NEMAËL ≈ YOU CAN'T GO BACK ONCE YOU'RE LYING IN THE BROKEN GLASS.

Jay et Lottie semblaient être une histoire d'amour – d'amour ? Tu ne savais même pas s'il y avait vraiment eu de l'amour réciproque et fort entre eux à vrai dire – vouée à l'échec. Peut-être qu'à l'époque ça aurait pu marcher, mais passé les quelques semaines ou quelques mois de lune de miel lorsque tout est nouveau et tout est beau, ça n'avait définitivement pas tenu. Tu trouvais ça un peu irritant que le winthrop rejette quelque part la faute sur la suite de leur histoire sur la blonde. Comme si c'était facile de pardonner une trahison qui semblait ne jamais vraiment prendre fin, comme si c'était à elle de se bouger un peu et d'éclaircir son cerveau et ses idées au plus vite maintenant qu'il semblait ramper à ses pieds. Jay avait l'air... De ne pas savoir ce que c'était que d'être de l'autre côté. Il pensait peut-être être si extraordinaire qu'à ses simples pardons il fallait l'accepter et ne pas faire souffrir son petit cœur par des indécisions comme lui semblait le faire sans aucun remords. Elle le repoussait car il l'avait blessé au plus haut point, elle le retenait car elle l'aimait, et elle allait voir ailleurs car elle tentait de se sortir de tout ça la moins brisée possible, essayant de ressentir moins de choses pour lui et plus pour d'autres. Dans tous les cas, les deux étaient désynchronisés, vivaient leur histoire en décalage, et tu trouverais très malsain pour chacun d'eux s'ils retentaient quoi que ce soit – c'était ce genre de couple pas fait pour être heureux ensemble, quoi qu’ils ressentent l'un pour l'autre. T'allais rester calme, t'allais pas reprendre le fait que ce qu'il disait te donnait envie de le griffer comme un chat et tu humidifias tes lèvres un instant. « Si tu tiens à lui, alors ne te gâche pas ce bonheur et profite de vous deux. Mais j'sais pas... Pense à lui avant de faire un truc. Pense à comment il le prendrait. Va pas lui faire du mal si tu veux pas perdre ce sentiment, parce que tu te sentiras moins bien autour de lui lorsqu'il voudra te le faire payer. » En tout cas, t'espérais qu'Oliver soit capable de lui faire du mal en retour si Jay se foutait de lui, et la dernière fois que tu l'avais vu, il avait l'air d'être le genre de mec à ne pas se laisser écrabouiller par l'autre, ce qui était une bonne chose tu croyais. Jay ne pouvait pas avoir tout le pouvoir dans toutes ses relations quand même.

« J'ai l'air de plaisanter peut-être ? » Tu essayais de plisser tes lèvres dans une tentative vaine de redevenir un peu sérieux, mais malheureusement, l’expression de son visage affecté par l'acte et le fait d'imaginer une petite Athéna voler un chaton, ça te faisait trop rire. Tu secouais tout de même ton visage vivement de droite à gauche, comme un petit garçon qui réagit comme il ne le faut pas mais qui ne souhaite pas se faire engueuler par le monsieur au regard tueur. « N-noooon. » Tu laissais échapper de tes lèvres, avant qu'il ose te dire que ce devait être pour venger Mecky, à cause d'un bizut de Jay. Là, évidement, tu redoublais tes rires. « Maaaaan, j'aurais tellement voulu voir ça ! Dis-moi qu't'on bizut à pris des photos ! » Il était fou lui aussi, à proposer ce genre de bizutage qui ne restait souvent jamais impuni, mais t'avais vraiment envie de voir Mecky sans sa chevelure blonde qu'elle devait tant aimer – ça à dû lui faire un choc devant le miroir !  Alors donc Athéna avait voulu venger l'honneur de sa vice-présidente, par contre, ce n'était vraiment pas cool si elle volait un chat, mais ne comptait ensuite pas lui rendre. Si c'était pour quelques heures ou quelques jours, ça pouvait passer, on pouvait en rire, mais elle ne lui volait pas un objet quelconque ou quelque chose de matériel – elle avait intérêt de bien s'en occuper car quand il le retrouverait, s'il serait en mauvais état, il risquait de péter un câble. « Simba est winthrop non ? C'est peut-être l'un de tes potes, il devrait en savoir un peu s'il habite avec elle, même sans que le chat soit dans leur appartement j'imagine. Il l'a forcément entendu parler de son plan , ou vu des poils de chats inhabituels dans l'appart si elle l'a fait venir chez eux avant de le changer d'endroit. Peut-être que chaque matin ou soir elle part à la même heure afin de le retrouver pour le nourrir ? Faudrait la suivre dans ce cas. Ou aller voir chez toutes les personnes de sa famille ou ses connaissances. » Tu te mettais à réfléchir. « T'as appelé les vétérinaires ou la spa du coin ? On ne sait jamais, si elle a décidé de pousser le truc jusqu'au bout et de leur redonner ou si elle à fini par le perdre et que c'est pour ça qu'elle ne peut plus te le rendre et que quelqu'un d'autre l'a retrouvé. » Faudrait pouvoir les géolocaliser ces bêtes-là.

Dans une situation différente, tu aurais réellement pu t'éclater de rire devant cet événement si soudain et profondément comique qui prenait place aujourd'hui. T'as presque failli si tu devais avouer tous tes péchés, seulement parce qu'il t'as pris par surprise le con, et que tu ne t'attendais pas à ce genre de paroles sortant de sa bouche et t'étant adressé. Qu'on te comprenne, avoir Jaysaël devant toi qui aille jusqu'à te supplier de l'aider, tu ne l'avais jamais imaginé même dans tes rêves les plus fous. Et ça devait lui coûter de s'abaisser si bas à demander à sa Nemesis ce genre de choses sur ses histoires de cœurs si compliquées à comprendre pour un homme tel que toi. Ce fut à ton tour de passer ta main dans tes cheveux brun, grimaçant car tu n'avais jamais été le plus doué en conseil, malheureusement. « J'sais pas comment t'aider man, j'ai déjà du mal à m'aider moi-même quand j'fais des conneries. »  Tu avouais, ayant toi-même failli perdre Graham en janvier, alors que tu avais tout fait pour gagner du temps lorsqu'il prit connaissance de ton mariage arrangé que tu lui avais caché, et que tu avais passé la nouvelle année à Monaco à tout faire, absolument tout, sauf réfléchir à son ultimatum, tentant vainement de fuir une nouvelle fois tes responsabilité. Autant dire qu'une fois de retour à Cambridge, tu dû pronto pronto te bouger les fesses pour savoir ce que tu voulais – il fallait croire que tu savais mieux écouter ton cœur lorsque tu étais en situation de crise. « J'le connais pas bien, Oliver. Malheureusement, et ça m’arrache la bouche de dire ça, mais tu peux jouer sur le fait que vous n'êtes pas ensemble. » Et intérieurement ça te faisait mal, parce que conseiller Jay de recourir à ce genre d'argumentation pourrie, c'était la chose que tu ne souhaitais pas faire. Il jouait déjà tant avec les sentiments des gens qui le côtoyait, et finir par justifier ses actes en un simple « Et alors ? J'avais le droit, nous n'étions pas exclusif et tu n'as donc rien à dire contre cela » te mettait hors de toi, car c'était typiquement une phrase de gros connard qui ne pensait qu'à lui et qui ne voyait pas les personnes comme des êtres sensibles dotés d'un cœur et de sentiments. Mais là encore, c'était quelque chose dont il pouvait se servir, et c'était l'une des raisons pour lesquels tu avais de suite demandé à Graham ce que voulait dire votre baiser et si ça incluait une exclusivité quelconque : le flou et l'abstrait finissait toujours mal lorsque la personne que l'on apprécie l'utilise lorsqu'on pensait être sur la même longueur d'onde. « Peut-être que si tu lui parles du fait que t'es paumé il comprendra ? Dans le sens où il devrait se sentir honoré d'être celui qui te fait questionner subitement toute ta sexualité. » Tu proposais de nouveau, te disant que ça, c'était tout de même mieux. Ça faisait mal, et il devrait se montrer honnête envers le blond, mais il y avait une possibilité qu'il soit en colère mais qu'il comprenne cette envie de savoir vers quoi était dirigé l'attraction sexuelle de Jay, surtout en étant celui qui remettait tout en cause.

Être le bizut de Jay, ça avait l'air bien drôle, tu devais l'avouer. Et dangereux aussi, car tout le monde n'avait pas les couilles pour s'en prendre à la jolie vice-présidente Cabot. Mais franchement, tu rêvais de voir ces photos, car c'était le genre de bizutage qui te faisait vraiment marrer. « Ça devait lui aller à ravir. » Tu ajoutais dans un sourire en coin – ce qui aurait été encore plus drôle c'est qu'elle finisse par aimer la coloration et qu'elle garde ses cheveux de la même couleur, là tu l'aurais applaudit. Le sujet qui venait était moins joyeux, et tu l'écoutais répondre à tes questions, te demandant comment on pouvait bien retrouver un chat volé – putain, où était Veronica Mars lorsqu'on avait besoin d'elle ? « T'aurais pas quelqu'un qui pourrait rester posté devant la Cabot House, et qui reprenne simplement le chat dans ses bras lorsqu'elles l’amènent là-bas ? Ou découvrir qui est cette mystérieuse amie – elles doivent bien communiquer et parler du chat par sms non ? - et aller lui rendre une petite visite ? Ou lui bouger les fesses pour qu'elle dise quelle est sa rançon ? Parce que franchement, c'est pas cool pour le chaton. C'est pas une poupée sans vie, il doit être totalement perdu et se sentir abandonné par son maître de se retrouver du jour au lendemain aux bras de meufs qu'il n'a jamais vu. » Tu disais, fronçant ton front d'inquiétude.