Elle est toujours efficace l'excuse de la belle mère

Un après-midi shopping entre copine, habituellement c’est quand on part avec sa best dans le centre commercial pour flâner dans les magasins, et trouver le petit haut sympa, ou la paire de chaussure qu’il faut ! C’est à ça que devrais ressembler une après-midi-shopping. Et c’est ce que j’avais d’ailleurs promis à Amanda en lui demandant de venir passer la journée avec moi…mais comment dire, avant d’en arriver à cet instant-là, j’avais omis – exprès – de lui dire que si je devais faire les boutiques, c’était pour trouver le cadeau idéal, le petit truc parfait pour un dîner de ce soir…chez la mère de Paris ! Autant dire que demander à sa meilleure amie de nous aider à trouver un truc pour une belle-mère, c’est carrément « tendre un piège » !

Bon Amanda me connaissait suffisamment pour savoir que je tenais mes promesses : Alors si je disais qu’on irait faire les boutiques, on irait…mais il fallait juste en prime trouver le petit geste qui fait la différence pour Grace Maconahey !  A cours d’idée parce que je ne connaissais finalement pas du tout ma « belle-mère », Amanda avait suggérer des fleurs. J’avais un peu bougonné avant d’entrer dans cette boutique du centre-ville, en déclarant qu’un bouquet de fleurs serait peut-être un peu trop banal, voire insuffisante, mais Amanda avait réussi à me convaincre que pour le moment c’était ça ou rien... Et si au pire, dans l’après-midi je finissais par trouver quelques choses, je n’aurais qu’à l’acheter et lui offrir les deux !

La clochette de la boutique s’était mis à retentir à notre arrivée, et je regardais autour de nous pour remarque le côté très simple et rustique de cette boutique. On était loin des fleuriste aux décorations ultra moderne qui dénaturaient la qualité et l’essence même d’un bouquet finalement…et cette boutique respirait la nature justement !!! On allait dans les petites allées de la boutique et j’osais dire à mon amie : « Sérieusement, même pour les fleurs, je ne suis pas douée pour choisir : c’est vrai quoi ? Qu’est-ce que je dois prendre moi comme bouquet pour dire « Merci de l’invitation, c’est sympa…bien que surprenant ?! » » je me mettais à rire légèrement à l’attention de mon amie quand mon regard croisa celui d’un homme qui ne m’était pas inconnu. Amanda me montrait quelques fleurs çà et là, mais je n’écoutais pas : je restais les yeux rivés sur cet homme…il travaillait ici ?! Monsieur « Le pur », ICI ?! Je fronçais un instant le regard avant de me tourner vers mon amie, qui continuait de me parler…puis je virais à nouveau mon attention sur l’homme, sur Amanda. Sur l’homme…Allez savoir ce qu’il s’était passé dans ma tête à ce moment-là, mais je donnais un coup de coude à mon amie et lui demandait « Dis, tu ne voudrais pas aller lui demander de nous aider ?! Moi j’ai peur de dire n’importe quoi si je lui demande. Je suis déjà là en train de galérer pour trouver un cadeau depuis tout à l’heure… » aouvais-je alors que je voyais l’homme quitter sa place en caisse pour venir se diriger non loin de nous, à à peine un metre pour ajuster quelques pots.

Amanda avait été accaparée par sa meilleure amie pour l’après-midi entière ; ce qui, au fond, ne la dérangeait pas tellement puisqu’elle adorait passer du temps en sa compagnie. Summer avait besoin d’un cadeau et Amanda aurait pu lui être utile mais il n’en était rien puisqu’elle n’avait aucune idée de ce que l’on pouvait bien offrir à une belle-mère. Miss Maconahey, aka Summy pour les intimes, avait fait exprès d’attendre la dernière minute pour signifier à cette chère demoiselle Connor que cette après-midi était plutôt synonyme de « galère » plus que d’ « emplette ».

C’est naturellement qu’Amanda proposa à sa chère amie d’acheter des fleurs à cette fameuse Grace qui semblait l’impressionner tant. Elle comprenait que Summer se démène pour sa belle-mère mais de là à galérer pour trouver un petit geste, non merci se disait-elle. Les fleurs étaient le présent le plus simple et le plus sûr de tous les cadeaux possibles et inimaginables. Un petit bouquet de rose faisait plaisir à n’importe quelle femme sur cette planète et Amanda était persuadée de ce qu’elle avançait.

Après avoir regardé de nombreuses vitrines, elles étaient tombées sur une petite boutique de fleur qui semblait idéale. Elles y étaient entrées et avaient commencé leur recherche. « Ne t’inquiète pas, peu importe la sorte de fleur, elle sera obligé d’aimer. » Dit Amanda suite aux propos de sa meilleure amie qui chinait l’association botanique parfaite. S’avançant un peu plus loin, Amanda regardait les roses qui se présentaient devant elle. Ses préférées étaient magnifiques : De grosses roses rouges et amplement parfumées. « Regarde celles-ci ? Elles respirent l’amour ! C’est parfait pour lui dire que l’aime malgré tout… » La jeune blonde brandit une rose devant son amie tout en ricanant quelque peu. Cherchant de nouveau l’assemblage qui allait aller à madame, Summer donna un coup de coude à la norvégienne tout en lui demandant si elle pouvait demander de l’aide à l’homme qui s’occupait de la boutique. Alors, elle releva le nez de ses fleurs pour regarder en direction du fleuriste. Quelle surprise tenait-elle là, il s’agissait d’Isaiha, le jeune homme du bal. Instinctivement, un sourire s’inscrivit sur les lèvres mordues de la jeune étudiante, se remémorant les quelques minutes passées en sa compagnie. Le désir de Summer ne se fit pas attendre puisqu’il vint directement leur demander si elles avaient besoin d’aide. « Oui pourquoi pas. » Dit-elle, les lèvres étendues tandis que ses yeux ne lâchaient plus ceux du jeune homme. « Mon amie cherche un bouquet de fleurs à offrir à sa belle-mère. » S’empressa-t-elle de dire tandis que son regard se replongea sur les présentoirs non loin d’elle. « Les roses sont magnifiques mais c’est peut-être trop solennel… » Ajouta-t-elle, tandis qu’elle laissait Summer ignorante du fait qu’elle connaissait ce vendeur aux bras bien trop séduisants…

Est-ce que j’avais un pouvoir surnaturel ?! Du genre, appeler par télépathie les personnes auxquelles je pense et auxquelles je demande intérieurement de venir ?! Franchement, à voir le jeune homme du parc débarqué le premier vers nous alors que j’étais déjà en train de comploter pour qu’Amanda aille le voir, ça méritait réflexion. J’essaierai tout à l’heure en rentrant tiens, avec Paris : je penserais intérieurement « Prends-moi là, maintenant tout de suite, sur le canapé » et je verrais s’il réagit à ma volonté intérieure ?! …hmm quoique…nan, c’est peut-être pas un bon exemple ça. Il serait bien capable d’y avoir pensé avant moi et le faire avant même que je le lui demande par la pensée !

Enfin bref, revenons-en à nos moutons…ou plutôt, à mes deux petits agneaux à côtés de moi. Le jeune homme, dont le côté bourru me rappelait quelqu’un, proposait son aide et moi j’observais Amanda, souriante au possible, qui venait résumer mon problème. Elle proposait les roses, mais pour ma part, je décidais de choisir cet instant pour intervenir et jouer à mon petit jeu : Lequel ?! Celui de cupidon ! Je sais, je sais, je sais…pourquoi, tout d’un coup, faut-il caser ma meilleur amie avec le premier venu. Eh bah justement, pour moi, ce mec, ce n’est pas le premier venu ! Les lourdingues d’Harvard qui, sous prétexte qu’ils sont beau-gosse, ou digne du prince charmant, pensent avoir le droit de traiter mon amie comme une pauvre chose qu’on jette quand on en a plus besoin, ça commence à me gaver sérieusement. Il lui fallait quelqu’un qui sorte de l’ordinaire, et qui soit bien loin de ce que l’homme métrosexuel à la mode peut offrir. Il fallait un HOMME pour Amanda ! Mais un homme sain…et ce mec-là ?! Bien que bourru, il était bel homme, n’avait rien d’un étudiant, et …je ne sais pas, il y a un truc ! Un truc que je n’explique pas, mais qui me fait croire qu’il est l’homme de la situation pour Amanda. « Nan je ne pense pas que c’est solennel pour ma part, c’est juste que...normalement, chaque fleur à un symbole nan ? Un message à faire passer, n’est-ce pas ?! Ces roses, je pourrais les offrir, mais pas à ma belle-mère. Je pourrais les offrir à Amanda » lançais tout en désignant mon amie et de regarder à nouveau le bellâtre « Hein, c’est vrai quoi : quand on la regarde, on a envie de lui offrir des roses, n’est-ce pas ?!...rouge, ce serait encore mieux ! »

Summer prit la parole et Amanda se mit à la regarder d’une manière déconcertante. Qu’était-elle en train de faire ? Sa jeune amie était tout simplement en train d’arranger quelque chose avec le fleuriste, enfin, Isaiha. La jeune norvégienne fit de gros yeux à sa meilleure amie comme pour lui démontrer sa surprise. Amanda avait envie de lui crier : « Mais qu’est-ce qui te prends Summer ?! » mais rien ne sortit de sa bouche, elle restait de marbre et complètement perturbée, presque gênée par ce qu’elle venait de lâcher au commerçant.

Le jeune homme embraya ensuite, restant lui-même froid et distant, tel qu’elle l’avait connu au bal quelques temps auparavant. Il resta complètement stoïque et professionnel puisqu’il ne réagit pas forcément au commentaire de Summer et continua dans la recherche d’une idée de bouquet pour Grace Maconahey après avoir dit à Summer que les roses rouges étaient faites pour être offertes par les hommes aux femmes. Ces paroles furent intrigantes pour Amanda qui s’en souciait une demi-seconde seulement avant de se reconcentrer sur la recherche du cadeau idéal.

« Oh oui, des lys c’est parfait, non Summer ? » Dit-elle alors que le jeune homme venait de proposer un bouquet au duo de jeunes femmes.
Puis, quelques secondes plus tard, Isaiha lui demanda si sa cheville allait mieux et à ce moment, Amanda releva le nez vers lui, complètement surprise par une telle question et persuadée qu’il ne s’en soucierait en aucun cas. « Eh bien, j’ai troqué ma paire de talon pour des baskets, alors, ça va beaucoup mieux, merci. » Répondit-elle, un sourire lumineux s’affichant sur son visage poupon. Un jeu de regard se mit à perturber la jeune norvégienne qui regarda directement les fleurs, pour faire diversion, du moins pour essayer de faire diversion à quelques pensées bien trop intrusives…

Entre celui qui comprend rien de mes intentions, et celle qui justement à tout capté et me lance un regard de tueuse, autant dire que je n’étais pas aidée. J’ai d’ailleurs failli éclater de rire face à la remarque du jeune homme concernant mon envie d’offrir des fleurs à une femme alors que je n’étais pas un homme ? J’ai à faire à qui exactement ? à un homophobe ou à un mec qui est encore bien plus pur et innocent que je le pensais ?...quoiqu’il en soit, c’était à Amanda que je voulais que ce bellâtre plaise ! Et à voir sa nervosité et le sourire qu’elle avait aux lèvres, je faisais bien de vouloir jouer les Cupidon de service.

Le fleuriste au corps de Bucheron me proposait alors un bouquet de fleurs que je trouvais fortement magnifique je dois bien l’admettre, mais sincèrement, l’idée de Cadeau pour Grace n’était soudain plus ma priorité ! J’écoutais Amanda me signifier qu’elle trouvait le bouquet et moi je souriais en coin en continuant mon petit jeu « Oui, IL est parfait… » Répondais-je en faisant exprès d’insister sur le pronom et de ne pas préciser que je parlais du bouquet. « Je comprends qu’il puisse te plaire Amanda » ajoutais-je avant de tout de même enchérir sur la belle-mère pour ne pas éveiller les soupçons du jeune homme : Qu’Amanda comprenne ce que je cherche à faire, ça ce n’est pas grave, je sais très bien qu’elle allait me demandé des explications plus tard…mais lui, autant le laisser ignorant. Voilà pourquoi je déclarais avec plus de sérieux : « Je ne connais malheureusement pas trop les gouts de ma belle-mère. Mais c’est fleurs seront sans doute du plus bel effet. Peut-on ajouter un peu plus de couleur par contre ? » Je m’attendais à voir le jeune homme me répondre, mais ce dernier avait les yeux rivées sur mon amie (Bon signe). Seulement, au moment où il ouvrit la bouche, je reculais presque imperceptiblement de surprise. Ils se connaissent ? C’est quoi ce bazar ? Pourquoi je suis pas au courant ?! Pourquoi on ne me dit rien à moi ????!!!!

Je regardais la blonde qui me servait de meilleure amie en me disant que c’était finalement elle qui allait devoir m’expliquer deux trois choses !! Je croisais les bras contre ma poitrine tout en la fixant et en arquant un sourcil avant de dire « voyez-vous ça ?!... » En réponse à cette histoire de basket dont je me foutais éperdument. Moi ce que je voulais savoir c’est : « NAN mais pourquoi tu m’as pas dit que tu connaissais Mr Pur et Innocent »

La meilleure amie d’Amanda ne cessait de lancer quelques réflexions sommes toutes équivoques les unes avec les autres. La jeune femme avait l’impression qu’elle essayait de lui faire passer un message, comme si elle connaissait déjà Isaiha et qu’elle voulait qu’elle se rende compte qu’il était « Idéal ». Amanda regarda à plusieurs reprises sa meilleure amie dans les yeux, fronçant les sourcils d’incompréhension tout en écarquillant les yeux tellement elle commençait à être gênée de la situation. Elle n’en voulait pas à Summer et d’ailleurs, elle allait certainement en rigoler en sortant de la boutique, mais sur le moment, Amanda se sentait poussée dans les bras de cet homme qu’elle connaissait à peine ! « Il est parfait, oui. » Ajouta-t-elle en regardant Summer dans le yeux, essayant de délier dans son regard quelque chose qui lui indiquerait qu’elle plaisantait…

Après, Summer émit l’idée selon laquelle le bouquet avait besoin d’un peu de couleur et Amanda acquiesça immédiatement d’un grand sourire. « Oui, du rose ! » S’écria-t-elle tout en souriant et détournant le regard vers le jeune homme. Lorsque lui-même évoqua sa cheville, il était sûr que Summer allait se poser des questions et Amanda la regarda directement avec un petit sourire. « Nous nous sommes déjà rencontrés au bal en fait… » Avoua-t-elle tout en souriant tandis qu’Isaiha continuait de faire des propositions toutes aussi délicieuses les unes que les autres. « Les magnolias sont de magnifiques fleurs ! T’en penses quoi Summer ? » finit-elle, un large sourire aux lèvres, du genre, « Tu vois pour une fois je suis en avance sur toi ! »

Alors comme ça, Amanda et Mr Pur se connaissait déjà ? Je remarque d’ailleurs qu’il vaut mieux que je continue de l’appeler de ma tête « Mr Pur et Innocent » parce que si je raccourcis comme je viens de le faire quelques secondes plus tôt, j’ai plus l’impression de citer une marque de produit ménager ! Vous voyez de quoi je parle ? Enfin bref, revenons-en à nous moutons : Ils se sont croisés au bal, et à peine avais-je entendu cette révélation que déjà je baragouinais, mâchoire serrée, quelque chose que seule ma meilleure amie pouvait entendre « Eh bien y’en a une qui en a bien profité pendant que je n’étais pas là, ce soir-là… » Je décroisais les bras et inspirais profondément alors que le fleuriste me fit une proposition de couleur et de fleurs. J’avoue que son idée paraissait somme toute intéressante mais…encore une fois, je ne connaissais pas suffisamment ma belle-mère pour savoir ce qu’il lui plairait. Mais le message transmis par ces fleurs était sans doute le plus juste.

« Je pense que…Mr P... (Oups, pardon)…Monsieur, fait propose un excellent » répondais-je à mon avis avant de tourner la tête vers le principal intéressée, l’air tout nouvellement gênée. « En fait euh…comment dire… j’aurais bien voulu l’avis de mon petit-ami avant, histoire de voir ce qu’il en dit. Mais euhm, pour cela, je devrais…prendre une photo. Avec mon portable. » Déclarais-je un peu hésitante tout en fouillant nerveusement dans mon sac. « Est-ce que vous…enfin…est-ce que vous acceptez que je le fasse ou…euhm…là encore, je devrais m’abstenir de le faire ?! ». Je lui demandais ça le plus gentiment et le plus prudemment du monde, parce que je ne voulais pas gêner cet homme, bien que j’avais encore beaucoup de mal à comprendre ce qu’il l’avait poussé à croire dans sa vie que, prendre une photo c’était voler une âme…