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Comme une brebis égarée
Je ne regrettais plus de m'être rendue jusqu'ici, qu'importait les heures de vol que j'avais fait. Peu de chose pourrait d'ailleurs était importante si ce n'était cette mémoire que je tenais à retrouver. Durant presque deux mois, j'avais évolué dans un environnement totalement différent que celui dans lequel ma mère m'avait fait évoluer. Le Chili était le plus beau pays où il m'avait été donné de vivre pour l'accueil que j'avais eu auprès de cette famille qui s'était occupée de moi, comme l'on s'occupait de son enfant. Seulement si, ce pays avait eu cet effet bénéfique sur ma façon d'appréhender le monde qui m'entourait, j'ignorais encore celle que j'étais devenue entre New York et ma troisième année à Harvard. Sept années de ma vie me manquait, sans véritablement me manquer avant que je ne pose l'hypothèque que mes cauchemars cesserait surement le jour où j'aurais retrouvé la mémoire.
Je haussais les épaules pour toutes réponses. Je ne comptais pas rester très longtemps de toute façon... Enfin ça c'était surtout avant de tomber sur Noah, car présentement, je n'avais envie d'aller nulle-part. Je riais tout bas, en entendant sa seconde réponse. Parce que ça t'arrive souvent ? le taquinais-je aussitôt.
Son regard se posait toujours sur moi, je l'observais aussi, finissant bien sûr toujours par me détourner de lui. Il tirait sur sa cigarettes, je l'imitais, mes poumons semblaient être habitués à ce traitement, je toussote tout de même, me raclant la gorge pour me contenir. Tournant ma tête vers Noah, il riait, j'en souriais d'ailleurs, même si je n'étais pas sur de savoir ce qui lui avait fait rire. J’attendais finalement ma réponse, voyant pourtant bien la gêne que cette dernière avait provoqué, me sentant à mon tour gênée moi aussi. Je me mordais l'intérieur de la lèvre, attendant une réaction extérieur, ne sachant pas vraiment si j'en obtiendrai une.
Noah reprenait la parole, faisant référence à ma précédente question sur ma consommation de tabac, pour exemple. Je hochais vivement la tête pour lui signifier que je voyais à quoi il faisait référence, sans pour autant capter où il voulait en venir. Je baissais alors les yeux sur ses mains qui sur lesquelles il s'était appuyé pour avancer vers moi, nos corps sont proches, certaines parties de celui-ci se touchent, se frôlent... Ma respiration se fait plus rapide, tandis que je tente de rester impassible. Intérieurement il n'en est rien ! Est ce que cela se voit-il ? Bon sang j'espérais que non. Des papillons virevoltaient au creux de mes reins, agréablement, se frisson se prolongeait. Si proche... Et toujours plus, Le beau brun réduit lentement l'espace qui nous sépare et le voyant regarder mes lèvres, comme cherchant dans son hésitation un quelconque feux vert de ma part. Ses yeux se posaient sur mes lèvres que j'avais entre-ouvertes, avant qu'il ne dépose un baiser sur le coin de mes lèvres. Mon coeur s'emballe, ma respiration également, je savoure cet échange aussi bref que doux, souhaitant ardemment le prolonger bien sûr, mais n'osant rien faire qu'il n'est pas entamé auparavant. Paupières closent depuis dieu seul sait quand, je sens de nouveau à nouveau ses lèvres plus proche de mon cou cette fois. Je penche ma tête pour mieux recevoir ce baiser, tous mes sens sont en éveils. Son souffle dans mon cou ne me permet pas vraiment de reprendre contact avec la réalité. A t-il dit quelque chose ? Oui ! Concentre toi Mecky. J'en avais même oublié ma question. Cette dernière se perdait dans la bourrasque qui m'avait traversé. Hum... Je... fis-je tout bas prenant ensuite le temps de déglutir lentement. Puis incapable de prononcer la moindre phrase cohérente, je me mets à rougir violemment tout en secouant la tête tout comme pour me cacher par mes longues boucles blondes. La tête basse, je gardais les yeux au sol sur ma main si proche de la sienne et je relevais la tête, lentement, un sourire gênée planait encore sur mes lèvres. Sa question méritait-elle vraiment une réponse... N'était-elle pas évidente ? Comme un constat qu'il avait tenu que je mette en évidence seule. Que... commençais-je à donner comme début de réponse en reprenant la parole. ... J'ai envie de recommencer.
Mon coeur s'emballait de nouveau, un mélange d'excitation et d'audace... Peut-être un peu de peur aussi. Rien qui ne m'empêcha cependant de franchir à mon tour, aussi rapidement que je le pus - ce qui était d'ailleurs assez lent - la distance qui séparait mes lèvres des siennes. Ses dernières flirtèrent, s'effleurèrent et se touchèrent enfin dans un baiser. Timide d'abord que je doubla bien vite d'un second, plus tendre, plus gourmand, que je ne me priva pas de pronlonger.
Là encore, de nouvelles images, envahissaient mon esprit, plus troublantes mais aussi plus précises. Des images de Noah et de moi nous embrassant fougueusement moi plaqué contre le mur, ou le plaquant moi même avec la même ardeur. Un mur identique à celui contre lequel nous étions, sans pour autant que le lieu soit identique. Je reconnaissais la Eliot House. La musique en arrière plan, le goût de la cigarette dans sa bouche et dans la mienne, ces baisers qui déferlaient tant d'émotion et de sentiment oublié. Haletante, je m'écartais de lui fronçant légèrement les sourcils aussi troublée qu'excitée par ce rapprochement, ces images, ce contact, son parfum, sa présence. Cette fille, ça avait été moi... Dans ses bras, c'était moi. Pourtant si j'arrivais à ressentir la même chose qu'elle, le reste me semblait si lointain...CODE BY RESSAPANDA.
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