. Peur de voir mon visage sur une autre personne alors que je pensais être fille unique. Et puis j'ai imaginé cette rencontre depuis des semaines, j'espère ne pas être déçu. » je parle à un homme que je ne connais à peine et je lui dévoile une partie de moi. Une chose qui est vraiment rare car je ne suis pas du genre à me confier au premier venu. « J'espère pas pour elle, la pauvre sinon. »