U With Me ? (Valentina&Milo)

Le bal de fin d'année tournait une fois de plus à la catastrophe. L'année dernière avait été forte en émotions et en rebondissements, entre les disputes, les coups de points et la fuite de ma cavalière vers son ex copain, autant vous dire que le bal était toujours quelque chose de compliqué pour moi. Cette année ça m'avait parus plutôt bien partie, j'avais réussi à avoir la cavalière dont je rêvais et je comptais même profiter du bal pour conclure, mais évidemment c'était sans compter sur le fait qu'elle allait quitter Harvard pour retourner à Los Angeles. Ouais en gros j'ai vraiment pas de chance, c'est donc tout seul que je me pointais au bal de fin d'année. J'avais même plus l'espoir de passer une bonne soirée, j'allais juste m'enivrer une fois de plus, comme je pouvais le faire régulièrement dans les bars de la ville, sauf que cette fois-ci ça serait au bar de la salle du bal. Je m'étais posé seul (bah oui du coup j'ai pas le choix) et j'avais commandé verres sur verres pour faire passer  le temps, j'étais même pas sûr d'aller au repas en fin de soirée, j'avais bien trop peur de croiser des amis et qu'ils se moquent de moi. Je n'aimais pas être seul, surtout quand tout le monde autour de moi à quelqu'un à son bras, c'est relativement déprimant.

Oh I beg you, can I follow? Oh I ask you, why not always? be the ocean where unravel be my only, be the water and waiting you're my river running high, run deep run wild I, I follow, I follow you deep sea baby — Valentina n’avait jamais aimé les fêtes de fin d’année. Au bal de promo du lycée, elle avait été accompagnée par son plus jeune frère. C’était sa mère qui l’avait poussée à y aller. Elle avait eu des dizaines de propositions de la part de probables cavaliers, pourtant, elle les avait toutes déclinées. Et vu que Jade Monroe, sa mère, savait être convaincante, elle avait poussée sa cadette à profiter de sa soirée de fin d’études. (Tina n’avait d’ailleurs pas repris les études avant cette rentrée alors que cela faisait déjà 7 ans qu’elle avait arrêté le lycée)
Et ce soir là, elle n’était venue à ce fameux bal que parce que sa colocataire l’y avait poussé. Elle n’avait pas de cavalier, et elle n’avait non plus pas envie de se faire mal aux pieds à danser en escarpins (la lilliputienne qu’elle était avait un besoin vitale de talons, logique). Elle avait enfilée une robe noire, histoire de passer inaperçue, mais qui brillait un peu, histoire de coller au thème.
Elle s’avança vers le bar, sa pochette en main, prête à commander un verre. Elle vit alors comme elle, un homme, tout seul. Elle se mit alors automatiquement à comparer le bar comme la table des célibataires aux mariages.
« Au lieu de boire tout seul, tu pourrais me payer un verre ? »
Tout ça parce qu’elle préfère se faire inviter. Mais bon, si elle devait faire passer la soirée en buvant, autant que ça ne soit pas seule…

Je ne comptais plus les verres, la soirée défilait, les gens venaient et partaient sans me prêter plus d'attention. Je discutais avec le barman de temps en temps ou sinon je me perdais dans mes pensées pour faire passer le temps. « Au lieu de boire tout seul, tu pourrais me payer un verre ? » Je tournais alors la tête en clignant plusieurs fois des yeux. Cette douce voix venait de me sortir de mes pensées. Je n'avais aucune idée de qui elle était, je ne savais pas non plus depuis quand elle était là; mais elle était mignonne, seule et elle m'adressait visiblement la parole. Je m'éclaircissais alors un peu la voix avant de dire : «Heu... ouais carrément ! ...Avec plaisir!»
Woaw quelle intervention brillante Milo, bravo. Je venais de bégayer comme un gamin, alors qu'elle était la première fille à m'aborder de la soirée. En réalité elle m'avait un peu trop surpris du coup j'en avais complètement oublié mes bonnes manières. « Tu bois quoi ? » Je finissais les quelques goûtes au fond de mon verre avant de faire signe au barman de venir prendre la prochaine commande. Il allait lui falloir plusieurs verres si elle voulait me rattraper. Peu importe qui elle était, j'étais ravi de sa présence. La soirée s'annonçait beaucoup moins morose.

Oh I beg you, can I follow? Oh I ask you, why not always? be the ocean where unravel be my only, be the water and waiting you're my river running high, run deep run wild I, I follow, I follow you deep sea baby — Valentina aurait pu rester chez elle. Elle voulait même rester chez elle d’ailleurs. Mais sa colocataire en avait décidé autrement. Sa colocataire l’avait trainé de force, bien qu’elle n’ait pas de cavalier. Et dans l’esprit de Valentina, tout sonnait faux : son accord à sa colocataire pour venir, la musique, les gens, l’esprit. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que si, finalement, elle n’avait pas faite cette fausse couche, elle serait mariée, maman et encore dans la mafia de son père. Elle était trop mature pour un bal de fin d’année, voilà ce que la douce Valentina se disait. Mais c’était elle qui avait choisie d’être mature, par défaut. Une fois qu’elle se décida à sortir toutes ces pensées néfastes de son esprit, elle proposa un verre au jeune homme au bar. Parce que ça pourrait la divertir, de chasser le négatif avec quelqu’un qui semblait, aux premiers abords, fort sympathique.
Il était surpris par l’intervention de l’italienne, ce qui la fit rire. Vu ses reflexes, c’était loin d’être son premier verre. Ça le rendait encore plus mignon.
« Un whisky. »
Ouais, parce que c’était une femme de caractère qui avait grandi au milieu d’homme qui fumaient toujours un cigare accompagné d’un whisky pour sceller un deal.
« Alors, on vient tout seul au bal de fin d’année ? C’est dommage quand même. »
Elle débordait de confiance en elle.
« Qui ne voudrait pas t’accompagner, hun ? Aller du coup je t'accompagne pour boire !»
dit elle en levant un verre fictif.

« Un whisky ?» Répétais-je choqué. « C'est pas un alcool de femme ça, c'est surprenant ! » Cette jolie demoiselle me semblait pleine de surprise, elle attisait ma curiosité, j'avais vraiment envie d'apprendre à la connaître. J'ai toujours adoré les femmes avec du caractère et elle semblait en avoir pas mal. « Un whisky pour la jolie demoiselle ! Et fait moi un petit mélange get27/vodka s'il te plaît ! »Je glissais quelques billets sur le comptoir pour payer d'avance le barman et je déposais le regard sur ma nouvelle compagne de soirée. Elle avait raison c'était dommage de venir seul au bal mais je n'avais pas eu vraiment le choix. « J'avais une cavalière au début mais elle a quitter Harvard, de toute façon je commence à m'y faire, le bal de fin d'année c'est définitivement pas fait pour moi !» J'attrapais les verres que le barman venait de nous apporter et je lui tendais le sien. « Heureusement que t'es là pour m'accompagner dans mon alcoolisme !» Je tendais mon verre dans sa direction pour trinquer. « Comment te prénommes-tu ma jolie ? Que je puisse savoir comment s'appelle ma sauveuse de soirée.» Il ne fallait pas m'en vouloir quand j'étais saoul je devenais encore plus relou que d'habitude, j'avais tendance à faire fuir les femmes. C'était sûrement pour ça que j'étais encore seul au bar à cette heure-ci. En même temps un mec lourd qui avoue ses problèmes d'alcoolisme au premier échange avec une femme, il faut bien avouer que ce n'est pas super attirant.

Oh I beg you, can I follow? Oh I ask you, why not always? be the ocean where unravel be my only, be the water and waiting you're my river running high, run deep run wild I, I follow, I follow you deep sea baby — Son compagnon paraît étonné lorsqu’elle lui demande un whisky. Heureusement qu’elle n’a pas rajouté « de qualité ». En même temps, ses frères lui ont appris à déguster un bon whisky assez vieux pour être en âge de pouvoir en commander un, d’apprécier un cigare -et aussi la weed, en passant.
« Petite femme, grandes surprises. » dit-elle tout sourire, pour une fois qu’elle arrive à rire de sa petite taille.
Valentina est douce après tout. Même si elle sait ce qu’elle veut et qu’elle sait surtout ce qu’elle ne veut pas. L’italienne sait se défendre. En même temps, dans une famille de six enfants, la douceur ne permet pas toujours de se faire entendre. Elle a appris à s’exprimer sans pour autant agresser. Toujours avec un sourire, bien que faux ces derniers temps. Lorsque son nouvel ami lui explique qu’il avait une cavalière qui l’a planté, elle a un sourire de compassion. Elle lui met alors la main sur l’épaule.
« Moi j’ai trouvé la solution. Je viens toute seule c’est plus simple. » dit-elle en levant les épaules. « Et si tu veux je peux t’accompagner sur la super piste de danse si jamais tu veux faire autre chose que boire ! »
Elle rigole. Au fond, elle n’en a pas vraiment envie, parce qu’elle sait qu’elle va mourir avec ces talons aux pieds. Dieu que c’est dur d’être une femme.
« Valentina. »
Volontairement, elle omet son nom de famille. S’il le veut, il le demandera, mais pour l’instant, elle ne veut pas qu’on l’associe directement aux Linetti, si jamais il les connait.
« Et toi ? »
Elle est tout de même curieuse de savoir qui lui paye un verre.

En effet c'était une grande surprise. Se faire aborder par une jolie femme, qui n'a pas sa langue dans sa poche, ça c'est une bonne surprise, de quoi passer une vraie soirée. « Je suis pas un très grand danseur mais c'est avec plaisir que je ferais un effort si tu veux aller danser.» Je lui lançais un petit regard en charmeur, j'étais prêt à faire l'effort et aller danser si elle voulait y aller (l'alcool m'aiderait). Après tout on n'allait quand même pas passer toute la soirée au bar. Je bu quelques gorgées, mon mélange d'ivrogne été parfait, fort et sucré, de quoi continuer sur ma lancé. « C'est un très joli prénom, ça me fait penser à la pub du parfum !» Je pouvais pas simplement faire un compliment il fallait que je rajoute quelque chose de ridicule, histoire de passer pour un imbécile. C'était un peu ma marque de fabrique après tout, je faisais même plus exprès. « Moi c'est Milo !» Un large sourire s'affichait sur mon visage j'étais saoul mais j'étais aussi ravis de faire la connaissance de Valentina. J'attrapais sa main, et de la façon la plus ridicule possible je demandais : « Ma douce Valentina, accepterais-tu d'être ma cavalière de dernière minute ?» Bah quoi ? Les femmes aiment les demandes claires et précises non ? Alors voilas c'était ma demande pour qu'elle soit ma cavalière ce soir, et si jamais elle refusait bah je continuerais à boire et lorsque je serais vraiment trop ivre j'irais faire chier mes potes. Mais bon elle ne pouvait qu'accepter, on était presque les seuls au bar, autant s'allier pour essayer de passer une bonne soirée

Oh I beg you, can I follow? Oh I ask you, why not always? be the ocean where unravel be my only, be the water and waiting you're my river running high, run deep run wild I, I follow, I follow you deep sea baby — Les bals n’avaient jamais été le truc de Valentina. Petite, elle voulait être danseuse, mais pourtant, elle n’aimait pas danser en public. Elle n’aimait pas danser coller à plein de gens, surtout qu’elle allait s’énerver si une fille alcoolisée commençait à lui rentrer dedans -et ça lui était déjà arrivé. Mais bon, elle était sûre de bien rigoler avec son nouveau compagnon sur la piste de danse.
« À partir du moment où tu ne me marches pas sur les pieds, ça m’ira. »
Valentina n’avait pas forcément envie de danser, mais cela semblait intéressant -enfin plutôt marrant- de danser avec son inconnu. Et puis il avait l’air super mignon. il avait ce petit regard charmeur.
« Je l’avais avant le parfum » souligne-t-elle.
Elle sourit quand il lui dit son prénom. Milo. Milo c’est mignon, c’est doux. Elle imaginait d’ailleurs plus un bambin avec ce prénom qu’un jeune adulte qui avait du mal à tenir debout à cause de l’alcool.
« C’est de quelle origine ? » demande-t-elle toute souriante.
Elle s’intéressait à lui, histoire de savoir à qui elle parlait. Et là, elle eut le droit à une petite proposition de l’accompagner au bal, en dernière minute. Elle sourit. C’était sûrement la pire demande du monde, mais pourtant, c’était mignon. Elle n’était pas venue accompagnée et n’avait pas prévu de l’être, et pourtant :
« Bien sûr. » dit-elle en ricanant. « Par contre moi je veux des fleurs du coup. Pas qu’un autre gentleman me kidnappe parce qu’il a besoin d’une cavalière de secours. »
Elle lui donne un coup de coude pour le taquiner.
« Du coup, quelles sont mes obligations de cavalière ? »

« Ha ça je ne peux pas te le promettre !» Avouais-je alors. J'étais un super mauvais danseur et l'alcool n'aidait pas spécialement donc c'était fort probable que je finisse par lui marcher dessus, mais bon je faisais déjà un grand effort donc je serais sûrement pardonné si cela devait arriver.  Ma remarque nulle sur le parfum n'avait pas fait un gros flop ce qui me rendait étrangement heureux.  « J'en n'ai aucune idée, je viens de nouvelle-Calédonie moi mais mon prénom doit pas être de là-bas !» Je raconte un peu ma vie, c'est l'alcool qui fait ça. Mais c'est vrai que je ne savais pas vraiment de quelle origine était mon prénom, je ne m'étais enfaite jamais posé la question. « Toi c'est italien non ?» C'était assez facile à deviner après tout. Je finissais mon verre d'une traite. « Sérieux tu acceptes ? » Je ne m'y attendais absolument pas, la majorité des femmes auraient refusé d'accompagner au bal un homme saoul rencontré au bar. « Ha ouais en effet il te faut des fleurs ... attend bouge pas. » Je me levais de mon tabouret pour aller me faufiler dans la foule, il fallait que je pique les fleurs d'une fille saoule, c'était la solution la plus simple à mes yeux. Je m'approchais donc d'une demoiselle un peux trop éméchée et je faisais mine de la draguer en lui glissant quelques mots à l'oreille. Pendant ce temps-là je lui piquais discrètement ces fleurs avant de m'éclipser à nouveau vers le bar.« 5min chrono ! Elles sont à toi ! Je ne voudrais pas qu'on me pique ma cavalière ... » Je lui passais les fleurs au poignet délicatement. « Y'a pas d'obligations quand on est la cavalière de Milo, il faut juste boire et s'amuser, c'est s'qui a de plus important !» Le discours de l'homme saoul. Il fallait que je me calme un peu sur la boisson si je voulais pouvoir me souvenir de mon bal le lendemain. Mais je n'avais pas tord, il fallait principalement s'amuser c'est ce à quoi servait le bal de fin d'année.

Oh I beg you, can I follow? Oh I ask you, why not always? be the ocean where unravel be my only, be the water and waiting you're my river running high, run deep run wild I, I follow, I follow you deep sea baby — Milo semblait adorable. Réellement. il avait une sorte de petit charme qui rendait presque Valentina heureuse d’être allée à ce bal de fin d’année. Il était mignon quand il disait, avec un petit coup dans le nez, qu’il ne pouvait pas lui promettre de ne pas lui écraser les pieds. Malgré tout, elle trouvait ça un peu dommage de ne le connaître qu’avec un petit/gros coup dans le pif. Linetti était certaine qu’il devait être encore plus adorable.
« Milo… Milo c’est italien. J’ai un cousin qui s’appelle comme ça. »
Et des cousins, elle en avait plein. Des prénoms italiens, elle en connaissait trop. En même temps, rien qu’avec ses frères et sa soeur, il y avait de quoi faire.
« Mais oui, moi c’est italien. Mon père est italien. »
Un vrai de vrai de la mafia, se retient-elle de dire. Pizza Margarita tout le tralala.
Milo semble presque étonné de la voir accepté sa demande.
« Oui » lui confirme-t-elle.
Il saute alors pour aller chercher des fleurs sur le bras d’une fille qui avait du mal à tenir sur ses deux jambes correctement. Les premières secondes, Tina trouva cela un peu méchant, mais après, elle en rit.
« Merci » dit-elle en rigolant tout doucement.
Lorsqu’elle entend qu’il n’y a pas spécialement d’obligation en étant sa cavalière elle rigole. Il a un petit truc qui la fait rire ce mec. La musique ralentit alors, elle boit un coup et lui prend la main.
« Allez, on ne se connait pas depuis longtemps mais ta cavalière te demande un slow. »
Tout doucement elle l’attire sur la piste de danse. Bon, ils allaient faire connaissance en étant presque collés serrés, ça c’était sûr.