Méline ✗ l'alcool c'est de l'eau

Il devait être quatre heure du matin quand je rentrais enfin sur le campus, il était pas si tard vu que d'habitude je voyais l'aube en rentrant mais disons que là j'étais tellement morte à cause de tout c'que j'avais bu et pris ce soir que ouais je voulais vite retrouver mon lit. J'étais toute heureuse une fois devant la mather house mais ma joie s'envola assez vite quand je voyais que la porte était complètement fermé. C'est quoi la logique de fermer une maison où chaque étudiant rentre pas avant deux heures du mat parce qu'il fait la fête ? « Non mais pourquooooooi. » Dis-je d'un long soupire, ouais dans un moment comme ça j'avais clairement besoin de pleurer du mon sort. Je décidais finalement de m'asseoir sur les marches en allumant une cigarette, trop dépriment. Maintenant y'a plus qu'à attendre que quelqu'un passe par là, sauf que j'ai bien l'impression que Morphée est passé sur tout Harvard.

Ew, ton cul à presque la superficie de la piste de danse. Une beigne. Awé, j'venais de prendre une beigne par la blonde décoloré barbie pétasse qu'avait pas trop aimé ma remarque. M'enfous, moi ça me faisait carrément rire. Dites merci à l'alcool et au rail de coke cinq minute plus tôt. Probablement que je trouverais ça moins drôle en me réveillant le lendemain avec un cocard en guise de souvenir. Mais pour le moment, ça me faisait rire. Bref, l'truc c'est que le bar, il fermait, j'étais bourrée et j'avais autant de mal à aligner deux pas qu'un cochon à prendre la parole. Donc ouais, c'était compliqué. J'errais dans le campus comme une pauvre âme en peine envisageant sérieusement l'idée de continuer à avancer en rampant. Puis oh, c'était mort ce soir. Le silence, personne. J'aimais pas ça. Ah si, une boule de poil brun. Non, un truc humain brun. Owai, une pote. HEEEE TOI LA ! J'savais même pas pourquoi je criais, j'étais pas si loin de que ça en vrai. Mais au moins, j'attirais son attention.

Les retours de soirée c'est toujours une grosse galère, parce que là franchement j'avais l'impression d'être un pauvre légume entrain de mourir alors ouais je voulais vite rejoindre mon lit pour faire un bon dodo qui pourra peut-être durer trois jours si il faut. Mais, non là j'étais entrain de parler de galère alors ça serait juste trop beau que je puisse aller dormir comme je me l'imaginais, c'est beaucoup mieux de rester assise devant sa maison tel un épouvantail en attendant que quelqu'un daigne m'ouvrir. Le pire dans tout ça c'est que j'avais mal au crâne, n'importe quelle connerie pouvait sortir à tout moment de ma bouche et en plus j'avais envie de pisser. Si c'est pas la totale ça. Du coup j'attendais encore et encore jusqu'à crier de surprise en entendant quelqu'un me gueuler dessus. « Tu connais pas la délicatesse ? J'ai cru que j'allais mourir là. » Dis-je en relevant mon regard face à la brune qui débarqua près de moi mais au final je souriais en grand parce que je me disais qu'elle allait peut-être m'aider. « Mais en fait j'ai l'impression d'être coincée sur une île déserte et maintenant que t'es là t'es ma sauveuse, du coup faut je te fasse un câlin. » Dis-je d'un large sourire en ouvrant en grand mes bras et en sautant limite sur place. Bon tout le monde est au courant que je suis pas dans mon état normal hein ?

Je me demandais si j'avais l'air d'une folle furieuse. Sûrement en vrai. J'étais bourrée, j'avais pris certaine substance et même si j'avais pas de miroir à disposition, j'pouvais mettre ma main à couper que je devais faire peur à voir. Pas grave, c'était le dernier de mes soucis. Puis y avait cette fille là et ELLE, elle allait me tenir compagnie. Fallait peut être que je pense à remercier la personne céleste qui l'avait mise sur mon chemin tiens. Ah non, meurs pas maintenant. J'veux pas être seule. Puis j'avais besoin d'un gps là et peut être bien qu'elle pourrait être ma boussole ou quelque chose comme ça. Câlin ? NON NON NON. ALERTE. J'aimais pas les câlins et j'étais quasi sûre que mon déodorant 24h il était partit depuis longtemps. Sûrement que je sentais le poney, c'était pas cool. Mais elle avait ses bras qui venait de se refermer autour de moi et je me débattais légèrement avant de pousser un soupir de soulagement. VICTOIRE. T'sais où elle est là Mather ? J'voulais dormir moi surtout. Me laisser tomber sur une moquette, peu importe mais dormir en fait. Pas faire des démonstrations d'amour devant.. Ew, on était où là ?

J'étais dans ma séance galère de la soirée et j'étais juste heureuse de voir quelqu'un débarquer, je savais pas si ça allait être une bonne aide mais c'est toujours mieux d'être dans la merde à deux aha. Du coup, moi quand je suis trop heureuse j'aime faire des câlins et c'est exactement ce que je venais de faire à la brune, elle avait l'air d'être anti-câlin mais ça je m'en fou, trop besoin d'exprimer mon bonheur vous voyez. Je l'a relâchais finalement pour ensuite faire une petite moue quand elle me disait où se trouvait la mather, je posais un instant ma main au dessus de mes yeux pour faire comme si j'voulais regarder au loin. « Bah.. Elle est là. » Dis-je amusée d'un air assez con parce que ouais nous étions juste devant la mather house en fait, j'avais déjà oubliée que j'ai essayée pendant une heure d'ouvrir la porte en vain. « On arrivera jamais à rentrer, on va rester dehors et mourir en petit glaçon toute la nuit.. Puis franchement c'est pas cool, j'ai passée une soirée pas cool déjà, tu vois ? Genre tout à l'heure j'étais en soirée et y'a un gars il voulait absolument me montrer sa bite en bois t'imagines ! Genre il a voulu se branler avec une ventouse et ça a pas marché, du coup il se retrouve avec du bois, c'est fou non ? » Dis-je totalement à fond dans l'histoire que je racontais alors qu'au fond c'était que de la merde, parole de bourrée les gars. « Puis tu sais y'avait trois gars qui se prenait trop pour les rois mages, du coup pour faire ma belle j'ai voulu danser comme une déesse en faisant ma Beyoncé mais ça m'a trop excédée vu que j'me suis pris le cul par terre et y'a rien de cool chez un cul terreux vois-tu ! » Bref je savais clairement pas ce qu'il était entrain de m'arriver, la folie me possède je crois.

C'était bizarre mais je ne reconnaissais pas. J'étais déjà venu ici moi ? Peut être que pas en fait. Sauf que du coup, si j'étais dans un endroit inconnu j'devais m'être super éloignée de Cambridge. Est ce que j'étais toujours en Amérique ? Ouais, j'avais pas traversé d'eau à part une flaque mais du coup, ça, ça comptait pas. Trop pas, c'est pas la Mather du toooout ça. Non non non. Parce que normalement, devant la mather, y avait des cadavres et du vomis séché. Là non, du coup c'était pas le bon endroit. Et là, elle reprenait la parole et le seul truc que je retenais c'était "bite en bois". LE FOU RIRE PUTAIN. Elle avait pécho Pinocchio ou quoi ? Cul terreux c'est avoir le cul plein de terre ? Non mais c'était quoi les mots qu'elle me sortait là ? J'avais jamais entendu ça de toute ma vie. Peut être qu'elle venait d'un champs version Heïdi. Elle a grandit avec des vaches et tout, ça serait bizarre tiens. M'enfin, j'haussais les épaules et lâchait un rot en toute délicatesse. Ew, j'ai un arrière goût de saucisson maintenant.. Ce qui était plutôt crade pour le coup. J'avais même pas mangé de saucisse en plus, j'cherchais plus à comprendre.

Mon dieu clairement j'sais pas sur qui j'suis tombée ce soir mais j'ai pas l'impression qu'elle va m'être d'une grande aide, si c'est ça je l'a vire, elle me prend trop d'air vital quoi. Enfin peut-être pas, parce que maintenant au lieu de parler toute seule, bah je lui parle. Mais ça se trouve elle existe pas, pourquoi une fille que j'ai jamais vu et vu que je connais pas le nom débarque comme ça ? Trop de bizarre, tue le bizarre. Ouais trop parano surtout. Mais bref. Je lui montrais ensuite la mather et j'arquais un sourcil quand elle disait que c'était pas ça, mais non, c'est bien la mather, je rêve pas quand même ? Parce que si je galère depuis tout à l'heure à rentrer dans un endroit qui est pas le bon, c'est de l'abus de stupidité total, avouons-le. « Mais si regarde comment ça sent la beuh ! T'imagines les cabots nunuche avec cette odeur toi ? » Dis-je en la tirant plus proche de la maison pour qu'elle sente cette bonne humeur. Enfin j'sais même si elle est réel ou pas cette odeur. Je me mettais ensuite à lui raconter ma soirée, ou plutôt la soirée que j'avais passée dans une autre vie parce que clairement je disais que de la merde. « Bah ouais.. C'est pour dire ça que j'ai inventé cet expression je crois. » Dis-je avec une petite mine de réflexion comme si c'était un gros problème de maths. Puis paf je me prenais un gros rot dégoûtant dans la gueule avec une très bonne odeur en même temps. « Y'a pas que le gout, y'a l'odeur aussi.. » Dis-je assez désespérée alors que je décidais ensuite de poser mes mains sur ses épaules et la secouer dans tous les sens. « Bon aller faut ouvrir cette maison et vite ! Sois on escalade et on s'la fait Tarzan sois j'me fais pipi dessus, j'en peux plus ! » Dis-je limite comme une hystérique, bref je crois que c'est le moment du pétage de plomb les gars.

Le pire c'est que maintenant, ça me donnait faim. Genre réellement. J'aurais été carrément opée pour aller me chercher un truc à bouffer la maintenant tout de suite en fait. N'importe quoi, de préférence de la charcuterie. Et c'était dans ce genre de moment là que je me disais que j'étais vraiment dégueulasse comme fille. Et quand elle reprenait la parole, convaincue qu'on était bel et bien devant la Mather House, je reniflais comme un chien cherchant l'odeur dont elle parlait. Non non, ça sent plutôt la merde. Dix dollars qu'on est devant la Eliot House. Clairement, ça sentait le petit snobinard coincé du cul et par association baaah, c'était l'Eliot quoi. Comment est ce qu'elle pouvait confondre en fait ? Elle était encore pire déchiré que moi, ça devait être dingue. OUAIS ON VA INVENTER DES MOOOOOOTS. Allez, la bise. Non mais en vrai, j'serais même pas étonnée de me prendre un putain de sceau d'eau sur la tronche. J'passais mon temps à pousser des hurlements, j'allais finir assassiner et foutu au fond d'un trou par un mec enragé. Fais pas la mijorée, ça sent bon le saucisson. Interdiction de prendre l'air dégouté et puis c'était pas non plus comme si j'avais bouffé du camembert, là, et seulement là, je l'aurais autorisée à vomir ses tripes. J'te dis que c'est pas là putaaaaain ! Viens, on va pisser dans un coin et on cherche un endroit pour dormir après. Parce que moi aussi j'voulais pisser quoi. Merci la vodka qui redescendait. Même que pour la peine, je me levais sautillant sur place. Bouge làààà j'vais me pisser dessus ça va être saaaale.

l'alcool c'est de l'eauMon dieu j'crois que j'ai trouvée une folle à mon ampleur ce soir, parce que ouais si j'étais tombée sur une nana totalement normal ça aurait été bien difficile de me faire comprendre, mais là l'incompréhensible devient compréhensible !  Elle était persuadée que ce n'était pas la mather et moi j'étais persuadée du contraire, bon plus le temps avance plus j'ai l'impression que je vais devoir me faire à l'idée que ce soir c'est nuit à la belle étoile.  « Et vingt dollars qu'on est chez le doyen, c'est peut-être pour ça que c'est fermé. » Please soleil réveille toi qu'on sache où on est ! Je partais ensuite dans un nouveau fou rire quand elle cria qu'on invente des mots, non sérieux elle me suit vraiment dans mes délires chelous ? Je crois que j'ai trouvée mon âme sœur les gars, c'est bon. Enfin j'allais peut-être changer d'avis avec l'énorme rot qu'elle venait de sortir, bon je pouvais clairement faire la même mais ouais je faisais ma mijorée comme elle disait aha.  « Ouais, mais saucisson plus odeur qui est passé par l'estomac d'une inconnue, c'est pleins de germes tout ça.. » Dis-je avec une tête de dégoût pour ensuite rire amusée en alertant la brune qu'il fallait vite qu'on rentre ou j'allais me faire pipi dessus. En même temps j'avais bu toute la soirée donc c'est normal. Encore une fois elle se mettait à gueuler vu qu'elle était dans le même état que moi, okay vite on se dépêche.  « La première qui arrive aux toilettes magique gagne un joint gratos ! » Dis-je trop motivée pour ensuite me mettre à courir de partout. Finalement je m'arrêtais devant la grande statue de John Harvard et je ne pouvais carrément pas m'empêcher d'avoir une merveilleuse idée. Je sautillais sur place pour ensuite me retourner vers mon acolyte avec un gros smile. « Faut pisser ici ! Ça serait pas trop un honneur pour notre cher John Harvard ? » Dis-je trop fière de mon idée, ouais ouais je suis une racaille de Shanghai moi mouhahaha.

l'alcool c'est de l'eauQuand j'avais bu, j'avais plus rien d'une princesse en fait. Je devenais sale comme le petit peuple que je méprisais d'habitude. C'était comme si une nouvelle facette de ma personnalité sortait et très honnêtement, je trouvais ça drôle.  « Et vingt dollars qu'on est chez le doyen, c'est peut-être pour ça que c'est fermé. » Oh. Un sourire venait tirer mes lèvres alors que je regardais la bâtisse devant laquelle on était. Le doyen, really ? Rien que j'avais envie d'escalader les murs pour voir à travers la fenêtre de sa chambre. Sauf que.. L'escalade et moi c'était pittoresque. « Ouais, mais saucisson plus odeur qui est passé par l'estomac d'une inconnue, c'est pleins de germes tout ça.. » Olala, il était casse couille les gens qui flippaient des germes. Moi, aucune gêne. Je buvais dans le verre des inconnus, je crachais même dedans parfois pour la petite blague et je trouvais ça super drôle en fait. Fallait arrêter d'être aussi coincée du cul. Mais les germes c'est grave cooooool, tu peux en adopter plein. Est ce que ça avait un sens ce que je racontais ? Probablement que non en fait.  « La première qui arrive aux toilettes magique gagne un joint gratos ! » Il fallait le temps que l'information me monte au cerveau et.. PRÊT FEU GOOOOOOO ! Je tapais un sprint laissant mes poumons loin derrière moi avant de m'arrêter à la hauteur de la brune. A..TT..EN..DS.. Clairement, j'avais plus de souffle et la sensation de parler comme Steeve dans Malcolm ce qui n'était certainement pas glorifiant. Faut pisser ici ! Ça serait pas trop un honneur pour notre cher John Harvard ? » Pisser. Sur une statut. La statut d'Harvard plus exactement. Amen. Cette fille était ma déesse. On serait comme des chiens à marquer notre territoire pas vrai ? Du coup, Harvard serait à nous. Par conclusion.