DIMANA There's no escape

There's no escape

Ce soir tout ne se passait pas exactement comme je l'aurai espéré. Sharon semblait pas mal remontée à notre table surtout lorsque son très cher mari me lançait des regards. Cette dernière cherchait à découvrir ce qui nous liait, ou plutôt ce qui nous avait lié par le passé. Je ne touche pas aux hommes mariés. Mariage un peu impromptu dont je doute sincèrement de la pérennité soit dit en passant. Qu'importe tout cela faisait à présent partie de mon passé bien que je n'avais pu m'empêcher d'aller demander à Sachka pourquoi il ne m'avait même pas avertie. Cela ne s'était pas très bien passé, car il avait été assez grossier et plutôt sur la défensive. Non nous ne nous devions rien, si ce n'est toutefois, le respect. Ce que le jeune homme ne semblait pas avoir compris ce qui l'avait fait grandement descendre dans mon estime. Mais, je m'en fichais, il fallait moi que j'arrête de brûler ma vie par les deux bouts, que je retrouve l'essence même de ce que j'étais par le passé. J'en avais chié ouais, clairement enfin, beaucoup dirons qu'il y a bien plus grave dans la vie que de perdre les gens que vous aimez. Les gens, enfin les hommes. Mon tout premier amour m'avait tout simplement abandonné, pour suivre sa "destinée" accomplir ce pourquoi il était fait mais, lâchement abandonné tout de même. Le second avait perdu la vie. Par ma faute. Le suivant m'avait lui aussi laissé tout simplement parce que je ne m'étais pas sentie le courage de devenir mère. Ils disent vous aimer mais, au final tout ça n'est que pieu mensonge momentané. Depuis j'avais fermé l'accès à mon palpitant déjà bien désabusé. J'avais laissé mon cavalier aller danser avec une de ses amies, enfin une de ses ex copine semblerait-il finalement. J'étais partie prendre l'air sur le balcon. Depuis toute la soirée j'avais cette impression bizarre vous savez comme quand vous êtes épiée mais, que vous ne trouver pas vraiment d'où cela provient. Cela faisait quelques mois que j'avais ce ressentis étrange et si au départ j'ai ben pensé que c'était ce très cher Dante, celui-ci m'avait avoué que cela ne faisait pas aussi longtemps que mon père lui avait donné la mission de me dissuader de bosser pour le milieu. Mon impression elle datait de bien avant. Ce soir encore parmi tout ce monde, elle vint me titiller. Je devais très certainement devenir paranoïaque. Les yeux rivés sur le paysage, les immeubles illuminés, je m'étais remise à penser à ce que deviendrait ma vie et en fait j'étais paumée, je n'en avais pas la moindre idée. Tellement de choses me hantaient en ce moment que s'en devenait étourdissant. Déterminée alors à retourner m'amuser, profiter de ce bal, de cette soirée et à laisser mes tracas derrière moi, je fis volte face brusquement en me faufilant parmi le monde un peu trop brusquement. Je bousculais un gars au passage. Désolée. dis-je simplement avant de lever les yeux vers lui. Là, je restais suspendue comme tétanisée en ayant un raté sur les yeux bleu acier que je venais de croiser. Un petit pincement dans ma poitrine, une sensation étrange de déjà vu, il n'en fallu plus, ce regarde me rappelait des choses du passé. Est-ce qu'on se connait? finis-je par dire alors que je m'étais clairement arrêtée.  

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Surveiller son ex petite amie, sur le papier on pourrait facilement me prendre pour un putain de pervers, un cinglé qui n'a rien d'autre à faire de sa vie et qui n'arrive pas à oublier son premier amour. Mais si je suis ici ce soir et si je garde un œil sur cette fille depuis de nombreux mois ce n'est pas parce que je suis encore sous son charme. Mais bien parce que c'est ma mission... Oui, je bosse maintenant pour son père, enfin pas pour lui exactement mais cette mission vient de lui et je n'ai pas d'autres choix que de l'accepter. Alors bien sûr je ne peux pas dire que ça ne me fait pas bizarre de surveiller mon ex et je ne peux pas dire non plus qu'elle ne me fait plus d'effets. Mais voilà, les choses ont bien changées depuis nos dix-sept ans et maintenant j'ai d'autres priorités, tout comme c'est aussi le cas du côté de la belle que je suis en train de surveiller à distance. Cette dernière est venue au bal en compagnie d'un homme qu'elle fréquente depuis un moment déjà. Son nouveau mec ? L'un de ses nouveaux ? Ouais je dois bien avouer que c'est assez compliqué pour moi de comprendre ce qui se passe dans la tête de cette fille. Elle n'est clairement plus la même qu'à l'époque, mais qu'est-ce que je peux y faire ? Rien tout simplement, je ne peux même pas intervenir puisque je dois rester le plus discret possible selon les demandes de son paternel. Alors me voilà ici ce soir, à cette soirée que je n'apprécie pas particulièrement. Non ce n'est pas nouveau, j'ai toujours détesté ce genre de rassemblement, mais que voulez-vous, il faut aussi être prêt à faire quelques sacrifices pour mener à bien une mission. C'est donc seul que je suis venu au bal pour garder un œil sur la blondinette et ses fréquentations. Est-ce que ça me dérange ? Pas le moins du monde, je me moque complètement de ce que les gens peuvent penser, si je suis seul ici ce soir c'est surtout parce que je n'ai pas envie d'avoir des comptes à rendre et aussi parce qu'en étant seul, je suis nettement plus libre dans mes mouvements. Des mouvements qui m'ont d'ailleurs conduits jusqu'au balcon ou plutôt jusqu'à un groupe de personnes qui se trouvaient juste à côté. Ouais, encore une fois c'est bien pour garder une certaine distance entre elle et moi que je me déplace de cette façon, même si malheureusement le nombre incroyable de personnes présentes ce soir se révèle être un véritable problème. On pourrait pourtant croire le contraire c'est vrai, plus il y a de monde et plus je suis discret mais ça marche aussi dans l'autre sens, puisque plus il y a de monde et plus ma cible peut se faire discrète. Et en parlant d'une éventuelle disparition, voilà justement que la fille vient d'échapper à ma surveillance... En quelques secondes tout s'accélère, bien sûr je garde mon sang froid et me déplace lentement parmi les gens, mais mon regard lui se balade beaucoup plus rapidement, jusqu'à finalement s'arrêter droit devant moi quand quelqu'un vient me percuter. Si ce contact n'a rien d'étrange, il devient tout de suite plus particulier lorsque j'entends la voix d'une jeune femme s'excuser. Je prends alors le temps de me retourner et surtout de baisser les yeux vers la femme qui se trouve maintenant devant moi... Il s'agit de Sanaa... Avec toutes les personnes présentes ce soir, il faut que je tombe sur elle de cette façon... Non la chance n'est clairement pas de mon côté et je vois bien au regard de la belle que celle-ci est en train de se poser des questions. Une va même jusqu'à quitter sa bouche, m'obligeant à secouer la tête de gauche à droite. « Non je ne crois pas. » Je continue alors de la fixer quelques instants avant de détourner le regard. « Désolé on m'attend, je dois y aller. » Et sans attendre plus longtemps, je m'éloigne de l'étudiante pour de nouveau disparaître dans la foule. Bien sûr qu'une partie de moi a envie de lui parler, mais le faire reviendrait à mettre en péril ma mission.  

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Je restais troublée en admirant presque ce regard, comme si j'étais hypnotisée. Oui quelque chose dans ces yeux-là me rappelait autrefois. Cette impression ne voulait pas me quitter. Il ne s'attarda que quelques instant en face de moi, me reluquant avant de me dire que non il ne pensait pas. Il s'excusa d'ailleurs aussitôt, prétextant qu'on l'attendait. C'était assez normal vu l'endroit où nous nous trouvions. Sa cavalière devait très certainement l'attendre impatiemment. J'aurai très certainement du le laisser s'éloigner parmi le foule car pourquoi l'aurais-je retenu et surtout pourquoi je me tournais pour le regarder s'éloigner. S'éloigner aussi rapidement de moi. Il n'avait même pas semblé étonné que je lui sorte cela. Pas même tiqué. Et alors mes pieds se sont mit en marche, bien malgré moi, je me suis mise à le suivre dans la foule et même à accélérer le pas. Bon dieu mais, que me prenait-il de limite le pourchasser. C'était comme si un fil invisible m'avait reliée à lui et qu'il m'entrainait dans son sillage. Non, je ne venais pas d'avoir le coup de foudre, c'est clair, pourtant à le laisser partir, je ne pu me résoudre. Quelque chose ne cadrait pas, quelque chose me poussait à vouloir sonder ce regard une nouvelle fois. Je venais tout juste de le rattraper quand je fini par lui barrer le passage. M'imposant de toute la prestance de ma robe de soirée bleu étoilée. Je le vois alors s'interloquer, j'imagine aisément son étonnement et le fait de me retrouver là une nouvelle fois. Il va sans doute me prendre pour une folle à lier ou je ne sais quoi d'autre. Mais, qu'importe jai suivis ce que mon instinct me dictait. Il est bien plus grand que moi, m'obligeant à lever la tête vers lui. Ma main accompagne mon geste lui prenant le menton sans vergogne ou gêne alors que je scrute à nouveau ce visage. Et là je me dis que je pourrais sans doute me prendre une salve d'insultes ou encore sa mauvaise humeur de se faire ainsi interpeller. Ce visage viril et ses yeux hautain mais, emprunt d'une certaine douceur froide. Ce léger petit accent à tirer aux couteaux. Si particulier et provenant clairement de ma patrie. Un hasard? Le poids des années semblent s'être largement dessinés. Moi je pense que si. Et si c'est une erreur alors désolée mais, ce regard et le fait que tu ne sois pas réellement étonné. En fait je sais très exactement ce que ces yeux-là me remémorent. Un jeune qui dans ce cas à bien changé, bien vieillit, onze années ce n'est pas rien. Dimitri. Voilà le prénom qui ne cesse de harceler mes pensées depuis que je l'ai croisé. Dimitri ou la première fois où mon coeur a basculé. Dimitri ou la première fois qu'il s'est aussi déchiré. Le russe si proche et si vite éloigné qui devrait à présent être tueur à gage pour la mafia si tant est qu'il ai continué dans cette voie. Mais, si c'était le cas que faisait-il au bal de Harvard? Qui accompagnait-il, qui l'attendait et pourquoi ne m'avait-il pas donné signe de vie à son retour. Dimi'? Oui pas Dimitri. Je ne l'appelle Dimitri que lorsque je suis énervée.  

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Pourquoi est-ce qu'elle est là ? Pourquoi a-t-elle quittée ce maudit balcon pour traverser cette foule et finalement me percuter ? Ces questions et bien d'autres sont en train de se bousculer dans ma tête alors que je m'éloigne déjà de la jeune femme que je viens de retrouver. Si elle m'a reconnu ? Oui c'est certain, ou alors elle a au moins un doute, sinon elle n'aurait pas agit de cette façon. Pourtant, lorsque je m'éloigne pour rejoindre mon amie imaginaire, une partie de moi pense que ma couverture est encore intacte et que la belle blonde va tout simplement oublier cette rencontre pour retrouver ses amis. Oui, une partie de moi y croit encore mais cette partie va finalement rendre les armes quelques instants plus tard quand Sanaa va apparaître devant moi une seconde fois. Cette fois je suis obligé de m'arrêter et de l'observer, essayant de comprendre ce qui se passe. Ou plutôt en essayant de jouer le rôle de l'étudiant complètement perdu, parce que de mon côté je sais très bien ce que tout ça veut dire. Je n'oppose d'ailleurs pas la moindre résistance quand la main de la belle vient se poser sur mon menton, je me laisse tout simplement faire tel un pantin dans les mains de miss Droski, qui de son côté ouvre enfin la bouche pour me faire son petit speech. Comment est-ce que je vais pouvoir m'en sortir ? Est-ce que je dois la bousculer et disparaître ? Lui dire ce que je fais vraiment ici ? Non ça serait bien trop difficile à expliquer et ma mission serait un échec. Ouais je suis clairement coincé face à cette fille qui ne veut pas lâcher prise, coincé face à une fille qui si elle est toujours comme à l'époque ne me laissera jamais quitter ce bâtiment sans avoir répondu à ses questions. Pourtant je dois bien disparaître avant qu'il ne soit trop tard, avant que le doute ne soit plus possible, oui je dois clairement prendre la fuite et pourtant je reste là, debout devant mon ex que je surplombe d'au moins vingt centimètres. « Désolé, mais vous faites erreur... Je ne connais pas de Dimi. » Ma main vient alors rejoindre la sienne, non pas pour profiter du contact, mais bien pour y mettre fin, puisque je l'incite à la retirer de mon visage. « Je suis certain que votre ami est dans le coin et j'espère que vous allez le retrouver. Mais comme je vous l'ai dit, je suis attendu et je n'ai pas spécialement envie de faire attendre ma cavalière, je suis certain que vous pouvez me comprendre. » C'est quand même dingue les conneries que je peux balancer quand je n'ai pas envie d'avoir un tête-à-tête avec quelqu'un... Enfin dans un sens c'est faux, puisque j'aimerais pouvoir passer un peu plus de temps avec cette fille, mais voilà c'est impossible, du moins pour le moment... Si ces explications vont suffire à la jeune femme qui se trouve devant moi ? Sincèrement j'en doute, je vois bien à son regard qu'elle n'arrive pas à me croire et qu'elle meurt d'envie de me poser d'autres questions. Reste à savoir si elle va craquer et se lancer ou si contre toute attente elle va réussir à prendre sur elle et s'écarter de mon chemin, pour que je puisse reprendre ma route.

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Plus j'observais ses traits et plus j'étais certaine d'y reconnaitre une personne que j'avais perdue. Je sentis sa main se poser sur la mienne alors qu'il s'en débarrassait pour retrouver libre mouvement. Encore une fois, il me détrompa de cette certitude qui s'était glissée en moi. Il disait ne pas connaitre de Dimi', que je faisais erreur et pourtant il ne s'offusquait pas de cette erreur. Ni de mon attitude un peu cavalière. Il s'excusa aussi en me disant qu'il espérait que je retrouve mon ami et qu'il était attendu une fois de plus et pourtant, il ne reprenait pas réellement son chemin. Je ne crois pas aux erreurs juste au hasard. dis-je tout d'abord en observant le jeune homme qui avait plongé ses yeux dans les miens pendant quelques longues secondes. Il y avait cette pointe de douceur mais, aussi cette froideur qui n'était pas présente avant. Il me fit tout de même hésiter en mettant autant d'aplombs dans sa petite tirade bien qu'elle soit un peu trop étayée à mon humble avis. Mon ami non, il y aurait peu de chances qu'il ne soit ici. Il a préféré s'envoler pour la Russie il y a onze ans et m'abandonner lâchement. Je n'ai jamais eu de ses nouvelles, pas une seule fois. Et si d'aventures il serait revenu, il n'a pas cru bon de me prévenir. Je n'étais pas spécialement obligée de dire tout cela à ce parfait inconnu, oui inconnu puisque c'est ce qu'il sous-entendais avec verve. Est-ce que j'étais convaincue, je ne sais pas. Après tout, je pouvais très bien me tromper mais, pourquoi aurais-je aussi subitement repensé à lui après toutes ces années perdues? Non, c'est faux j'y ai souvent pensé à ce premier amour perdu, à ce départ certes pas inattendu. Oui je savais qu'il aurait à s'en aller mais, je ne pensais pas que ça marquerait la fin de tout. Des règles initiatiques, je ne savais pas tout. Je comprends que tu ne veuilles pas faire attendre ta cavalière, comme je fais attendre certainement mon cavalier. Dommage aussi non je t'aurais proposé un verre pour... M'excuser. dis-je en dévoilant un sourire et en n'ayant toujours pas bougé de ma place. Lui non plus n'a pas bougé. Et puis si vraiment je m'étais trompée, cela aurait été de bonne guerre que je cherche le moyen de m'excuser. Je n'avais pas la moindre idée, de si mon interlocuteur "inconnu" allait rebondir sur toutes mes paroles ou seulement se décider à passer son chemin sans ne plus se retourner. Il avait le choix, les options et les cartes en main bien que je devais bien le dire, je ne m'avouais pas vaincue face à cette impression de le connaitre qui ne voulait pas disparaître de mon esprit tortueux. C'était à la fois étrange et dérangeant de cibler ainsi cet homme qui me dépassait au moins de deux têtes.  

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Comme je pouvais m'y attendre, cette fille qui se trouve devant moi ne veut pas lâcher prise. Bien au contraire elle me fixe et me fait bien comprendre qu'elle ne croit pas ce que je suis en train de lui raconter. Est-ce que je suis un si mauvais menteur ? Est-ce que mon regard me trahi ? Parce que oui, physiquement il n'y a sûrement que ce dernier qui n'a pas changé. Le reste de l'homme qui se trouve devant la belle en ce moment n'a plus rien à voir avec le jeune homme de dix-sept ans qu'elle a connu. Alors oui si elle doute c'est sûrement à cause de mon regard et c'est bien à cause de celui-ci que j'ai autant de mal à faire avaler ce mensonge à cette pauvre étudiante qui aimerait tant revoir son ex petit ami. Mais malheureusement pour elle, je ne souhaite pas lui faire ce plaisir, ou plutôt je ne peux pas lui faire ce plaisir. Non je n'ai pas le droit et je ne suis même pas certain qu'elle pourrait le comprendre si je venais à lui expliquer. Alors oui, je garde le silence, je continue de jouer mon rôle tandis que de son côté elle revient à la charge avec de nouvelles paroles. Cette fois elle parle clairement de moi, de ce qu'elle a pu vivre avec mon départ et surtout du comportement que j'ai pu avoir pendant tout ce temps. Oui j'ai été un véritable fantôme je ne le cache pas, mais j'ai eu de bonnes raisons de le faire, des raisons qu'elle ne pourrait sans doute pas comprendre. « Je suis désolé pour vous et votre ex mais, je suis certain qu'il a eu de bonnes raisons d'agir ainsi. » Je hausse finalement les épaules alors que mes sourcils étaient doucement en train de se froncer. Non, je ne dois pas perdre mon sang froid même si je sais très bien que ma couverture est presque entièrement grillée. « Et s'il a été refaire sa vie ailleurs, alors il est peut-être temps pour vous de faire la même chose, vous ne croyez pas ? » Oh oui c'est clairement une torture pour moi de dire ce genre de phrase mais en même temps qu'est-ce que je peux dire d'autre ? M'excuses et la prendre dans mes bras en essayant de faire la paix ? Non ça ne me ressemble pas et en plus de ça je ne peux tout simplement pas. Ce que je peux simplement faire c'est encaisser les attaques qu'elle prend un malin plaisir à me lancer et trouver une solution pour m'éloigner d'elle. Une mission qui s'annonce beaucoup plus difficile que prévu puisque la demoiselle souhaite maintenant m'inviter à prendre un verre pour se faire pardonner son erreur. « Comme vous venez de le dire, vous ne devez pas faire attendre votre cavalier. Celui-ci est peut-être déjà en train de vous chercher et je n'ai pas envie de faire des histoires entre vous simplement parce que vous êtes ici à me parler au lieu d'être à ses côtés à profiter de cette soirée. » Fixant toujours mon interlocutrice, j'espère que cette dernière réponse sera suffisante pour la faire partir, même si bizarrement une partie de moi souhaite l'inverse.

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Je n'arrivais pas à me départir de cette sensation de déjà vu, de cette étrange impression que j'avais à chaque fois que mes prunelles plongeaient dans son regard d'acier. Je pouvais toutefois me tromper et c'était ce qu'il n'avait de cesse d'avancer. Si je ne me trompais pas, le poids des années avaient déformés ces traits juvéniles pour sublimer son visage, pour le marquer plus durement. Par le passé je pouvais le fixer sans relever le menton. Mais, selon ses dires je me fourvoyais jusqu'à ce que cet homme reprenne la parole. Prenant la défense quasi de mon fantôme du passé, à ceci près qu'il venait de parler de mon ex. Oui j'avais bien entendu et mon palpitant manqua un battement. Je venais de lui parler d'un ami de longue date et lui venait de transformer le tout en relation amoureuse du passé. Par quelle magie, quel subterfuge, avec quelle boule magique de voyant aurait-il pou détenir cette vérité. Impossible, le grand gaillard qui se tenait devant moi venait amplement de se trahir. De bonnes raisons peut-être mais, des raisons que j'aimerai bien qu'il tente au moins de m'expliquer. Il avait sans le vouloir vendu sa propre mèche mais, j'attendis avant de relever. Je me doutais bien que Dimitri ne m'aie pas attendu pour refaire sa vie comme l'avançait le jeune homme devant moi. Il me disait même qu'il serait peut-être temps que je fasse la mienne. Oh j'avais bien essayé deux ou trois fois, avant de lamentablement échouer. Alors je me suis mise à brûler ma vie par les deux bouts. Certains pensent que ça me donne des airs de salopes et d'autres effacent les préjugés machos. On essaie tous de la refaire tant bien que mal, pour certains c'est une réussite pour d'autres des échecs. Je ne suis pas de celles qui aiment perdre, je me bats pour tout aussi longtemps qu'il le faut, je n'ai pas perdu mes illusions de jeune fille, je me suis juste perdue en chemin. Et toi c'est onze années ont été une réussite ou un échec Dimitri Milanov? Juste comme ça j'ai parlé d'un ami. Seul le principal intéressé pouvait savoir que ce n'était pas qu'une simple amitié. Je sais, je me doute qu'il va encore trouver le moyen de se dérober, de faire une pirouette pour se reprendre, je me doute bien qu'il est doué pour manipuler et détourner la vérité. Surtout s'il est devenu celui pour quoi il est parti. Mes doutes se précises clairement. Même s'il s'amuse à détromper mon ressenti. Je ne pense pas que mon cavalier me fasse une crise parce que je discute avec quelqu'un, de plus il semblait avoir une bonne "amie" à voir. Bonne amie oui n'est-ce pas, une amie qui a la même tête que son ex défunte. Ce qu'il en est de sa propre cavalière dont j'avoue j'aimerai bien connaitre l'identité, enfin... Je ne sais pas peut-être qu'il ne devrait pas la faire ainsi patienter oui parce que d'après nos surenchères verbales, il a beau vouloir s'en aller, il est toujours là devant moi.   

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Pourquoi est-ce qu'elle ne disparaît pas tout simplement dans la foule ? Pourquoi est-ce que je ne prends pas la fuite non plus d'ailleurs ? Ces questions se bousculent clairement dans ma tête, parce que oui ça m’inquiète assez de voir que je suis là devant cette fille et que je suis tout simplement incapable de prendre la fuite comme je devrais le faire. Ça serait pourtant la meilleure solution, en partant maintenant j'éviterais pas mal de soucis et surtout de longues explications qui au final seraient tout simplement inutiles. Oui mais voilà, je suis toujours debout devant mon ex à essayer de me faire passer pour un autre, alors que de son côté elle a très bien compris qui j'étais vraiment. Elle prend même un malin plaisir à essayer de me piéger, un peu comme-ci c'était un jeu à ses yeux alors que ce n'est bien entendu pas le cas. Et me piéger elle va justement réussir à le faire, enfin disons plutôt que je vais me faire avoir comme un vulgaire débutant et tout ça à cause d'un simple mot. Oui, un simple petit mot, un vulgaire terme qui va me faire passer de suspect à coupable en un quart de seconde seulement. Mais ça je ne vais pas le découvrir tout de suite... Non, la demoiselle va s'amuser un peu avant de me faire cette révélation, elle va continuer de me prendre pour un simple étudiant et attendre le bon moment pour me balancer tout ça en pleine tête. Une phrase qui va claquer claquer dans ma tête un peu comme-ci quelqu'un venait de me coller une bonne gifle dans l'espoir de me faire revenir à la réalité. « Désolé... Je... Je ne savais pas, c'est juste que la façon dont vous parlez de cet homme laisse clairement penser qu'il était plus qu'un ami à vos yeux. » Je hausse une nouvelle fois les épaules, essayant de me dégager comme je peux de cette situation qui devient de plus en plus délicate. « Ecoutez, je lui ressemble sûrement beaucoup, mais pourquoi est-ce que je m'amuserais à vous raconter tout ça ? » Ne quittant pas celle qui aurait pu être ma cavalière du regard, j'essaie désespérément un moyen pour mettre fin à cette discussion et par la même occasion pour limiter la casse. Parce que oui, même si elle rend les armes ce soir, rien ne me prouve qu'elle ne cherchera pas à me retrouver demain ou dans les prochains jours. Oui je suis clairement dans la merde, aussi bien moi que ma mission et je déteste ça... « Il n'est peut-être pas jaloux, mais ça serait tout de même dommage de voir votre soirée gâchée à cause d'un inconnu vous ne croyez pas ? » Et même si je ne suis pas un inconnu qu'est-ce que ça change ? Pourquoi est-ce qu'elle cherche autant à me faire avouer ? Que je sois de retour ou non ne change rien à sa vie, à sa nouvelle vie même je dirais, puisque de son côté elle n'a pas non plus cherchée à me contacter pendant mon long séjour en Russie, alors qu'elle aurait pu facilement le faire grâce à son paternel. Nous, nous avons tout simplement pris des chemins différents et je ne comprends pas pourquoi elle souhaite maintenant me voir débarquer sur la même route qu'elle.

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Il est là devant moi et il a beau encore trouver le moyen de nier alors qu'il a laissé échapper cette chose qu'il ne pouvait pas savoir. Non car même si j'en ai parlé avec quelconque fougue, je n'ai pas laissé transparaitre de sentiments envers la personne que je mentionnais. C'était tellement loin d'ailleurs tout ça, ce départ, cette peine. Cette colère aussi de passer au second plan, bien que je comprenais qu'il n'avait pas eu réellement le choix. Il était né pour ça, fait pour ça, c'était son chemin. Mais, encore une fois il tentait de tout rattraper, de faire croire que j'avais laissé transparaitre de la faiblesse. Et malgré ces quelques doutes qu'il prenait malin plaisir à faire s'insinuer en moi, un autre doute s'emparait réellement de moi. Il voulait délibérément m'éviter. Si c'était Dimitri, il n'était pas prêt à m'avouer son retour ni même à s'expliquer sur ce long silence et encore moins ce qu'il faisait là ce soir. Si tel était le cas alors que n'étais qu'un fantôme de son passé et lui du mien. Je ne pense pas avoir insufflé une telle chose... soufflais-je presque peut-être trop bas pour qu'il ne puisse saisir le sens de mes mots. S'il lui ressemblait? Peut-être bien, sauf cet air un peu plus hautain, un peu plus froid. Il avait changé mais, seul son regard m'aiguillait. Un regard qu'il tentait de masquer mais, dont la douceur balayait mon visage sans arrêt. Si tu étais cet homme-là, tu pourrais très bien vouloir éviter la confrontation. Car cet homme-là sait parfaitement qu'il y en aura une et qu'elle sera loin d'être facile. Oh oui car si quelqu'un au monde connaissait et surtout essuyait mon tempérament de feu, ça avait été Dimitri. Tempérament que seul la présence de ce gars-là pouvait faire ressurgir du tréfonds de mon âme. Il n'empêche qu'il était toujours là devant moi et qu'il ne tentait même pas de se dérober une nouvelle fois. Non, il restait là à me parler, comme pour sonder mes réactions ou peut-être alors pour me faire parler. Tout comme je tentais en somme de le faire moi-même. Oui ses deux pieds étaient bien ancré sur ce sol, sans tentative d'avancer, de s'en aller, de me fuir. Jaloux? Je ne pense pas, si tel est le cas, je pense qu'il se gardera de me le signifier. Et pourquoi un simple inconnu serait-il susceptible de gâcher ma soirée, dites-moi? Question de pure logique si je ne le connais pas sa présence ce soir ne m'importe pas, elle n'importerait pas mon cavalier non plus, simple hasard de rencontre et à priori rencontrer un inconnu ne constitue pas une interdiction ou un soucis. D'un visage blasé, je passe au sourire. S'il n'est pas celui que mon ressenti me dicte alors mon babillage inutile semble tout de même le cptiver suffisamment pour prendre le temps de m'adresser quelques mots.  

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Je dois prendre la fuite oui, c'est la meilleure chose à faire, puisque plus je passe du temps ici en compagnie de cette fille et plus je prends le risque de me faire avoir. Même si bien sûr c'est déjà en partie le cas, puisqu'elle a déjà compris qui j'étais vraiment. Enfin une partie d'elle a compris, je dirais que l'autre à peut-être encore un petit doute mais que ce n'est qu'une question de temps avant que les choses changent. Alors oui je dois m'éloigner le plus rapidement possible de cette jolie blonde, mais j'en suis tout simplement incapable... C'est un peu comme-ci elle était capable de prendre possession de mes pieds puisque ces derniers ne veulent plus bouger. Mon esprit lui lutte pour trouver une solution et même si pour le moment j'arrive à trouver des parades, je sais bien que je ne pourrais pas faire ça indéfiniment. Bien sûr je peux abréger la conversation, mais voilà, la jolie blonde qui se trouve face à moi sait quels mots utiliser pour capter mon attention et me donner envie de rester ici à échanger avec elle, oubliant ainsi ma cavalière imaginaire. « Dans ce cas cet homme a peut-être raison d'éviter la discussion. » Je hausse légèrement les épaules, dérivant par la suite la conversation vers le cavalier de mon ex petite amie qui pourrait être jaloux. Celle-ci me répond alors qu'il n'aurait aucune raison de l'être et pour le coup je veux bien la croire, après tout leur histoire a l'air d'être assez sérieuse, alors ce n'est pas une petite conversation avec un inconnu lors du bal qui va briser tout ce qu'ils ont pu construire. « J'en ai aucune idée, si vous me dites qu'il n'y a aucun problème alors je ne peux que vous croire. En attendant ma cavalière elle risque d'être jalouse si je reste trop longtemps en votre compagnie. » Qu'est-ce que je peux raconter comme connerie c'est dingue... C'est bien le côté le plus chiant de ma mission, devoir raconter ce genre de mensonges à cette fille qui pendant un bon moment a été à mes côtés. Mais voilà je n'ai vraiment pas le choix. Est-ce qu'elle va le comprendre un jour ? Sincèrement j'ai de gros doutes, je sais qu'elle est du genre rancunière et que ça sera encore pire quand je lui dirais qu'elle a raison. « En tout cas c'était très sympathique d'échanger quelques mots avec vous, mais je dois vraiment y aller. Puisque vous êtes étudiantes nous allons peut-être nous revoir un jour. » Une chose est sûre, moi je vais la revoir, après est-ce qu'elle aura l'occasion de m’apercevoir une nouvelle fois ? Non, en tout cas je vais faire mon maximum pour éviter ça. Bien entendu j'aimerais mais pour le bien de la mission mais aussi pour le nôtre, je pense que je devrais éviter et la laisser refaire tranquillement sa vie.

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